Voici plusieurs vidéos qui t’en expliqueront davantage sur la société iroquoienne vers 1500. Lorsque tu vois un encadré, clique dessus afin d’accéder à la vidéo souhaitée.
Les vidéos générales sur les Iroquoiennes se trouvent à droite de cette phrase.
Des vidéos spécifiques aux thèmes se trouvent à gauche des titres des thèmes.
Sur le territoire des Iroquoiens, la terre est fertile puisque nous sommes dans les basses-terres du SaintLaurent et des Grands Lacs et le climat continental humide y est favorable à l’agriculture. Les Iroquoiens cultivent principalement du maïs et cueillent des petits fruits qui poussent en quantité et une grande variété de plantes.
De nombreux cours d’eau arrosent leur territoire. C’est très pratique pour se déplacer en canot. En plus, ils regorgent de poissons et de tortues. Plusieurs espèces d’arbres peuplent les forêts : le bouleau, le chêne, l’orme, le sapin et le pin. On dit que c’est une forêt mixte, parce qu’il y a des conifères et des feuillus. On compte plusieurs espèces d’animaux tels les castors, les chevreuils, les ours et les loups.
Toutes ces ressources naturelles permettent aux Iroquoiens de trouver autour d’eux ce dont ils ont besoin pour se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner et se divertir.
Il y a environ 100000 Iroquoiens vers 1500, en Iroquoisie, avant l’arrivée des Européens en Amérique du Nord. Nous ne pouvons pas savoir exactement combien il y a d’habitants, car il n’existe aucun recensement fait par les Iroquoiens. C’est une société sans écriture, qui possède plutôt une tradition orale.
Les Iroquoiens sont des Amérindiens qui partagent des langues qui se ressemblent, mais ils ne forment pas un seul groupe uni. Ils sont divisés en plusieurs nations. Ils se faisaient d’ailleurs souvent la guerre. Encore aujourd’hui, les Huron-Wendat de Québec et les Mohawks (des Cinq Nations) de Montréal sont bien connus. En 1500, il y a, au total, une trentaine de nations iroquoiennes. Chacune possède un territoire et est répartie dans un ou plusieurs villages.
Les langues parlées par les nations iroquoiennes sont issues d’une langue commune, mais cette langue s’est transformée avec le temps, selon chaque nation et selon le territoire qu’elle habite. C’est un peu comme le français, l’italien et l’espagnol qui sont des langues latines ayant la même origine. C’est la même chose pour les nations iroquoiennes. Elles font partie de la même famille linguistique, mais elles ne se comprennent pas tout le temps.
En 1500, les Amérindiens n’ont pas de système d’écriture. Les choses du passé et les savoirs se transmettent par la parole, c’est ce qu’on appelle la tradition orale. Les jeunes enfants comprennent très tôt l’importance d’écouter les récits des personnes plus âgées. De cette façon, ce qui est raconté d’une génération à l’autre n’est pas oublié. Parmi les récits transmis de génération en génération, les légendes occupent une place importante. C’est une façon qu’ont les Iroquoiens d’expliquer des phénomènes naturels ou, encore, des événements comme la création du monde. Les légendes amérindiennes mettent souvent en scène des animaux.
Aujourd’hui, plusieurs langues amérindiennes ont disparu. On en retrouve tout de même des traces en regardant certains toponymes de lacs, de rivières ou de montagnes au Québec, car, comme nous, les Amérindiens donnaient des noms aux lieux qui les entouraient. Bien que les Européens aient souvent renommé les lieux qu’ils visitaient et les cours d’eau qu’ils parcouraient, plusieurs noms amérindiens ont survécu. On ne peut pas tous les nommer ici, car il y a environ 10 000 toponymes amérindiens dans toute la province de Québec. La plupart sont toutefois des noms algonquiens. Quelques noms iroquoiens subsistent. L’un d’eux est même très connu, le nom « Canada» signifiait alors « village » ou « gros village ». Hochelaga est aussi un mot encore présent. Il signifiait « chaussée des castors » ou « gros rapides», en référence aux rapides de Lachine, situés près du village des Iroquoiens du Saint-Laurent sur l’île de Montréal.
Pour les Iroquoiens, l’appartenance au clan est très importante. Ce sont des sociétés matriarcales, c’est-à-dire que les enfants appartiennent au clan de leur mère. Ils vivent avec la famille de leur mère dans une maison longue. La femme la plus âgée est la mère de clan. Le clan, lui, est formé du regroupement de quelques maisons longues. Le clan est à la base de l’organisation de la société. Il représente une grande famille pour les Iroquoiens. Les membres d’un clan ont tous une même ancêtre lointaine et s’entraident. Chaque clan se distingue par un symbole qui le représente, soit un animal ou un oiseau comme le clan du loup, du héron ou de la tortue.
Chaque clan a deux chefs: un chef civil, qui s’occupe des affaires courantes, et un chef de guerre. Le chef civil est un homme et il est choisi par les mères du clan. Il sait s’exprimer avec facilité et il est capable d’amener les gens à s’entendre sur des décisions. Celles-ci ne sont pas imposées, elles sont prises en groupe. Le chef devient le porte-parole du clan dans les assemblées de conseils ou lors de rencontres avec d’autres nations. Le chef de guerre possède des qualités différentes: il doit avoir prouvé ses talents de guerrier.
Les nations iroquoiennes ont une organisation politique bien définie. Pour t’aider à comprendre, prenons l’exemple du Clan de l’Ours.
1. Le conseil du Clan de l’Ours (les mères) élit un chef civil.
2. Le conseil de nation Mohawk (chefs civils) se rencontre pour discuter.
3. Dans le cas des Cinq Nations, le conseil de la confédération (chefs civils de chaque nation) se rencontre pour parler d’enjeux politiques et économiques.
Les Iroquoiens pratiquent certaines activités de subsistance comme la cueillette de petits fruits (bleuets, fraises et framboises qui poussent en quantité et de plantes médicinales), la chasse et la pêche.
Une chose importante les distingue toutefois : les nations iroquoiennes pratiquent l’agriculture et sont donc sédentaires et vivent au même endroit. Cultiver nécessite beaucoup de travail, du printemps jusqu’à l’automne. Il faut donc une présence constante dans les champs. Ils peuvent rester sur place pendant vingt ans, tant que la terre produit suffisamment de nourriture. Lorsqu’elle s’appauvrit, ils déménagent.
Les Iroquoiens se nourrissent principalement du maïs, des courges et des haricots que l’on appelle les trois soeurs. En les cultivant ensemble, ces trois plantes s’entraident: les haricots se servent des tiges du maïs pour grimper et les feuilles du maïs protègent les courges du vent et du soleil. Ce sont les femmes qui préparent les repas. Le maïs est à la base des plats quotidiens, comme la bouillie de maïs parfois accompagnée de viande, de poisson ou de courge appelée sagamité par les Européens. Les femmes fabriquent aussi un pain de maïs, en forme de galette, qu’elles cuisent sous la cendre chaude. Le mortier et le pilon en bois sont utilisés pour moudre le maïs.
Pour égayer et varier leur alimentation à base de maïs, les Iroquoiens ajoutent : de l’eau d’érable, de jeunes fougères, de l’ail des bois, des petits fruits comme les mûres, les groseilles et les atocas ainsi que des noix. Une partie des récoltes est séchée et conservée pour plus tard. Le poisson accompagne souvent la bouillie de maïs, de même que des viandes comme le dindon sauvage (disparu), la perdrix et la tourte (disparue). Les poissons et les viandes sont fumés, bouillis, cuits ou séchés.
Le village doit être près d’une source d’eau potable et d’une forêt pour se nourrir, se déplacer et se chauffer. Certains habitent de petits villages qui ne comptent que de cinq à quinze maisons longues., mais certains villages regroupent une cinquantaine de maisons. Ces grands villages sont souvent entourés d’une palissadepour se protéger des autres nations. C’est le cas du village d’Hochelaga, sur l’île de Montréal, habité par des Iroquoiens du Saint-Laurent.
Imagine que tu habites avec toute ta famille : tes parents, tes frères et soeurs, tes grands-parents, tes oncles et tes tantes et leur propre famille. C’est pourtant ainsi que vivent les Iroquoiens. Ils habitent dans une maison longue. Il peut y avoir entre 25 et 60 personnes dans une seule maison!
Comment font-ils pour vivre tous ensemble? D’abord, le nom le dit bien : la maison est longue. Elle peut s’agrandir facilement, car elle est faite de bois et d’écorce. Elle compte deux portes, une à chaque bout, mais pas de fenêtre. À l’intérieur, chaque famille a un espace bien à elle. Comme les Iroquoiens sont sédentaires, ils bâtissent des maisons solides qui durent longtemps.
Voici comment la maison est divisée. Au centre, dans le sens de la longueur, il y a une allée centrale où on retrouve les foyers qui servent à cuire la nourriture et à se réchauffer. Au-dessus de chaque foyer, il y a un trou d’aération au plafond pour laisser sortir la fumée. De chaque côté de l’allée, un aménagement qui ressemble à des lits superposés : en bas, les lits et, en haut, des banquettes qui servent d’espaces de rangement. Des enfants peuvent aussi dormir en haut. Des murs d’écorce séparent l’espace entre chaque famille et deux familles se partagent un foyer.
À une époque où les moyens de transport sont limités à la marche, à la raquette et au canot, on imagine mal les nations amérindiennes parcourir de longues distances pour s’échanger des produits. Et pourtant, c’est bien le cas en 1500.
Les matériaux et les ressources varient selon la région habitée par chaque nation. Les échanges permettent donc à des nations d’obtenir des biens et des ressources qu’elles ne peuvent trouver ou fabriquer sur leur territoire. Les Hurons, par exemple, peuvent échanger du maïs, qu’ils cultivent en grande quantité, contre du poisson séché, fourni par des Algonquins. Ainsi, chaque nation y trouve son compte.
Un autre exemple? Lorsque Jacques Cartier ramène Donnacona en France en 1535, il remarque que le chef a un couteau en cuivre, mais on ne trouve pas de cuivre dans la région de Québec, où habite le chef. Il n’y en a qu’à un endroit : près du lac Supérieur. Observe sur une carte la distance entre le lac Supérieur et Québec, c’est très loin. Les Iroquoiens du Saint-Laurent ont obtenu des objets en cuivre par un réseau d’échanges.
Les échanges ont généralement lieu en été, lorsqu’il est plus facile de se déplacer sur de grandes distances. Ce sont des moments de fêtes pour les Amérindiens. Les nations qui sont regroupées en confédération, comme les Hurons et les Cinq Nations, rendent plus faciles ces échanges.
Les Iroquoiens sont de bons marcheurs, car leurs jambes sont un de leur principal moyen de transport. Il n’y a aucun cheval pour faciliter leurs déplacements vers 1500. Pour s’orienter, ils savent observer ce qui les entoure dans la nature, par exemple la mousse des arbres, le vent, le soleil. Des sentiers forestiers guident aussi leurs pas.
L’hiver, pour empêcher que leurs pieds ne s’enfoncent trop profondément dans la neige et ne ralentissent leur marche, ils fabriquent des raquettes. Elles ont des formes légèrement différentes d’une nation à l’autre, mais elles ont toutes la même fonction : rendre les déplacements sur la neige plus faciles et plus rapides.
Que font-ils pour de plus longues distances? Ah! Les Iroquoiens ont mis à profit les nombreux cours d’eau que parcourent leur territoire. Grâce aux canots d’écorce que les hommes fabriquent, ils peuvent voyager à peu près partout. Comme pour les raquettes, les canots diffèrent un peu selon les nations. Les Hurons, par exemple, utilisent l’écorce de bouleau, alors que les Iroquois utilisent surtout l’orme, car il n’y a pas de bouleau sur leur territoire. Les qualités de leurs canots ne sont donc pas les mêmes.
Selon les croyances des Amérindiens, chaque personne, animal, plante et objet est habité par un esprit. Au cours de leur vie, les Amérindiens entrent en contact avec plusieurs esprits et il est très important pour eux d’avoir une relation harmonieuse avec les esprits autour d’eux.
Chaque nation possède un ou plusieurs chamans. Le chaman est un spécialiste du monde des esprits. Grâce aux rituels qu’il accomplit, il peut entrer en contact avec les esprits et en tirer de grands pouvoirs. D’après les croyances amérindiennes, le chaman pouvait prévenir la maladie et suggérer des remèdes aux malades. Certains chamans étaient spécialisés dans certains domaines comme trouver des personnes ou des objets disparus ou trouver du gibier pour la chasse.
Les Iroquoiens croient qu’il existe des forces surnaturelles qui se manifestent dans tout ce qui est vivant autour d’eux, comme les animaux, mais aussi dans ce qui est inanimé, comme l’eau. Toute leur vie quotidienne se trouve ainsi touchée par leur univers religieux. C’est pourquoi, ils prennent soin de leur environnement.
Les rêves ont pour les Iroquoiens une grande importance: c’est une façon que choisissent les esprits pour s’exprimer. L’aide du chamanest parfois nécessaire pour les interpréter. Le chamanest réputé pour ses talents spéciaux qui lui permettent de communiquer avec les esprits. Il est aussi un guérisseur qui connaît le pouvoir médicinal des plantes.
Pour obtenir les faveurs des esprits ou pour les apaiser, les Iroquoiens organisent des festins, des danses, des offrandes et des rites. Ils peuvent organiser des danses en l’honneur du maïs ou offrir du tabac pour apaiser des eaux agitées par la tempête ou encore, procéder à un rite particulier pour guérir un malade.
Dans la religion amérindienne, la mort est le prolongement de la vie. Lorsqu’une personne meurt, son esprit va retrouver les autres Amérindiens, les animaux et les plantes qui font partie du monde des esprits. Ils pourront chasser et pêcher. Le mort est d’ailleurs enterré avec ses objets personnels pour qu’il ne manque de rien dans l’au-delà.
Le cuir et la fourrure des animaux sont bien utiles aux Iroquoiens quand vient le temps de fabriquer des vêtements. La peau du cerf est particulièrement recherchée, car elle est résistante, souple et plus imperméable que la peau d’autres animaux. Ce sont les hommes qui chassent les animaux et les femmes qui préparent les peaux et confectionnent les vêtements. Elles les décorent de perles ou brodent des motifs à l’aide de piquants de porc-épic ou de poils d’orignal.
En été, l’habillement des Iroquoiens est léger. Un pagne ou une chemise sans manches qui descend sur les cuisses pour les hommes et une robe ou une jupe pour les femmes. Ils se promènent pieds nus ou chaussés de mocassins courts faits de feuilles de maïs tressées ou de peaux qui ont déjà été portées, pour qu’elles soient plus souples.
Lorsque le temps froid arrive, tous se couvrent les jambes et s’enveloppent le corps d’une cape de fourrure ample et chaude. Les mocassins d’hiver aussi sont plus chauds, ils sont rembourrés de fourrure et ils sont plus longs.
Si quelqu’un te donnait des feuilles de maïs séchées, penserais-tu à les utiliser pour te fabriquer une poupée? Et une dent de castor, t’en ferais-tu un couteau?
Les Iroquoiens ont trouvé mille et une utilités à ce qui les entoure dans la nature. Ils font preuve de débrouillardise, car ils n’ont accès à aucun magasin ni épicerie pour se procurer ce dont ils ont besoin en 1500.
Ils se fabriquent des objets avec des matières premières. Le bois et l’écorce sont particulièrement utiles : ils les utilisent pour construire des maisons, des canots, des toboggans, des paniers, des bols, des louches, et bien d’autres choses encore. Le cuir des animaux se transforme en vêtements, en sacs, en couvertures. Les pierres deviennent des pointes de flèche, des haches ou des pipes. Les femmes savent extraire une colle de certains poissons. Avec l’argile, elles produisent des vases et des pots qui servent à préparer, à cuire et à entreposer la nourriture. Ces pots sont soigneusement décorés.
Ils fabriquent les objets qui répondent à leurs besoins, que ce soit pour l’alimentation, l’habillement, l’agriculture, les loisirs, le logement ou les transports. Ces objets ne sont pas seulement pratiques. Les Amérindiens aussi aiment les belles choses et décorent leur poterie et leurs vêtements. Ils créent également plusieurs objets qui sont utilisés pour les rites religieux.
Nous, les Iroquoiens, nous vivons au rythme des saisons. La nature est parfois capricieuse et nous devons lutter pour notre survie. Nous travaillons fort, mais ne va surtout pas t’imaginer que nous travaillons tout le temps! Nous avons aussi des temps libres.
Que nous soyons enfants ou adultes, nous aimons jouer, fêter, discuter et pratiquer des sports. Ah! Tu te demandes à quoi jouent les enfants? Peut-être certains jeux ressemblent-ils aux tiens? Jouer à la poupée, au bilboquet, à la guerre et à la chasse, courir, s’amuser avec les chiens, imiter les grands, voilà quelques-uns des passetemps des petites Iroquoiennes et des petits Iroquoiens.
Notre sport préféré? La crosse. C’est un sport de compétition qui se joue en équipe. À l’aide d’un bâton muni d’un filet, nous nous lançons une balle qu’il faut faire entrer dans le but adverse. Nous aimons aussi les jeux de hasard avec des dés ou des pailles.
Et il y a aussi les fêtes… Certaines reviennent à toutes les saisons, d’autres à certaines occasions, par exemple si un chamana fait un rêve particulier. Lors de ces fêtes, nous dansons, nous mangeons et nous chantons.
Mise en situation : Tu es une femme Iroquoise dans les années 1500. Raconte tes journées dans un court texte. Les mots territoire, population, croyances, vêtements, loisirs, habitations et alimentations doivent se retrouver dans ton texte.
Sources :
Tous les textes et toutes les photos sont tirés du document de Jacinthe Morin (2019)
Récitus : https://primaire.recitus.qc.ca/sujet/organisation/iroquoiens-1500