J24 : Samedi 2 juillet 2016
Aujourd'hui c'est jour de relâche pour le Vany mais pas pour nous. Par cette belle journée (16 puis 22 degrés), nous avons prévu de prendre un bateau qui fait la traversée du Reinefjord jusqu'au petit hameau de Vinstad d'où nous gagnerons la plage de Bunes à pied.
Le sac à dos est bien chargé entre le casse-croûte, l'appareil photo, les vestes, les pulls, les serviettes et les maillots de bain. Si, si, il vaut mieux être paré pour le meilleur comme pour le pire.
Nous sommes samedi. Or le week-end, il n'y a qu'un départ de bateau à 11 heures et un retour à 15 h 30. Alors dès 9 heures nous nous dirigeons vers le débarcadère tout en flânant à travers le village et au bord du fjord.
En arrivant à l'embarcadère avec plus d'une heure d'avance, nous sommes étonnés de ne pas être les premiers, voire inquiets en voyant arriver un groupe d'une trentaine de personnes. Hum, il va falloir jouer des coudes pour avoir une place.
Plus l'heure avance, plus la masse des prétendants à l'excursion se densifie. Quand enfin le guichet ouvre, le groupe se fait refouler (sans doute devait-il réserver?), ce qui éclaircit nettement la file d'attente. Ouf !
Finalement, devant son succès, la compagnie prévoit deux rotations, une première à 10 h 30 avec les 30 premières personnes, pas une de plus, sur le M/S Fjordkyss et une autre à 11 heures sur un plus grand bateau.
Nous faisons partis des 30 chanceux du premier tour.
Le bateau remonte alors le Reinefjord en une trentaine de minutes, nous faisant passer au pied de ces impressionnants pics rocheux se dressant à la queue leu leu à perte de vue.
Le sommet en forme de crochet ou de bec d'aigle est particulièrement spectaculaire.
Au bout d'une trentaine de minutes, nous atteignons le petit hameau isolé de Vinstad, uniquement accessible par mer.
Après avoir traversé le village en longeant le Bunesfjord, le sentier en lacet s'en écarte pour grimper en virages serrés vers un col qui, une fois dépassé, laisse apparaître les premières vues de l'immense plage s'étendant à nos pieds tel un amphithéâtre.
Il n'y a plus qu'à descendre dans l'arène et à la traverser pour atteindre le premier rang.
Des dents rocheuses en guise de décor !
Ici le Helvetestinden (610 mètres)
Est-ce une partie de ballon qui se prépare ici ?
On dirait plutôt une épreuve de lancer de poids ! Hercule es-tu là ? Le décor est à la mesure d'un géant !
Je m'installe bien confortablement sur cette vertèbre de baleine pour profiter du spectacle.
Nous restons alors au premier rang, les seuls à avoir choisi ce côté-ci de la plage.
La mer a des allures tropicales, des allures seulement. ;-) Mais les maillots sont quand même de sortie pour le bain de soleil.
Tout baigne presque deux heures durant ! Mais quand un nuage facétieux vient brusquement cacher le soleil, il faut se rhabiller dare-dare et tant qu'à faire reprendre tout doucement la direction de l'embarcadère. Nous risquons de ne pas être les seuls à vouloir monter dans le premier bateau maintenant que le soleil s'est caché.
Néanmoins, avant de rejoindre la file du retour, nous faisons quelques observations… au ras du sol.
Une délicate orchidée aux pétales rose pâle, en dépit de son nom d'orchis rouge sang.
Cakile maritima ou roquette de mer (les racines et les jeunes feuilles se mangent en salade, les fleurs et les tiges peuvent l'être aussi)
Honkeynia peploïdes ou pourpier de mer… dont le buisson crée avec les touffes d'herbe voisines un tableau très harmonieux.
L'observation de ces jeunes pousses tout juste sorties du sable donne l'illusion d'une vue d'avion, celle d'une oasis couverte de palmiers au milieu d'un désert saharien, non ?
Oui… mais non… nous sommes bien en train de rejoindre l'embarcadère de Vinstad.
En arrivant sur le ponton d'embarquement vers 14 h 30, nous sommes effectivement loin d'être les premiers. Si notre compte est bon, il y a même peu de chance que nous soyons de la première rotation d'autant que deux ou trois touristes indélicats nous doublent sans gêne sous le prétexte de rejoindre leurs amis mieux placés, eux, dans la file.
En attendant, nous faisons comme tout le monde, assis à même le ponton, prenant notre mal en patience, distraits par quatre jeunes enfants (français de surcroît) s'amusant à fabriquer une canne à pêche avec un bout de ficelle et un gros caillou. L'attente paraît ainsi moins longue.
Quand vers 15 h 15 le bateau arrive, notre crainte est confirmée, nous pointons en 33 et 34e positions. C'est raté aussi pour la soixantaine de personnes encore derrière nous. Le ciel se couvre de plus en plus, rafraîchissant sensiblement le fond de l'air. Heureusement, nous avions prévu de quoi nous couvrir.
Tout le monde se rassoit. L'attente reprend jusqu'à la rotation suivante qui devrait intervenir une demi-heure plus tard.
Alors quand un bateau émerge tout d'un coup du Kirkefjord voisin, tout le monde se lève comme un seul homme. La déception est de taille en voyant le navire nous passer sous le nez et se diriger vers le Forsfjord alors que le ciel devient de plus en plus menaçant. Heureusement quinze minutes plus tard le bateau réapparaît et s'approche du ponton.
Comme il comprend 60 places, tout le monde peut être du voyage, ouf, car sinon on risquait l'émeute !
Finalement, le ciel reste suffisamment clément pour qu'au retour de l'excursion Hervé embraie avec une partie de pêche. Quand au bout d'un moment je le rejoins, voilà ce qu'il me raconte :
" Tu ne vas pas me croire, mais je viens de louper une prise énorme, probablement un cabillaud de quatre ou cinq kilos. Son poids a tellement fait plier ma canne qu'un kayakiste de passage s'est dérouté pour m'aider à la soulager. Malheureusement, sous le poids, le fil a cassé et le cabillaud s'est sauvé. En plus, pendant ce temps, un goéland m'a chipé un petit lieu que je venais de pêcher et que j'avais laissé sans surveillance. Je suis dégoûté !"
Il a beau lancer et relancer sa ligne, pas de nouvelle prise pour ce soir. C'est finalement une petite pluie qui va siffler la fin de la récréation, le ramenant dans le fourgon, bredouille. Pas grave, il y aura encore d'autres opportunités.
Deuxième nuit à Reine après une excellente journée entre balade sur l'eau, petite randonnée et bon temps sur cette magnifique plage de Bunes.
Distance parcourue dans la journée : 0 kilomètre en camping-car, 6 kilomètres à pied.