Y Dossiers - ET en Basquie 2

 

E.T en BASQUIE

 (02)

 

Résumé de la première partie.

Malgré les innombrables pièges qui ont été mis intentionnellement sur leur route (embouteillages, péages, sandwich pas frais, etc) Box Meuledor et Nana Secoulit sont arrivés sur la Côte d'Azur pour profiter de leur semaine annuelle de congé non payé.

Sitôt arrivés sur la plage, nos deux zéros découvrent qu'un vieux Basque porte une mini soucoupe volante molle sur la tête.

Quel rapport subtil existe-t-il entre les Basques et les minis E.T ?

Pourquoi la concierge n'est-elle plus dans l'escalier ?

Est-on en présence d'un complot pieuvrifique aux ramifications tentaculaires ?

Pour en avoir le cœur net, Box et Nana envisagent de partir pour la BASQUIE.

 

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

Après leur première journée d'aventure, pleine de péripéties, Meuledor et Secoulit décident de s'accorder une nuit réparatrice avant de partir en expédition pour la Basquie.

Dans leur tente, au camping "Soleil à volonté", Box et Nana goûtent à la tiédeur du soir. (l'absence totale d'arbre dans le camping permet de bénéficier de températures clémentes. 50° dans la journée, 40° la nuit).

 

Une grosse ombre ronde se rapproche insidieusement de la tente. On reconnaît, dans la lueur de la pleine lune, la volumineuse gardienne du camping. (qui est aussi la concierge du squat de Meuledor dans le XXe arrondissement de Paris).

 

Nos deux zéros font le point. Il se passe des choses étranges sur la Côte d'Azur.

L'air est différent, on sent des odeurs inconnues que les autochtones disent "naturelles". Le soir, on voit les étoiles. Les gens sont tout rouges et huileux. Les Basques sont d'une origine inconnue et ils semblent protégés par une organisation qui empêche toute approche de leur territoire. La Basquie est peut-être une base secrète de mini E.T. Ils se servent des Basques comme rampe de lancement mobile pour leurs soucoupes volantes molles que l'on appelle "béret", pour donner le change. Les minis E.T rechargent leurs véhicules en pompant l'énergie thermique sortant par le haut de la tête. C'est pour cela que la plupart des vieux Basques n'ont plus de cheveux afin de faciliter l'échange thermique.

Box tape le rapport sur son micro portable, puis le raccorde à son téléphone cellulaire pour l'envoyer à son chef Skippeur, via internet. Il prend bien soin de noter l'adresse e.mail (12, boulevard de Clichy, 75018 Paris) pour que son rapport secret ne se perde pas.

 

Nana en profite pour s'éclipser et continuer son enquête ethnologique sur la jeunesse des campings.

 

Elle revient à trois heures du matin en pleine forme et se couche près de Box, déjà endormis.

Le simple fait de dormir nu, collé à Nana, déclenche chez Box une envie de connivence avec sa partenaire. Il lui en fait part. Elle lui avoue y penser aussi et avoir envie d'une grosse connivence. Aussitôt, il sort un jeu d'échec de son sac. Qu'y a t-il de plus intime et palpitant qu'une joute mentale demande-t-il à Nana. Elle le foudroie d'un regard qui ferait reculer un rhinocéros furieux en pleine charge, envoie balader les pièces d'échec aux quatre coins de la tente et se jette sur lui tel un chômeur face à un employé administratif. Devant un tel enthousiasme, il ne peut que s'incliner.

 

Pendant plus de deux heures, la structure de la tente est soumise à rude épreuve. Sous la conduite d'une Nana complètement survoltée, le couple accomplit des prouesses de contorsion à la limite de la résistance du corps humain. Nana hurle de connivence. Il essaie d'étouffer ses râles de plaisir en lui collant le sac de couchage sur la figure, mais la bougresse a une voix perçante qui se rit de toute tentative d'insonorisation. Box, à regret, est obligé de l'assommer pour terminer sa besogne tranquillement.

À 5 heures du matin, les 2000 touristes du camping s'endorment... épuisés.

 

Sur le coup de 8 heures du matin, Box et Nana sont pris d'une grosse fringale. Ils décident, avant de partir, de se faire une bonne grillade de sardines fraîches. La fumée du barbecue crée une belle ambiance mystérieuse dans tout le camping.

 

Repus, Box et Nana repartent du camping sous les regards tantôt réprobateurs, tantôt soulagés des autres touristes. Box constate au passage que tous les jeunes célibataires saluent nana avec une lueur d'infinie reconnaissance dans leurs yeux cernés.

 

L'éléphantesque concierge part vers la plage pour prendre une leçon de Jetski.

À la sortie du camping, la Deuch de Box et Nana est arrêtée par un vieux basque hirsute qui se met à hurler : "Quand vous serez en Basquie méfiez-vous des Laminak!!!". (Voir Wikipédia)

À Bord de leur Deuch dopée au jus de betterave, nos deux zéros traversent les Pyrénées jusqu'à la côte basque. Nana est sensiblement fatiguée d'avoir poussé le véhicule dans tous les cols.

 

Dans un village de montagnes, près de Bilbao, Box et Nana ont repéré un couple de vieux dont le chef porte un OVI sur la tête. Nos deux héros les suivent discrètement à deux mètres de distance. 3 heures plus tard, quand le couple a franchi les 20 mètres qui les séparaient de la porte d'entrée de leur ferme, box et nana improvisent un système pour explorer les suspects à l'intérieur de leur base.

 

Ils s'emparent de la corde à linge du jardin et montent sur le toit de la ferme. Box attache les pieds de nana et la descend doucement, tête en bas, par le conduit de la cheminée. Nana, les bras croisés, la jupe au ras des yeux, prend son mal en patience. Box a beaucoup de mal à se concentrer sur la manœuvre, car il s'aperçoit que la donzelle ne porte pas de culotte.

 

Arrivée au niveau de la cheminée, Nana semble percevoir des bruits dans le noir de la pièce. Elle chausse ses lunettes infrarouges et découvre l'intérieur de la chambre à coucher. De part et d'autre du lit, les deux vieux se déshabillent en silence.

Nana constate que la soucoupe volante n'est plus sur la tête du chef. Le regard libidineux, elle assiste à la fin de l'effeuillage du couple. Cela lui rappelle le bon temps des travaux pratiques de gérontologie à l'hôpital "Terminus". N'y tenant plus, elle cherche à se détacher pour le rejoindre dans le lit, mais Box qui avait gardé un œil sur elle, aperçoit l'excitation de nana et la remonte rapidement en haut du conduit de cheminée pour éviter tout débordement.

 

Sur le toit, Nana fait son rapport. Il semblerait que les vaisseaux quittent leur base humaine la nuit pour explorer l'espace. D'où les soi-disant étoiles filantes d'août qui sont en réalité des mouvements de mini vaisseaux spatiaux. Elle a entendu le vieux parler de son fils Léo qui travaille dans une fabrique de bérets.

Box pâlit. La situation est beaucoup plus grave qu'il ne le pensait. La fabrication industrielle de soucoupes volantes est la preuve d'une invasion massive imminente. Il n'y a pas un instant à perdre.

Meuledor et Secoulit s'assoient confortablement à même les tuiles du toit. Box saisit son portable et se connecte sur internet pour avoir des indications précises sur le sieur Léo Chaffiotte travaillant dans une usine de béret, fils de Barnabé et Bérénice Chaffiotte. Aussitôt, il se met à étudier les 23 439 sites concernés.

 

Dans le détroit de Gibraltar, les radars militaires ont repéré une grosse boule se déplaçant à grande vitesse sur les flots. L'OANI (objet aquatique non identifié) remonte maintenant la cote du Portugal.

 

Aux alentours de minuit, de part et d'autre de l'usine de bérets située en pleine nature, deux buissons parlant encerclent le bâtiment.

Par téléphone Box fait part à Nana de l'étrangeté du site. Il n'y a pas de barrières électrifiées, pas de gardes, pas de chiens autour de l'usine. Le système de sécurité doit être diaboliquement sophistiqué pour être aussi invisible. Il est vrai qu'il est d'origine extraterrestre donc, un luxe de précautions doit être pris.

Secoulit propose que chacun creuse son tunnel en direction du bâtiment central et de se rejoindre dessous.

Armés de leur couteau suisse, ils commencent à creuser leur tunnel respectif.

 

Après 100 mètres de galerie horizontale, Box émerge au centre de l'usine silencieuse. Il ne détecte aucune trace de vie. Par contre, il fait une découverte terrifiante. Des milliers de soucoupes-bérets sont déjà entreposées dans des caisses, prêtes à s'envoler vers des destinations inconnues. Il faut agir vite. À l'aide de son briquet, il veut mettre le feu à la base extraterrestre, mais il se rappelle soudain qu'il ne fume pas et ressort de l'usine pour trouver deux silex.

 

Inlassablement, Nana continue à creuser.

 

Au pied d'une caisse de soucoupe-béret, Box commence à frapper les silex et, de temps à autre, ses doigts. 4 heures plus tard et les doigts en charpie, il réussit à mettre le feu à sa manche de costume. Il jette celui-ci dans la caisse de bérets et plonge dans son tunnel.

 

Secoulit finit par émerger au centre d'un monastère de Bénédictins.

 

Meuledor émerge de son trou, à 100 de l'usine en flammes qui illumine toute la région. Face à lui se trouve un hippopotame monté sur un jet-ski encore fumant. Il reconnaît la concierge qui lui fait les gros yeux. Elle lui explique qu'elle l'observe depuis Paris pour savoir quand il se décidera à payer le loyer de juin du squat qu'il occupe.

Au moment où Box va répondre, le sol se met à vibrer, un bruit assourdissant et une immense masse grouillante s'approchent d'eux pour les entourer. Ils découvrent stupéfait une armée de 3000 fantassins, 1200 cavaliers, 200 chars, 5 camions radars et un sous-marin nucléaire. Un général de l'armée espagnole s'approche et fait arrêter la concierge pour avoir pénétré les eaux territoriales espagnoles, portugaises et françaises sans autorisation. Nier ne servirait à rien, car elle a été suivie par radar depuis son départ de Valras plage, où d'ailleurs, une plainte a été déposée pour vol de jet-ski.

Meuledor essaie de s'éclipser discrètement, mais il est aussitôt arrêté pour mise à feu d'usine de béret. En Basquie, il risque la peine capitale.

 

Mais Box parviendra à s'expliquer. On le comprendra. Il sera interné dans un hôpital psychiatrique. De toute façon, il s'en fout. L'important est d'avoir pu retarder l'invasion des minis E.T.... Jusqu'à la prochaine fois.

 

Quelques jours plus tard, un entrefilet paraît dans un journal espagnol :

Les 45 moines bénédictins qui ont été violés par une jeune femme sont prêts à lui pardonner si elle revient rapidement.

 

FIN

 

Texte : Skar

Illustrations : Nicolas Malherbe