no 41 à 60

41.   23 février 1900 — Le signe le plus sûr pour savoir si un état est la Volonté de Dieu, c'est quand on sent la force de maintenir cet état.  Audio 

Ce matin, alors que j'avais presque perdu l'espérance que Jésus béni vienne, il revint soudain. Il renouvela en moi les douleurs de la crucifixion et me dit: «Le temps est arrivé. La fin se dessine, mais l'heure est incertaine.» Alors que je me demandais si ces mots avaient trait à ma crucifixion complète ou aux châtiments, je lui dis: «Seigneur, j'ai peur que mon état ne soit pas conforme à la Volonté de Dieu.» Jésus reprit: «Le signe le plus sûr pour savoir si un état est conforme à ma Volonté, c'est quand on ressent la force de vivre dans cet état.»

Je lui dis: «Si c'était ta Volonté, tu ne cesserais pas de venir comme avant!» Il répondit: «Quand une personne est devenue familière dans une famille, toutes ces cérémonies et ces respects ne sont plus utilisés comme ils l'étaient auparavant, quand elle était encore une étrangère. Et ce n'est pas là le signe que cette famille ne veut plus de la personne, ni qu'elle ne l'aime pas plus qu'avant. Il en va ainsi avec moi. Par conséquent, reste tranquille; laisse-moi faire. Ne te torture pas le cerveau ou ne perds pas la paix de ton coeur. Au temps voulu, tu comprendras mes oeuvres.»

42.   24 février 1900 — L'obéissance doit sceller l'âme et la rendre malléable comme de la cire. Audio 

Ce matin je me suis trouvée tout apeurée. Je croyais que tout était fantaisie ou que le démon voulait m'abuser. C'est pourquoi je détestais tout ce que je voyais et j'étais mécontente. J'ai vu que le confesseur priait Jésus de renouveler en moi les douleurs de la crucifixion et j'ai essayé de résister. Au commencement, Jésus béni le toléra ainsi mais, parce que le confesseur insistait, il me dit: «Ma fille, manquerons-nous réellement à l'obéissance cette fois-ci? Ne sais-tu pas que l'obéissance doit sceller l'âme et la rendre malléable comme la cire, de telle façon que le confesseur puisse lui donner la forme qu'il veut?»

Alors, ne s'occupant pas de mes résistances, il me fit partager les douleurs de la crucifixion. Et ne pouvant plus résister au commandement de Jésus et du confesseur (car je ne voulais pas consentir de peur que ce ne soit pas de Jésus), j'ai dû m'abandonner à la souffrance. Que Jésus soit toujours béni et que toutes les créatures le glorifient en toute chose et toujours!

43.   26 février 1900 — L'âme ne quittant jamais le cercle de ma Volonté, toutes ses opérations résonnent au centre du soleil divin.  Audio 

Après avoir vécu plusieurs jours dans la privation de Jésus (au plus, il est venu quelques fois comme une ombre, puis il fuyait), je ressentais une telle peine que j'ai fondu en larmes. Compatissant à ma peine, Jésus béni vint, me regarda attentivement et me dit:

«Ma fille, n'aie pas peur, car je ne te laisserai pas. Quand tu es privée de ma présence, je ne veux pas que tu perdes coeur. Plutôt, à partir d'aujourd'hui, quand tu seras privée de moi, je veux que tu prennes ma Volonté et que tu te réjouisses en elle, m'aimant et me glorifiant en elle, en la considérant comme si elle était ma Personne même. En faisant ainsi, tu m'auras dans tes mains mêmes.

 «Qu'est-ce qui forme la béatitude du Paradis? Certainement ma Divinité. Et de quoi sera formée la béatitude de mes bien-aimés sur la terre? Certainement de ma Volonté. Elle ne vous fuira jamais. Vous l'aurez toujours en votre possession. Si tu restes dans ma Volonté, là tu expérimenteras des joies ineffables et des plaisirs très purs. En ne quittant pas ma Volonté, l'âme se rend noble; elle devient riche, et tous ses travaux réfléchissent le Soleil divin, comme la surface de la terre réfléchit les rayons du soleil.

 «L'âme qui fait ma Volonté est ma noble reine; elle prend sa nourriture et son breuvage uniquement dans ma Volonté. À cause de cela, il coule dans ses veines un sang très pur. Sa respiration exhale un arôme qui me rafraîchit totalement, car il provient de ma propre Respiration. Ainsi, je ne veux rien de toi, si ce n'est que tu formes ta béatitude à l'intérieur de ma Volonté, sans en sortir, même un bref instant.»

Pendant qu'il disait cela, je demeurais tout alarmée et apeurée à cause des Paroles de Jésus soutenant qu'il ne viendrait pas et que je devais me calmer dans sa Volonté. Ô Dieu, quelle peine, quelle angoisse mortelle! Mais, avec douceur, Jésus ajouta: «Comment puis-je te laisser alors que tu es une âme victime? Je cesserai de venir quand tu cesseras d'être une âme victime. Mais tant que tu seras victime, je me sentirai toujours attiré à venir à toi.»

Ainsi j'ai retrouvé mon calme. Je me suis sentie comme entourée par l'adorable Volonté de Dieu, de telle manière que je ne trouvais aucune ouverture pour m'échapper. J'espère qu'il me gardera toujours ainsi emprisonnée dans sa Volonté.

44.  27 février 1900  — «...dans l'âme...transformée en ma Volonté, Je trouve un doux repos. » Grand est le mal que les hommes se font en murmurant les uns contre les autres, car ils s'attirent l'indignation divine.  Audio 

Alors que j'étais toute abandonnée à l'aimable Volonté de Notre-Seigneur, je me suis vue complètement entourée par mon doux Jésus, intérieurement et extérieurement. Je me suis vue comme transparente et, partout où je regardais, je voyais mon plus grand Bien. Mais, ô merveille, pendant que je me voyais entourée en dedans et en dehors par Jésus, moi-même, avec ma propre volonté, j'entourais Jésus de la même manière, de telle façon qu'il n'avait pas d'ouverture par où s'échapper, parce que, unie à la sienne, ma volonté le tenait enchaîné. Ô admirable secret de la Volonté de mon Seigneur, indescriptible est le bonheur qui vient de toi!

Comme je me trouvais dans cet état, Jésus béni me dit: «Ma fille, dans l'âme qui est toute transformée en ma Volonté, je trouve un doux repos. Cette âme devient pour moi comme ces lits moelleux qui ne perturbent en aucune manière ceux qui s'y reposent; même si les personnes qui s'en servent sont fatiguées, courbaturées et arides, la douceur et le plaisir qu'elles y trouvent sont tels qu'en s'éveillant, elles se trouvent fortes et en santé. Telle est pour moi l'âme conforme à ma Volonté. Et comme récompense, je me laisse moi-même lier par sa volonté et j'y fais briller mon Soleil divin comme en son plein midi.»

Ayant dit cela, il disparut. Plus tard, après que j'eus reçu la sainte communion, il revint et me transporta hors de mon corps. Je vis beaucoup de gens. Il me dit: «Dis-leur qu'ils font un grand mal en murmurant l'un contre l'autre; ils attirent mon indignation. Et cela est juste car, alors qu'ils sont tous sujets aux mêmes misères et faiblesses, ils ne font que s'intenter des procès l'un contre l'autre. Si, au contraire, avec charité ils se jugent l'un l'autre avec compassion, alors je me sens attiré à user de miséricorde avec eux.»

J'ai répété ces choses à ces gens, puis nous nous sommes retirés.

45.  2 mars 1900 — « Je veux que ta nourriture soit la souffrance, pas pour elle-même, mais comme fruit de ma Volonté. » Audio 

Ce matin, après que j'eus reçu la sainte communion, mon doux Jésus se montra à moi crucifié. Intérieurement, je me suis sentie attirée à me regarder en lui afin de pouvoir lui ressembler. Et lui-même se regarda en moi pour m'entraîner à lui ressembler.

 Comme je faisais cela, j'ai senti que les douleurs de mon Seigneur crucifié s'infusaient en moi. Plein de bonté, il me dit: «Je veux que ta nourriture soit la souffrance, mais pas la souffrance pour elle-même, mais la souffrance comme fruit de ma Volonté. Le baiser qui liera notre amitié sera l'union de nos volontés; et le lien indissoluble qui nous liera dans un enlacement continuel sera une souffrance continuelle partagée.»

Pendant qu'il disait cela, Jésus béni devint décloué. Il prit sa Croix et l'étendit à l'intérieur de mon corps. J'en devins si étirée que j'ai senti mes os se disloquer. De plus, une main (je ne sais pas de qui elle était) perça mes mains et mes pieds et Jésus, qui était assis sur la Croix étendue en moi, prit grand plaisir à me voir souffrir et à voir la personne qui perça mes mains et mes pieds.

Puis il dit: «Maintenant je peux me reposer en tranquillité. Je n'ai même pas à me donner la peine de te crucifier, car l'obéissance fera tout cela par elle-même; je te laisse libre dans les mains de dame obéissance.»

Quittant la Croix, il se plaça sur mon coeur pour se reposer. Qui pourrait dire combien j'ai souffert dans cette position! Après une longue période et alors que, contrairement aux autres fois, Jésus ne se pressait pas pour me délivrer et me faire revenir à mon état naturel, je n'ai plus vu cette main qui m'avait crucifiée. Je l'ai dit à Jésus. Il me répondit: «Qui t'a mise sur la croix? Était-ce moi? C'était l'obéissance, et l'obéissance doit te libérer!» Il semblait qu'il voulait blaguer cette fois. Et il me libéra lui-même.

46.   7 mars 1900 — «L'âme conforme à ma Volonté Me lie complètement. Elle Me désarme. » Audio 

Ce matin, me retrouvant hors de mon corps, j'ai dû chercher à gauche et à droite pour trouver Jésus béni. Par hasard, je suis entrée dans une église et je l'ai trouvé sur l'autel où le Sacrifice divin était offert. Immédiatement, j'ai couru à lui et je l'ai embrassé en disant: «Finalement, je t'ai trouvé! Tu m'as laissé te chercher ici et là au point de me fatiguer, et tu étais ici!»

En me regardant avec gravité, et non pas selon sa manière bienveillante habituelle, il me dit: «Ce matin, je me sens très chagriné et je sens un grand besoin de recourir aux châtiments pour m'enlever mon fardeau.» Immédiatement, j'ai répondu: «Mon Cher, ce n'est rien! Nous allons remédier à cela à l'instant! Tu vas déverser ton amertume en moi et, ainsi, tu seras soulagé, n'est-ce pas?» Alors, il déversa son amertume en moi.

Ensuite, me pressant sur lui-même, comme s'il était libéré d'un grand poids, il ajouta: «L'âme conforme à ma Volonté sait si bien comment maîtriser ma Puissance qu'elle en vient à me lier complètement; elle me désarme comme il lui plaît. Ah! toi, combien de fois tu me lies!» Pendant qu'il disait cela, il revint à son aspect doux et bienveillant habituel.

47.   9 mars 1900 — Quiconque sort de ma Volonté sort de la lumière et se conne dans les ténèbres.  Audio 

Étant un peu agitée à propos d'une certaine chose, mon esprit errait ici et là. Je cherchais à me rassurer et à retrouver ma paix, mais Jésus béni m'empêchait d'arriver à mon but. Comme j'insistais, il me dit: «Pourquoi vagabondes-tu ainsi? Ne sais-tu pas que celui qui va contre ma Volonté va hors de la lumière et s'emprisonne dans la noirceur?»

Comme pour me distraire de ce que je cherchais, il me transporta hors de mon corps et, changeant de sujet, il me dit: «Le soleil illumine toute la terre d'un bout à l'autre, de telle manière qu'il n'y a pas un endroit qui ne profite de sa lumière. Il n'y a personne qui puisse se plaindre d'être privé de ses rayons bienfaisants. Chacun peut en bénéficier comme s'il l'avait pour lui seul. Seulement ceux qui se cachent dans des lieux obscurs peuvent se plaindre de ne pas en jouir. Cependant, continuant son office charitable, il laisse quand même passer pour eux quelques rayons.

«Le soleil qui éclaire tous les peuples est une image de ma grâce. Les pauvres et les riches, les ignorants et les savants, les chrétiens et les incroyants peuvent en bénéficier. Personne ne peut dire qu'il en est privé, parce que la lumière de la Vérité inonde le monde comme le soleil en son plein midi.

«Mais quelle n'est pas ma peine de voir que les gens passent au milieu de cette lumière les yeux fermés et que, défiant ma grâce par leurs torrents d'iniquités, ils s'éloignent de cette lumière et vivent volontairement dans des régions ténébreuses au milieu de cruels ennemis. Ils sont exposés à mille dangers parce qu'ils n'ont pas la lumière; ils ne peuvent discerner s'ils sont au milieu d'amis ou d'ennemis et, ainsi, ne savent pas contourner les dangers qui les entourent.

«Ah! tous seraient horrifiés si l'homme faisait ce genre d'affront au soleil, poussant son ingratitude jusqu'à s'arracher les yeux pour le vexer et ne pas voir ses rayons, pour être ainsi plus certains de vivre dans les ténèbres. S'il pouvait raisonner, le soleil enverrait des lamentations et des pleurs plutôt que sa lumière, ce qui tournerait la nature sens dessus dessous.

«Quoiqu'il serait horrifié de voir faire cela en ce qui concerne la lumière naturelle, l'homme atteint de tels extrêmes en ce qui concerne la lumière de ma grâce. Mais, toujours bienveillante, la grâce continue d'envoyer ses rayons sur les ténèbres humaines. Ma grâce n'ignore personne! C'est plutôt l'homme qui, volontairement, la boude. Et quoiqu'il n'ait plus cette lumière en lui, celle-ci lui octroie quand même son scintillement.»

 Pendant qu'il disait cela, Jésus semblait extrêmement affligé. Je fis ce que je pouvais pour le consoler, le priant de déverser son amertume en moi. Il ajouta: «J'implore ta compassion, même si je suis la cause de ton affliction car, de temps en temps, je sens la nécessité d'alléger ma douleur en parlant à mes âmes bien-aimées de l'ingratitude des hommes. Je veux émouvoir ces âmes amies pour les amener à me faire réparation pour tous ces excès, et aussi pour les amener à la compassion envers les hommes eux-mêmes.» Je lui dis: «Seigneur, j'aimerais que tu ne m'épargnes pas en me faisant participer à tes douleurs.» Et, sans que j'aie pu en dire plus, il disparut et me fit réintégrer mon corps.

48.   10 mars 1900 — Telle est l'obéissance. Plus elle est grande, plus elle est capable de détruire dans l'âme ce qui est matériel.  Audio 

Ce matin, après que j'eus reçu la sainte communion, j'ai vu mon cher Jésus sous la forme d'un enfant, avec une lance à la main, désirant transpercer mon coeur. Comme j'avais dit une certaine chose à mon confesseur, Jésus, voulant me réprimander, me dit: «Tu veux éviter de souffrir, mais je veux que tu commences une nouvelle vie de souffrance et d'obéissance!»

Comme il disait cela, il transperça mon coeur avec la lance. Puis il ajouta: «L'intensité du feu correspond à la quantité de bois qu'on y met. Plus le feu est grand, plus grande est sa capacité de brûler et de consumer les objets qu'on y dépose, et plus grandes sont la chaleur et la lumière qu'il développe. Telle est l'obéissance. Plus elle est grande, plus elle est capable de détruire dans l'âme ce qui est matériel. Comme à une cire molle, l'obéissance donne à l'âme la forme qu'elle veut.»

49.   11 mars 1900 — Une âme du purgatoire dit : "Nous sommes tellement immergés en Dieu que nous ne pouvons même pas remuer nos cils... Notre volonté est uniquement celle de Dieu. Nous vivons en elle. Audio 

Tout se passait comme à l'accoutumée. Ce matin, j'ai vu Jésus plus affligé que d'habitude et il menaçait de mort des personnes. J'ai vu aussi que, dans certains pays, beaucoup mouraient.

Plus tard, j'ai passé dans le purgatoire et, y ayant reconnu une amie décédée, je l'ai questionnée sur différentes choses concernant mon état. Je voulais spécialement savoir si mon état correspondait à la Volonté de Dieu et si c'était Jésus qui venait ou le démon. Je lui ai dit: «Puisque tu te trouves devant la Vérité et que tu connais les choses clairement sans pouvoir être trompée, tu peux me dire la vérité sur mes affaires.»

Elle me répondit: «N'aie pas peur. Ton état est selon la Volonté de Dieu et Jésus t'aime beaucoup. C'est pour cette raison qu'il daigne se manifester à toi.»

Alors, lui soumettant quelques-uns de mes doutes, je la priai d'avoir la bonté d'examiner ces choses devant la lumière de la Vérité et d'être assez charitable de venir ensuite m'éclairer. J'ai ajouté que si elle faisait cela, en récompense, je ferais célébrer une messe à ses intentions.

Elle dit: «Si le Seigneur le veut! Car nous sommes si plongés en Dieu que nous ne pouvons pas même bouger nos paupières sans son consentement. Nous vivons en Dieu comme des personnes qui vivent dans un autre corps. Nous pouvons penser, parler, travailler, marcher, autant qu'il nous est donné par ce corps d'appoint. Pour nous, ce n'est pas comme pour toi, qui as le libre choix, qui dispose de ta propre volonté. Pour nous, nos volontés personnelles ont comme cessé de fonctionner. Notre volonté est uniquement celle de Dieu. Nous vivons en elle. En elle nous trouvons tout notre contentement, tout notre bien et toute notre gloire.»

Puis, dans un contentement inexprimable concernant la Volonté divine, nous nous sommes séparées.

50.   14 mars 1900 — Comment tirer les esprits vers le catholicisme et éliminer tant d'incrédulité.  Audio 

Le confesseur m'avait demandé de prier le Seigneur pour qu'il me manifeste la manière d'attirer les âmes au catholicisme et d'éliminer l'incroyance. J'ai prié Jésus sur ce point pendant plusieurs jours et il daigna aborder cette question.

 Ainsi, ce matin, je me suis trouvée hors de mon corps, transportée dans un jardin. Il me sembla que c'était le jardin de l'Église. Il y avait là beaucoup de prêtres et d'autre dignitaires qui discutaient sur la question. Un chien immense et puissant vint et laissa la plupart si effrayés et épuisés qu'ils se sont laissés mordre par la bête. Par la suite, ils se retirèrent de la réunion comme des peureux.

 Cependant le chien féroce n'avait pas la force de mordre ceux qui avaient Jésus dans leur coeur comme le centre de toutes leurs actions, de toutes leurs pensées et de tous leurs désirs. Ah oui! Jésus était le bouclier de ces personnes; la bête devint si faible devant elles qu'elle n'avait pas la force de respirer. Pendant que les gens discutaient, j'ai entendu Jésus qui disait derrière mon dos:

 «Toutes les autres sociétés connaissent ceux qui appartiennent à leur groupe. Seulement mon Église ne sait pas qui sont ses fils. Le premier pas est de savoir quels sont ceux qui lui appartiennent. Vous pouvez les connaître en établissant une réunion à laquelle ceux qui sont catholiques seront invités, à un endroit bien choisi pour une telle réunion. Et là, avec l'aide de laïcs catholiques, établissez ce qui doit être fait.

 «Le deuxième pas est d'obliger les catholiques présents à se confesser, ceci étant la chose principale qui renouvelle l'homme et en fait un vrai catholique. Ceci n'est pas seulement pour ceux qui assistent, mais aussi pour celui qui est le supérieur. Il devra aussi obliger ses sujets à se confesser. Pour ceux qui refuseront, il devra avec courtoisie les congédier.

«Quand chaque prêtre aura formé le groupe de ses catholiques, on pourra ensuite faire d'autres pas. Et pour reconnaître les temps appropriés pour avancer, on doit faire comme pour les arbres qui ont besoin d'être émondés. Les arbres émondés produisent des fruits de qualité, mais si l'arbre n'est pas émondé, il affiche un bel étalage de branches feuillues et de fleurs, mais il n'a pas suffisamment de sève et de force pour transformer autant de fleurs en fruits. Puis, quand une grosse pluie ou un coup de vent arrive, les fleurs tombent et l'arbre devient dénudé. Il en va ainsi pour les choses de la religion.

«Premièrement, vous devez former un corps de catholiques suffisant pour se tenir debout devant les autres groupes. Ensuite, vous pouvez entrer dans les autres groupes pour n'en former plus qu'un.»

Après qu'il eut dit cela, je ne l'ai plus entendu. Sans même le revoir, je me suis retrouvée en mon corps. Qui pourrait dire ma peine de ne pas avoir vu Jésus béni pendant toute la journée et toutes les larmes que j'ai versées!

51.   15 mars 1900 — Jésus dit : « Même en n'étant bon qu'avec une seule créature, je me sens désarmé et je n'ai pas la force de mettre les châtiments en marche. Audio 

Puisque Jésus continuait d'être absent, j'étais consumée par la peine et j'ai senti en moi monter une fièvre au point d'en devenir délirante. Le confesseur vint pour célébrer le sacrifice divin et j'ai reçu la communion. Cependant, je n'ai pas vu mon cher Jésus comme d'habitude quand je communie. C'est pourquoi j'ai commencé à parler d'une manière insensée:

«Dis-moi, mon Bien, pourquoi ne te montres-tu pas? Il me semble que cette fois je n'ai pas occasionné ton évasion! Quoi? Tu me laisses tout simplement? Ah! pas même des amis de cette terre agissent de cette manière. Quand il ont à partir, au moins ils disent au revoir. Et tu ne me dis même pas au revoir! Peut-on agir de cette manière? Pardonne-moi si je parle comme cela. C'est la fièvre qui me rend délirante et qui me fait tomber dans cette folie!»

Qui pourrait dire toutes les idioties que je lui ai ainsi dites? J'étais délirante et je pleurais. À un moment, Jésus montrait une main, à un autre, un bras. J'ai vu le confesseur qui me donna l'autorisation de souffrir la crucifixion. Ainsi contraint par l'obéissance, Jésus se montra. Je lui dis: «Pourquoi ne te montrais-tu pas?»

Et lui, d'un ton sévère, me dit: «Ce n'est rien! Ce n'est rien! C'est seulement que je veux châtier la terre. Mais le fait d'être en bonne relation avec ne fût-ce qu'une seule personne me rend désarmé et je n'ai plus la force de mettre les châtiments en marche; quand tu vois que je veux envoyer des châtiments, tu commences à dire: "Verse-les sur moi. Fais-moi souffrir." Alors je me sens vaincu par toi et je ne passe jamais aux châtiments. Mais, pendant ce temps, l'homme ne fait que devenir plus provoquant.»

Le confesseur m'autorisa à souffrir la crucifixion. Mais Jésus se montra lent à procéder, contrairement aux autres fois où il passait immédiatement aux actes. Il me dit: «Que veux-tu faire?» Je lui répondis: «Seigneur, ce que tu veux.» Se tournant alors vers le confesseur, il lui dit d'un ton sérieux: «Veux-tu, toi aussi, me lier en lui donnant cette permission pour que je la fasse souffrir?»

Pendant qu'il disait cela, il commença à me faire partager les douleurs de la Croix. Par la suite, pacifié, il déversa en moi son amertume. Puis il dit: «Où est le confesseur?» Je répondis: «Je ne sais pas. Il n'est sûrement plus avec nous.» Jésus dit: «Je veux le voir car, puisqu'il m'a rafraîchi, je veux moi aussi le rafraîchir.»

52.   17 mars 1900 — Le Saint-Père part à la recherche de ses enfants pour les rassembler sous son aile. L'humilité attire la Lumière de Jésus. Audio 

Ce matin, Jésus béni me montra le Saint-Père avec des ailes étendues. Il était à la recherche de ses enfants pour les rassembler sous ses ailes. J'ai entendu ses gémissements: «Mes enfants, combien de fois j'ai essayé de vous rassembler sous mes ailes, mais vous me fuyez. Par pitié, entendez mes gémissements et compatissez à ma douleur!» Il pleurait amèrement. Il semblait que ce n'était pas seulement des laïcs qui s'écartaient du Pape, mais aussi des prêtres; et cela lui donnait des douleurs plus grandes encore. Comme il est pénible de voir le Pape dans cet état!

Après, j'ai vu Jésus faire écho aux gémissements du Saint-Père en disant: «Parmi ceux qui sont restés fidèles, quelques-uns vivent pour eux-mêmes; ils n'ont pas le zèle de s'exposer pour ma gloire et pour le bien des âmes. D'autres sont retenus par la peur. D'autres parlent, proposent et promettent, mais ne passent jamais aux actes.» Puis il disparut.

Un peu plus tard il revint et je me suis sentie toute anéantie par sa présence. Me voyant anéantie, il me dit: «Ma fille, plus tu t'abaisses, plus je me sens attiré à me courber vers toi et à te remplir de mes grâces. L'humilité attire ma lumière

53.   20 mars 1900 — Luisa veut empêcher Jésus d'envoyer des punitions.    Audio 

Ayant reçu la sainte communion, j'ai vu mon doux Jésus. Il m'invita à sortir avec lui, à la condition cependant que partout où nous irions, si je voyais qu'il était contraint par les péchés d'envoyer des châtiments, je ne m'opposerais pas. Nous sommes ainsi allés de par le monde.

 En premier, j'ai vu que tout était desséché en certains endroits. J'ai dit à Jésus: «Seigneur, que feront ces pauvres gens s'ils manquent de nourriture pour se nourrir? Oh! tu peux tout. Juste comme tu as fait que ces terres se dessèchent, rends-les florissantes.» Comme il portait une couronne d'épines, j'ai tendu mes mains en disant: «Mon Bien, qu'est-ce que ces personnes t'ont fait? Peut-être t'ont-elles mis cette couronne d'épines? Alors, donne-la moi. Ainsi, tu seras apaisé et tu leur donneras de la nourriture afin qu'ils ne périssent pas.»

 Prenant sa couronne d'épines, je l'ai pressée sur ma tête. Comme je faisais cela, Jésus me dit: «Il est bien évident que je ne peux pas t'amener avec moi, car t'amener avec moi et ne pouvoir rien faire, c'est la même chose.» Je lui répondis: «Seigneur, je n'ai rien fait! Pardonne-moi si tu penses que j'ai mal agi. Mais, par pitié, garde-moi avec toi.» Il me dit

 «Tes façons d'agir me lient complètement!» Et je poursuivis: «Ce n'est pas moi qui fais ainsi, c'est toi-même car, me trouvant avec toi, je vois que tout t'appartient et il me semble que si je ne prends pas soin de tes choses, je ne prends pas soin de toi. Par conséquent, tu dois me pardonner si j'agis de cette manière, car je le fais par amour pour toi. Tu ne dois pas m'écarter de toi pour cela!»

 Ensuite, nous avons continué notre tournée. Je faisais tout ce que je pouvais pour ne rien dire afin de ne pas lui donner l'occasion de me congédier. Mais quand je ne pouvais plus me retenir, je commençais à m'opposer. Nous sommes arrivés à un point en Italie où on était à inventer un moyen de provoquer un grand écroulement, mais je ne comprenais pas ce que c'était. J'ai commencé à dire: «Seigneur, ne permets pas cela! Ces pauvres gens, que feront-ils?» Voyant que je devenais anxieuse et que je voulais l'empêcher d'agir, il me dit avec autorité: «Recule, recule!»

 Prenant une ceinture pleine de clous et d'épingles qui était enfoncée dans son Corps et qui le faisait beaucoup souffrir, il ajouta: «Recule et prends cette ceinture avec toi; tu me soulageras beaucoup.» Je lui dis: «Oui, je vais la mettre à ta place, mais laisse-moi rester avec toi.» Il ajouta: «Non! Recule!» Il m'a dit cela avec une telle autorité que, incapable de résister, je suis retournée dans mon corps. Je n'ai pas pu comprendre ce qu'était cette invention.

54.   25 mars 1900 — Comme le soleil est la lumière du monde, ainsi le Verbe de Dieu, en s'incarnant, devint la Lumière des âmes. Audio 

Ce matin, en arrivant, mon adorable Jésus me dit: «Comme le soleil est la lumière du monde, ainsi le Verbe de Dieu, en s'incarnant, devint la lumière des âmes. Comme le soleil matériel donne la lumière à tous en général et à chacun en particulier (de sorte que chacun peut en jouir comme si elle lui était personnelle), ainsi le Verbe, alors qu'il donne la lumière en général, la donne à chacun en particulier; chacun peut l'avoir comme si elle était son bien personnel.»

Qui pourrait dire tout ce que j'ai compris concernant cette divine lumière et les effets bénéfiques qu'elle procure aux âmes. Il me sembla qu'en possédant cette lumière, l'âme fait fuir les ténèbres de l'esprit comme le soleil matériel fait fuir les ténèbres de la nuit. Si l'âme est froide, cette divine lumière la réchauffe; si elle est dénuée de vertus, elle la rend fertile; si elle est infectée par la tiédeur, elle la stimule à la ferveur. En un mot, le divin Soleil inonde l'âme de tous ses rayons et va jusqu'à la transformer en sa propre lumière.

Comme je me sentais épuisée, Jésus me dit: «Ce matin, je veux me réjouir en toi.» Et il commença à faire ses artifices amoureux coutumiers.

55.   1 avril 1900 —Jésus avec sa grâce change les passions de l'âme en plusieurs vertus.  Audio 

Après que je l'eus attendu beaucoup, mon doux Jésus se montra dans mon coeur. Je le vis comme un soleil qui envoyait ses rayons. Au centre de ce soleil, je percevais l'auguste Figure de Notre-Seigneur. Mais ce qui m'émerveillait le plus était que je voyais plusieurs servantes habillées de blanc avec des couronnes sur la tête; elles entouraient le divin Soleil et se nourrissaient de ses rayons. Oh! comme elles étaient belles, modestes, humbles et toutes appliquées à se réjouir en Jésus!

Ne sachant pas la signification de tout cela et ayant un peu peur, j'ai demandé à Jésus de me dire qui étaient ces demoiselles. Il me dit: «Ces demoiselles sont tes passions que moi, par ma grâce, j'ai changées en autant de vertus et qui me font un noble cortège. Elles sont toutes à ma disposition et je les nourris de mes grâces continuelles.»

Ah! Seigneur, je me sens si mauvaise que j'ai honte de moi!

56.   2 avril 1900 — Jésus ne juge pas selon les œuvres, mais selon la volonté avec laquelle on travaille. Audio 

Ce matin, j'ai beaucoup souffert de l'absence de mon cher Jésus. Néanmoins, il allait me récompenser de ma peine en répondant à un désir de connaître une certaine chose qui m'habitait depuis longtemps. Voici:

Je l'appelais par des prières, des larmes et des chants (qui sait, peut-être qu'il serait touché par ma voix et qu'il se laisserait trouver), mais tout cela en vain. J'ai répété mes pleurs. J'ai demandé à beaucoup où je pourrais le trouver. Finalement, au moment où je ne pouvais plus continuer et où j'ai senti mon coeur éclater, je l'ai trouvé. Mais je l'ai vu de dos. À ce moment, je me suis souvenue d'une résistance que je lui avais faite (que je dirai dans le livre du confesseur) et je lui en ai demandé pardon. Il me sembla ensuite que nous étions en bons termes. Il me demanda ce que je voulais et je lui dis:

«Aie la gentillesse de m'indiquer ce que je dois faire quand je me trouve avec très peu de souffrance ou quand tu ne viens pas et que, si tu viens, tu le fais comme une ombre. Alors, ne te voyant pas, je ne quitte pas mes sens et, dans cet état, je trouve que je fais les choses par moi-même et qu'il n'est pas nécessaire d'attendre la venue du confesseur pour sortir de mon état.

 Que tu souffres ou que tu ne souffres pas, répondit Jésus, que je vienne ou que je ne vienne pas, ton état est toujours celui de victime, conformément à ma Volonté et à la tienne. Je ne juge pas suivant ce qui est fait, mais suivant la volonté avec laquelle la personne agit.

Mon Seigneur, lui dis-je, ce que tu dis est bien; mais je me sens inutile et je trouve que beaucoup de temps est perdu. Je me sens concernée par ce que tu dis et, en même temps, j'ai un peu peur. Je ne suis pas sûre que de faire venir le confesseur soit selon ta Volonté.

— Penses-tu, poursuivit Jésus, que de faire venir le confesseur soit un péché?»

 Non, mais je crains que ce ne soit pas ta Volonté.

 — Tu dois fuir l'ombre même du péché et, à tout le reste, n'accorde même pas une pensée.

 Mais si ce n'est pas ta Volonté, quel bénéfice y a-t-il à ce que le confesseur vienne?

 — Oh! il m'apparaît que ma fille veut fuir l'état de victime, n'est-ce pas?

 Non, mon Seigneur, ajoutai-je rougissante. Je dis cela pour les périodes où tu ne me fais pas souffrir et où tu ne viens pas. Fais-moi souffrir et je resterai tranquille.

 — Il me semble que tu veux fuir. En te distrayant de moi et en essayant de changer cette situation, tu es occupée à autre chose. Et alors, quand je viens, je te trouve non préparée et je suis porté à faire volte-face pour aller ailleurs.

 Puisse cela ne jamais arriver, Seigneur, lui dis-je terrifiée. Je ne veux rien savoir d'autre que ta très sainte Volonté.

 — Sois calme et attends le confesseur, termina Jésus.» 

 Ayant dit cela, il disparut. Je me suis sentie soulagée d'un grand poids par cette conversation avec Jésus. Néanmoins, la peine douloureuse que je ressens quand Jésus me prive de sa présence n'a pas cessée.

57.   9 avril 1900 — Abandonne-toi à Moi, apaise tout ton intérieur en Moi, tu trouveras la Paix, tu Me trouveras. Audio 

Ce matin, après avoir reçu la sainte communion, je me suis trouvée dans une mer d'amertume parce que je n'ai pas vu Jésus, mon plus grand Bien. Alors que tout mon intérieur était en larmes, il se montra brièvement. Presqu'en me réprimandant, il me dit: «Sais-tu que ne pas t'abandonner à moi, c'est vouloir usurper les droits de ma Divinité et ainsi me faire un grand affront? Abandonne-toi à moi et apaise tout ton intérieur en moi et tu trouveras la paix. Et en trouvant la paix, tu me trouveras.»

Ayant dit cela, il disparut comme dans un éclair, sans plus se montrer. «Ô Seigneur, veux-tu, s'il te plaît, me garder toute abandonnée et serrée dans tes Bras de telle façon que je ne puisse jamais m'échapper? Autrement, j'aurai toujours ces petites fuites.»

58.   10 avril 1900 — L'humilité est comme un aimant qui attire Jésus vers l'âme.  Audio 

Jésus béni ne venait pas! Ô Dieu, quelle douleur indescriptible que d'être séparée de toi! J'ai essayé de mon mieux de rester en paix et abandonnée en lui, mais sans résultat. Mon pauvre coeur ne pouvait pas résister. J'ai fait tout ce que je pouvais pour me calmer et je me suis dit: «Mon coeur, attendons encore un peu. Peut-être viendra-t-il. Utilisons quelques stratagèmes pour le faire venir.»

Je lui ai dit: «Seigneur, viens; il se fait tard et tu n'es pas encore venu! Ce matin, je fais tout ce que je peux pour rester calme, mais tu ne te laisses quand même pas trouver. Seigneur, je t'offre le martyre d'être privée de toi comme un cadeau par amour pour toi et pour que tu viennes. C'est vrai que je ne suis pas digne que tu viennes, mais ce n'est pas pour cette raison que je te cherche, mais par amour pour toi et parce que, si tu n'es pas là, je sens que ma vie est manquée.»

Comme il ne venait toujours pas, je lui ai dit: «Seigneur, ou bien tu viens, ou bien je vais te fatiguer avec mes paroles; et quand tu seras fatigué, alors tu viendras bien.» Qui pourrait dire toutes les absurdités que je lui ai ainsi dites? Ce serait trop long de toutes les mentionner.

Par la suite, il se montra subrepticement comme s'il venait d'être réveillé de son sommeil. Puis il se montra plus distinctement et me transporta hors de mon corps. Il me dit

«Tout comme l'oiseau doit battre des ailes pour prendre son envol, ainsi doit faire l'âme pour venir vers moi. Dans ses élans, elle doit battre des ailes de son humilité. Alors, par ses battements, elle déploie comme un aimant qui m'attire de telle manière que, quand elle prend son envol vers moi, je prends le mien vers elle.»

Ah! Seigneur, il est évident qu'il me manque l'aimant de l'humilité. Si, le long du chemin, je disposais partout l'aimant de l'humilité, je ne me fatiguerais pas autant quand je suis dans l'attente de ta venue!

59.   16 avril 1900 — Le passeport de l'âme, pour entrer dans la béatitude sur la terre, doit avoir trois signatures: résignation, humilité et obéissance.  Audio 

Après plusieurs jours amers de privation et de réprimandes de la part de Jésus béni pour mes ingratitudes et mes résistances à sa Volonté et à sa grâce, ce matin il m'a dit:

 «Ma fille, le passeport pour entrer dans la béatitude que l'âme peut posséder sur cette terre doit être paraphé de trois signatures: la résignation, l'humilité et l'obéissance. La résignation parfaite à ma Volonté liquéfie nos deux volontés et les fond en une seule. C'est du sucre et du miel. Mais, par la résistance à ma Volonté, le sucre devient amer et le miel se transforme en poison. Il n'est pas suffisant d'être résigné, mais l'âme doit être convaincue aussi que le plus grand bien pour elle et la meilleure manière de me glorifier est de toujours faire ma Volonté.

 «Il faut aussi la signature de l'humilité, car l'humilité produit la connaissance de ma Volonté. Mais ce qui ennoblit les vertus de résignation et d'humilité, les fortifie, les rend persévérantes, les lie ensemble et les couronne, c'est l'obéissance! Ah oui! l'obéissance détruit complètement la volonté propre et tout ce qui est matériel, spiritualise tout et se pose sur la créature comme une couronne. Sans l'obéissance, la résignation et l'humilité sont sujettes à l'instabilité. D'où la stricte nécessité de la signature de l'obéissance pour que soit validé le passeport permettant de passer dans le royaume de la félicité spirituelle dont l'âme peut jouir ici-bas.

 «Sans les signatures de la résignation, de l'humilité et de l'obéissance, le passeport sera sans valeur et l'âme sera toujours éloignée du royaume de la félicité; elle sera contrainte à rester dans l'inquiétude, la peur et les dangers. Pour sa propre disgrâce, elle aura comme dieu son propre ego et elle sera courtisée par l'orgueil et la rébellion.»

Puis il me transporta hors de mon corps dans un jardin qui sembla être celui de l'Église. Là, je vis cinq ou six personnes, prêtres et séculiers, qui s'étaient égarées et qui, s'unissant aux ennemis de l'Église, provoquaient une rébellion. Quelle douleur de voir Jésus béni pleurer sur le triste état de ces personnes!

Par la suite, je vis dans les airs un nuage d'eau rempli de morceaux de glace qui tombaient sur la terre.

60.   20 avril 1900 — La Croix est une fenêtre où l'âme voit la Divinité.  Audio 

Ces derniers temps, mon aimable Jésus venait alors qu'il faisait encore sombre et ne disait rien. Ce matin, après qu'il eut renouvelé en moi les souffrances de la croix par deux fois, il me regarda avec tendresse pendant que je souffrais les douleurs du transpercement par les clous et il me dit:

«La croix est une fenêtre où l'âme voit la Divinité. On ne doit pas seulement aimer et désirer la croix, mais aussi apprécier l'honneur et la gloire qu'elle procure. Durant ma vie terrestre, je me glorifiais dans la croix et les souffrances. J'ai tellement aimé cela que, pendant toute ma Vie, je n'ai pas voulu être un seul moment sans la croix. Il faut agir et devenir comme Dieu.»

Qui pourrait dire tout ce que j'ai compris sur la croix par ces Paroles de Jésus? Malheureusement, je n'ai pas les mots pour l'exprimer. Ô Seigneur, je te prie de me garder toujours clouée à la croix afin qu'ayant toujours cette divine fenêtre devant moi, je sois purifiée de tous mes péchés et que je devienne toujours plus semblable à toi!