La Nouvelle-France de 1745 est bien différente de celle de 1645. En effet, le territoire a changé, la population a augmenté et les Canadiens français ont adaptés leur mode de vie. L'économie, le gouvernement, les transports, la communication, l'alimentation et les loisirs ont également beaucoup évolués.
D'une baie à un golfe
Quel grand territoire que celui de la Nouvelle-France ! Les explorateurs n'ont jamais cessé de découvrir de nouveaux lieux et d'en prendre possession au nom du roi de France. En 1745, le territoire de la Nouvelle-France s'étend de Terre-Neuve jusqu'au Mexique. Les climats d'un bout à l'autre du territoire sont très différents.
Dans la vallée du Saint-Laurent, l'été est court et les hivers sont rigoureux. Les sols de la vallée sont très fertiles, mais il faut bien choisir les cultures pour qu'elles puissent pousser avant l'hiver et résister au climat nordique.
Le nord de la colonie est riche en fourrures et en bois, ce qui est très important pour le commerce. Mais puisque l'hiver tout est gelé, même le fleuve, les activités sont donc au ralenties. Les bateaux ne peuvent pas venir faire du commerce à l'année; c'est un point faible du nord de la colonie.
Dans le sud de la colonie, tout au long de la rivière Mississippi jusqu'au golfe du Mexique, la vie est bien différente. Il fait chaud et humide à l'année et plus on descend vers le sud plus le sol est marécageux. Les bateaux peuvent s'y rendre à l'année, ce qui aide beaucoup le commerce. On ne cultive pas les mêmes plantes que dans la vallée du Saint-Laurent. On cultive plutôt le sucre et l'indigo (teinture bleu) dont on fait commerce. Le territoire de la colonie est donc si grand qu'à un bout on connaît la neige, tandis qu'à l'autre extrémité, c'est comparable aux pays chauds.
Nous sommes 55 000
Québec 1745,
Votre Majesté Louis XV,
Malgré tous nos efforts, la population en Nouvelle-France augmente moins rapidement que dans les colonies anglaises. L’an dernier, il y avait environ 55 000 personnes en Nouvelle-France. Trois habitants sur quatre vivent à la campagne. L’autre partie habite dans les villes de la colonie : Québec, Trois-Rivières et Montréal. Québec est la capitale et la ville principale avec 4600 habitants et il y a 3700 personnes à Montréal. Seuls les voyageurs du commerce des fourrures ont un mode de vie plus nomade, les autres sont sédentaires.
La population est toujours concentrée dans la vallée du Saint-Laurent, entre Vaudreuil et l’île-aux-Coudres. Notre territoire de la Louisiane se développe encore plus lentement et seulement 4000 personnes y habitent.
Beaucoup moins de colons que prévu sont venus s’installer dans la colonie. Les familles canadiennes nombreuses sont responsables de l’accroissement de la population. Chaque famille compte en moyenne 7 enfants. C’est la venue des filles du roi qui a permis cette croissance importante de la population. En conséquence, la plupart des habitants de la colonie sont nés ici et beaucoup d’entre eux se considèrent Canadiens plutôt qu’immigrants français.
Votre fidèle et très dévoué intendant,
Gilles Hocquart
Les seigneurs sont des nobles, des marchands ou des congrégations religieuses. Ils ont reçu une seigneurie (une très grande terre) du gouverneur et de l'intendant. Le seigneur divise sa terre en censives, qu'il donne à des censitaires. Le seigneur a quelques responsabilités envers le roi et ses censitaires.
Il doit jurer fidélité au roi. Le roi peut reprendre la seigneurie si le seigneur ne respecte pas ses engagements.
Il doit tenir feu et lieu, c'est à dire qu'il doit construire un manoir dans sa seigneurie et l'habiter.
Dès qu'il y a suffisamment de censitaires, le seigneur doit construire un moulin sur sa seigneurie. Le moulin est nécessaire aux paysans pour faire moudre leur blé en farine.
Le seigneur fournit un morceau de terre pour la construction de l'église.
En tant que propriétaire de la terre, le seigneur a plusieurs droits. Grâce à ces droits, dès qu'il aura un nombre suffisant de censitaires, sa seigneurie lui rapportera un bon revenu.
Le seigneur reçoit un loyer (le cens) pour chaque censive (terre) qu'il concède à des censitaires. Si un censitaire ne paie pas son loyer, le seigneur peut, après quelques années, reprendre la terre.
Lorsque le censitaire fait moudre son blé au moulin, il doit en donner une partie au seigneur.
La corvée : le seigneur peut faire travailler ses censitaires trois ou quatre jours par année sur son domaine, sans les payer.
Le seigneur a le premier banc à l'église.
Les censitaires doivent lui marquer leur respect par la plantation du Mai.
Les droits du seigneur sont des devoirs pour le censitaire, mais le censitaire est aussi protégé par quelques droits.
Le censitaire peut donner sa terre à ses enfants ou la vendre.
Tant que le censitaire paie son loyer, le seigneur ne peut pas lui enlever sa terre.
En Nouvelle-France, les censitaires peuvent avoir leur propre four.
En Nouvelle-France, le censitaire peut chasser et pêcher pour nourrir sa famille.
Les Français et les Canadiens
Bonjour, je m'appelle Julien.
Ah lala ! Je viens d'avoir une discussion avec mon grand-père; il me reproche d'être plus Canadien que Français. Il dit même que je ne parle pas comme lui, en fait, il dit que je parle le Français sans accent et que j'emprunte des mots de vocabulaire aux matelots et aux Amérindiens.
Il est vrai qu'au début de la colonie les gens qui arrivaient ici parlaient un français différent selon la région d'où ils venaient. Au fil des années, notre façon de parler a changé. Alors pour moi qui suis né ici en Nouvelle-France et n'a jamais vu la France, j'ai appris un français "canadien". Comme me dit ma mère, il faut savoir s'adapter pour vivre ici.
Et si le français que je parle emprunte des mots aux Amérindiens c'est parce que les Amérindiens nous ont montré des techniques bien adaptées à la colonie. Par exemple, pour se déplacer, on utilise un canot en été et des raquettes en hiver avec des mocassins ou des bottes sauvages dans les pieds; c'est la vraie liberté.
Je ne suis peut-être pas aussi Français que mon grand-père le voudrait, mais lui et moi avons une chose en commun, c'est notre amour du sirop d'érable et ça, il n'y en a pas en France.
Qui fait quoi au gouvernement?
Depuis 1663, la Nouvelle-France est gouvernée selon les principes de la monarchie absolue. En résumé, tout le pouvoir vient du roi. Il choisit ses ministres et nomme les administrateurs qui sont envoyés dans les colonies. Les gens ne peuvent pas voter, ne peuvent pas manifester, ni même se rassembler dans un but politique. Le gouvernement tient tout de même compte des besoins de la population s'assure que tous soient traités avec justice pour maintenir la paix sociale.
On peut décrire les responsables comme suit. Dans son palais de Versailles, le roi donne des directives générales au ministre de la Marine, responsable des colonies. Le ministre envoie ses instructions au gouverneur et à l'intendant. Le premier est responsable des affaires militaires et diplomatiques, le second de l'administration civile. L'évêque de Québec, responsable des affaires religieuses, a une grande influence au début, mais est graduellement mis à l'écart de la politique. Tout comme le gouverneur et l'intendant, il a un siège au Conseil souverain, la cour de justice supérieure de la colonie.
Une population affaiblie
Les effets des guerres et des maladies ont continué de toucher les membres des Premières Nations et leur population a beaucoup diminué. Les Iroquoiens étaient 100 000 en 1500 et ne sont plus que 12 000 en 1745. Des nations comme celle des Iroquoiens du Saint-Laurent n’existent plus et d’autres ont été chassées de leur territoire ancestral. Depuis la Grande Paix de 1701, les conflits entre les Premières Nations sont terminés, mais le mal est fait. Les Autochtones sont devenus un groupe social assez petit et n’ont plus beaucoup d’influence sur la politique en Nouvelle-France.
Les « domiciliés »
De plus en plus de membres des Premières Nations vivent dans des villages, qu’on appelle aussi des réductions, construits dans la vallée du Saint-Laurent. Ceux qui y vivent renoncent à une partie de leur mode de vie traditionnel et vivent sous l’autorité des communautés religieuses qui gèrent les villages. Ils adoptent la religion catholique et, la plupart du temps, apprennent le français. C’est le début du système des réserves que l’on connaît encore aujourd’hui.
Le savais-tu?
Aujourd’hui, beaucoup de membres des Premières Nations vivent encore dans des réserves et ne sont reconnus comme citoyens égaux que depuis quelques années. Ils sont très préoccupés par la sauvegarde de leur culture traditionnelle et font plusieurs revendications pour obtenir plus d’autonomie dans la gestion de leurs communautés.
La plupart des Canadiens sont des paysans qui cultivent la terre. Après avoir défriché leur censive, ils la cultivent d'abord pour nourrir leur famille. Le surplus des récoltes permet d'acheter les articles qui viennent de France (sel, tissus, vin) et les choses qu'on se procure chez les artisans (fer à cheval, pelle, souliers).
Le pain est la nourriture de base pour les paysans. Pour avoir suffisamment de farine, il faut faire pousser beaucoup de blé. Les pois sont aussi importants dans l'alimentation. Ils occupent une bonne partie des champs. Pour nourrir les chevaux, il faut aussi faire pousser de l'avoine. Selon les régions, les gens feront aussi pousser du seigle, de l'orge ou du sarrazin.
Pendant l'été, les vaches, les bœufs et les chevaux broutent l'herbe à l'extérieur. Mais pour les nourrir pendant l'hiver, il faut du foin. Il y a juste assez de foin pour nourrir quelques bêtes. Les autres sont tuées ou vendues au début de l'hiver.
Le fumier des animaux sert à engraisser la terre pour améliorer les récoltes. Puisque les paysans n'ont pas assez d'animaux pour répandre du fumier sur tous leurs champs, ils cultivent seulement la moitié de leur terre à chaque année et laissent l'autre moitié se reposer. Le fumier est réservé pour le grand jardin potager où on cultive des légumes (oignons, courges, concombres) et un peu de tabac.
Aujourd’hui, je suis venu au village, j’ai besoin de quelques petites choses. En Nouvelle-France, les habitants ne cultivent pas tous la terre pour vivre. Certains ont un atelier où ils exercent un métier. Les produits indispensables que je ne peux pas faire moi-même, je les achète chez les artisans. On trouve souvent ce dont on a besoin au magasin général, mais il faut parfois se rendre directement à l’atelier de l’artisan.
En venant ce matin, mon cheval a perdu un fer, je vais devoir aller chez le forgeron pour qu’il ferre mon cheval. Son jeune apprenti travaille vraiment bien. Il habite avec la famille du forgeron le temps d’apprendre le métier. Au bout d’un an ou deux, il pourra ouvrir son propre atelier ou travailler pour un forgeron.
Je dois également aller voir le charpentier, car je lui ai commandé un beau coffre en bois. Je sais que lui et son journalier (employé) travaillent bien. Le charpentier de mon village possède le plus gros atelier de la région, c’est pour ça qu’il a un employé. La plupart des artisans de Nouvelle-France n’ont pas d’employés et doivent même travailler sur leur terre pour arrondir les fins de mois.
Je ne dois pas oublier d’aller chez le tailleur. Son esclave a terminé de coudre les boutons de mon veston. Ce beau veston sera celui des grandes fêtes, car en temps normal, c’est ma femme qui coud mes vêtements.
On retrouve beaucoup de métiers dans la région. Toutefois, le seigneur a dû se rendre à Montréal pour se procurer une horloge. Les horlogers et les bijoutiers ne viennent pas souvent à la campagne, car il y a seulement les riches comme le seigneur qui ont les moyens d’acheter des objets de luxe.
À partir du début du 18e siècle, la Nouvelle-France participe au commerce triangulaire avec la France et les Antilles. Dans ce réseau de commerce, chaque partenaire exporte les surplus de production en échange d’autres produits. C’est la France qui dirige ce commerce. Ce type de commerce est particulièrement efficace parce que les bateaux sont toujours pleins de marchandises qu’ils transportent d’un endroit à l’autre.
Vers 1745, la fourrure est toujours le principal produit d’exportation de la Nouvelle-France, mais elle exporte maintenant des produits agricoles comme le blé, lorsque les récoltes sont bonnes. Elle exporte également du bois et du poisson.
La France exporte les produits finis fabriqués dans ses manufactures : du vin, des tissus, des objets en métal, du sel, de la vitre. Les Antilles exportent des produits comme le sucre, le tabac, la mélasse et le rhum.
Le port de Louisbourg, sur l'île Royale (île du Cap-Breton), sert d'entrepôt pour le commerce parce qu'il est libre de glaces à l'année. Grâce à ce port, la Nouvelle-France peut participer au commerce triangulaire toute l’année, ce qui lui permet de développer son économie.
Avant l'avion, le train et l'automobile...
Il faut aller au village. En été, mettez vos souliers de bœufs. En hiver, mettez vos mocassins et vos raquettes. Il faut marcher. Grâce à vos pieds, vous pouvez aller partout. Mais marcher, c'est long et fatigant. Si votre famille a assez d'argent, elle achètera un ou deux chevaux. Le cheval «canadien» est robuste et bien adapté à notre climat. Les jeunes montent les chevaux et les parents s'en servent pour tirer un véhicule.
Du printemps à l'automne, on utilise la charrette pour le travail et la calèche pour se promener. Selon la saison, les chemins sont poussiéreux ou boueux et les promenades ne sont pas très agréables. C'est plutôt par de belles journées d'hiver, quand les rivières sont gelées et que la neige est bien tapée, que les voyages sont le plus confortables. Pendant l'hiver, le traîneau sert pour le travail et la carriole aux promenades.
Pour les longues distances, il y a le canot, la barque et le navire. Le canot est le plus léger et le plus rapide. On peut aller de Québec à Montréal en quatre à six jours. En plus du canot d'écorce, il y a aussi la pirogue, un tronc d'arbre creusé en forme de canot. Pour transporter beaucoup de choses, on utilise une barque. On peut y mettre plus de marchandises, mais elle va plus lentement. Il faut donc neuf jours pour monter de Québec à l'île Jésus avec une barque. Les gens s'arrêtent chaque nuit et partent avant le lever du soleil. Pour les voyages encore plus longs, on prend un grand voilier à Québec pour aller à Louisbourg, aux Antilles ou en France.
Le chemin du roy
Le chemin du roy est complété depuis 1737. Désormais, on peut aller de Québec à Montréal à cheval. La construction a duré six ans. Les habitants ont ouvert la route eux-mêmes, chacun faisant le bout de chemin devant sa terre. Il faut couper les arbres, arracher les souches, déplacer les cailloux, égaliser la chaussée et creuser des fossés. Lorsqu'il faut construire un pont, les habitants d'une paroisse se mettent ensemble pour faire le travail. Plusieurs rivières sont trop larges pour construire un pont : la rivière Saint-Maurice, la rivière l'Assomption, la rivière des Prairies. Il faut alors prendre un traversier pour se rendre de l'autre côté.
Grâce au chemin du roy, le gouvernement a mis en place un système de relais entre les principales villes. Les voyageurs arrêtent dans des auberges pour manger, dormir ou pour changer de chevaux. Grâce au chemin du roy, on peut faire le trajet Québec-Montréal en deux jours et demi. Les voyageurs ont l'impression que la colonie forme un long village continu.
Le chemin du roy est donc très utile pour les personnes et pour la poste. Pour les marchandises lourdes, le fleuve, ce chemin qui marche, reste encore la meilleure solution. De nos jours, la route 138 suit à peu près le tracé du chemin du roy.
Les chemins qui marchent
En 1745, le réseau routier n'est pas encore très développé. Dans chaque région, des chemins mènent à l'église, au village, parfois à la ville. Il y a une seule route principale, le chemin du roy. Il relie Québec et Montréal depuis 1737. Pour monter vers l'intérieur du continent, il n'y a aucune route. Il y a malgré tout un moyen de se déplacer facilement : les rivières et les lacs qui sillonnent le pays. Ce sont les chemins qui marchent. Le fleuve Saint-Laurent est le chemin principal et ses affluents sont les routes secondaires.
Quand les colons se choisissent une terre, ils préfèrent naturellement celles qui sont sur le bord d'une rivière. Le pays est donc divisé en bandes longues et étroites et le plus de gens possible ont un accès à la rivière. Dans une région, c'est seulement quand il n'y a plus de terre disponible sur le bord de l'eau que les gens s'installent sur une deuxième rangée de terres.
Les rivières sont aussi importantes pour le commerce des fourrures. C'est grâce à elles qu'on peut se rendre de Montréal jusqu'aux Grands Lacs, puis jusqu'à la Nouvelle-Orléans et même jusqu'au cœur des grandes plaines. Grâce aux rivières, on peut remplir un canot de marchandises et de fourrures et aller beaucoup plus vite que si on était à pied. Il faut beaucoup d'effort pour remonter le courant. Lorsqu'on descend la rivière, on est porté par le courant du chemin qui marche.
Nous avons besoin du courriel en Nouvelle-France!
Il faut de 6 à 8 semaines pour se rendre de la France au Canada. Grâce aux courants marins, il en faut seulement 4 ou 5 semaines pour aller du Canada à la France. Pendant l'hiver, il n'y a aucune communication entre la mère-patrie et la colonie. Si seulement ils avaient eu le courriel!
Pour communiquer entre la France et la Nouvelle-France, c'est souvent long. Par exemple, lorsque le gouverneur doit communiquer avec le roi en France, il rédige une lettre qu'il envoie par bateau. Il doit rédiger sa lettre avant l'hiver afin qu'elle puisse quitter par le dernier navire de la saison, généralement en novembre.
Entre novembre et avril, le fleuve est gelé. Aucun bateau ne peut venir en Nouvelle-France; le gouverneur est sans réponse pendant tout ce temps. Imaginez six mois sans recevoir de nouvelles de la France !
Au printemps, quand le premier bateau accoste à Québec, en avril ou mai, la réponse de la lettre envoyée en novembre arrive enfin!
Décidément la communication en Nouvelle-France n'est pas très facile!
Les habitants de la Nouvelle-France doivent surtout compter sur leur environnement pour s’alimenter. La terre, la forêt et les cours d’eaux fournissent aux habitants tout ce qu’ils ont besoin pour survivre.
De la terre, les habitants récoltent : chou, carotte, céleri, fève, salade, pois et oignon. Dans les jardins, les habitants ont aussi des arbres fruitiers tels que le pommier.
Les paysans transforment le blé cultivé en farine. La farine est l’ingrédient le plus important dans la fabrication du pain. Il faut cultiver beaucoup de blé, car le pain est l’aliment le plus souvent mangé par les habitants de la Nouvelle-France. La majorité des maisons ont leur four à pain.
Les animaux de la ferme sont essentiels pour les produits qu’ils fournissent. La vache donne le lait pour le beurre et le fromage et la poule fournit les œufs. Ces animaux peuvent être mangés, tout comme le cochon et le mouton. À l’automne, on fait boucherie, c’est-à-dire que l'on tue quelques-uns des animaux pour manger leur viande, comme le cochon.
La forêt vient compléter l’alimentation des habitants. On y retrouve les petits fruits sauvages, comme les fraises, les framboises, les bleuets et les canneberges. Ses fruits sont cueillis durant l’été et transformés en confiture. Les noix de toutes sortent sont aussi cueillies. La forêt abrite également des animaux sauvages que l’on chasse pour les manger, comme l’orignal, le lièvre, la perdrix et la tourte.
Ainsi, les habitants de la Nouvelle-France ont une alimentation assez variée. La quantité et la qualité de la nourriture dépendent toutefois de la température. Une bonne récolte assure une bonne alimentation pour tout l’hiver, alors qu’une mauvaise récolte amène la famine dans la colonie.
Même si les arts ne sont pas une grande préoccupation des Canadiens, on trouve tout de même plusieurs formes d’expression artistique en Nouvelle-France. Il y a peu d’artistes connus par contre et peu de créations originales. Les artistes canadiens reproduisent surtout les modes de la France, avec quelques adaptations.
Les arts et l’Église
Les arts en Nouvelle-France sont très liés à l’Église, surtout en ce qui concerne la peinture, la sculpture et l’orfèvrerie. En effet, les artistes produisent généralement des objets pour les églises : des tabernacles, des calices ou des décorations.
On retrouve également plusieurs peintures dans les églises et la plupart des peintres sont des religieux. Par exemple, Claude François, aussi appelé Frère Luc, peint une trentaine de toiles pour des églises de la région de Québec en 1670-1671.
La musique
La musique fait partie de la vie quotidienne des Canadiens. On joue de la musique à plusieurs occasions, dans les mariages et les fêtes religieuses, mais il y a peu de musiciens professionnels. Ce sont les habitants qui jouent de la musique. L’endroit où les Canadiens entendent le plus de musique est l’église. En 1661, le gouvernement achète un orgue sur lequel Louis Joliet joue, mais ce n’est qu’en 1724 qu’un premier musicien professionnel s’installe en Nouvelle-France. Son nom est Jean Girard et il est organiste, maître de chant et maître d’école.
Les arts et l’Église (le même texte que dans la partie : Les arts).
Les arts en Nouvelle-France sont très liés à l’Église, surtout en ce qui concerne la peinture, la sculpture et l’orfèvrerie. En effet, les artistes produisent généralement des objets pour les églises : des tabernacles, des calices ou des décorations.
On retrouve également plusieurs peintures dans les églises et la plupart des peintres sont des religieux. Par exemple, Claude François, aussi appelé Frère Luc, peint une trentaine de toiles pour des églises de la région de Québec en 1670-1671.
Fêter et célébrer en Nouvelle-France
Aujourd'hui, c'est congé, on va en profiter pour fêter un peu puisque c'est la fête du Mai. Ici en Nouvelle-France dans une année, on compte jusqu'à 85 jours où le travail est interdit par l'église, soit 52 dimanches et 33 fêtes obligatoires. Mais on ne peut pas dire qu'on célèbre toujours les jours de congé.
C'est parfois difficile de fêter, car le commerce des fourrures garde les hommes absents de la maison et les habitations sont parfois si éloignées les unes des autres que cela rend les déplacements difficiles. Mais on s'amuse quand même en passant les soirées près du feu à écouter des histoires ou à chanter.
Certains jouent à des jeux, comme les dames ou les dominos. Les jeunes, eux aiment bien danser au son des violons, mais il faut être chanceux pour connaître un musicien; ils sont rares dans la colonie. On organise aussi des fêtes lors des mariages ou des baptêmes. Les fêtes les plus importantes sont des fêtes religieuses, comme Pâques ou Noël.
Mais aujourd'hui, comme je vous l'ai déjà dit, c'est la fête de la plantation du Mai. Nous nous rendons tous au manoir du seigneur pour planter devant la maison un conifère auquel on a enlevé l'écorce et les branches. Comme le veut la tradition, il faut d'abord demander au seigneur la permission de planter l'arbre. Ensuite, le seigneur est invité à noircir le Mai. Il s'amène sur le seuil de la porte du manoir avec son fusil et tire sur l'arbre. Après lui, tous les habitants assez vieux pour avoir un fusil tirent sur le mât. Plus on tire, plus le mât est noir, plus le compliment est flatteur pour le seigneur.
Ensuite, tout le monde mange, boit et chante.
Les divertissements chez les riches
En Nouvelle-France, les hivers sont longs et ennuyants. De plus, les nombreux congés fournissent de nombreuses occasions de fêter. Des divertissements en Nouvelle-France, il y en a plusieurs.
Chez les riches, ce sont les bals qui sont à l'honneur, chacun y montre ses plus beaux vêtements. Les dames portent des grandes robes avec de la dentelle et des rubans et certains hommes ou femmes portent même des perruques ou se poudre les cheveux. Les gens organisent aussi des festins et mangent toutes sortes de mets raffinés.
Mme Bégon est reconnue pour ses nombreux bals toujours réussis. Les gens peuvent même suivre des cours de danse et de musique avec les maîtres de danse, qui suivent les modes de Paris.
La mode est un sujet qui préoccupe les gens de la haute autant dans la colonie que de l'autre côté de l'océan. La mode est d'une grande importance, car elle détermine souvent le rang social d'une personne.
Imaginons que tu es le Roi de France. Préfèrerais-tu reigner vers 1645 ou bien vers 1745? Rédige un court texte qui m'explique les raisons de ton choix. Les mots économie, population, religion, politique et seigneurie, territoire et gouvernement doivent se retrouver dans ton texte.