Voeux 2019, en descendant la Courtille

Date de publication : 3 janv. 2019 16:36:27

Histoire de la descente de la Courtille   

En 1788, Paris finit d'être entouré par le mur des Fermiers généraux. Il y avait beaucoup de guinguettes près des barrières juste après la sortie de Paris. Si on avait économisé assez d'argent durant la semaine, on venait y faire la fête le dimanche et aussi le lendemain, jour de la Saint Lundi. Car les Parisiens doublaient leur repos dominical en chômant le lendemain.  Le moment le plus intense des réjouissances aux barrières c'était bien sûr la période du Carnaval de Paris. Cette période durait depuis le 11 novembre, jour de la Saint Martin, jusqu'aux jours gras en février-mars. Le paroxysme de la folie festive était atteint avec les jours gras qui prenaient fin avec la grande fête qui durait toute la nuit du mardi gras au mercredi des Cendres. Le matin des Cendres les guinguettes fermaient et on descendait des barrières dans Paris. Ce phénomène certainement toujours bruyant et agité (on buvait dans les guinguettes du vin qu'on achetait au litre) prit une ampleur gigantesque et une forme organisée en 1822 à la barrière de Belleville.  Celle-ci était la plus réputée des barrières par le nombre et la qualité des lieux de plaisir de la Courtille située juste là à la sortie de Paris. Cette année-là les membres de la troupe du Cirque Moderne eurent l'idée de rentrer dans Paris en parade. Comme ils avaient passé la nuit à fêter Carnaval tout en haut de la rue de Belleville dans le village du même nom, la parade passa devant la masse des fêtards de la Courtille qui sortait des guinguettes qui fermaient. La foule emboîta le pas. Ce fut la première édition de la très célèbre descente de la Courtille.  L'événement frappa les esprits. Par la suite et chaque année la foule s'accrut. D'autant plus que durant la nuit du mardi gras au mercredi des Cendres et le matin de celui-ci on accourait de tous les bals du Carnaval de Paris, les plus chics comme les plus populaires, pour participer à la fameuse parade.  La parade mettait bien deux heures pour effectuer le trajet dans une direction Nord-Est/Sud-Ouest:  1) départ : barrière de Belleville (aujourd'hui en haut de la rue du Faubourg du Temple, au niveau du métro Belleville)  2) rue du Faubourg du Temple  3) place du Château d'Eau (aujourd'hui place de la République)  4) rue du Temple  5) arrivée : place de l'Hôtel-de-Ville.  Les spectateurs s'agglutinaient le long du parcours. Des malins louaient très cher des places à leurs fenêtres ou sur de petits escabeaux installés dans les terrains vagues.  La descente de la Courtille se répéta tous les ans et exista durant bien longtemps. Elle se passa très vite de la troupe du Cirque Moderne, car ce cirque fut détruit par un incendie et sa troupe ne reparut plus à la parade qu'elle avait fait naître. En janvier 1860, l'extension de Paris qui engloba la Courtille et Belleville porta un coup fatal aux établissements de plaisir de la Courtille ainsi qu'aux guinguettes des autres barrières de Paris et par voie de conséquence à la descente de la Courtille, qui cessa après quelques années de résistance.

source:  wiki/Descente_de_la_Courtille

 Et n'oubliez pas notre 1°RV de l'année: 

la répétition avec Orchestre, 

 Samedi prochain, 5 janvier 2019 à 14h30, 

à l'école Cottereau 

Et qu'on se le dise : Jean-Philippe Dejussieu livrera tous les secrets du concert du Nouvel An à venir à l'occasion d'une écoute commentée du programme le mardi 8 Janvier à 19h à la médiathèque Roger Gouhier à Noisy-le-Sec (gratuit, entrée par le Théâtre des Bergeries, 5 rue Jean Jaurès) 

Histoire des  Guinguettes

Nées au XVIIIe siècle dans les banlieues de Paris, les guinguettes essaimèrent par la suite partout en France. Cabarets, restaurants et parfois lieux de bal, elles connurent un immense succès populaire.   Avant 1860, Paris était moins étendu qu'aujourd'hui : la capitale s'arrêtait au mur des Fermiers généraux, dont le tracé se retrouve en partie le long des actuelles lignes 2 et 6 du métro. Au-delà de ces frontières (marquées par des barrières), l'octroi, une taxe sur les marchandises en vigueur à l'époque, n'était plus perçue.   C'est pour cette raison que se développèrent dès le XVIIIe siècle, en banlieue proche, des lieux de fête bucoliques qu'on appelait les guinguettes, dont les propriétaires n'avaient pas à payer de taxe sur l'importation de vin.   Les plus fameuses se situaient sur les barrières de la ville, à Montparnasse et à la Courtille principalement, mais aussi dans les villages de Belleville, de Ménilmontant, à Suresnes, à Robinson ou encore à Nogent-sur-Marne.   Les jours de repos, surtout en été, les Parisiens venaient pour y manger, y boire et parfois y danser. Parmi ces lieux de détente, souvent situés sous les arbres ou en bordure de l'eau, de véritables institutions émergèrent, en même temps qu'une certaine concurrence entre elles.   On trouve par exemple en 1816 dans La Gazette de France une publicité agressive pour un établissement de la Villette (actuel 19e arrondissement) appelé La Mère radis, que l'article n'hésite pas à qualifier de « nouvelle Providence des ivrognes » :   « Il n'est bruit, depuis la Courtille jusqu’aux Porcherons, que de la Mère Radis ; sa gloire est fixée, sa vogue établie et sa fortune en bon train. Tous les dimanches, trois mille personnes vont se réjouir à sa guinguette ; elle a éclipsé Desnoyers, et bientôt on ne parlera plus de Ramponeau.   Son vin et ses gibelottes font fureur parmi le peuple. Un artisan ne peut pas décemment se griser autre part que chez la Mère Radis ; la vue seule de sa cuisine et de sa cave est déjà un spectacle : vingt-huit feuillettes de vin suffisent à peine chaque jour à désaltérer ses habitués ; des clapiers entiers viennent s’ensevelir dans ses vastes casseroles...     Source: retronews 20/12/2018