Dimanche 12/10/25
J0
Profitant d'un bel automne, ma mère décide de me rendre visite dans le lointain sud ouest.
On se motive pour aller randonner quelques jours, reste à savoir où !
Évidemment, les montagnes me donnent très envie. La météo n'est pas tout à fait idéale.. Les jours les plus critiques sur l'itinéraire sont aussi les plus pluvieux.
Je change d'avis toutes les 8h.. Vallée d'Ossau, Sobrepuerto en Espagne, Vallée des Aldudes ou d'Iraty au Pays Basque.. A chaque mise à jour de la météo je change mes plans.
J1
Au final, nous décidons le matin même. Ce sera la Vallée d'Ossau ! J'ai tracé un itinéraire qui fait le tour du Pic de Ger, une grande face calcaire qui m'impressionnes systématiquement.
L'itinéraire emprunte une partie du GR10. Je connais certaines portions mais pas les plus compliquées..
C'est un peu un coup de poker de tenter un itinéraire aussi haut (2000+) sans savoir trop à quoi s'attendre. Mais bon, au pire on fera demi tour. C'est tout l'avantage de voyager en totale autonomie :)
Pour cette aventure, Lasco sera baté et ma mère et moi iront à pied.
Nous prenons le départ de la station de ski de Gourette. Le 1er kilomètre annonce la couleur.. 2 passerelles, une en bois, l'autre en métal.. La 1ere passe bien, même baté. La seconde en caillebotis en métal n'inspirera pas Lasco. Pas la peine de se fâcher, on peut passer facilement à gué à côté.
Une petite barrière électrifiée et un mini passage d'homme nous permet de rentrer dans les estives.
On monte par une petite forêt. Le sentier est tortueux et drôlement fréquenté en ce dimanche ensoleillé ! Ça perturbe un peu Lasco qui n'a pas l'habitude d'emprunter des sentiers aussi fréquentés.
Juste avant de déboucher de la forêt, un raidillon bien merdique nous attend. Lasco force un peu mais s'en sort comme un chef. Les promeneurs sont étonnés de voir un équidé à cet endroit du sentier.
Le chemin remonte ensuite une très jolie vallée. Le soleil est de la partie, il fait même un peu trop chaud !
Notre petit troupeau n'est pas encore bien rodé et le rythme est très décousu. Lasco marche plus vite que moi en montée et s'arrête toutes les 2 min pour regarder les promeneurs, le paysage, les troupeaux.
Ce rythme chaotique me coupe les pattes et j'en bave un peu.
Mais au bout d'un moment je prends le rythme de Lasco : marcher 5m, s'arrêter. marcher 5m.. etc.. Il faut dire que ça monte vraiment raide !
On interroge les promeneurs pour savoir si ça passe. À priori ça devrait !
On arrive au Lac d'Anglas sur les coups de 14h30 après 3h de montée.
Le lac est lové entre des montagnes pleines de pierriers. Les troupeaux sont déjà descendus ou plus bas en altitude. Ici à 2000 m, Lasco est le seul herbivore domestique.
Je m'interroge sur l'étape du lendemain. Un passage à 2400m nous attend et le sentier me semble pas évident.
Ma mère discute avec les randonneurs qui descendent du col pendant que je débate.
Ils nous avertissent de nombreux passages difficiles. Bon.. Je décide d'aller en repérage avec Lasco en laissant ma mère au camp.
On longe de vieux bâtiments en ruine, vestiges d'une exploration de mine de fer.
Je laisse Lasco au pied du raidillon qui m'attend. Il y a de l'herbe, c'est un cul de sac. Je décide de ne pas l'attacher pour qu'il broute tranquillement.
J'attaque la grimpette et m'étonne de ne trouver aucune des difficultés annoncées. Je poursuis.. encore.. encore.. Décidément je ne vois rien de si terrible.
Je commence à fatiguer et je décide de faire demi tour. Je suis à mi pente, le reste à l'air plus facile.
Pendant la descente, je me rends compte que je n'ai pas suivi le balisage à la montée et que j'ai esquivé sans le savoir toutes les difficultés !
Effectivement il y a quelques passages vraiment merdiques. Bon, bah du coup j'ai déjà l'itinéraire bis.
Ma mère me rejoint alors que je retrouve Lasco qui m'a sagement attendu là où je l'avais laissé. Le brave petit !
On jette un œil à l'entrée de la vieille mine. Sans lampe de poche, on ne s'aventure pas bien loin. Même avec celle du téléphone il fait noir comme dans un four !
On retourne au camp et nous installons pour la soirée. On mange très tôt ! Nous avons sauté le déjeuner et la grimpette m'a ouvert l'appétit.
Ça nous laisse encore 2 bonnes heures à profiter avant la nuit. Lasco broute en liberté autour du camp. Qu'il en profite parce que l'espace propice pour sa 1ere nuit en solo et à la longue corde n'est pas très herbeux..
Sur le parking de Gourette, nous bâtons Lasco : 2 sacoches+2 sacs étanches accueillent la bouffe et le matériel nécessaires pour 5 à 6 jours de randonnée bivouac. Nous avons en plus chacune un sac à dos avec les affaires de la journée (pic nic, doudoune, eau, vêtements de pluie).
Pause buvette, le chemin dans la forêt a présenté 1 ou 2 passages techniques pour un équidé : Lasco m'a épaté!
Juments perplexes : quel est donc cet étrange animal bâté??
En contrebas, la cabane aux juments et une piste que nous pourrions emprunter s'il nous fallait redescendre sur Gourette, au cas où ça ne passerait pas plus haut...
Lasco a hérité en plus du sac de Caroline, qui a besoin de toute son énergie pour suivre son rythme bien supérieur au nôtre!
Bientôt le lac, un peu au-dessus de cette cascade...
Nous attendons que les promeneurs à la journée redescendent avant de monter le bivouac. Pendant ce temps Caroline part en reconnaissance sur le début de l'étape du lendemain.
Je vais à sa rencontre quand elle redescend, rassurée. Au passage nous jetons un oeil sur l'entrée d'une ancienne galerie minière. Pas mal de stigmates dans le coin de l'exploitation du minerai de fer...
Les nuages vont et viennent et la fraicheur arrive avec le crépuscule.
Lasco à l'attache pour la nuit, au bout d'une corde de 25 m. En fin d'estive l'herbe est rare...Caroline a prévu du grain pour enrichir sa ration.