mercredi 20 novembre à 20h, c'est LUXUS avec François Cotinaud

Date de publication : 7 nov. 2019 07:13:14

Créé en 2015 par Pascale Labbé, François Cotinaud et Jérôme Lefebvre, LUXUS, ce nouveau trio, hérite de quinze années de compagnonnage entre les trois artistes. Ils se sont rencontrés au sein de l’ensemble Text’up dans lequel ils ont joué avec la poésie - déjà ! - de Raymond Queneau, Arthur Rimbaud, Dominique Pagnier, André Velter et Franz Bartelt.

C'est forts de cette complicité devenue amitié, ainsi que d’une grande pratique de l'écriture et de l’improvisation musicale avec un texte, qu'ils mettent aujourd'hui en musique la poésie de Rainer Maria Rilke et son interprétation du mythe d’Orphée. L'Orphée de Rilke Chez Rilke, la vie s’exprime en contrastes marqués, violents parfois : immobilité et mouvement, bruit et silence, visible et invisible... Le recueil des sonnets dédiés au poète et musicien mythique ne cherche pas l’unité. Il se présente comme un kaléidoscope de sensations, d’images, de tonalités. Le groupe Luxus propose une lecture du texte de Rilke, attentive à en dégager l’énergie et à en révéler le projet profond. Un tombeau, donc. Hommage à un musicien mort et célébration pour les vivants. Le spectacle a quelque chose d’une cérémonie, dont les musiciens sont les officiants. Mais la liturgie est païenne, exaltant les sens, le mouvement, le bruit, l’ardeur de vivre au-delà du silence de la mort.

Spectacle qui, en écho à Rilke, joue sur les contrastes. Chaque musicien a apporté son univers, son mode sonore, son approche des textes. Leur pratique

commune a créé le dialogue, composé l’harmonie, mais chaque morceau garde son langage propre. On pourrait parler aussi de la rencontre de trois sensibilités

diverses. Chaque membre du groupe a choisi les textes qui le touchaient le plus, éveillaient spontanément une réponse musicale, et l’a proposé aux autres. La mise en musique des mots ne suit pas de règle autre que la recherche de formes adaptées à la singularité des textes. Il s’agissait de les faire éclater pour en révéler la matière sonore dont ils sont composés. Matière complexe puisque les textes sont abordés dans leur langue, l’allemand, comme en traduction. Ou, plus exactement : en traductions. En utilisant diverses versions françaises, en les confrontant, en les mêlant à l’original, Luxus a joué sur les sonorités, la mise en

musique du texte que représente une traduction, ou une lecture à haute voix.

Toutes les ressources de la voix sont utilisées : tantôt elle est lyrique, ou diseuse, tantôt elle est percussion, instrument à cordes ou à vent. Toujours souffle et

mouvement, dans le dialogue sans cesse renouvelé avec les les instruments.

Bernard Friot  www.ensembleluxus.com