6- Saint Vincent de Xaintes

Avant d'être dédiée à Saint Mommolin, notre église portait le nom de "Eglise Sanctus Vincentius d'Aureilhan". 

Mais qui était-il exactement?

Premier évêque de DAX :

Au sud-ouest de Dax, l'église de Saint Vincent de Xaintes porte le nom du premier évêque de la ville (Saint Vincent, originaire de Saintes en Charente maritime), qui d’après la légende aurait été martyrisé et enterré à cet endroit. Lors de la construction de l’actuel édifice, en 1893, des fouilles archéologiques ont permis de mieux connaître la très riche histoire de ce quartier, et préserver des vestiges aujourd’hui exposés au musée de Borda.

Dès l’Antiquité, il y a là une villa gallo romaine, transformée au début du christianisme en basilique chrétienne, entourée d’un vaste cimetière aux tombes riches ou modestes. De cette basilique il reste encore sur place de superbes mosaïques, un chrisme, et le tombeau de Saint Vincent de Xaintes. Détruit à plusieurs reprises, l’édifice est transformé au XI° puis au XVI° siècle, et enfin reconstruit en 1893 dans un style néo roman ; de beaux vitraux retracent la vie du saint. Jusqu'en 1861, le quartier Saint Vincent fut une commune indépendante de Dax. 

Sous l’église pourraient exister d’autres tombeaux des premiers évêques de Dax, puisque des fouilles récentes, au XIXème siècle, ont mis à jour, autour de l’église, des débris de constructions antiques et des sarcophages qui remonteraient au IV ème siècle. Il s’agit probablement d’un cimetière où les chrétiens se seraient fait ensevelir auprès de St Vincent… d’où le nom donné au quartier, St- Vincent de Xaintes : St-Vincent des Saints.

Pour s’en convaincre, il suffit de parcourir des yeux les magnifiques vitraux qui ornent l’église dont certains illustrent la vie du saint : le premier représente St Vincent, avec l’inscription « Saint Vincent de Xaintes, premier évêque de Dax et martyr ». A sa droite figure Saint Laetus, diacre, frère et compagnon d’apostolat et de martyre de St Vincent. Autrefois, Saint-Vincent fut une commune indépendante de Dax. 

On estime que Saint Vincent aurait vécu au troisième ou quatrième siècle. A vrai dire nous ne connaissons pas grand-chose de ses origines et de son apostolat. Beaucoup de récits à son sujet sont considérés comme légendaires.  IL est d’usage de penser qu’il fonda au IV ème siècle (vers 350) le diocèse de Dax dont il fut le 1er évêque. Les raisons de son martyre militent pourtant en faveur d’une date plus précoce, comme nous le verrons plus loin. 

Quoi qu’il en soit, Dax est déjà, à cette époque, une cité importante, avec une station thermale célèbre et des liaisons vers Bordeaux, Toulouse et Saragosse, par ces voies romaines qui ont eu tant d’influence sur la destinée de nos villes. Il ne pouvait donc être à l’écart du puissant mouvement d’évangélisation qui atteint notre région. 

Le martyre de Saint Vincent 

Nous trouvons la trace de la passion à Dax de St Vincent, évêque et martyr, dans un manuscrit du VIIIème siècle. Son frère Laetus aurait été exécuté avec lui. 

Pourquoi leur martyre ? La légende veut qu’ils aient refusé de sacrifier aux idoles, ce qui situerait l’événement avant la conversion de l’empereur Constantin Ier.

Ils pourraient également avoir été victimes de l’arianisme si l’événement se situe après 313, date à laquelle Constantin accorda à la religion chrétienne, par l’Edit de Milan, le libre exercice du culte. L’empereur l’ayant encouragé par la suite, il est difficile d’imputer le crime aux autorités de l’époque.

Par contre l’hérésie arienne est restée très puissante au sein de la Chrétienté longtemps après le 1er Concile de Nicée (325), auquel Constantin prit une part décisive pour le condamner. On sait également que plus tard, au début du V ème siècle, les « Barbares », Vandales puis Wisigoths qui envahirent la Gaule du Sud, adoptèrent l’arianisme à leur tour. C’est lui qui est à l’origine du martyre de St Sever puis de St Girons en 409. Quant à Sainte Quitterie, fille d’un roi Wisigoth arien, elle doit sa décapitation en 476, autant à sa conversion qu’au dépit amoureux de son prétendant ! 

Saint Vincent et son frère ont été ensevelis à l’intérieur d’un temple païen affecté au culte chrétien par les lois de l’empereur Constantin 1er, après 353. On attribue à l’évêque Gratien la construction d’une basilique vers 506, dont on a retrouvé les vestiges.

On peut voir dans le cœur de l’église actuelle, reconstruite en 1893, un pavement en mosaïque de cette époque. Le sarcophage en marbre blanc, qui sert de maître autel, serait le tombeau du Saint.

Il est encore aujourd’hui, vénéré comme tel. En effet, après une période d’oubli, les reliques du Saint auraient été miraculeusement identifiées par la vierge Maxime au début du VI ème siècle !