Avec l’arrivée des Français en Nouvelle-France, les Iroquoiens voient leur mode de vie changer soudainement. En effet, en partageant le territoire, les deux cultures apprennent de l'autre. Ce partage culturel ainsi que ce partage de territoire amèneront certainement leur lot d'avantages et d'inconvénients. Il est important de comprendre les changements dans le mode de vie des Iroquoiens entre 1500 et 1745 et de comprendre la raison de ces changements.
En 1745, le territoire des Iroquoiens n’est plus ce qu’il était en 1500. Il est beaucoup plus petit et il se trouve morcelé en trois. Les Cinq Nations iroquoises sont les seules à occuper pratiquement le même territoire qu’en 1500. C’est cette partie qu’on appelle toujours l’Iroquoisie. Il y a des Hurons - Pétuns dans la région des Grands-Lacs, mais ils sont peu nombreux et n’habitent plus le même territoire qu’en 1500. Enfin, il y a des Iroquoiens dans des villages de la vallée du Saint-Laurent, près des villes de Québec et de Montréal.
La vie des nations amérindiennes a été bouleversée par l’arrivée et l’établissement des Européens en Amérique du Nord. En 1745, les Français sont bien implantés dans la vallée du Saint-Laurent. Ils se sont installés sur des terres où vivaient autrefois des Amérindiens ou sur des terres qui faisaient partie de leurs territoires de chasse.
La seule nation iroquoienne qui vivait dans la vallée du Saint-Laurent en 1500, a disparu : ce sont les Iroquoiens du Saint-Laurent. En 1745, cette nation n’existe plus.
D’autres nations iroquoiennes ont connu des difficultés à la suite de guerres et ont changé de territoire. Les Hurons et les Pétuns ont été les premiers à être chassés de leur territoire par les Iroquois. Peu après, les Neutres, les Ériés, puis les Andastes l’ont aussi été.
Des Hurons et des Iroquois, membres des Cinq Nations iroquoises, sont venus s’établir dans des villages près des colons français. On retrouve sept villages amérindiens au total dans la vallée du Saint-Laurent. On appelle les Amérindiens de ces villages les « domiciliés ».
Ils étaient près de 100 000 Iroquoiens en 1500. Ils ne sont plus que 12 000 en 1745. Ce nombre comprend les Cinq Nations iroquoises qui occupent toujours leur territoire ancestral (au sud du lac Ontario, dans ce qui fait aujourd’hui partie de l’État de New York aux États-Unis), les Hurons-Pétuns qui ont été dispersés et qui se trouvent dans la région des lacs Huron et Michigan, ainsi que les Iroquois et les Hurons catholiques des villages amérindiens de la vallée du Saint-Laurent. Ces derniers sont au nombre d’environ 4 500.
Toutes les nations amérindiennes ont été durement touchées par les maladies introduites en Amérique du Nord par les Européens, comme la variole, le typhus, la rougeole et la grippe. Les Amérindiens n’avaient pas les anticorps nécessaires pour se protéger, ils étaient donc plus vulnérables. Partout où vont les Français, des épidémies se déclarent. Les Français ne les provoquent pas volontairement, mais le résultat est vraiment catastrophique pour les Amérindiens.
Les nations amérindiennes se battent pour devenir les principaux fournisseurs de fourrures et détenir ainsi le rôle le plus important auprès des Européens dans le commerce. Donc, les guerres sont plus nombreuses et font plus de morts depuis l’arrivée des Européens. Elles servent aussi à faire des prisonniers. Chez les Iroquois, ces prisonniers sont adoptés et remplacent les nombreuses morts provoquées par les épidémies.
En 1745, les Iroquoiens ont une organisation politique semblable à celle de 1500. Il en va de même pour les Hurons et les Iroquois domiciliés qui habitent près de Québec et Montréal. Ils sont établis dans leur village avec leur conseil. Ils conservent leur organisation politique et leurs lois. Ils nomment leurs chefs et le clan continue d’être la base de leur société. Les Cinq Nations sont toujours regroupés en confédération. Cependant, les Amérindiens et les Européens ne voient pas toujours les choses de la même façon.
Les Hurons et les Iroquois domiciliés se voient comme des alliés des Français. Ils ne se considèrent pas comme étant soumis au roi de France. Ils sont autonomes. Le gouverneur de la Nouvelle-France est comme un chef qui s’occupe des affaires courantes dans leur société. Il amène les gens à s’entendre, mais il ne peut pas forcer quelqu’un à lui obéir ou à être d’accord avec lui.
Les Français, eux, voient les choses différemment. Ils pensent que les Amérindiens doivent leur être soumis, qu’ils doivent obéir à leurs lois. Ils se voient comme les maîtres du territoire. Mais comme ils ont besoin des Amérindiens, que ce soit pour le commerce des fourrures ou pour la protection de la colonie, ils doivent souvent faire des compromis. Les relations entre les Amérindiens domiciliés et les Français ne sont donc pas toujours faciles.
Le troc Le commerce des fourrures amène les Amérindiens à pratiquer le troc avec les Français, c’est-à-dire à échanger leurs fourrures contre des produits européens. Les Amérindiens peuvent ainsi se procurer des marchandises qui n’existaient pas chez eux. Ils adoptent certains produits européens généralement faits de matériaux plus solides, plus résistants que ceux qu’ils fabriquent eux-mêmes.
En 1745, les Amérindiens impliqués dans le commerce des fourrures sont nombreux, aussi bien les Iroquoiens domiciliés que les Hurons-Pétuns des Grands Lacs et les Iroquois des Cinq Nations. Ces derniers font surtout le commerce avec les colonies anglaises, alors que les autres échangent plus avec les marchands français. Certains Amérindiens sont trappeurs, d’autres commerçants ou voyageurs pour le compte de marchands européens. L’agriculture demeure importante pour les Iroquoiens. Les Hurons font toutefois face à un problème de taille lorsqu’ils s’installent à Jeune-Lorette (Wendake). Eux, qui étaient des agriculteurs renommés lorsqu’ils habitaient la région des Grands Lacs, se retrouvent devant des terres beaucoup moins fertiles. Comme la terre est moins propice à l’agriculture, la chasse prend plus d’importance pour eux. Pour les Iroquois aussi, la chasse est une activité essentielle. Ils quittent leur village parfois pendant de longues périodes pour aller à la chasse, pour subvenir à leurs propres besoins ou pour le commerce de fourrures. Il y a aussi des Amérindiens qui travaillent pour des colons français sur leurs terres. D’autres vont vendre les objets qu’ils fabriquent : des canots, des produits de leur agriculture ou de la chasse. Ils se rendent alors dans les villes comme Québec et Montréal.
Les produits échangés contre les fourrures sont variés. Les tissus européens représentent plus de la moitié des biens échangés. Ils sont particulièrement recherchés, car ils sont plus pratiques que le cuir. Par exemple, la laine permet de conserver la chaleur même lorsqu’elle est mouillée, contrairement au cuir. Les objets de métal sont aussi très populaires. Les Amérindiens se procurent, par exemple, des haches, des couteaux et des chaudrons de cuivre. Ceux-ci simplifient la préparation des repas. Leur alimentation s’enrichit aussi de nouveautés, comme les biscuits, les galettes, les raisins, les pruneaux, le sucre, la farine et les épices. Les Amérindiens adoptent également le mousquet comme nouvel outil de chasse. Celui-ci leur permet d’atteindre leur cible d’une plus grande distance et tue généralement la proie du premier coup. En utilisant l’arc, ils doivent tirer de plus proche en plus de courir après les animaux blessés qui résistent. Les mousquets sont aussi utilisés par certaines tribus pour faire la guerre à d’autres tribus concurrentes et garder le monopole du commerce des fourrures avec les Européens.
Les Amérindiens découvrent également l’alcool, un nouveau produit que beaucoup d’entre eux adorent. Comme l’alcool est le produit de troc le moins cher, les Amérindiens s’en procurent souvent et en abusent. Les Européens leur en offrent souvent en cadeau pour maintenir de bonnes relations. L’abus d’alcool nuit à la vie des communautés amérindiennes.
À compter des années 1650, plusieurs Amérindiens convertis à la religion catholique viennent s’installer dans la vallée du Saint-Laurent, près des établissements des colons français, près de Québec, de Trois-Rivières et de Montréal. On les appelle les Amérindiens domiciliés. Ce sont sept villages amérindiens qui existent encore aujourd’hui.
Les Hurons sont les premiers Iroquoiens à venir trouver refuge près de Québec en 1650. C’est à Wendake que les Amérindiens ont le mode de vie qui ressemble le plus à celui des habitants d’origine française. Ils sont nombreux à avoir délaissé la maison longue pour une maison « canadienne ». Leurs habits sont aussi semblables à ceux des habitants de la ville de Québec.
Les Iroquois arrivent dans la vallée du Saint-Laurent à partir des années 1660. Le premier village et le plus important est Kahnawake. Vers 1745, dans les villages iroquois, les maisons sont encore majoritairement des maisons longues. À Kanesatake, on commence toutefois à voir des maisons canadiennes. À la façon des colons, les Amérindiens sont de plus en plus nombreux à élever des animaux domestiques et à posséder des chevaux, particulièrement à Kahnawake. Les Iroquois de ces villages restent en contact étroit avec les Iroquois des Cinq Nations qui sont restés sur leur territoire et qui ne se sont pas convertis à la religion catholique
Des missionnaires français sont présents dans tous les villages. Ils font construire une chapelle. La religion catholique occupe une place importante dans la vie de la communauté. Les Français voient la présence des villages amérindiens d’un bon œil, car les Amérindiens domiciliés aident à protéger la colonie et ils participent au commerce de fourrures.
Les Iroquois des Cinq Nations et les Hurons-Pétuns des Grands Lacs pratiquent toujours en majorité la religion qu’ils pratiquaient en 1500. C’est une religion faite de croyances en des forces surnaturelles dans tout ce qui les entoure.
Par contre, les Amérindiens qui habitent les villages de la vallée du Saint-Laurent sont tous convertis à la religion catholique. Ils prient régulièrement, assistent à la messe et pratiquent les rites catholiques. Dans leurs nations, ceux qui pratiquaient la religion catholique n’étaient pas toujours bien traités par ceux qui continuaient à croire à leur religion ancestrale. C’est pourquoi certains ont quitté leur territoire pour venir s’installer près des villes françaises.
La religion catholique pratiquée par les Amérindiens convertis diffère un peu de celle pratiquée par les Français, car elle est imprégnée de leurs anciennes croyances. Ils adaptent parfois certaines pratiques de leur ancienne religion à leur nouvelle religion. Les chapelets deviennent des objets très convoités, comme l’étaient auparavant les amulettes, un genre de porte-bonheur censé posséder de grands pouvoirs. Mais plusieurs autres rites amérindiens ont perdu de l’importance et ont fini par disparaître, comme l’enterrement d’un mort avec ses objets personnels.
Comme nous avons vu, le mode de vie des Iroquoiens a changé entre 1500 et 1745 notamment en raison de l'arrivée des Français en Nouvelle-France. Cela étant dit, si tu avais la change d'embarquer dans une machine à remonter le temps pour vivre comme un Iroquoiens le temps d'un voyage, préfèrerais-tu vivre en 1500 ou bien en 1745? Tu dois rédiger un court texte. Les mots : mode de vie, alimentation, habitations, religion, outils et territoire doivent se retrouver dans ton texte.
Sources :
Tous les textes et toutes les photos sont tirés du document de Jacinthe Morin (2019)
Récitus : https://primaire.recitus.qc.ca/sujet/organisation/nouvelle-france-1745
Récitus : https://primaire.recitus.qc.ca/changement/comparaison/iroquoiens-1500-et-iroquoiens-1745