Samedi 02 Mai 2020 - La Voix de L'Ain
Il tient un cabinet médical à St-Cyr-sur-Menthon, où il exerce depuis plus de 30 ans, et pratique à l'hôpital de Pont-de-Veyle. En première ligne face au virus, il livre son témoignage.
Comme son grand-père et son père, Nicolas Rullière est médecin. Pour lui, la médecine est plus qu'un métier. Il est généraliste avec une spécialisation en gériatrie et médecine du sport. Il détaille ci-après son quotidien, à son cabinet et à l'hôpital, dans le contexte actuel de pandémie.
À travers les propos du docteur Rullière, un aperçu des difficultés rencontrées par les soignants, et de leur exceptionnel et louable engagement.
Comment vous êtes-vous organisés pour les consultations, ces derniers mois ?
"Au cabinet de médecine générale, nous nous sommes très vite adaptés à la situation, d'autant que l'épidémie a commencé très tôt dans notre région, fin février. Nous avons réorganisé l'accueil et supprimé les contacts et croisements entre patients. Ceci a été rendu immédiatement opérationnel, car l'activité dans les cabinets a chuté très vite, la population ayant bien compris la situation et surtout bien respecté les consignes nationales."
Quels changements cela a-t-il entraînés ?
"Nous avons beaucoup travaillé par téléphone, puis rapidement par téléconsultation, mais ces techniques sont vraiment des pis-aller."
Des soucis d'approvisionnement ?
"Nous n'avons jamais manqué de matériel, principalement grâce à la solidarité de nos patients qui nous ont donné des stocks de masques ; nous les en remercions vivement. Nous avons géré ce stock en utilisant pour nous les masques qui protègent autrui (masques chirurgicaux) et en essayant de distribuer les masques d'autoprotection (masques FFP2 ou canards) à certains de nos patients très fragiles que nous voulions protéger en priorité."
Avez-vous reçu de l'aide ou un soutien quelconque ?
"Nous disposons, conjointement avec nos amis et collègues de Pont-de-Veyle, d'une infirmière d'éducation thérapeutique (et non de soin) qui a apporté un soutien efficace sur chacun des cabinets, suppléant ici une secrétaire absente, contactant là les patients isolés à leur domicile, prodiguant ailleurs des conseils pour éviter les décompensations des maladies chroniques."
Que peut-on dire sur l'évolution de la contagion ?
"À l'hôpital, où mon associé et moi exerçons à mi-temps comme médecins hospitaliers, cela a été beaucoup plus difficile. Malgré une réactivité parfois en avance sur les consignes nationales, nous n'avons pas pu empêcher ce maudit SARS-Cov-2 de s'infiltrer dans nos locaux. Les maisons de retraite (Ehpad) réunissent toutes les conditions pour que le Covid y fasse des ravages : personnes fragiles, activités collectives, patients déambulant, personnel très sollicité et constamment tiraillé entre ses aspirations soignantes à apporter le meilleur à autrui et les dures réalités du possible.
Chacun, cependant, a fait preuve d'un dévouement exemplaire, des agents d'entretien, administratifs, ASH, psychologues, assistantes sociales, pharmacien-hygiéniste, kinésithérapeute, médecins, équipes d'animation, service qualité, secrétaires, blanchisseurs, postes de direction, jusqu'aux cuisines."
Quelle a été votre action vis-à-vis des structures voisines ?
"Très vite, les réunions de cellule de crise ont permis de nous organiser, d'éviter la propagation sur les autres sites de notre structure (Thoissey, Montmerle) et de soutenir les maisons de retraite avoisinantes (Bâgé, Feillens, Saint-Laurent-sur-Saône) en accueillant leurs malades Covid".
Comment ce travail a-t-il été accueilli ?
"Ce fut -et c'est encore- un énorme travail qui, hélas, n'a pas pu bénéficier de la sérénité nécessaire à son déploiement. En effet, quelques persifleurs ont trouvé bon de nous mettre des bâtons dans les roues au lieu de nous apporter une aide légitime. Il s'agit toutefois de cas exceptionnels, car la majorité de la population locale nous a soutenus par de multiples dons : un torréfacteur local nous a offert du café, d'autres du chocolat et des friandises, plusieurs entreprises nous ont donné des équipements de protection, et une grande enseigne a même offert des tablettes pour permettre aux résidents de l'Ehpad de communiquer avec leur famille. J'en oublie dans cette liste ; je les remercie tous."
Comment l'équipe médicale a-t-elle réagi et ressenti tout cela ?
"À côté de ces aspects organisationnels, notre équipe médicale, fidèle, réactive et très professionnelle, s'est mobilisée au maximum sur chacun des sites. Il a été très difficile de voir partir de vieux compagnons ou complices que nous connaissions depuis plusieurs années, mais cela a été encore plus insoutenable pour les familles qui n'ont pu rendre hommage comme il se doit à leur cher aïeul. Vous le voyez, nous sommes très loin ici des caméras des journalistes faisant le pied de grue devant l'hôpital pour saisir on ne sait quel croquignolesque épisode. Aujourd'hui, nous en sommes là, épongeant la sueur de nos fronts et essayant de retrouver enfin un sommeil réparateur. Ce 'nous', bien sûr, regroupe tous les agents de nos sites."
Ou en est l'avancée du virus ?
"Le virus paraît bien marquer le pas en ce moment, voilà la vraie bonne nouvelle. Le grand train du quotidien essaie de se remettre en route, mais il faudra du temps pour le lancer, et ni sa prochaine étape, ni sa destination ne sont connues..."
À Oyonnax, Sarah Bret s'est lancée dans la confection de masques.
Samedi 02 Mai 2020 - Celine Clement
Les entrepreneurs de la Plastics Vallée sont solidaires et rivalisent d'ingéniosité, dans la fabrication de masques.
Si les masques de protection manquent, ce n'est pas dans le Haut-Bugey. À Oyonnax, les entrepreneurs rivalisent d'ingéniosité et de savoir-faire pour concevoir et fabriquer des masques 100 % locaux.
Ainsi la couturière Sarah Bret s'est lancée dans la conception de maques de protection en tissu Eokotex, dans lequel elle fabriquait déjà différents produits lavables tels que disques démaquillants ou sopalin. "Au début, je proposais mes masques gratuitement aux soignants, médecins et infirmières, mais j'ai reçu de plus en plus d'appels de particuliers qui souhaitaient m'en acheter", raconte-t-elle.
Celle qui, au départ, voulait simplement apporter son aide, se retrouve ainsi débordée de commandes. Elle se lance alors dans la production quotidienne de masques en tissu. Depuis début avril, elle en a vendu plus de 400 sur son site Internet : "J'en fabrique entre 40 et 50 par jour et je mets les stocks à jour sur le site."
Fabriqués selon les normes Afnor, et en différents modèles, pour les adultes, mais aussi pour les adolescents et les enfants, ses masques sont colorés, joyeux et rigolos. "Ce sont des petits motifs très simples, et aléatoires en fonction du tissu, mais j'essaie de les rendre sympas". Alors le succès ne se dément pas : "Je m'attendais à ce que les gens en achètent, mais certainement pas à un tel engouement."
Retrouvez l'intégralité de cet article dans la version papier de La Voix de l'Ain (édition Haut-Bugey), disponible en kiosques jusqu'au jeudi 7 ami et en accédant à la boutique en ligne.
Jeudi 30 Avril 2020 - La Voix de L'Ain
Pour la journée du 30 avril, 120 nouvelles hospitalisations dans la région Auvergne-Rhône-Alpes dont 12 nouvelles admissions en réanimation, 20 nouveaux décès (Chiffres hors Ehpad) et 133 retours à domicile ont été enregistrés.
PRISE EN CHARGE HOSPITALIÈRE DES PATIENTS CONFIRMÉS COVID-19
D'après les données SIVIC et les remontées des établissements de santé ce jour :
Depuis le 20 avril, on observe une tendance à la baisse des hospitalisations en cours. Le nombre de nouvelles admissions en réanimation est stable mais faible avec en moyenne
COVID-19 ET QUALITÉ DE L'AIR
En période de confinement, quels sont les bons gestes à adopter pour maintenir une bonne qualité de l'air dans votre intérieur ?
Voici quelques recommandations pour garder un air sain chez soi, notamment pendant toute cette période où nous passons beaucoup de temps dans notre logement :
Consulter le site Internet de l'ARS pour plus d'informations
Mercredi 1 Avril 2020 mis à jour le Jeudi 2 Avril 2020
L'ARS (Agence régionale de Santé) vient de livrer son point quotidien sur l'évolution de la situation. Dans le département, ce mercredi 1er avril, 92 patients atteints de Covid-19 sont hospitalisés. Ce jour, 43 ont pu rentrer à leur domicile. Dans l'Ain, 12 personnes sont décédées à l'hôpital, soit 2 décès supplémentaires en 24 heures.
Situation dans les Ehpad de l'Ain
Entre le 28 et 31 mars, selon les chiffres de l'ARS, 25 résidents d'Ehpad sont infectés par le virus, 20 le sont parmi le personnel. L'ARS recense 3 décès.
33 795 salariés en chômage partiel dans le département
Conséquence de la crise sanitaire et des mesures de confinement, 33 795 salariés ont été placés en chômage partiel depuis le 16 mars, dans le département, a révélé ce mercredi après-midi 1er avril la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DIRECCTE) lors d’un point presse en préfecture. 3 403 entreprises ont formalisé une demande d’inscription dans le dispositif de l’activité partielle.
Le ralentissement économique est bien là, conforme aux prévisions, et à peu près proportionnel aux chiffres recueillis au niveau national (360 000 entreprises et 3,6 millions de salariés au chômage partiel). « Je dirais que la situation du département de l’Ain est un peu meilleure qu’au niveau national, mais c’était déjà le cas avant le début de la crise », a commenté le préfet Arnaud Cochet.
Mercredi 1 Avril 2020 - Corinne Garay
L'ARS-ARA communique le premier détail des signalements dans les EHPAD entre le 28 et 31 mars.
PRISE EN CHARGE HOSPITALIÈRE DES PATIENTS CONFIRMÉS COVID-19
Le 1er avril, 2 635 patients atteints de COVID-19 sont hospitalisés en Auvergne-Rhône-Alpes dont 672 (25 %) en réanimation/soins intensifs.
Le nombre rapporté de patients atteints de COVID-19 hospitalisés dans la région a augmenté de 7 % entre hier et aujourd'hui, augmentation stable par rapport à la veille.
CAS POSSIBLES OU CONFIRMÉS ET DÉCÈS EN EHPAD
La région Auvergne-Rhône-Alpes dispose de près de 2 300 établissements et service médico-sociaux dont 950 établissements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Lundi 30 mars, la plateforme dédiée au recueil des données en établissements médico-sociaux, accessible via le portail des signalements national, a été activée. Les ESMS enrichissent désormais cette plateforme avec des données concernant, chez les résidents et chez les soignants, le nombre de cas positifs de COVID-19, le nombre de cas possibles et le nombre de décès. Cette plateforme est gérée par Santé publique France, seule compétente pour exploiter et analyser les données.
236 EHPAD ont signalé à l'ARS avoir un cas confirmé ou possible de COVID-19.
Entre le 28 et le 31/03/2020 inclus, 314 établissements médico-sociaux dont 236 EHPAD et 78 autres établissements ont fait un signalement de cas possibles ou confirmés de COVID-19.
Au sein de ces 236 EHPAD, 1 191 résidents sont des cas confirmés ou cas possibles COVID-19. Parmi eux, 73 sont décédés au sein des établissements et 20 sont décédés à l'hôpital. À noter que les décès survenus à l'hôpital sont également intégrés dans les données de prise en charge hospitalière, ci-dessus.
615 membres du personnel sont confirmés ou cas possibles COVID-19.
Les établissements enrichissent actuellement la plateforme de signalements et les données sont donc très évolutives.
LE NETTOYAGE DE L'ESPACE PUBLIC
En raison de la faible persistance du virus sur les surfaces et par ailleurs de l'obligation générale de confinement, la charge virale dans l'environnement est considérée comme négligeable. L'ARS recommande de veiller à respecter les mesures d'hygiène habituelles dès le retour à son domicile : se déchausser et se laver les mains avec du savon.
Le nettoyage des rues, avec le matériel et les équipements de protection individuelle habituels est à maintenir sans risque.
L'aspersion des espaces publics avec de l'eau de Javel ou un autre désinfectant n'est pas recommandée à ce jour.
Une étude comparative par le Haut conseil de la santé publique est en cours sur les pratiques déployées dans d'autres pays, notamment en Chine et en Corée du Sud. En s'appuyant sur ce comparatif et sur les connaissances à ce jour sur le COVID-19, des recommandations seront publiées pour indiquer si la mise en oeuvre d'un nettoyage et/ou d'une désinfection de tout ou partie de l'espace public serait opportune. Dans l'attente, il est préférable de ne pas entreprendre ce type d'actions, qui peuvent par ailleurs être préjudiciables pour l'environnement. Le virus du COVID-19 peut être détruit par une procédure de nettoyage et de désinfection.
Jeudi 26 Mars 2020 - Fanny
Le courrier aux syndicats devient CGT NEWS UD’AIN et 100% numérique, chaque semaine selon l’actualité retrouvez-le sur le site internet de l’UD.
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Là où les gouvernements, de gauche comme de droite, avaient jusqu’ici joué la montre, Emmanuel Macron n’a donc pas hésité à ouvrir en grand les vannes à la privatisation des concessions hydrauliques, détenues jusqu’à présent par EDF à 80 % et par Engie (via la CNR et la Shem) à 15 %. C’est en février dernier, lors d’une rencontre à Matignon, que les syndicats ont découvert le pot aux roses. L’État, sans concertation, a décidé de devancer l’appel et mis sur la table de la Commission européenne des propositions permettant l’accélération de la mise en concurrence, avec calendrier à l’appui. « Il a été avancé à fin 2018. C’est-à-dire demain. D’ici à 2022, ce sont 150 barrages sur les 400 en France qui pourront être livrés à l’appétit du secteur privé », tonne Dominique Pani, animateur des questions hydrauliques à la FNME CGT. Présent hier à Corps, aux abords du barrage de Sautet, le syndicaliste répondait à l’appel du PCF Isère, initiative qui avait mobilisé une foule importante afin de constituer une chaîne humaine pour dire non à cette privatisation. Outre le PCF, le collectif citoyen Hydro, Attac et la CGT avaient fait le déplacement afin de répondre à une action aux répercussions nationales. Pierre Laurent, secrétaire général du PCF, était lui-même sur place : « L’idée, pour nous, est de lancer un appel à la mobilisation pour mettre sous protection citoyenne nos barrages. Il y a une vraie offensive gouvernementale contre les services publics, la SNCF, le service hospitalier et bientôt notre système de production électrique. »
Protection citoyenne, car le gouvernement n’a pas hésité à répondre favorablement à la Commission européenne et sa volonté affirmée de voir, au nom de « la concurrence libre et non faussée », le patrimoine hydroélectrique français bradé sans contrepartie. En effet, Bruxelles met avant l’argument de la position dominante d’EDF sur le marché global de l’électricité pour justifier sa demande.
L’hydraulique, première énergie renouvelable de France
La France, les doigts sur la couture du pantalon, va devenir ainsi le seul pays européen à accepter ce marché de dupes ! Ni l’Allemagne, ni la Norvège, pourtant premier producteur d’énergie issue de l’hydroélectricité, n’ont accepté de suivre les desiderata de la Commission européenne. Ce sera une première dans la politique française. Même Nicolas Sarkozy, qui avait avancé en 2010 la possibilité de mettre sur le marché une cinquantaine de barrages, avait rangé l’idée dans sa poche.
Sous le quinquennat de François Hollande, la loi sur la transition énergétique ouvrait bien la voie à la privatisation de l’hydraulique, mais laissait malgré tout la possibilité à EDF et Engie de prolonger les concessions contre travaux. Cette fois, que nenni et, pis encore, l’électricien public ne pourra pas postuler à plus de 60 % d’un lot hydroélectrique. Et pourtant, les enjeux sont énormes, tant d’un point de vue économique qu’écologique. L’hydraulique est en effet la première énergie renouvelable de France. Elle concourt pour 12 % à la production électrique et fournit au pays 70 % de son électricité renouvelable. EDF investit d’ailleurs chaque année 400 millions d’euros par an dans le renforcement de ses ouvrages. Que se passera-t-il avec le privé ? Qu’adviendra-t-il des autres usages de l’eau ? « Ce sont des millions de mètres cubes bon marché fournis à la collectivité pour l’eau potable, l’irrigation… Un opérateur privé cherchera forcément à faire un maximum d’argent sur l’eau », rappelle-t-on à la CGT FNME, avant d’ajouter : « Un gigawatt d’hydraulique coûte 1 milliard d’euros à construire, mais les barrages sont amortis depuis longtemps. Tout ce qui est produit aujourd’hui n’est que du bénéfice. Une véritable poule aux œufs d’or pour les repreneurs. » D’or et de diamants, termine Dominique Pani : « Une centrale hydroélectrique peut répondre aux pics de consommation en quelques minutes. Imaginons qu’il y ait une forte demande. Un opérateur privé peut très bien retarder de quelques minutes le lancement afin que les prix montent sur le marché de gros et vendre ainsi plus cher. »
Éric Serres - www.humanite.fr