1) Trois-Rivières 1920-40
Ils ne vieilliront pas, comme nous, qui leur avons survécu
Ils ne connaîtront jamais l'outrage ni le poids des années
Quand viendra l'heure du crépuscule et celle de l'aurore
Nous nous souviendrons d'eux
They shall grow not old, as we that are left grow old
Age shall not weary them, nor the years condemn
At the going down of the sun and in the morning
We will remember them
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Nom : BACHAND, JOSEPH GILLES
Date de naissance : 9 mai 1920. Fils de Hector Émile Bachand et Marie-Anna Dostaler, de Trois-Rivières, Province de Québec, Canada.
Date de décès : 12-13 février 1944. Il avait 23 ans.
Grade : Adjudant de 1re classe *
Unité : Royal Canadian Air Force
Escadron : 419 "Moose", basé à Middleton-St-George, Royaume-Uni
Numéro de matricule : R104790
*Dans la Force aérienne des Forces canadiennes, Adjudant («Warrant Officer» en anglais) est un grade de sous-officier supérieur. L'Adjudant agit normalement en tant que commandant adjoint où il assiste le commandant qui est un officier généralement du grade de Lieutenant. Ce rôle est important puisque l'Adjudant a cumulé beaucoup d'années d'expérience tandis que le Lieutenant est parfois un jeune officier. L'Adjudant est aussi employé dans diverses autres fonctions dans les quartiers généraux et les salles d'opérations.
Voici la hiérarchie des différents grades :
Air Chief Marshal = Maréchal en chef de l'Air
Air Marshal = Maréchal de l'Air
Air Vice-Marshal = Vice-maréchal de l'Air
Air Commodore = Commodore de l'Air
Group Captain = Colonel d'aviation
Wing Commander (W/C) = Lieutenant-colonel d'aviation
Squadron Leader (S/L) = Commandant d'aviation
Flight Lieutenant (F/L) = Capitaine d'aviation
Flying Officer (F/O) = Lieutenant d'aviation
Pilot Officer (P/O) = Sous-lieutenant d'aviation
Officer Cadet = Élève-officier
Warrant Officer (W/O) Class 1 = Adjudant de 1re classe
Warrant Officer Class 2 = Adjudant de 2e classe
Flight Sergeant (F/S) = Sergent de section
Sergeant (Sgt) = Sergent
Corporal = Caporal
Aircraftman (AC & LAC) = Aviateur
La grande dépression qui suivit le krash de 1929 eût des effets durant toutes les années trente. En fait, ceux-ci ne firent que s’aggraver jusque vers 1935. L’économie prit énormément de temps à se stabiliser avant de commencer à s’améliorer très lentement. La jeunesse désillusionnée de cette décade, amputée de nombreuses opportunités d’emploi et devant envisager l’avenir à travers un éternel filtre de morosité économique, se sentait condamnée à errer à travers la vie sans pouvoir espérer que vienne son tour à la roue chanceuse. Elle était en quelque sorte «une génération perdue».
Mais celle-ci se transforma en «la plus grande génération» de tous les temps lorsque le destin l’appela.
Éventuellement, l’ardeur avec laquelle elle répondit et l’ampleur de ses sacrifices furent supérieures à tout ce que la science perverse et l’insondable fanatisme purent lancer sans retenue en sa direction.
SES PARENTS
LA NAISSANCE DE JOS
SES FRÈRES ET SOEURS
LA JEUNESSE DE JOS
Jos naît le dimanche 9 mai 1920 et est baptisé le même jour par l'abbé Hormidas Deschênes de la paroisse Immaculée-Conception de Trois-Rivières (la cathédrale). Son parrain est son frère Joachim (6 ans) et sa marraine est sa sœur Marcelle (9 ans). Il sera confirmé le 22 octobre 1926.
Son surnom est «Jos-Péta» parce que lorsqu'il était petit, il faisait "petit-petat" quand il marchait à petits pas.
Jos fait son école primaire (1928-1933) au Jardin de l’Enfance. Dès la première conversation entre Mgr F-X Cloutier et mère Marie Sainte-Élisabeth, fondatrice des Filles de Jésus à Trois-Rivières, l'évêque de Trois-Rivières fait part de son intérêt à accueillir une communauté religieuse d'enseignantes dans son diocèse. L'évêque désirait aussi ouvrir une école pour garçons. Ainsi, la même année que la fondation de la communauté, soit en 1903, les Filles de Jésus inaugurent le Jardin de l'Enfance, école réservée aux garçons âgés entre cinq et douze ans. L’école était installée à même la résidence de la congrégation, dans l'ancien manoir Tonnancour construit en 1725 par René Godefroy de Tonnancour. Avec le nombre grandissant d'élèves, la maison a été agrandie à quelques reprises. De son ouverture en 1903 à sa fermeture en 1967, le Jardin de l'Enfance accueille uniquement des garçons. Les Filles de Jésus y instaurent un enseignement rigoureux et exigeant où la discipline est de mise, afin que les jeunes garçons soient suffisamment formés et qu'ils puissent se diriger au séminaire de Trois-Rivières à la fin de leur septième année pour y devenir prêtre. En seulement quelques années, le Jardin de l'Enfance acquiert une très bonne réputation auprès de la population de Trois-Rivières. En 1903, une vingtaine d'élèves fréquentent l'établissement et en 1928, on y dénombre plus de 370 garçons, dont Jos. L'école n'a pas formé que des prêtres. En effet, de nombreux élèves ont poursuivi des études dans divers domaines, notamment pour devenir médecin, avocat et notaire. Dès 1903, les garçons qui fréquentent le Jardin de l'Enfance doivent porter un costume: vêtements bleu marin avec des gallons et boutons dorés et une casquette. Même si le costume s'est transformé au fil des ans, il a toujours été obligatoire, et ce, jusqu'à la fermeture en 1967. Si la plupart des élèves provenaient de familles aisées, les Filles de Jésus acceptaient aussi des garçons provenant de familles plus pauvres, pour qui la scolarité était gratuite. La communauté appelait ces garçons les enfants de Saint-Joseph.
Jos fait la majorité de son cours classique au Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières. En 1860, un groupe de notables trifluviens fondent le Collège de Trois-Rivières. La maison d’enseignement occupe alors l’édifice des Casernes qui se dressait sur ce qu’on appelait la colline du Platon, l’endroit de l’actuel bureau de poste. L’enseignement ne s’y fait que par des ecclésiastiques. En 1873, les autorités du Collège entreprennent la construction d’une bâtisse plus vaste qu’on appellera le «Séminaire à tourelles», ayant sa façade sur la rue Ste-Geneviève. On choisit Saint-Joseph comme patron et la devise «Religioni et Patriae» (Religion et Patrie). En 1929, l’importante augmentation du nombre d’élèves nécessite encore un agrandissement. Les travaux débutent, mais l’incendie du «Séminaire à tourelles» force les autorités et les architectes à prévoir la nouvelle bâtisse plus grande encore. Elle aura sa façade sur la rue Laviolette: forte, imposante, toute de granit, sacrifiant le clocher de l’ancienne chapelle, mais offrant aux élèves tout le confort et les garanties de sécurité. Peu à peu, des laïcs prennent part à l’enseignement. Jusqu’en 1968, le Séminaire Saint-Joseph, affilié à la Faculté des arts de l’Université Laval, offre le cours classique et décerne à ses élèves le baccalauréat ès arts. À partir de l’année 1968-1969, le cours classique est aboli. Le Séminaire devient une école secondaire privée, vouée à l’éducation chrétienne des garçons.
Jos entre au Séminaire Saint-Joseph en septembre de l’année scolaire 1933-1934 dans la classe de Sixième B. Pour cette année scolaire il se mérite un 1er prix «Excellence», un 2ème prix «Analyse» et des Mentions en «Anglais oral», en «Composition», en «Calligraphie», en «Comptabilité», en «Grammaire française», en «Dictée française» et en «Instruction religieuse».
En 1934-1935, il est dans la classe Syntaxe B mais ne termine pas l’année scolaire et quitte le 17 mars 1935. En 1935-1936, il est de retour dans la classe de Syntaxe B mais ne termine pas l’année scolaire et quitte dans la première semaine du mois de mars 1936. En 1936-1937, il n’est pas inscrit au Séminaire Saint-Joseph.
En 1936-1937, on le retrouve plutôt pensionnaire au Séminaire Jean-de-Bébeuf de Montréal pour son année de Versification. Le Collège Jean-de-Brébeuf est un collège privé d'enseignement secondaire et collégial fondé en 1929 à Montréal. Jésuite à l'origine, il s'est laïcisé en 1986.
Voici un extrait de l'Annuaire du Collège Jean-de-Brébeuf de 1936-1937 qui nous permet d'imaginer la vie quotidienne de Jos pendant son année de pensionnat à Montréal. Le cours classique de Jos a donc commencé sur une note prometteuse à Trois-Rivières. Toutefois, son parcours académique devient soudainement erratique. On peut imaginer les turbulences de l'adolescence se heurter à la rigidité paternelle au point où un exil d'un an à Montréal est décrété afin de «dompter» le jeune Jos.
Vers 2004, Estelle, la nièce d'Hector, qui avait alors près de 93 ans, corroborait ce que nous avons toujours su relativement à la façon dont avait été formée la génération d'Hector, en disant: «Papa était un homme sévère et qui avait beaucoup de caractère. Il devait tenir ça de son père (Joseph 1841-1898). Quand grand-papa Bachand avait dit quelque chose, je pense qu'il fallait que ça passe par là...»
En 1937-1938, Jos est de retour au Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières, dans la classe de Méthode B. Il complète cette année scolaire mais n’apparaît plus parmi les élèves du Séminaire par la suite.
Il entreprend ensuite un cours commercial français à l’École Pratique Côté (1938-1939) qui lui décerne un Diplôme Commercial Bilingue avec la note «Distinction» (86.5%) et un cours commercial en anglais au Plattsburgh High School (1939-1940).
Il aime pratiquer le tennis, le baseball, le hockey et le ski.
Sa mère décède le 24 février 1939 à Noranda après quelques heures de maladie alors qu’elle visitait sa fille Madeleine et son gendre Charles Méthot. Six mois plus tard, Hector consterne son entourage en épousant la néanmoins gentille Marie-Aline Lemire, le 2 septembre 1939.
Dès août 1940, Jos est employé chez Jos. L. Fortin de Trois-Rivières à titre de «collecteur». Ce magasin voit le jour vers 1888 sous l'appellation de la "Boule d'or". Le commerce, établi au 147 de la rue Notre-Dame, se spécialise alors dans la vente de tissus à la verge. Il s'incorpore en 1926 et devient Jos. L. Fortin Ltée. Au fil des années, on y retrouve de plus en plus d'articles et le titre de mercerie ne colle plus tellement à la réalité. Le magasin est divisé en plusieurs rayons, chacun géré indépendamment par du personnel spécialisé. Ils conseillent les clients et leur présentent la marchandise qui se trouve derrière les comptoirs. Ils emballent également les paquets pour les clients. Le succès est tel que des agrandissements à la bâtisse construite en 1909 seront faits de façon régulière, jusqu'à une rénovation majeure de l'édifice entre 1947 et 1951. La superficie passe au fil du temps, de 15,000 à 100,000 pieds carrés. Il devient le plus grand magasin à rayons de Trois-Rivières. En 1966 cependant, le magasin est vendu à la compagnie Dupuis & Frères Ltée de Montréal.
Aujourd'hui (2013), l'adresse civique de cette bâtisse est devenue le 1481 de rue Notre-Dame Centre. Les rénovations d'après-guerre l'ont rendue méconnaissable. Par contre, la bâtisse immédiatement à sa gauche (le 1465) a parfaitement conservé son allure originale du début du 20e siècle.
Dernière mise à jour 15 août 2023 Envoyez-moi un message via le site Facebook suivant.