Articles de presse

Revue Positif février 2022

bulletin mairie marcynéma

Article JSL 13 oct 2020

Le Pays 2 août 2020

JSL 2014

Alain Riou (octobre 2014)

Si on met hors concours Cannes qui va atteindre sa 68ième édition, le plus vieux festival de France a lieu chaque toussaint en Bourgogne, dans un bourg de 2000 habitants. Créées en 1971, les Rencontres cinéma de Marcigny (Saône et Loire) fêtent actuellement leur 44ième, et ce n’est pas leur unique originalité. Marcigny est probablement la seule manifestation, et cette fois au monde, qui ne projette que des films sur pellicule, avec une qualité de copies renversante.Tout cela est dû à un homme, Paul Jeunet qui, il est vrai, a la cinéphilie dans le san. Cousin De Jean-Pierre Jeunet, il tétât tout enfant non les meilleurs vins du Beaujolais voisin, mais les meilleurs films qui peuvent communiquer  une identique ivresse. Il y avait, en ces années déjà lointaines, deux cinémas à Marcigny, ce qui était déjà exceptionnel pour un village essentiellement rural. L’un était laïque, l’autre paroissial. Or, le père de Paul y était projectionniste et dès l’âge de 6 ans, le gamin l’accompagnait en cabine. D’où son goût persistant pour le celluloïd, qui fut un peu sa madeleine, mais surtout pour les projections de qualité et les belles copies, qu’aucun substitut numérique n’égale selon lui. Mais la télévision commença à faire rage, et à la fin des années 1960, lesz deux salles marcyniennes fermèrent à peu près en même temps. Désespoir des cinéphiles, qui commencent par créer un ciné-club. Or, vers la même époque, l’idée de conserver le patrimoine cinéphilique, de le montrer surtout trotte dans la tête du jeune Jeunet, qui ronge son frein au service militaire, et a tout le temps de peaufiner son projet de rencontre.   Ainsi nait, dès son retour à la vie civile, cette espèce de cinémathèque des champs qui, une semaine par an, amène les classiques à l’ombre des collines. Les ciné-clubs disparaissent à leur tour, mais notre Henri Langlois bourguignon en prolonge l’esprit, recueillant  les documents, affiches, matériel publicitaire du plus grand nombre de films possibles, jusqu’à faire d’une salle, le Marcynéma, un vrai musée du 7ième Art.L’édition présente fait la part belle aux studios américains dans à peu près tous leurs états, du plus audacieux – il s’est ouvert avec le très sulfureux « A la recherche de Mister Goodbar » de Richard Brooks, film lui-même vieux de 37 ans, mais dont le contenu explosivement sexuel n’a pas été dépassé – au plus classique : films noirs, films d’aventures de Tay Garnett, mélodrames dont deux avec Greta Garbo, plus un ciné-concert ce vendredi soir accompagnant la projection de « Les Ailes », film muet de William Wellman, une sorte de match entre les deux meilleurs danseurs du monde (Fred Astaire et « Shall we dance », Gene Kelly avec « Summer Stock »). Plus une programmation dédiée à la guerre de 14, avec un autrte ciné-concert, et d’absolues rareté comme le documentaire « la femme française pendant la guerre », d’Alexandre Devarenne.