Vaccination : confiance & réticence

Parents, entre confiance et réticence face à la vaccination, nous avons le même objectif que vous : protéger au mieux votre enfant.

Voici quelques réponses à vos questions et craintes les plus fréquentes.

Pourquoi le calendrier des vaccinations change régulièrement ?

Le calendrier s’adapte à :

-l’évolution des maladies, leur fréquence, aux risques d’épidémies, aux groupes de personnes les plus touchées qui peuvent changer au cours du temps

-l’existence de nouveaux vaccins et l’évolution de ceux qui existent déjà

-aux nouvelles connaissances scientifiques sur la durée de protection des vaccins

Nous vous conseillons la lecture du livre de Philippe Sansonneti « Vaccins, pourquoi ils sont indispensables » aux éditions Odile Jacob.

Quels sont les vaccins obligatoires au 1er janvier 2018 ?

En plus des 3 vaccins obligatoires :

    • la diphtérie ;
    • le tétanos ;
    • la poliomyélite ;

S’ajoutent :

    • l’Haemophilius influenzae B (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites) ;
    • la coqueluche ;
    • l’hépatite B ;
    • la rougeole ;
    • les oreillons ;
    • la rubéole ;
    • le méningocoque C (bactérie provoquant des méningites) ;
    • le pneumocoque (bactérie provoquant notamment des pneumopathies et des méningites).

L’enjeu de cette mesure est d’améliorer la couverture vaccinale pour diminuer les risques d’épidémies.

L’OMS fixe comme objectif la vaccination de 95 % de la population concernée afin d’éviter ces maladies infectieuses.

En France, ce taux est atteint pour les 3 maladies pour lesquelles le vaccin est obligatoire (diphtérie, tétanos et poliomyélite). En revanche pour d’autres vaccins recommandés, comme celui contre la rougeole, les couvertures vaccinales sont très insuffisantes. Cette insuffisance de couverture vaccinale est à l’origine de la réapparition d’épidémies ou de décès/handicaps évitables.

Pourquoi faire un vaccin qui protège contre des maladies devenues rares ou quasiment éradiquées dans mon pays ?

Le maintien d’une couverture vaccinale élevée est nécessaire car la diphtérie continue à circuler dans le monde (ex URSS, sud-est asiatique, Amérique du Sud, Moyen Orient, Afrique, notamment Madagascar). La polio n’est pas non plus éradiquée en raison des conflits responsables d’interruption des campagnes de vaccination. Le tétanos ne peut pas disparaitre car le réservoir est dans la terre, En Europe Occidentale, depuis 2005 des flambées de rougeole ont frappé les populations non vaccinées en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Suisse, en Espagne en Italie et en France.

Les agents infectieux peuvent passer les frontières et infecter quiconque n’est pas protégé.

Si je ne vaccine pas mon enfant qui va en collectivité, c’est pas grave car les autres enfants sont sûrement vaccinés.

Un enfant non vacciné peut mettre en danger les autres enfants qui n’auraient pas pu être encore vaccinés du fait de leur âge. Par exemple, le vaccin de la rougeole et du méningocoque C ne sont faits qu’à 1 an. Si en crêche, un enfant de 15 mois non vaccinés transmet une rougeole ou une méningite à un petit de 6 mois, avant l’âge vaccinal, ne peut -on pas parler de mise en danger de la vie d’autrui?

Un vaccin protège l’individu vacciné mais également la collectivité. Nous ne devons pas compter sur les personnes qui nous entourent pour arrêter la propagation d’une maladie, nous avons chacun d’entre nous notre rôle à jouer. Il faut être un petit peu altruiste aussi pour vacciner…

Pourquoi tant de vaccins la première année ?

Il est fondamental voire vital que votre enfant soit vacciné très tôt car le risque des maladies prévenues (en fréquence et/ou en gravité) est maximal dès les premiers mois de vie. Il s’agit de la coqueluche, des infections à Haemophilus influenzae b (méningite, épiglottite), à pneumocoque (méningite et infections pulmonaires, otites), et à méningocoque (purpura fulminans, ménigite).

En effet, en raison de la diminution des anticorps maternels, de l’augmentation de l’exposition sociale, le pic de fréquence de ces maladies survient dès les premiers mois de vie.

Pourquoi vacciner mon bébé si tôt contre le virus de l’hépatite B (VHB) ?

De nombreuses raisons plaident en faveur d’une vaccination précoce des nourrissons. La première et la plus importante : la protection induite par les vaccins contre l’hépatite B dure des dizaines d’années, et à ce jour aucune autorité de santé, dans aucun pays, ne recommande de rappel à l’adolescence ou à l’âge adulte dans la population générale. Il existe des vaccins combinés dans lesquels le vaccin contre l’hépatite B est associé aux vaccins pédiatriques les plus courants, si bien qu’aucune injection supplémentaire n’est nécessaire pour immuniser l’enfant. Seule la vaccination des nourrissons peut conduire à un taux de couverture vaccinale élevé, condition essentielle pour faire disparaître cette maladie. Si le risque de contracter le VHB après la période néonatale et avant l’âge des rapports sexuels est faible, il n’est pas nul. Ainsi dans la littérature médicale sont décrites des contaminations intrafamiliales à partir d’autres membres de la famille porteurs du virus, ou des contaminations à la suite de piqûres accidentelles avec des aiguilles contaminées ou lors d’expositions soignants contaminés/soignés. Le risque principal de l’infection par le VHB est qu’elle devienne chronique. Ce risque est particulièrement important (jusqu’à 90 %) chez les nourrissons de moins de un an. Enfin, cette vaccination est particulièrement bien tolérée chez les nourrissons.

Tous ces vaccins vont « fatiguer » son système immunitaire ?

Les enfants sont exposés chaque jour à plusieurs centaines de substances qui déclenchent une réponse immunitaire. Le simple fait de consommer de la nourriture introduit dans le corps de nouveaux antigènes,et nombreuses sont les bactéries qui vivent dans la bouche ou le nez par exemple. Un rhume banal exposera votre enfant à un nombre d’antigènes beaucoup plus importants que les vaccins.

Multiplier les vaccinations ne « fatigue » pas le système immunitaire par sur-stimulation, car celui-ci a une capacité à répondre simultanément à un million d’antigènes différents, soit environ 10 000 vaccins.

Votre enfant vacciné n’a pas plus de risque d’attraper des infections, banales ou sévères, contre lesquelles il n’a pas été immunisé.

Je pense que les maladies infantiles ne sont pas graves…

La coqueluche peut être mortelle chez un nourrisson de moins de 6 mois.

La rougeole reste dans le monde une des causes importantes de décès du jeune enfant. Les formes compliquées sont plus fréquentes chez les moins de 1 an et chez les adultes jeunes. En France de 2008 à 2012, plus de la moitié des cas était âgés de plus de 15 ans, et parmi eux 1 cas sur 3 a dû être hospitalisé.

La rubéole peut être très grave chez la femme enceinte et entrainer d’importantes malformations chez le futur bébé (cardiaques, oculaires, auditives, retards mentaux).

Toutes ces maladies et les souffrances qui leur sont associées peuvent être évitées grâce aux vaccins.

Mieux vaut s’immuniser par la maladie que par les vaccins.

Les vaccins entraînent une réponse immunitaire semblable à celle produite par l’infection naturelle mais ils ne provoquent pas la maladie et ne font pas courir à la personne immunisée le risque de complications éventuelles.

A l’inverse, le prix à payer pour obtenir une immunité par une infection naturelle peut être un retard mental dans le cas de l’haemophilus influenzae type b (Hib), des malformations congénitales, dans le cas de la rubéole ; un cancer du foie dans le cas du virus de l’hépatite B ; ou la mort dans le cas de la rougeole.

J’ai peur que mon enfant ait de la fièvre, une douleur ou d’autres réactions après la vaccination.

Comme tous les médicaments, les vaccins peuvent avoir des effets indésirables. La plupart d’entre eux sont habituellement sans gravité et passagers. Les progrès dans la fabrication des vaccins plus purifiés permettent de moins en moins de réactions par rapport à autrefois.

Les dangers liés aux maladies évitables par la vaccination sont beaucoup plus grands que les risques d’une réaction à un vaccin.

L’allaitement protège suffisamment mon bébé.

Effectivement les bébés allaités sont moins vulnérables aux infections respiratoires virales, aux otites et aux gastro-entérites. Mais cette protection ne comprend pas les maladies les plus graves (méningites ...)

L’autisme est causé par les vaccins.

L’étude de 1998 qui avait soulevé de nombreuses inquiétudes quant à la possibilité d’un lien entre le vaccin anti-rougeoleux-anti-ourlien-anti-rubéole (ROR) et l’autisme comportait de graves irrégularités et The Lancet, la revue qui avait publié cet article l’a ensuite retiré. De plus, elle ne s’appuyait que sur le cas de 12 enfants. La dernière étude effectuée auprès de 95 000 enfants a été publiée dans la revue Journal of the American Medical Association en avril 2015. Aucun lien n’a pu être établi entre le vaccin ROR et l’autisme ou les troubles autistiques.

Les vaccins contiennent des produits dangereux.

-Hydroxyde d’aluminium : L’aluminium est un puissant stimulateur du système immunitaire. C’est l’adjuvant le plus utilisé depuis 1926.

L’aluminium n’est pas un élément minéral de l’organisme humain ; mais il est omniprésent dans notre quotidien. On en trouve dans les sodas contenus dans les canettes en aluminium, dans la nourriture acide en contact avec du papier d’aluminium, dans les déodorants/antitranspirants, l’eau du robinet, les produits cosmétiques, les additifs et colorants alimentaires, divers aliments comme le pain, les biscuits ou la charcuterie, les ustensiles de cuisine, les médicaments antiacides, et même dans le lait infantile.

Il est toxique mais à quelle dose ? Des valeurs toxicologiques de référence (VTR) ont été établies.

Pour l’aluminium alimentaire, le taux de risque est fixé à 1mg/kg/j (données de 2010 par l’Agence des substances toxiques du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) d’Atlanta, seuil qui tient compte essentiellement du risque de neuro-toxicité.

Des travaux expérimentaux sur le devenir dans l’organisme de l’aluminium inoculé ont abouti à fixer la limite d’aluminium métal par dose vaccinale à 0,85 mg. La dose d’aluminium présente dans les vaccins du calendrier vaccinal en France est toujours inférieure à ce seuil.

On l’a incriminé dans plusieurs manifestations sans preuve à ce jour.

-Myofascite à macrophages (MFM): douleurs musculaires, articulaire ? Décrit uniquement chez l’adulte, pas de lien démontré avec la présence d’aluminium sur le site de la vaccination

-Fatigue chronique ? Décrit uniquement chez l’adulte, pas de lien démontré

-Toxicité cérébrale ? Pas de conclusion à ce jour mais on sait maintenant qu’il peut passer.

A LIRE : LE RAPPORT de l’Académie nationale de Pharmacie « Les adjuvants aluminiques : le point en 2016 »

La composition variable des adjuvants aluminiques (dérivés de l’aluminium utilisés et doses équivalentes d’aluminium) selon les vaccins soulève la question du rationnel du choix.

-L’existence possible d’une toxicité différente selon le dérivé de l’aluminium utilisé comme adjuvant n’a guère fait l’objet d’études expérimentales ou cliniques.

-Les mécanismes de transport des particules d’oxyhydroxyde d’aluminium depuis le site de l’injection vaccinale n’ont toujours pas été formellement définis, pas plus que la forme sous laquelle l’aluminium est distribué dans l’organisme depuis le site de l’injection vaccinale et les voies empruntées.

-L’antigène vaccinal et son mode de liaison au dérivé de l’aluminium utilisé comme adjuvant influencent-ils la toxicité de l’adjuvant ?

-La Barrière Hémato-Encéphalique, incomplètement formée aux stades prénatal et post-natal, est plus perméable aux toxiques. De plus, le cerveau l’est davantage chez l’enfant en raison de ses besoins accrus pour réaliser sa maturation. Aussi, puisqu’ils reçoivent de nombreuses doses vaccinales à cette période de leur vie, les enfants ont-ils un risque plus important de développer des effets toxiques neurologiques, notamment des troubles fonctionnels cognitifs comme ceux qui sont décrits dans le syndrome associé à la MFM ? La réponse à ces questions permettrait d’adapter les adjuvants vaccinaux aux différents âges. Des études expérimentales de toxicologie chez l’animal juvénile et l’animal âgé sont d’autant plus indispensables que des études épidémiologiques chez l’enfant et le sujet âgé, qui pourraient aider à répondre à ces interrogations, sont difficilement réalisables.

Le point de vue du HCSP (Haut Conseil de la Santé publique) : il estime que les données scientifiques disponibles à ce jour ne permettent pas de remettre en cause la sécurité des vaccins contenant de l’aluminium, au regard de leur balance bénéfices/risques.

Le HCSP encourage la poursuite des recherches visant à évaluer la sécurité des adjuvants disponibles et en développement.

-Squalènes :

L’utilisation de ces substances organiques contenues dans de nombreuses plantes concerne principalement les vaccins grippaux.

Suite à la pandémie grippale de 2009, on a observé une augmentation du risque de narcolepsie après vaccination par vaccin grippal contenant un adjuvant squalène ASO3 (PANDEMRIX°).

-Le thiomersal :

Afin de limiter au maximum l’exposition aux sels de mercure dans l’environnement et la crainte théorique que les vaccins contenant des sels de mercure puissent conduire à l’accumulation de mercure à des taux toxiques pour le cerveau, le thiomersal a été retiré des vaccins des nourrissons, ce qui n’a pas été sans problème pour les formes multidoses commercialisées notamment dans les pays en voie de développement. Une étude récente montre qu’en fait, contrairement au méthylmercure, le thiomersal est très rapidement éliminé par les selles et les taux de mercure sanguins sont bien en dessous du seuil de sécurité chez tous les nourrissons.

Il a été retiré de tous les vaccins sauf DT VAX : Vaccin diphtérique et tétanique adsorbé, disponible sur demande adressée par le médecin au laboratoire pour les personnes souhaitant que leurs enfants ne reçoivent que les vaccins obligatoires…

-Le formaldéhyde :

Il sert à inactiver le vaccin, il agit pour faire en sorte que le vaccin créer une immunité sans créer la maladie.

Il est classé parmi les produits cancérigènes mais avec des expositions respiratoires ou cutanées fréquentes.

Il faut savoir qu’il est produit par notre organisme et que nous en mangeons quotidiennement (fruits, légumes, viande de porc, poisson cuit). Il y a 200 à 300 fois plus de formaldéhyde dans une poire que dans un vaccin.

Il est présent dans toutes les fumées de combustion dont la cigarette.

Il est présent dans notre air intérieur car relargué par les mousses d’isolation et les meubles en agglomérés. Il est présent dans certaines peintures et vernis, dans les produits désinfectants et les cosmétiques.

-Les antibiotiques

Ils ne sont contenus qu’à l’état de traces donc en quantités plusieurs milliers de fois plus faibles que celles utilisées pour traiter des infections.