Jurassic Foot - 01
Dans la série :
¨ On nous cache tout, on nous dit rien ! ¨
Après des années de chape de plomb sur des informations vitale pour la population du globe, nos reporters investigateurs ont mis la main sur un dossier brûlant qui éclaire d'un nouveau jour la coupe du monde de foot de 1998 en France.
Réservez, dès aujourd'hui votre place pour être au premier rang, face à votre ordinateur, afin d'assister en différé-direct à la plus grande et dramatique aventure qu'une équipe de foot ait jamais vécue depuis le big-bang.
JURASSIC FOOT, The Lost Team
Vous allez revivre les péripéties hallucinantes de l'équipe du club de Bécon-les-bruyères qui n'a pas été sélectionnées pour la coupe du monde de foot.
Ils ne sont pas contents, mais alors pas contents du tout, de s'être fait bouler.
Dans leur petit cerveau de footballeur a germé le plus machiavélique des plans, dans le but d'obtenir la reconnaissance mondiale qu'ils sont en droit de recevoir (d'après l'avis de leur unique supportrice).
Du suspens, de l'émotion, du sexe, vous n'en reviendrez pas.
PORTRAIT DES PROTAGONISTES
ARTHUR
La cinquantaine. C'est l'entraîneur de l'équipe de Bécon-les-Bruyères. C'est un intellectuel (il lit des livres). Boucher charcutier de père en fils, il s'est introduit dans le foot comme sponsor, puis il s'est acheté une équipe. Il gave ses joueurs de viandes bien grasses pour qu'ils débordent d'énergie. La coupe du monde est pour lui la possibilité de faire une pub mondiale pour sa charcuterie.
GILBERTO
25 ans, athlétique. Il a été acheté comme souvenir par Arthur lors de vacances à Rio. Arthur avait remarqué qu'il tapait bien le ballon sur la plage de Copacabana. Gilberto est au comble de la joie de faire partie d'un grand club. Il fera tout pour être digne de la France, patrie de Jordi, son idole.
ROULETTE
27 ans, ancien croupier au casino de la Grande Motte, il fut viré pour avoir transformé les parcmètres du parking du casino en machine à sous. Il ne peut s'empêcher de parier sur tout. Il a déjà perdu trois fois sa sœur au jeu mais il a gagné son entrée dans l'équipe en jouant aux dés pipés avec Arthur.
JT
28 ans, ancien grand reporter à la rubrique "chiens écrasés" du journal "La vie des bêtes", il en connaît un rayon sur les dessous cachés des équipes de foot sur les cinq continents. Pour rentrer comme attaquant dans l'équipe, il a usé d'un piston venant d'un garçon de plage qui avait loué un parasol au petit-fils d'un cousin éloigné d'Arthur. Il vit avec une mini radio collée à l'oreille.
GRAS DOUBLE
24 ans, imposante stature. C'est un boulimique de la vie, quant il ne mange pas, il dévore des yeux. Il est devenu orphelin à l'âge de 10 ans. La police a retrouvé ses parents à l'état de squelette dans la maison familiale. Heureusement l'enfant, retrouvé gros et gras à coté des corps, n'avait pas subit le même sort de la part des horribles meurtriers. Adopté par Arthur, il di-gère les stocks de viande à la boucherie.
ADOLPHE
30 ans, traumatisé dés sa plus tendre enfance par un prénom dur à porter (il aurait préféré s'appeler Caligula), c'est un introverti qui rumine en permanence de sombres pensées. Il voue une haine féroce aux organisateurs de la coupe du monde. Il rêve de les initier à la brasse coulée dans la seine, chaussés de pantoufles en béton.
PEGGY
20 ans, très mignonne. Elle est vêtue d'une tenue de Pom-pom-girl affriolante qui affriole tout le monde. C'est une brave fille, simple et sensible et son QI inférieur à 40 en fait LA supporter idéale. Dans la vie de tous les jours, son combat métaphysique c'est : la poussière sur les meubles.
JURASSIC FOOT
The Lost Team
( 27 mai 1998)
j-14
Mercredi 27 mai 1998, 23 heures 44
Le grand stade de France (en France)
Cette monumentale splendeur architecturale, unanimement reconnue par son architecte, est plongée dans la pénombre noire de l'obscurité vespérale… Il fait nuit.
Un calme étrangement mystérieux plane sur les milliers de gradins vides, vaguement éclairés par un rayon de lune famélique.
Seuls quelques pigeons perdus rompent le silence pesant en toussant, à cause de la pollution parisienne.
Une silhouette noire se déplace en silence dans les sous-sols du grand stade.
Seules quelques veilleuses de sécurité jettent, de temps à autre, quelques halos d'une lumière faiblarde et blafarde. (répétez 10 fois à toute vitesse)
L'homme est entièrement vêtu de noir. Il porte une cagoule noire, des lunettes noires et se cogne dans tous les piliers qui traversent son chemin.
En silence derrière lui, une petite troupe de 6 silhouettes entièrement noires elle aussi, le suit en file indienne et en se cognant aux mêmes piliers.
Chacun porte un sac à dos noir, rempli vraisemblablement de choses très noires.
Tout en avançant, l'un d'eux grignote une barre chocolatée. Il mange avec beaucoup de difficulté, car il a omis de découper un trou pour la bouche dans sa cagoule.
Le chef de file percute enfin une porte métallique qui semble être le but fixé. Il sort de sa poche un bout de fil de fer et entreprend de crocheter la serrure.
Dans un silence de mort, seulement troublé par les cliquetis du fil de fer et les exclamations des cafards qui jouent au poker, les six autres silhouettes noires se tiennent discrètement plaquées contre un mur d'un blanc immaculé.
L'un d'eux réajuste doucement son sac et une petite boîte rectangulaire en tombe. Le bruit de chute est immédiatement suivi d'une musique tonitruante de techno déjantée.
Aussitôt, six voix, avec un ensemble parfait qui fait chaud au cœur, se mettent à hurler : SILENCE !
La septième silhouette ramasse prestement le petit poste radio et en coupe le son en balbutiant des excuses. Les autres lancent un "CHUUUT !" sans appel.
Le chef reprend son travail de crochetage.
4 heures plus tard, la serrure cède enfin.
Le chef de file réveille les six autres et la petite troupe pénètre dans une pièce obscure.
Le dernier referme la porte en la claquant.
De l'intérieur, un immense "CHUUUT !" traverse la cloison.
…
(29 mai)
j-12
2e Jour de planque pour l'équipe de Bécon-les-Bruyères dans les sous-sols du Stade de France.
Résumé de l'épisode précédent :
Profitant de la nuit noire foncée, une troupe mystérieuse de sept individus louches s'est honteusement cachée, il y a deux jours, dans un local, au sous-sol du Stade de France. Le fameux SDF, gloire de notre beau pays.
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Dans le petit local de 30 mètres carrés, la troupe de six hommes et une femme s'est installée tant bien que mal. À la lueur fantomatique de quelques bougies posées sur l'unique table, chacun, au milieu des duvets, sacs et reliefs de repas, vaque en silence à de mystérieuses occupations.
Assis à la table, un homme d'une cinquantaine d'années (ARTHUR) est vraisemblablement le chef de la bande, car il lit un dossier avec des pages pleines de mots et sans aucune image. Ses cheveux sont teints en jaune et il est vêtu d'un survêtement noir fluorescent.
Debout sur un classeur métallique collé contre une cloison de la salle, une jeune et jolie femme de 20 ans (PEGGY), est occupée à nettoyer le plafond à l'aide d'un rond de coton à démaquiller. Vêtue d'une tenue de Pom-pom-girl, ses jolies jambes fuselées sont mises en valeur par sa très courte minijupe plissée.
Allongé sur le dos au pied du classeur métallique, un jeune homme (J.T), d'allure sportive, surveille, un sourire béat aux lèvres, que Peggy ne tombe pas. Il écoute une radio portative collée à son oreille.
À côté de lui, deux autres jeunes hommes, assis en tailleur sur le sol, se font face. L'un (ROULETTE), sec comme une momie anorexique, manipule habilement un jeu de cartes qu'il montre au deuxième. Ce dernier, un solide gaillard bodybuildé (GILBERTO), suit distraitement le tour de cartes, car il est fort occupé à faire luire un ballon de foot avec un chiffon qu'il plonge régulièrement dans un pot de cire d'abeille.
De l'autre côté de la salle, un homme bien enveloppé (GRAS-DOUBLE), assis à côté d'un sac bourré à craquer, est occupé à croquer des frites surgelées.
Enfin, dans un angle de la pièce, un petit râblé (ADOLPHE), tourne en rond en bougonnant. À l'endroit où il tourne, un rond de moquette est complètement usé.
Soudain, le chef Arthur referme son dossier et monte sur la table.
Gilberto arrête de frotter son ballon et s'adresse à Arthur.
GILBERTO : Quès tou fais Arthour, tou vas changer oune ampoule ?
Arthur désespéré lève les yeux au ciel.
ARTHUR : Non, andouille ! Par contre, j'aimerai déceler un jour chez toi, une lueur d'intelligence. Bon, je réclame votre attention. Je vous ai laissé deux jours pour prendre vos marques dans notre cachette temporaire. Maintenant, il est temps de s'organiser pour être fin prêt au jour J et à l'heure H.
La suite bientôt...
Skar