1 Mlle Girard, professeur de philosophie

A l’occasion de l’exposition de ses œuvres au lycée, Maurice Douard a offert aux élèves de l’établissement une rencontre au cœur même de son travail. Ces échanges ont eu lieu le vendredi 4 et le lundi 7 décembre derniers dans la Salle de conférences.

En contrepoint de leur cours de philosophie sur les questions relatives au travail, à l’art et à la technique, les classes de TS2, TCM et TL ont ainsi pu recueillir la pensée d’un artiste professionnel sur sa propre pratique.

En dehors des questions d’ordre personnel sur le parcours de Maurice Douard, sur sa rencontre avec la peinture et sur le sens de son travail, cet échange a été l’occasion de questionner certaines idées reçues et d’aborder quelques problèmes philosophiques relatifs à l’art.

A titre d’exemples, Maurice Douard nous a fait part de sa pensée sur les questions suivantes : l’artiste est-il un travailleur plus libre que les autres ? La notion d’inspiration a-t-elle un sens dans la création artistique ? Les grands artistes ont-ils reçu un don de la nature ? La valeur d’une œuvre d’art tient-elle à sa beauté ou au sens qu’elle porte en elle ? Quelle est la fonction de l’art dans la société ?

La discussion a également permis aux élèves de mieux approcher les toiles de Maurice Douard, en faisant apparaître que la figure du sujet humain y est toujours centrale. Les corps fragmentés des personnages ont été reliés à la question de la décomposition et de la recomposition de l’individu au cours de son existence. Les contours indécis des corps ont été compris comme l’expression du mouvement incessant de la vie humaine. Puisqu’en effet l’instant n’existe pas, et que la vie se déroule toujours dans une durée, il faut admettre que l’immobilité n’est pas de ce monde. Voilà sans doute pourquoi l’enfant de La punition nous semble frémir, malgré toute l’immobilité apparente de sa position assise : les œuvres exposées semblent nous dire que la fixité parfaite des êtres n’existe pas. Mais nous nous arrêterons là, car l’artiste lui-même nous a rappelé que le sens d’une œuvre d’art reste ouvert à celui qui la contemple. A chacun, donc, d’ouvrir les yeux.

Nous remercions chaleureusement Maurice Douard de nous avoir accueillis, d’avoir reçu avec bienveillance toutes nos interrogations, et d’y avoir répondu dans un souci constant de sincérité.

Mlle Girard, professeur de philosophie