Stationnement interdit, même pour deux minutes !

Date de publication : 15 oct. 2012 13:45:07

“Stationnement interdit, même pour deux minutes !” ; ”Trottoir libéré, gage de sécurité !” : deux mots d’ordre destinés à inciter les automobilistes à davantage de civisme. L’union de quartier Portail-Rouge, à Saint Martin d'Hères, après un galop d'essai en juin dernier, relance une action forte ce samedi 20 octobre de 10h à 17h (RV à la MJC Texier)

10:00 pot d'accueil à la Maison de quartier Texier

10:30 formation et constitution des équipes

11:00 recensement des lieux accessibles

Permanence en continu à la Maison de quartier pour la saisie des données sur le site.

16:30 mise en commun

17:00 témoignage de Justine Mal, échanges/débat

Un reportage diffusé par canal 9 vous en dira plus. Pour aller plus loin contactez l'Union de Quartier Portail Rouge | uq.portailrouge@yahoo.fr

Pour s'inscrire rien de plus facile, c'est sur le site de j'accède.com. http://ja2012.jaccede.com/saint-martin-d-heres

Impressions des participants (extraits Journal de l'UQ Portail Rouge - SMH - janvier 2013)

La journée s'est déroulée de façon radieuse grâce à une organisation aussi efficace que chaleureuse.

Nous devions partir par groupe de trois - une personne handicapée accompagnée de deux personnes valides - avec un plan de quartier pour faire le point sur l'accessibilité des différents commerces, services publics et autres établissements rencontrés.

Je me suis retrouvée seule personne « valide » (à peu près !) avec deux personnes handicapées : Thierry en fauteuil roulant et Mireille déficiente visuelle ; allais-je être à la hauteur de la responsabilité qui m’incombait ? Mireille m'a tout de suite expliqué comment je devais la conduire : sentir son contact à mon coude droit et me tenir légèrement devant elle. Grâce à son téléphone parlant elle pouvait donner et enregistrer toutes les données dont nous avions besoin. Elle serait «notre cerveau ».

Thierry, de son fauteuil, repérait bien mieux que moi les hauteurs de trottoirs, les trous « précipices », les bons passages. Il serait notre « œil de lynx ». Quant à moi, je serais « l'énergie motrice », mais n'avais-je pas trop présumé de mes forces ? Bien que Thierry ne soit pas corpulent, ce n'était pas évident de pousser et contrôler le fauteuil !

Dès que notre trio s'est ébranlé, agrippée aux poignées du fauteuil et sentant le contact de Mireille à mon coude, j'ai immédiatement senti monter en moi une force et un apaisement incroyables. Nous n'étions plus 3 mais une seule personne capable de déplacer une montagne. Cette sensation-là, je ne l'oublierai jamais.

Inoubliable journée où le très bon accueil des personnes interrogées, les échanges entre nous trois et les autres participants, les fous rires dans les sas d'entrée devenus pièges par exemple…l'excellent pique-nique ensoleillé devant la Maison de quartier, ont été des moments de bonheur.

Claudette G.

Au début mon fils Eric a eu des difficultés à se faire au fauteuil. J'ai pu mesurer aujourd'hui, 20 ans après son accident, ce qu'il a pu ressentir.

Moi valide, assis dans un fauteuil pendant 2 heures, j'ai pu voir ce qui ne va pas, les difficultés que rencontrent au quotidien les personnes handicapées.

Je garderai aussi de cette expérience, le regard des autres qui me faisait ressentir que j'étais différent...

Pierre

J'ai appris quelques jours avant le 20 octobre 2012, qu'était organisée la Journée de l'accessibilité. Ce qui m'a séduit au départ, c'est que cela se passait dans ma ville. Aussi je trouvais normal d'accorder quelques heures de mon temps à répertorier les lieux accessibles ou pas aux personnes à mobilité réduite. J'ai appelé une amie pour qu'elle m'accompagne. Nous avons rencontré Claudette Marchand qui nous a expliqué les modalités d'inscription.

C'est ainsi que le samedi 20 octobre nous étions au rendez-vous à 10h à la Maison de quartier Texier, lieu de ralliement.

Notre équipe était composée de 2 personnes valides et d'une personne à mobilité réduite. C'est ainsi que Rose Marie C., directrice de l'association des paralysés de France (APF) s'est alliée à nous tout au long de cette journée.

Ce fut une journée conviviale sans tabous. L'accueil que nous a réservé Rose Marie m'a permis de poser des questions "bêtes" de personnes valides. En plus d'apprendre des choses, j'ai réalisé les contraintes auxquelles étaient exposées les personnes à mobilité réduite.

De cette journée, je garderai le souvenir de beaux sourires, de beaux silences et surtout le message tout simple de ce jour-là : il ne faut pas avoir peur de l'autre et de la différence.

Chantal

Ce qui m'a personnellement le plus touché lorsque j'ai déambulé en fauteuil roulant est le regard des gens.

Ou plutôt le non-regard ; en effet des personnes qui m’auraient reconnu en temps normal m'ont salué comme si j'était un inconnu !

Comme si la prothèse mécanique et roulante masquait l'âme et la personne.

C'est ce point qui m'a le plus marqué et c'est ainsi, sur le regard face au handicap, que je souhaite faire évoluer les enfants.

Nicolas

Ce fut une agréable expérience, tout d'abord pour les jeunes, les enfants, mais aussi pour moi.

En plusieurs points ce fut très enrichissant, intéressant, cela nous a permis de nous mettre à la place de...

Voir comment une chose si simple peut être une paroi à gravir pour ces personnes !

Mon regard ne change pas, ce sont des forces de la nature, ou j'ai l'impression que rien ne les atteint, mais quand nous creusons un peu plus, nous percevons alors ce mal-être, dû à toutes ces difficultés mais aussi à cause d'un regard pesant des « inhumains » qui nous entourent !

Angelo