Les timbres de Diégo Suarez en 1893 - 1894

Diego-Suarez est dominé par la hauteur de Madgindga-rive qui surplombe le chemin d'Ambohimarine à Antsirane. 

En octobre 1886, le commandant Gaillet s'empara de ce point stratégique; il lui était indispensable pour assurer la sécurité de nos établissements. Le commandant hova protesta, mais on passa outre, et l'on entreprit, à cet endroit, la construction de fortifications. Un mur crénelé couronne la hauteur et clôt le baraquement qui sert de caserne à nos troupes.

Tout autour de nos établissements sont des groupes de paillotes qu'habitent, en majorité, des fugitifs sakalaves et antankares.

Climatologie. — Comme toutes les contrées intertropicales, Diego-Suarez a les deux saisons, sèche et pluvieuse. La première, d'avril à octobre ou novembre, a une température moyenne de 25o 6 ; le 22 août 1887, la température est descendue à 19'' 6. Au cours de cette saison, le baromètre se maintient entre 761 et 769 millimètres, et le vent souffle régulièrement du sud à l'est.

Durant l'hivernage ou saison pluvieuse, la température moyenne est de 27° 2 ; les mois de janvier, février et mars sont les plus chauds, mais la température est rarement étouffante et le sommeil est toujours possible.

Le baromètre oscille entre 758 et 765 millimètres, et les vents soufflent de la partie ouest. Pendant cette saison, les orages s'accumulent dans le sud des massifs de la montagne d'Ambre ; ils sont rares à Antsirane.

Dans l'année 1887, il est tombé à Diego-Suarez 727 millimxètres d'eau pendant 79 jours de pluie, dont 665 millimètres durant l'hivernage; le mois le plus pluvieux a été le mois de janvier : 23 jours de pluie et 382 millimètres d'eau.

Voici un article de loi :  

« Art. 15. en décembre 1885 — Le gouvernement de la reine s'engage expressément à traiter avec bienveillance les Sakalaves et les Antankares, et à tenir compte des indications qui lui seront fournies, à cet égard, par le gouvernement de la République. Toutefois, le gouvernement de la République se réserve le droit d'occuper la baie de Diego-Suarez et d'y faire des installations à sa convenance.

Les conditions de vie se dégradent :

Depuis quelques années en France on évacue des prisonniers (vagabonds, voleurs assassins et autres) vers Diégo-Suarez, le gouvernement français cherche un moyen simple et peu chère pour construire des routes, défricher, et autres travaux publics. Il en résulte la formation de petits pénitenciers de 100 à 200 personnes. 

Souvent ce furent eux qui dirigèrent les ouvriers (soit disant) volontaires pour effectuer ces travaux d'intérêts publiques, eux mêmes étant dirigés par les autorités en place. Pour eux s'évader impossible : d'un côté la mer et de l'autre les hovas.

Ces conditions de vie entrainèrent de nombreuses maladies apportées par la colonisation, la fatigue, les blessures non soignées, parfois la sous alimentation etc. On imagine facilement la dureté de leurs existences. La Croix Rouge mentionne de très nombreux décès à cette époque surtout pour la construction des voies ferrés.

Comme nous l'avons déjà mentionné la seule activité professionnel en place : la vente d'alcool.

En 1812, il entra dans Tananarive et le Roi Radama 1er en but, le trouva bon et il s'enivra tant et tant qu'il en mourut. La cour imita le Roi, la ville prit modèle sur la cour et tout le monde s'enivra et s'enivra régulièrement.

Le Roi Ranavalo 1er édicta des lois sévères et dures et les appliqua par des peines de prison, voir de condamnations à mort. 

Tous ses efforts furent ruinés par son successeur Radama II, un livre raconte : Ce Roi était le meilleur homme du monde et le plus grand ivrogne de Madagascar. 

Tant les hommes que les femmes, apprirent à boire au goulot même de la bouteille, et on imagine que la demande étant grande, les prix devinrent exorbitants. Ce même livre mentionne : Ils se donnaient l'immense plaisir de se soûler à rouler dans le ruisseau, alors enfin l'ivrognerie fut endémique et le delirium tremens fleurit.  

Rien qu' à Tananarive 300 000 litres par an s'écoulèrent dans les gosiers des malgaches au prix moyen de 90 francs la barrique.

Devant cela, les missionnaires anglais fondèrent une société antialcoolique, mais d'après certains historiens la finalité : s'enrichir en essayant de vendre pour leur compte des quantité encore plus importante d'alcool.

Des visiteurs racontent que si l'on avait laissé faire les anglais, le peuple malgache n'existerait plus. 

Du côté français le gouvernement laissait faire. Ces messieurs des mastroquets plongèrent dans la misère beaucoup de ménage, les poussants à la débauche, à la paresse, au crime. Certains finirent leur vie dans des asiles d'aliénés dirigés et installés par des missionnaires religieux.  

Un autre problème se présenta, en effet devant "l'exemple des européens et européennes" les malgaches appréciaient beaucoup et peut-être même jalousaient le confort, et leurs besoins argumentaires de jour en jour. Le matérialisme se développa à leurs détriments. Des taxes nouvelles arrivèrent pour enrichir les autorité en place et de durs règlements ne laissant rien passer. 

Si on résume : 

• Une colonisation rejetée par les hovas.

• Des maladies, des malgaches malmenés par des brutes.

• Un alcoolisme grandissant.

• Le matérialisme et la jalousie s'installant.

Les autochtones de cette grande ile avaient autre chose en tête que d'écrire des lettres.

Seul les colonisateurs pouvaient se le permettre.