Les Algonquiens sont une civilisation vivant sur le Bouclier canadien. Puisque le Bouclier canadien est plutôt rocheux, ils ne peuvent pas faire de l’agriculture pour subvenir à leurs besoins comme le font les Iroquoiens. Leur mode de vie est donc adapté au fait qu'ils sont nomades.
Le territoire habité par les Algonquiens est très grand. Il s'étend de l'océan Atlantique jusqu'aux montagnes Rocheuses. La plupart des habitants vivent dans les régions de la côte de l'Atlantique, de la Baie d'Hudson et dans les régions qui entourent l'Iroquoisie. La majeure partie de ce territoire est couverte de forêts, mais certaines régions sont plus montagneuses. Les territoires plus au nord où vivent les Algonquiens ont des températures assez froides à cause du climat subarctique et vivent des hivers plus longs. Ceux qui vivent plus au sud profitent d'un été assez chaud grâce au climat continental humide.
La plupart des nations algonquiennes vivent dans la région qu'on appelle le Bouclier canadien. Il est difficile de faire de l'agriculture dans cette région, parce qu'il y a beaucoup de pierres et de forêt. Les Algonquiens se nourrissent donc du gibier comme le lièvre ou la perdrix qu'ils peuvent trouver dans les forêts et du poisson qui vit dans les nombreux lacs et rivières du Bouclier canadien. La majeure partie du territoire des Algonquiens est recouverte d'une forêt boréale, où on retrouve principalement des conifères (sapins, épinettes, etc.). Ceux qui vivent plus au nord sont entourés d'une forêt subarctique dans laquelle on retrouve de petits conifères espacés. Le bois et l'écorce sont utilisés par les Algonquiens pour construire les wigwams.
En 1500, les Algonquiens sont environ 70 000 dans l'est du Canada. En comparant la grandeur du territoire qu'ils occupent et leur nombre, on les imagine très dispersés. Sachant qu’ils doivent souvent se déplacer pour trouver de la nourriture, on comprend mieux pourquoi leur territoire est si vaste. Il est difficile de connaître le nombre exact d'Algonquiens. Pourquoi? Parce qu'ils ne faisaient pas de recensement comme nous les faisons aujourd’hui.
Les Algonquiens sont des Amérindiens qui partagent des langues qui se ressemblent, mais ils ne forment pas un seul groupe uni. Ils sont divisés en plusieurs nations. Les nations qui font partie des Algonquiens, ont en commun une langue, des habitudes, un mode de vie nomade(se déplace) et une culture semblable. Par contre, chaque nation a ses particularités. Chacune d'entre elles est composée de quelques bandes, qui sont des groupes de 35 à 75 personnes de deux ou trois familles. Parmi les Algonquiens, on retrouve les nations suivantes : les Abénakis, les Algonquins, les Atikameks, les Béothuks, les Cris, les Malécites, les Micmacs, les Innus et les Naskapis.
Nous avons très peu d'informations concernant les Amérindiens, parce qu'ils n'avaient pas d'écriture. Les choses du passé et les savoirs se transmettent par la parole, c'est ce qu'on appelle la tradition orale. Il est donc difficile de savoir quelles étaient les personnes importantes pour les Algonquiens, parce qu'ils n'ont pas laissé de traces écrites.
Les Algonquiens font tous partie d'une même famille linguistique, c'est-à-dire que toutes les différentes langues parlées par les nations algonquiennes proviennent d'une même langue commune. Avec le temps, chaque nation a développé ses propres mots, ses propres expressions, ce qui fait qu'elle a fini par utiliser des mots différents des nations voisines. C'est un peu comme le français, l'italien et l'espagnol qui sont des langues latines ayant la mêmeorigine. Certains mots se ressemblent beaucoup comme le mot « nuit» qui se dit « notte» en italien et « noche» en espagnol. C'est la même chose pour les nations iroquoiennes. Elles font partie de la même famille linguistique, mais elles ne se comprennent pas tout le temps. Les Amérindiens utilisent aussi une langue commune à toutes les nations, à toutes les familles linguistiques pour pouvoir se comprendre lorsqu'ils se rencontrent et font du commerce.
Les noms que donnent les autochtones aux choses et aux endroits ont toujours un lien avec l'activité qu'on y pratique. C'est particulièrement le cas pour les éléments importants de leur territoire comme les lacs, rivières et montagnes.
Les Algonquiens sont patrilinéaires, c'est-à-dire que c'est le père qui établit le lien de parenté. Lorsqu'un couple se marie, la femme se joint à la famille de l'homme et va vivre avec lui. On peut dire que l'homme est considéré comme le chef de la famille. Chez les Algonquiens, la vie politique est organisée autour des nations et des bandes. Chaque nation est divisée en plusieurs bandes indépendantes les unes des autres. Elles partagent une même langue, des coutumes et un mode de vie semblables, mais ils ont chacun leur territoire de chasse, de pêche et de cueillette. Les bandes regroupent les membres de familles qui ont des ancêtres communs. Elles sont formées de 35 à 75 personnes provenant de deux ou trois familles. Ils se déplacent ensemble durant l'hiver.
Chez les Algonquiens, chaque nation est gouvernée par un chef et un conseil. Le chef est choisi, parce qu'il possède des qualités comme la force, l'habileté, le courage, la sagesse et la générosité. Il est aussi un bon chasseur. Malgré toutes ces belles qualités et le pouvoir qu'il possède, le chef ne peut pas prendre de décisions seul. Il doit convaincre les membres du conseil que sa décision est la bonne avant d'agir. C'est ce qu'on appelle le consensus, tout le monde doit être d'accord pour qu'une décision soit prise. On doit parfois avoir de longues discussions avant que tout le monde soit d'accord et on doit prévoir beaucoup de temps pour prendre des décisions importantes.
Le chef doit donc être un excellent communicateur et mériter le respect des autres. Pour cela, il doit faire preuve d'une grande générosité envers les membres de la tribu, parce que c'est la qualité la plus admirée par les Amérindiens chez un chef.
Pour se nourrir, les Algonquiens comptent sur les ressources des forêts, des lacs et des rivières de leur territoire. Dans les forêts, ils peuvent chasser du gros gibier: l'orignal, le caribou et l'ours noir. On retrouve également du plus petit gibier comme le lièvre, le castor, l'écureuil, le raton laveur et la perdrix. Les hommes chassent avec un arc, une massue ou une lance, selon le gibier recherché. Lorsqu’un chasseur attrape un animal, il le partage avec les autres membres de la bande.
Dans les nombreux lacs et rivières qui les entourent, les Algonquiens pêchent des poissons comme la truite, le brochet, la carpe et le saumon. Les Algonquiens pêchent surtout l’été. Ils pêchent également lorsqu’ils se déplacent en canot en laissant traîner une ligne à pêche derrière le canot. Ils utilisent un os en forme de crochet comme hameçon.
La forêt regorge de plantes, de fruits et de légumes qui servent d'aliments, d'épices et de remèdes. Par exemple, les Algonquiens utilisent l'ail des bois et la quenouille pour en faire des remèdes. Ils cueillent aussi du riz sauvage et des fruits comme les bleuets, les fraises, les framboises et les mûres.
Les Algonquiens sont nomades. Ils se déplacent pour trouver leur nourriture. En été, ils forment de grands groupes et s'établissent près d'une rivière ou d'un lac où ils se nourrissent de poissons. L'hiver, lorsque les lacs et les rivières sont gelés, ils vont s'établir, en petites bandes, dans la forêt. Ils chassent le petit et le gros gibier. Il est plus facile pour eux de chasser le gros gibier comme l'orignal, parce qu'il se déplace lentement dans la neige épaisse.
Dès qu'il n'y a plus de gibier à un endroit, ils se déplacent vers un endroit où la chasse est meilleure. Dans un même hiver, les Algonquiens déplacent plusieurs fois leur campement et ne restent pas plus de 15 ou 20 jours au même endroit.
Les habitations des Algonquiens s'appellent des wigwams. Ceux-ci ressemblent un peu à de grandes tentes en forme de cône ou de dôme. Il peut avoir de 3 à 6 mètres de large et 3 mètres de hauteur. Normalement, un wigwam est assez grand pour abriter de 10 à 20 personnes. Il est fabriqué avec de grandes perches de bois qu'on recouvre de peaux et d'écorce et sont cousues ensemble à l'aide de racines d’épinetteou de sapin.. L'hiver, il est recouvert de peaux d'animaux. Le sol est recouvert de branches de sapin ou d'épinette afin de le rendre confortable et isolant. Un feu est entretenu en permanence au centre, la fumée s'échappe par un trou de cheminée.
Le wigwam est très pratique pour des nomades comme les Algonquiens, parce qu'il est facile à monter, à démonter et à transporter. Lorsqu'une bande a choisi l'emplacement de son campement, les femmes sont capables de monter le wigwam en une heure environ. Lorsqu'on change d'endroit, on emporte seulement les peaux et l'écorce parce que c'est assez léger. On trouvera d'autres perches au prochain endroit où le camp sera établi.
Le troc est très important pour les Amérindiens, particulièrement pour les Algonquiens, parce qu'il leur permet d'obtenir des produits qu'ils ne peuvent pas fabriquer eux-mêmes. Les Algonquiens, qui font de la chasse et de la pêche, échangent des peaux, des fourrures et de la viande avec d'autres nations qui n'en ont pas. En échange, ils reçoivent surtout des Iroquoiens des produits agricoles comme du maïs, des courges, des fèves, des haricots et du tabac. Par exemple, la nation des Algonquins (qui fait partie de la famille des Algonquiens) échange parfois du poisson séché, qu'elle se procure par la pêche, contre du maïs cultivé par la nation des Hurons (qui fait partie de la famille des Iroquoiens).
Comme les Algonquiens voyagent beaucoup, ils ne rencontrent pas souvent d'autres bandes. Ils organisent donc des foires où ils vont rencontrer des membres des autres nations et bandes pendant quelques jours pour échanger des produits, c'està-dire faire du troc. C'est un peu comme aller au marché.
Les wampums sont échangés lors de rencontres politiques et servent aussi de monnaie d’échanges.
Les Algonquiens se déplacent beaucoup, puisqu'ils sont nomades. Ils se déplacent généralement sur les cours d'eau lorsqu'ils ne sont pas gelés. Le transport en canot est une façon rapide et efficace de se déplacer au printemps, pour aller rejoindre le camp d'été et à l'automne, pour retourner vers les territoires de chasse.
Les Algonquiens ont développé des moyens de transport adaptés à leur mode de vie. Ils leur permettent de se déplacer facilement et rapidement, ils sont légers et faciles à réparer avec des matériaux accessibles. Le canot d'écorce, par exemple, est solide (il peut transporter deux adultes, deux enfants et 150 kilos de matériel à son bord), mais assez léger pour faire du portage lorsque c'est nécessaire. Le toboggan, qui est une sorte de traîneau, permet aux Algonquiens de transporter facilement leurs bagages sur la neige l'hiver.
Les Algonquiens croyaient que s'ils faisaient bonne chasse, c'était grâce aux esprits-maîtres des animaux. Ils s'adressaient donc à ces esprits afin de pouvoir trouver du gibier. S'ils n'arrivaient pas à trouver suffisamment de quoi se nourrir, ils croyaient qu'ils avaient offensé ces esprits par un comportement inapproprié envers la nature. Ils devaient utiliser l'animal chassé dans toute son entièreté, sans rien gaspiller de sa carcasse, et ne chasser que pour combler leurs besoins.
Le rêve a une signification particulière dans la croyance algonquienne. Si une personne a rêvé d'une chose, elle devra inévitablement se produire. Par exemple, si un chasseur rêve qu'il chassera un animal, il croit que cela arrivera. Pour celui-ci, il est nécessaire de rêver qu'il trouvera un animal, s'il veut en trouver un. Le chasseur chante même ses rêves, car il croit que ce rituel les amènera à devenir réalité. On chante habituellement en jouant du tambour.
Le chaman est celui qui peut communiquer avec les esprits de la nature. Le chaman est à la fois sage, conseiller, guérisseur et voyant. Il arbore des parures et pratique souvent dans le secret. Dans les religions algonquiennes, le rituel de la tente à sudation vise particulièrement à accroître l'efficacité de la chasse.
La tente de sudation est un sauna rituel. Dans l'acceptation générale, cette cérémonie permettait de parler directement aux esprits, ou plus simplement, une occasion de parler et de partager leurs émotions, positives comme négatives.
Des pierres sont chauffées dans un feu extérieur, puis placées dans le sol de la hutte à l'intérieur d'un puits central. Parfois arrosées pour créer de la vapeur d'eau, les pierres produisent une chaleur faisant transpirer les participants ayant pris place à l'intérieur de la hutte et permettant la cérémonie.
Les Algonquiens fabriquent leurs vêtements à partir des matériaux qu’ils peuvent trouver autour d’eux. La plupart de leurs vêtements sont fabriqués à partir de la peau et de la fourrure des animaux qu’ils chassent comme le castor, l’écureuil noir, la loutre, l’orignal, le caribou ou le renard. Pour que les vêtements soient robustes, on nettoie les peaux pour enlever les résidus de graisse et de chair, puis on les coud ensemble en utilisant des tendons d’orignal et de caribou. Les femmes algonquiennes font des tuniques, des pagnes (en peau d’orignal ou de chevreuil), des capes (en fourrure d’ours), des jambières, des mocassins et des mitaines.
Les vêtements que portent les Algonquiens sont très pratiques, parce qu’ils gardent au chaud et qu’ils sont durables. Lorsqu’il fait très froid, les Algonquiens portent un « capot long », qui est un manteau long fait de sept ou huit peaux de castor. Les vêtements des hommes et des femmes sont très semblables et il n’est pas rare qu’ils les échangent entre eux.
Les Algonquiens fabriquent tout ce dont ils ont besoin à partir des matériaux qui les entourent. Les outils et les armes (des lances, des couteaux et des aiguilles par exemple) sont fabriqués avec du bois, de la pierre, de l’os et de l’écorce. Les lames qu’ils fabriquent pour les armes sont aussi efficaces que des lames de métal!
Les Algonquiens utilisent les arbres et les plantes de la forêt. Avec le bois, ils font du feu et fabriquent des pagaies, des bâtons, des flèches, des arcs et des cadres de raquettes. Avec les tiges, les racines, les fleurs et les feuilles, ils font de la corde, des teintures et des remèdes. Avec l’écorce de bouleau, les Algonquiens fabriquent des canots, des abris, des wigwams et des contenants de toutes sortes qui servent à transporter des objets, à ramasser l'eau d'érable et à conserver les petits fruits et les aliments.
Tous les membres d'une nation algonquienne sont égaux. Les femmes sont donc des membres à part entière de la tribu et jouent un rôle important dans la vie de la bande. Chez les Algonquiens, les hommes et les femmes ont chacun leurs tâches et il est très rare qu'une femme effectue la tâche d'un homme et vice versa.
La principale tâche des hommes est de s'assurer d'avoir assez de nourriture pour toute la bande. Ce sont eux qui se chargent de la chasse et de la pêche. Les hommes sont également responsables du commerce avec les autres bandes et nations. Lorsque les Algonquiens sont en guerre, ce sont les hommes qui vont se battre. Lorsque la bande se déplace, les hommes ne transportent presque pas de bagages, mais gardent leurs armes à portée de la main pour chasser le gibier qu'ils croisent en chemin.
De manière générale, les femmes algonquiennes s'occupent de tout ce qui concerne le camp. Ce sont elles qui s'occupent de construire les habitations, de trouver du bois de chauffage et de conserver les aliments. Elles s'occupent aussi de fabriquer les vêtements et de faire la cueillette des fruits sauvages. Quand les tribus se déplacent, ce sont les femmes qui transportent les bagages pour permettre aux hommes de partir rapidement à la chasse s'ils aperçoivent une proie intéressante. Les enfants jouissent d’une grande liberté et vont apprendre à faire leurs tâches en imitant les adultes et en expérimentant. Dès l’âge de 10 ans, les jeunes garçons apprendront à chasser tandis que les filles apprendront les tâches effectuées par leur mère.
Les Iroquiens et les Algonquiens ont deux modes de vie tout à fait différents. À l'aide de la capsule vidéo à gauche de ce texte, détermine les éléments marquants qui différencient les Iroquiens et les Algonquiens. Rédige un court texte en comparant les deux sociétés. Les mots mode de vie, habitation, alimentation, organisation social et organisation politique doivent se retrouver dans ton texte.
Sources :
Tous les textes et toutes les photos sont tirés du document de Jacinthe Morin (2019)
Récitus : https://primaire.recitus.qc.ca/sujet/organisation/algonquiens-1500
Récitus : https://primaire.recitus.qc.ca/diversite/comparaison/algonquiens-1500-et-iroquoiens-1500