Lumière, la peinture est lumière. Sur cette réflexion, le travail que Douard a entamé depuis plus de trente ans dans sa peinture l’amène vers cette image où le sujet diffragmenté, vibrant par cette multitude de facettes, se pose dans un environnement qui évolue suivant le parcours intérieur de l’artiste.
La dynamique provoquée sur le sujet par cette technique, donne à celui-ci une impression de mouvement constant, vie intérieure de l’être posé dans un décor qui, tantôt brut de terre et de paille, tantôt de grands aplats de couleur, apporte une vision de l’être dans son quotidien, changeante, en permanente évolution.
Si le style de l’artiste dans sa vision technique du traitement des thèmes abordés est stable depuis plusieurs années, les mondes dans lesquels habitent, vivent, évoluent ses sujets sont dans le domaine du renouvellement permanent, ce qui nous permet d’aborder son travail avec une réelle surprise.
Nous pouvons d’un regard sur ses anciennes œuvres, constater l’évolution. De la déstructuration totale de la toile, à l’apparition de grands aplats lisses qui concentrent la dynamique sur le sujet, à l’apparition de mouvements plus aléatoires des matériaux utilisés tels que, terres brutes, paille et autres, ce qui oblige le peintre à traiter la couleur environnante d’une manière plus brute d’apparence, plus spontanée; l’histoire qui nous est révélée sur ces sujets est à chaque fois différente. En observant cette progression nous nous trouvons confrontés aux dernières recherches de cet artiste curieux des choses, des mondes et des êtres qui l’entourent.
Le mot en tant que constituante de la toile, le verbe retrouvé dans l’écriture après vingt ans de silence, la nécessité de continuer ne se faisant pas sentir jusqu ‘à ces derniers mois: l’urgence a fait que des textes sur les sujets ce sont imposés . Ne pas expliquer une peinture à venir, non, mais écrire sur le modèle qui va provoquer la composition picturale. Le rythme des textes qu’il nous donne à lire est de la même veine que le traitement de son sujet, diffragmentation plus ou moins dense par rapport à la dynamique de celui-ci. .Puis intégrer cet écrit, élément graphique, plastique, présence justifiée par cette appartenance au personnage qui se développe dans la composition.
Que l’on puisse lire ou non le texte sur la toile n’est pas la préoccupation de l’artiste. Il faut regarder l’application des mots, des lettres comme des éléments faisant partie de la peinture à part entière. Voilà ce que l’on peut découvrir dans ses dernières toiles.
Le regard que Douard pose sur le monde qui l’entoure, nous est présenté dans son œuvre telle une interrogation, une recherche de ce qui fait l’humain.
O. LEDERLE