Historique

L'histoire du vignoble d'Alsace remonte aux tous premiers siècles de notre ère après que les légions romaines eurent introduit sur la rive gauche du Rhin l'art de cultiver la vigne et de faire le vin.

Au VIème siècle, Grégoire de Tours parlait déjà de la saveur fruitée si particulière aux vins d'Alsace.

Au Moyen Age, ces vins comptaient parmi les plus réputés et aussi les plus chers d'Europe et honoraient toutes les tables princières. Les vignerons assuraient déjà la renommée de leurs vins grâce à des règles très strictes de production et de sélection des cépages.

Malheureusement, la guerre de Trente Ans qui ruina l'Alsace et décima sa population, interrompit cette longue période de prospérité et fut le point de départ de deux siècles d'épreuves et de dévastations dont le vignoble ne se releva véritablement qu'à l'issue de la Première Guerre mondiale.

Aujourd'hui, après plus d'un demi siècle d'une sévère politique de qualité, le vignoble d'Alsace se flatte de figurer parmi les tout premiers vignobles A.O.C. de France avec ses trois appellations: Alsace, Alsace Grand Cru et Crémant d'Alsace.

Le vignoble

Situé aux portes de Strasbourg, capitale de l'Europe, le vignoble d'Alsace s'étend au pied des Vosges sur une centaine de kilomètres selon un axe nord-sud.Il couvre les collines sous-vosgiennes entre 200 et 400 mètres d'altitude sur quelque 13 000 hectares de vignes en production.

Abrité des influences océaniques par la montagne, exposé le plus souvent au sud ou à l'est, il bénéficie d'un climat semi-continental particulièrement ensoleillé, chaud et sec. La pluviosité y est des plus faibles de France (500 mn/an) et l'arrière-saison, toujours longue et lumineuse. Autant de conditions propices à une maturation des raisins, lente et prolongée favorisant l'éclosion d'arômes d'une grande finesse et d'une persistance élevée.

Les terroirs du vignoble alsacien sont d'une extrême diversité géologique et reflètent toute la complexité des zones de fracture du fossé d'effondrement rhénan. On y rencontre une véritable mosaïque de toutes les formations du primaire au quaternaire (granite, gneiss, calcaire, grès, schistes...) qui s'exprimeront ensuite dans toute la richesse de la gamme des vins d'Alsace.

En moyenne, la production annuelle du vignoble d'Alsace s'élève à un million d'hectolitres de vins d'appellation d'origine contrôlée, dont 93% sont blancs et 7% rouges ou rosés.

Cépages et caractéristiques des vins

Les vins d'Alsace sont issus de sept cépages: Sylvaner, Pinot Blanc, Riesling, Muscat d'Alsace, Tokay Pinot Gris, Gewurztraminer et Pinot Noir. Contrairement aux usages des autres régions viticoles françaises, ce n'est pas en général le terroir mais le cépage lui-même qui donne son nom aux vins d'Alsace.

De la variété des cépages découle une extraordinaire diversité de bouquets qui étonne l'amateur et va à l'encontre de bien des idées reçues.

Les vins d'Alsace sont toujours présentés dans leur bouteille typique, la flûte d'Alsace, élégante et racée, et sont obligatoirement mis en bouteilles dans la région de production en application de la réglementation qui leur est propre.

AOC Alsace grand cru

En Alsace, le cépage tient la vedette : sur l'étiquette, l'appellation d'origine est presque toujours suivie de l'indication d'une variété. Pourtant, la notion de grand cru est très ancienne dans la région.

L'AOC n'a cependant été mise en place qu'en 1975. En 1983, un décret a défini vingt-cinq lieux-dits, suivi d'un autre, en 1992, qui en a reconnu cinquante. Enfin, le Kaefferkopf s'est ajouté à la liste en 2007.

Très bien situés et exposés, offrant aux raisins d'excellentes conditions de maturation, voire de surmaturation, ces grands crus, souvent mis en valeur par les ordres monastiques ou les évêchés, sont parfois mentionnés dès le haut Moyen Âge.

Aujourd'hui strictement délimités, ils sont assortis de disciplines de production de plus en plus strictes, notamment en matière de rendements et de teneur en sucres. Le degré alcoolique est au minimum de 11 % vol. pour les riesling et muscat et de 12,5 % vol. pour les pinot gris et gewurztraminer.

Sur ces terroirs parfois très pentus, les vendanges sont manuelles ; l'enrichissement est limité, voire interdit. Si l'on excepte le sylvaner, autorisé depuis 2005 en remplacement du muscat dans le grand cru Zotzenberg (Mittelberheim) et en assemblage avec le gewurztraminer, le pinot gris et le riesling dans l'Altenberg de Bergheim, l'appellation est réservée aux quatre « cépages nobles » : le riesling, le gewurztraminer, le muscat et le pinot gris, mentionnés sur l'étiquette sauf lorsqu'ils naissent d'assemblage dans les grands crus Altenberg de Bergheim et Kaefferkopf.

Le nom du grand cru figure obligatoirement sur l'étiquette. On peut aussi y trouver les sélections de grains nobles et les vendanges tardives, une mention qui s’applique aux vins issus de raisins vendangés tardivement et à ce titre surmûris, donc plus riches en sucre qu’une vendange normale.

Production haut de gamme, les alsaces grands crus représentent à peine 4 % des vins d'Alsace.