Les Français sont arrivés sur le territoire de la Nouvelle-France dès 1534, lors du premier voyage de Jacques Cartier. Toutefois, Jacques Cartier a dû revenir sur ce même territoire en 1535, puis en 1542. Le premier voyage visait à trouver un passage vers l’Asie afin d’avoir accès à des épices. Au lieu de trouver l’Asie, Jacques Cartier a trouvé le territoire qui sera nommé la Nouvelle-France. Le roi de France envoya donc Jacques Cartier faire un deuxième voyage sur ce nouveau territoire afin de l’explorer davantage. Puis, le roi de France a envoyé à nouveau Jacques Cartier en Nouvelle-France afin de prendre possession du territoire.
Voici plusieurs vidéos qui t’en expliqueront davantage sur la Nouvelle-France vers 1645. Lorsque tu vois un encadré, clique dessus afin d’accéder à la vidéo souhaitée.
Les vidéos générales sur la Nouvelle-France se trouvent à droite de cette phrase.
Des vidéos spécifiques aux thèmes se trouvent à gauche des titres des thèmes.
Des établissements qui deviendront grands!
En 1645, les trois établissements les plus importants de la Nouvelle-France sont Québec (fondé en 1608), Trois-Rivières (fondé en 1634) et Montréal (Ville-Marie) (fondé en 1642). Même si le territoire de la Nouvelle-France est assez grand, presque toute la population est concentrée dans ces trois villes qui sont toutes situées dans la vallée du Saint-Laurent.
À Québec, on a agrandi l’église et on commence à tracer des rues. Québec est en train de devenir un petit village. Trois-Rivières est encore un très petit poste de traite. Montréal vient d’être fondé et n’est habité que par quelques personnes, dont quelques missionnaires qui veulent convertir les Amérindiens à la religion catholique. Le premier fort de Montréal est en construction.
Des postes de traite
À cette époque en Nouvelle-France, une raison importante de s’établir à un endroit est la possibilité de faire le commerce des fourrures. Québec, Trois-Rivières et Montréal sont situés dans les Basses-Terres du Saint-Laurent, près des cours d’eau qui facilitent le transport vers l’Europe. Elles sont aussi près des Amérindiens avec qui on fait le commerce des fourrures. On s’installe aussi à ces endroits parce que la terre est fertile pour faire un peu d’agriculture.
De petit village à grande ville
Québec, Trois-Rivières et Montréal sont des villes qui existent toujours. Que sont-elles devenues? Peux-tu dire ce qui a changé dans ces villes?
Nous sommes moins de 1000 …
Québec, 1645
Monseigneur,
Voilà plusieurs années que je suis gouverneur de la Nouvelle-France et je suis découragé de voir que nous sommes si peu d’habitants. La plupart des colons s’installent dans la vallée du Saint-Laurent, dans les environs de Québec, Trois-Rivières ou Montréal. En dehors de ces zones il y a très peu d’habitants. Comme il y a sept fois plus d’hommes que de femmes en Nouvelle-France, il est difficile pour ces hommes de trouver une femme pour fonder une famille et s’établir de façon permanente.
La majorité des habitants de la Nouvelle-France vivent autour des postes de traite des fourrures parce que c’est le principal travail dans la colonie. Le territoire est grand mais nous ne pouvons l’occuper partout tellement nous sommes peu nombreux. De plus, la plupart des habitants sont des engagés et plusieurs d’entre eux retournent en France après quelques mois ou quelques années de travail.
Cela fait presque quarante ans que Québec a été fondé mais la colonie ne se développe pas rapidement. Le Canada est bien fragile face aux Amérindiens et aux Anglais qui sont beaucoup plus nombreux. Nous avons désespérément besoin de colons pour peupler et développer la colonie!
Charles Huault de Montmagny, gouverneur de Nouvelle-France.
Un roi qui dirige de loin !
À cette époque, la Nouvelle-France est dirigée comme un commerce bien plus que comme une colonie. On y envoie des hommes pour travailler, on y ouvre des postes de traite pour faire le commerce des fourrures mais presque personne n’y établit sa demeure permanente. Il n’y a presque pas d’autorités sur place, seulement quelques seigneurs.
Une colonie comptoir
Le roi de France confie la colonie à la Compagnie des Cent-Associés en 1627. En échange du monopole du commerce des fourrures, la compagnie est chargée d'administrer et de développer la colonie. Elle a l'obligation d'envoyer 4 000 colons en Nouvelle-France dans les quinze premières années et de les aider à s'établir. Les affaires de la compagnie des Cent-Associés ne vont pas très bien et peu de gens viennent s'installer en Nouvelle-France. En 1663, le roi prend le contrôle direct de la colonie.
Qui défend la colonie?
En 1645, la France laisse un très petit nombre de soldats dans la colonie. Si la Nouvelle-France est attaquée, ce sont les habitants eux-mêmes qui doivent la défendre parce que l’armée n’est pas assez bien organisée.
Au cœur du développement de la colonie
Tout le développement de la Nouvelle-France tourne autour du commerce des fourrures : les explorations, le peuplement, les premiers établissements, les échanges et les alliances avec les Amérindiens.
Pourquoi des fourrures?
Les Français veulent des fourrures pour confectionner des chapeaux de feutre, alors à la mode en Europe. Le feutre est fabriqué avec les poils du castor. En Europe, le castor a tellement été chassé qu’il est en train de disparaître. Les Français préfèrent le castor qui a été chassé en hiver car son poil est plus beau, plus soyeux. Si la peau a été portée par un Amérindien, c’est encore mieux. C’est ce qu’on appelle le castor gras d’hiver, la fourrure la plus chère de toutes. Outre le castor, d’autres animaux à fourrure sont aussi recherchés, par exemple, les loutres, les martres et les renards.
L’agriculture est un travail très difficile en Nouvelle-France. Souvent, les habitants qui occupent les terres n’étaient pas des agriculteurs en France. Ils doivent apprendre le métier rapidement s’ils veulent pouvoir nourrir leur famille.
Un travail difficile
Presque tous ceux qui arrivent en Nouvelle-France peuvent avoir une terre parce qu’il y en a beaucoup de disponible. Les terres où les habitants s’installent ne sont pas défrichées. Ils doivent d’abord eux-mêmes couper les arbres la première année, pour ensuite commencer à faire pousser des légumes l’année suivante. Cela peut parfois prendre plusieurs années avant que la terre d’un habitant soit complètement défrichée. Avec le bois qu’ils coupent, les habitants peuvent se construire une cabane, puis une maison quelques années plus tard.
Une agriculture familiale
L’agriculture pratiquée en Nouvelle-France sert uniquement à nourrir les familles qui n’ont aucun surplus à vendre au marché du village. Les habitants ont souvent de grandes familles de cinq ou six enfants. Quand ils sont assez vieux, les enfants peuvent travailler sur la ferme. Les habitants cultivent surtout du blé pour faire du pain et quelques légumes comme le maïs, le concombre et la citrouille.
Même si la traite des fourrures est la principale activité économique de la Nouvelle-France, beaucoup de gens pratiquent la pêche à la morue. Les premières personnes à voyager en Nouvelle-France étaient des pêcheurs. Ils venaient pêcher du poisson près de Terre-Neuve, qu’ils ramenaient ensuite en Europe pour le vendre. La pêche ne profitait pas à la colonie puisque les poissons étaient vendus en Europe et que les pêcheurs ne s’établissaient pas en Nouvelle-France.
Une technique européenne
Contrairement aux Amérindiens, les Européens pêchent pour vendre le poisson et non pour leur propre consommation. On a besoin de beaucoup de poisson. Pour le conserver pour la durée du voyage, on amène le poisson sur la terre ferme pour le vider, le laver et le sécher. Le poisson se conserve ainsi beaucoup plus longtemps. Il est encore bon lorsqu’il est vendu en France, un ou même deux mois plus tard.
Les établissements des Maritimes
La pêche a commencé dans la région de Terre-Neuve et de l’Île-du-Prince-Édouard et a continué au même endroit depuis tout ce temps. Sais-tu si les gens qui habitent ces endroits de nos jours pêchent encore? Reste-t-il encore du poisson après 350 ans de pêche?
Qu’est-ce qu’on mange?
Même s’il est difficile de défricher la terre, même si les étés sont courts et que les hivers sont froids, les habitants de la Nouvelle-France arrivent à subvenir à leurs besoins en récoltant du blé et des légumes. Ils découvrent également de nouveaux aliments comme le maïs, la courge ou le haricot.
La chasse et la pêche
La chasse et la pêche fournissent assez de viande et de poissons pour tout le monde. On peut trouver du gibier comme l’orignal, l’ours et le castor dans les nombreuses forêts autour des établissements et dans le territoire de la Nouvelle-France. La pêche est pratiquée surtout dans le golfe du St-Laurent, près de l’Acadie. Elle fournit assez de morue pour les besoins des habitants.
Les nouveaux aliments d’Amérique
Les Amérindiens font découvrir plusieurs nouveaux aliments aux colons français. En plus des légumes (maïs, courge, haricot) et des viandes (orignal, ours, castor), les colons découvrent l’eau d’érable, une eau sucrée qu’ils aiment beaucoup. Tous ces aliments offrent une alimentation plus variée aux habitants de Nouvelle-France qu’aux Français.
Des routes à construire et à nommer!
Par voie d’eau
En 1645, les cours d'eau sont les principales voies de transport. Le fleuve Saint-Laurent, que les Amérindiens nomment le « chemin qui marche », est la voie de transport la plus importante. Les postes de traite de Tadoussac, de Québec, de Trois-Rivières et de Montréal se trouvent tous sur le bord du fleuve. De là, les rivières et les lacs permettent d’aller plus loin à l’intérieur du territoire. La plus grande contrainte : on ne peut utiliser ces routes en hiver! Il faut attendre la fonte des glaces au printemps.
Par voie de terre
Sur la terre ferme, des sentiers à l’intérieur et autour des premiers établissements se dessinent, dont certains deviendront des rues et des routes. Mais les premières villes sont encore très petites. Québec est la seule à posséder un réseau de chemins pour relier les différentes parties de la ville et les paroisses environnantes. Il n’y a toutefois qu’un seul moyen de locomotion sur terre : ses jambes! Il n’y a encore aucun cheval en Nouvelle-France en 1645. Pour tirer des charges ou une charette, les colons peuvent toutefois disposer de bœufs, mais ceux-ci servent d’abord aux travaux de labourage, pour cultiver la terre.
Le transport vers l’Europe et les autres colonies
La Nouvelle-France est une colonie très isolée du reste du monde. Les habitants de la Nouvelle-France ont souvent une famille en France qu’ils ne peuvent pas voir parce que le voyage en bateau est très long. En plus, il est impossible de voyager durant l’hiver parce que les glaces nuisent à la circulation fluviale.
Le Canada et les autres colonies d’Amérique
Les autres colonies françaises en Amérique, comme l’Acadie, sont aussi très loin de la Nouvelle-France. Le voyage en bateau entre Québec et l’Acadie peut prendre jusqu’à 15 jours.
La langue : Un français pour tout le monde ?
Cette question te paraît peut-être surprenante? Tu te dis que ce sont des Français qui viennent vivre en Nouvelle-France, alors ils doivent tous parler français. Attention, ce n’est pas si simple. En fait, environ un tiers des colons qui viennent s’installer dans la vallée du Saint-Laurent ne parlent pas et ne comprennent pas le français. Tu es étonné? Cette situation s’explique.
En France
En 1645, la France est composée de différentes régions. Dans plusieurs de ces régions, le dialecte parlé par les gens est si différent du français de Paris et des grandes villes qu’ils ne le comprennent tout simplement pas. C’est une langue étrangère pour eux.
En Nouvelle-France
Cette situation se reflète donc en Nouvelle-France : les gens ne parlent pas tous le même dialecte et il arrive que certains ne comprennent pas la langue généralement utilisée, le français de Paris. Toutefois, ce dialecte va rapidement devenir la langue commune de tous les habitants durant le 17e siècle.
En France, au début du 17e siècle, la religion catholique est la plus importante. Ce n’est toutefois pas la seule religion : de nombreux Français sont protestants. Par contre, tous ceux qui souhaitent venir en Nouvelle-France en 1645 doivent être catholiques. À Montréal (Ville-Marie) la religion joue un rôle plus important qu’ailleurs en Nouvelle-France.
Contrairement à Québec et à Trois-Rivières, ce n’est pas le commerce des fourrures qui amène la fondation de Montréal, ce sont des raisons religieuses. Les fondateurs souhaitent établir une colonie missionnaire destinée à accueillir les Amérindiens pour les évangéliser. Ils souhaitent que les Français et les Amérindiens cohabitent de façon harmonieuse. Le nouvel établissement est nommé Ville-Marie, en l’honneur de Marie, la mère de Jésus. Les communautés religieuses seront nombreuses à s’établir à Montréal après 1645.
L’art : L’adaptation au milieu
Les arts ne sont pas la préoccupation principale des premiers habitants de la Nouvelle-France. Les Canadiens sont très occupés à s’installer, à se construire une maison et à exploiter la terre. Cela laisse peu de temps à l’expression artistique. Malgré cela, les habitants de la Nouvelle-France font preuve de créativité au quotidien, dans l’architecture par exemple.
L’architecture
Les premiers colons constructeurs de maisons en Nouvelle-France reproduisent le style d’architecture de leur région d’origine en France. Ils construisent typiquement de petites maisons d’une pièce de 13 pieds par 14 (environ 4 mètres par 4 mètres) contenant une cheminée. Les murs sont faits de bois et le toit de bouleau et d’écorce, durant la première année. Dès la première récolte d’avoine, on le couvre de paille.
Rapidement, on se rend compte qu’il n’est pas possible de construire le même type de maison en Nouvelle-France qu’en France parce que les mêmes matériaux ne sont pas disponibles. Il faut également se protéger du froid et de l’humidité. On apporte donc quelques modifications aux maisons. On construit des toits plus inclinés pour que la neige et la pluie s’écoulent plus facilement. On construit des foyers de pierre fermés plus efficaces pour chauffer la maison. On utilise également le bois comme principal matériau de construction au lieu d’utiliser la pierre, parce qu’il y a beaucoup de bois en Nouvelle-France.
Après quelques années, les maisons de Nouvelle-France ont un style bien à elles, parfaitement bien adapté au climat et aux besoins des habitants.
Homme
Les gens s’habillent comme en France. Chez les hommes, on revêt généralement le caleçon, puis on enfile la culotte et la chemise de toile. On ajoute par-dessus une chemisette (ou camisole). Pour ne pas avoir froid aux jambes, on met des grands bas qui vont du genou au pied. Par-dessus la chemisette, on met une sorte de longue veste qui serre la taille et pend jusqu'aux genoux. Pour compléter le tout, l'homme attache à son cou un mouchoir de col ou une cravate de toile de coton.
S'il doit sortir par mauvais temps, le colon s'habille d'un capot (ou manteau) et se coiffe d'un chapeau (de tout type). Il peut aussi porter un bonnet fabriqué en drap et souvent fourré de peau d'ours ou de castor. Lorsqu'il fait froid, il protège ses mains avec des mitaines ou un manchon. Le bonnet de nuit est souvent signalé et son usage semble généralisé dans un pays où le froid règne souvent. Pour se chausser, le colon peut mettre des chaussures avec talons fabriqués en France, ou des chaussures « sauvages», sans talons, adaptées des mocassins amérindiens. Pour travailler, l'habitant chausse habituellement des sabots en bois.
Femmes
Les femmes portent des chemises, camisoles de toile, robes d'intérieur, jupes, jupons, bas, souliers, mitaines et manchon, etc. Les coiffes et cornettes de toile complètent le costume féminin. Cette réalité rejoint les deux sexes: l'a richesse, la quantité et la variété dans l'habillement dépendent de la condition sociale de chacun. Les plus fortunés font venir des vêtements d'Espagne, et, dès les années 1660, les étoffes de Hollande et d'Angleterre. Les colons de la première génération s'habillent donc encore comme en France, sauf pour quelques ajouts (souliers, mitaines) pris à la culture amérindienne. Ces accessoires, avec les sabots, sont pratiquement les seuls à ne pas être de fabrication.
On peut d’abord imaginer les nombreux récits racontés le soir près du feu : les exploits de l’un et les mésaventures de l’autre, lors d’un voyage d’exploration par exemple. Mais la musique, les chansons et la danse ont aussi leur place. Le père Le Jeune écrit le 14 août 1636, « ... on a fait danser quelques-uns de nos jeunes gens au son d'un instrument à cordes, que tenait un petit Français » (Relations des Jésuites, vol. IX, p. 268).
Toujours dans les récits des Jésuites, on apprend qu’on a joué du violon lors d’un mariage en 1645 et qu’à Noël de la même année, en plus du violon, on a aussi joué de la flûte. Maisonneuve, le fondateur de Montréal, était un joueur de luth. Enfin, des pièces de théâtre sont interprétées par les élèves des Jésuites et des Ursulines à Québec.
Mise en situation : Tu t'appelles George et tu es Canadien-Français. Tu es agriculteur, mais tu trouves cela difficile, car tu n'étais pas agriculteur en France. Tu as due t'adapter en arrivant en Nouvelle-France. Raconte tes journées. Les mots agriculture, travail, population, langue, loisirs, gouvernement et religion doivent se retrouver dans ton texte.