LE SOMMEIL

Un débat sur les perturbations du sommeil en relation avec le stress me suggère de vous proposer une introduction sur la notion d’accompagnement qui serait souhaitable par les ostéopathes dans certains troubles fonctionnels. Tout le monde connaît l’intérêt de la posturologie dans notre approche globale de l’individu, sur le plan clinique et thérapeutique, mais également sur le plan interdisciplinaire. Cet outil présente l’avantage de proposer des « grilles de lectures » communes pour plusieurs professionnels de santé et permet des échanges entre les différentes expériences cliniques selon la posture et les références de chaque praticien dans son domaine de prédilection. Il existe un autre outil qui commence à prendre de plus en plus d’importance dans l’arsenal thérapeutique et logistique des ostéopathes : la micronutrition.

Pour illustrer le thème, je vous propose un parcours didactique sur l’approche du sommeil, les bases essentielles, les travaux et réflexions en cours.

Plus d’un tiers de notre vie est consacrée à dormir, car le sommeil remplit des fonctions physiologiques essentielles pour permettre à notre organisme de récupérer sur le plan physique et psychique. Aujourd’hui, près de 32% des Français déclarent souffrir de troubles du sommeil, sans trouver de véritable solution sur le long terme car les traitements usuels peuvent créer une dépendance sans nécessairement favoriser une bonne qualité du sommeil.

Les français dorment de moins en moins

On dort chaque jour en moyenne une heure et demie de moins qu'il y a 50 ans: à l'occasion de la 7e Journée nationale du sommeil, mercredi, les spécialistes insistent sur l'importance d'être à l'écoute de ses besoins pour dormir suffisamment. Horaires de travail et temps de trajets sont les facteurs extérieurs majeurs qui poussent à réduire le temps consacré au sommeil. Les changements de mode de vie, avec la multiplication des "tentations" à rester éveillé, comme la télévision ou l'internet, ont aussi leur part de responsabilité. En moyenne, les Français dorment 7 heures et 10 minutes sur 24 heures, selon la dernière enquête TNS Healthcare réalisée en février pour l'Institut national du sommeil et de la vigilance (ISV).

54% des personnes interrogées dorment entre 7 et 8 heures, 28% dorment 6 heures ou moins et 16% dorment 9 heures et plus. 47% des personnes interrogées estiment dormir moins qu'elles ne le souhaiteraient (contre 45% estimant dormir autant que nécessaire). Si la durée du sommeil est "cruciale pour le fonctionnement cérébral", son insuffisance comporte aussi "un risque accru d'hypertension artérielle, de diabète et d'obésité", a souligné Patrick Lévy, président de l'ISV, en présentant la 7e édition de la Journée du sommeil. "Il n'y a pas de durée type", a-t-il expliqué. La durée de sommeil est propre à chaque individu et variable selon l'âge, mais les gens éprouvent une "certaine difficulté à dormir suffisamment par rapport à leur propre besoin estimé". © AFP

Si on ignore encore la fonction précise du sommeil, on connaît en revanche les conséquences d’un manque de sommeil sur de nombreuses fonctions de l’organisme :

- Troubles de la mémoire, troubles de l’humeur

- Une diminution de la réponse immunitaire

- Des problèmes d’arythmie, de l’hypertension artérielle

- Une augmentation de l’insulino-résistance jusqu’au diabète

- Une tendance à la prise de poids favorisant l’obésité par excès de synthèse de ghréline, hormone qui stimule l’appétit au détriment de la leptine, hormone de satiété

- Un amoindrissement des performances musculaires

- Une augmentation des processus inflammatoires

Dossier élaboré par le Dr Laurence Benedetti, diplômée en Nutrition et Micronutrition – Echos de la Micronutrition n° 30.

Les mécanismes du sommeil

Pour comprendre le mécanisme, il faut prendre le train du sommeil…

Les acteurs de votre horloge biologique permettent une interdépendance du sommeil et de l’éveil sous la forme de neurotransmetteurs qui régulent cette balance.

La mélatonine secrétée vers 20 heures en réponse à l’absence de lumière avec un pic entre 2 et 4 heures du matin et sa production est inhibée par la lumière. Elle est synthétisée à partir de la sérotonine qui dérive du tryptophane. Cette mélatonine est décalée dans le temps chez les adolescents, ce qui peut être une explication à leur endormissement tardif et leur réveil parfois difficile le matin.

La sérotonine intervient dans le sommeil en tant que précurseur de la mélatonine et activateur du système GABA, un neurotransmetteur également acteur de l’endormissement.

La dopamine, c’est l’hormone du réveil qui nous aide à bien démarrer le matin.

Pour comprendre les troubles du sommeil, il faut envisager l’équilibre entre état d’éveil et état de sommeil comme la balance neurovégétative du SNV. Le fonctionnement dépend de facteurs d’activation ou d’inhibition des réseaux en cause. Voir Les structures nerveuses et les circuits impliqués dans l'état de veille par Pascal Convers et Françoise Jauzein sur Acces.inrp.fr, mais également les interrupteurs neuronaux de l'éveil et du sommeil sur le cerveau à tous les niveaux, ainsi que les structures cérébrales qui nous éveillent et nous endorment sur le cerveau à tous les niveaux. Faire un tour sur les cycles du sommeil chez Morphée. Un petit détour sur les troubles du sommeil chez le sujet âgé par le Pr Dominique Pringuey, clinique de psychiatrie et de psychologie médicale, Fédération du Sommeil.

Les manifestations physiques du sommeil sont caractérisées par un ensemble de signes cliniques.

Les mécanismes intrinsèques

Le noyau ventrolatéral préoptique (VLPO) a, lui, une action inhibitrice GABA dirigée sur les noyaux tubéro mammillaires(histaminertgiques), les noyaux du raphé (sérotoninergiques) et le locus coeruleus (aminergique), toutes structures responsables de l'éveil; il apparaît donc comme une structure majeure de l'endormissement (Sherin, Saper, Luppi). De façon schématique, notre état balance d'un état d'éveil à un état de sommeil et l'inverse, par une sorte d'inhibition réciproque. L'électronique connaît ce type d'interrupteurs bistables, baptisés flip-flop switch. On conçoit ainsi un passage rapide d'un état à l'autre, condition essentielle de survie du monde animal. L'hypocrétine apparaît comme indispensable au maintien de l'éveil avec tonus musculaire adapté. Son déficit est responsable de la catalepsie de la narcolepsie. Les neurones à hypocrétine semblent jouer le rôle du doigt qui appuie sur l'interrupteur flip-flop switch, maintenant l'éveil.

La Micronutrition apporte des solutions intéressantes car elle permet de suivre des stratégies thérapeutiques en fonction de différents scores réalisés par des tests comme le DNS, le DDM ou le questionnaire HAD.

Je vous invite à la découverte du Centre de thérapies environnementales au service du public et des professionnels depuis 1994. Le centre de thérapeutique environnementale vous offre un ensemble de 3 questionnaires (traduit de l’anglais) pour vous aider à déterminer l’horaire d’ajustement de votre horloge biologique, votre degré de saisonnalité, et votre niveau de dépression. Vous évaluez votre score vous-même, en toute intimité, et vous vérifiez sur les pages précédentes pour interpréter vos résultats. Si vous présentez des symptômes pathologiques vous pouvez montrer les résultats à votre médecin pour en discuter avec lui et décider de l’opportunité d’un traitement. (Ces questionnaires ne sont pas adaptés à l’enfant.)

- votre rythme circadien

- votre statut diagnostic (PIDS-SA)

- votre niveau actuel de dépression (SIGH-SAD-SA)

Un autre site, Sommeil et médecine générale, vous permet de tester votre sommeil, puis de déterminer votre chronotype. Vous accédez ensuite à l'atelier du sommeil qui se présente sous la forme d'une animation interactive destinée à faire comprendre les mécanismes de l'alternance veille/sommeil (voir les réglages en bas de la page pour l'horloge et le sablier).

retour