En ces temps Olympiques, le retour sur les rapports du corps en mouvement et de l’acte cinématographique semble essentiel. Objet tout désigné pour être le centre de l’attention de la machine à capter le mouvement, le corps, et plus particulièrement le corps sportif, fut observé, fixé par les objectifs de Etienne-Jules Marey et Georges Demeny. L’évolution des techniques cinématographiques du cinématographe à la « motion capture » en passant par le cinéma direct offre des appréhensions du corps qui l’inscrivent dans l’univers de la science ou du phantasme, du réalisme à l’imaginaire le plus débridé. Une occasion de traverser l’histoire du cinéma et les différents modes du récits filmiques du documentaire au film fantastique.

Programme du stage proposé par Béatrice de Pastre, Directrice des collections du centre national du cinéma et de l’image animée.

Samedi 18 mai

• 10 h – 12h - Fascination du cinéma pour le corps en mouvement : du cinématographe Lumière au cinéma direct : Lumière, Méliès, A l’assaut de la Tour Eiffel (Alain Pol), Entrainement au cirque de Pékin (Joris Ivens, Marceline Loridan), La Face nord du camembert (Nicolas Philibert)

• 14h – 15h30 - Le corps sportif : des jeux Olympiques de 1908 à la prise de vue télévisuelle : comment rendre compte de la vitesse, du geste technique et de l’aventure humaine. Actualités.

• 16h- 18h - Le corps médiatique : Sarah Bernhardt – Georges Carpentier : Les premières personnalités médiatiques 

  • • Le sportif, ce héros : Le Roman de Carpentier, Les Grands films populaires (1913). Premier biopic du cinéma français : Georges Carpentier (et histoire d’une restauration).
      Mineur à Lens, Georges Carpentier découvre la boxe au Boxing Club du gymnase Descamps. Très tôt, il montre des aptitudes hors du commun. Parallèlement, Georges est amoureux de Marguerite Dumay qu'il a sauvée des flammes, mais le père de la demoiselle, patron de la mine, ne consent guère à leur union. Au fil des combats gagnés et avec l'aide de son entraineur et manager, François Descamps, Georges devient une célébrité. De son côté, désespérée par la décision irrévocable de son père, Marguerite tombe malade.

    • Sarah Bernhardt intime, Louis Mercanton, 1912
      Depuis 1894, Sarah Bernhardt a pour habitude de venir se reposer dans sa propriété de Belle-Ile-en-Mer, à la pointe des Poulains. Entourée de ses prestigieux amis et invités, elle y organise des pique-niques et des promenades dans les grottes, s'adonne à des parties de tennis ou à la cueillette de fleurs, fait de la sculpture. Sensible aux difficultés des Bellilois, la tragédienne a financé une boulangerie coopérative. Pour la remercier de sa générosité, les pêcheurs nécessiteux organisent chaque année une fête.

    • Autour de Vingt ans après (1922)
      Les comédiens du film sont présentés en costumes et dans leurs rôles dans la bande annonce.
      Puis, en tournage à Belle-Île en mer, la troupe rend visite à Sarah Bernhardt. Une scène est tournée en plein air à Locronan. Au studio, un déjeuner est organisé avec Jean Périer tandis qu'à Boulogne-Billancourt, les usines Niepce et Fetterer construisent d'immenses décors dans les ateliers des futurs studios. En extérieur, on construit les décors du "vieux Paris" puis du "vieux Londres". Quelques scènes de tournage à deux caméras nous montrent Henri Diamant-Berger à l'œuvre, puis des images du tournage : bataille de Lens, scènes de foules etc.

• 20h- 22h - Tradition et innovation du filmage sportif : La Grande Passion d’André Hugon (1928) avec Rolla Norman, Lil Dagover
  Lors d'une partie de chasse dans les Pyrénées sa région natale, Jean d'Esproey rencontre Patrick Bush qui campe avec son père et sa soeur Harriette. Une amitié se noue entre les jeunes gens passionnés de sport et surtout de rugby. Le pyrénéen est le capitaine de l'équipe de rugby de Toulouse. Il mène son équipe jusqu'à une rencontre contre le Pays de Galles à Colombes. Mais un de ses coéquipiers, Rétifat jaloux de la passion de la belle comtesse Sonia de Blich pour Lean, le blesse lors du match. Sonia est bien décidée à user de tous ses charmes pour distraire Jean de sa passion du rugby. Elle l'emmène à Chamonix loin de son équipe.

Dimanche 19 mai

• 10h- 12h - Corps possédés. La transe filmée par Jean Rouch.

  • • La Goumbé des jeunes noceurs (1965)
      La Goumbé des jeunes noceurs est une association de jeunes voltaïques émigrés à Abidjan, qui se réunit chaque semaine sur une aire de danse du quartier de Treichville. Au début, les danseurs suivent le rythme des tambours Goumbé, parfois les rôles s'inversent alors le danseur devient le chef de l'orchestre.

    • Le Dama d’Ambara : enchanter la mort (1974)
      Le Dama, cérémonie religieuse correspondant à la levée du deuil est organisé au village de Sangha au Mali pour plusieurs dignitaires Dogon dont Ambara Dolo, principal informateur de Marcel Griaule. Le Dama dure trois jours pendant lesquels les hommes de la Société des Masques abandonnent les masques vieux de cinq ans et sculptent des masques neufs. Les nouveaux masques peints et ornés défilent et dansent pour enchanter les âmes des morts qui encombrent le village jusqu’à ce qu’elles quittent le village pour le séjour des morts.

• 14h – 17 h - Corps inventé – Corps réparé – Corps sublimé : De Frankenstein à Terminator.

Tarif du stage : 5€ pour les adhérents à Marcynéma (Ouvert à tout public au tarif de 10 €). Repas Marcynéma proposés par Restaurant Béatrice Héritier, 29 place du cours, réservation au 03 85 25 23 65 et Côté Cours, 18 place du cours, réservation au 03 85 25 46 56.