Voici le cadre que je propose aux enfants lors du conseil pour régler un conflit :
Il s’agit de faire en sorte que les enfants concernés dialoguent entre eux en s'adressant la parole (tu…) et en s’appelant par leur prénom : « Kévin, tu m’as tapé… » et non, comme c'est souvent le cas, par l'intermédiaire de l’enseignant « Kevin, il m’a fait mal » - « non c’est pas vrai, j'ai rien fait...» ;
Ensuite, il importe de faire bien distinguer ce qui s’est passé de ce qui a été ressenti par les enfants :
1) d’abord se mettre d’accord sur les faits (ce qui s’est passé, il s’agit d’actes précis) : « tu m’as poussé dans le dos » et là la discussion peut être possible (où ? quand ? comment ?) ;
2) laisser l’enfant qui se pose comme « victime », dire ce qu’il a ressenti (il s’agit de quelque chose de subjec-tif sur lequel on n’a pas à se mettre d’accord mais à s’écouter) : « ça m’a fait mal » , « j’ai eu peur », etc. (l’enfant peut s’aider du tableau plus bas avec les différents sentiments), en effet l’enfant qui a poussé l’autre n’a peut-être pas conscience d’avoir fait mal à l’autre en le poussant dans un jeu – or, c’est souvent sur ce point que les enfants vont discuter (« il m’a fait mal », « non, c’est pas vrai… c’est lui qui a commencé » etc.).
3) demander à l’enfant qui a subi quelque chose de dire ce qu’il veut « en réparation » : des excuses, que l’autre répare ce qu’il lui a abîmé, l’intervention d’un adulte si cela lui paraît nécessaire
4) clôturer symboliquement cet échange entre les enfants avec une phrase ritualisée : chaque enfant dit à l’autre en le nommant par son prénom : « Kévin, l’histoire est réglée », « Théo, l’histoire est réglée aussi pour moi. »
Progression de la PS au CP pour décrire le caractère et les émotions : [docx] [PDF]
Voici un autre outil : adresser un « message clair »
(synthèse réalisée par Sylvain Connac – ICEM 34) :
Le message clair est une petite technique verbale et non-violente développée au Québec par une enseignante qui s'appelle Danielle Jasmin.
Il s'appuie sur une triple formulation :
- l'énoncé des faits qui permet de situer et clarifier le moment du différend
- l'expression des émotions et des sentiments qui ont été induits par la situation
- une demande de feed-back
Lorsque je suis content :
1 – « Ce que tu as fait m’a fait plaisir. Je vais te faire une explication… »
2 – On décrit ce que l’autre a fait :
Ex. : « Quand tu joues avec moi… »
« Quand tu m’aides à travailler… »
« Quand tu me consoles… »
… etc …
3 – On explique ses émotions, ses sentiments :
Ex. : « … ça me fait plaisir. »
« … ça me fait du bien. »
« … ça m’aide à faire attention. »
…
Lorsque je souffre :
1 – « Ce que tu as fait m’a fait souffrir. Je veux te faire une explication… »
2 – On décrit ce que l’autre a fait :
Ex. : « Quand tu te moques de moi … »
« Quand tu me fais tomber … »
« Quand tu ne m’aides pas… »
… etc. …
3 – On explique ses émotions, ses sentiments :
Ex. : « … ça me fait du mal. »
« … ça me met en colère. »
« … ça me fait de la peine. »
… etc. …
4 – On vérifie que l’autre a bien compris : « As-tu compris ? »
5 – L’agresseur répond à la question.
JASMIN D., « Le conseil de coopération », Les Editions de la Chenelière, Montréal, 1993
Site de l’ICEM 34 : http://www.icem34.fr/detail.php?nw_id=62
Sentiments agréables :
Sentiments désagréables :
Je suis … ou je me sens …
calme
fier(e)
confiant(e)
optimiste
encouragé(e)
joyeux(se)
heureux(se)
ravi(e)
content(e)
rassuré(e)
soulagé(e)
surpris(e)
intéressé(e)
J’ai …
aimé …
hâte de …
espoir de …
envie de …
Je suis … ou je me sens …
énervé(e)
en colère
nerveux(se)
gêné
douter
déçu(e)
découragé(e)
perdu(e)
triste
malheureux(se)
insatisfait(e)
inquiet(e)
peureux
déçu(e)
ennuyé(e)
frustré(e)
impatient(e)
jaloux(e)
seul(e)
fatigué(e)
J’ai …
de la peine
mal
peur
honte
Nb. : les sentiments opposés ont été mis face à face dans le tableau
Progression de la PS au CP pour décrire le caractère et les émotions : [docx] [PDF]
+ voir la page sur les temps de parole et notamment le conseil
dans lequel ce travail peut s'inscrire