no 101 à 112

101.   27 juillet 1900  —  «J'ai vu la terrible destruction que provoquait la guerre en Chine.» Il y avait des églises démolies et des images de Notre-Seigneur jetées par terre, présage de ce que les religieux hypocrites feront plus tard.»  Audio 

Je me trouvais très inquiète à propos de mon misérable état, pensant qu'il ne correspondait pas à la Volonté de Dieu. Je considérais comme signes de cela — la souffrance insuffisante que Jésus me donnait et ma continuelle privation de lui. Pendant que je fatiguais mon petit cerveau sur cet état de choses et que je luttais pour en sortir, mon toujours aimable Jésus se montra à la vitesse de l'éclair et me dit: «Ma fille, que veux-tu que je fasse? Dis-le-moi. Je ferai ce que tu veux.»

 Je ne savais que répondre à une proposition si inespérée. J'expérimentai une grande confusion devant le fait que Jésus béni voulait faire ce que je voulais alors que c'était plutôt moi qui devais faire ce que lui voulait. Je restai muette. Comme je ne disais rien, il s'éloigna comme l'éclair. Courant derrière cette lumière, je me trouvai hors de mon corps. Mais je ne l'ai pas trouvé et je suis allée sur la terre, dans les cieux, dans les étoiles. À un moment, je l'appelais par mes paroles, à l'autre par une chanson, pensant en moi-même que Jésus béni serait touché d'entendre ma voix ou mon chant et que, certainement, il se montrerait.

 Pendant que je me promenais, j'ai vu la terrible destruction que provoquait la guerre en Chine. Il y avait des églises de démolies et des images de Notre-Seigneur jetées par terre. Ce qui m'effrayait le plus, c'était que si les barbares font cela actuellement, les religieux hypocrites le feront plus tard. Se faisant connaître tels qu'ils sont et s'unissant aux ennemis ouverts de l'Église, ils mènent une attaque qui semble incroyable à l'esprit humain. Oh! que de tortures! Il semble qu'ils ont juré d'en finir avec l'Église. Mais le Seigneur les détruira!

 Puis je me suis trouvée dans un jardin qui me semblait être l'Église. À l'intérieur de ce jardin, il y avait une foule de gens sous les apparences de dragons, de vipères et d'autres bêtes féroces. Ils dévastaient le jardin. Quand ils sortirent, ils causèrent la ruine du peuple.

 Pendant que je voyais cela, je me suis trouvée dans les bras de mon Jésus bien-aimé et je lui ai dit: «Je t'ai finalement trouvé! Es-tu bien mon cher Jésus?» Il me répondit: «Oui, oui, je suis ton Jésus.» J'essayai de lui demander d'épargner toutes ces personnes, mais lui, ne faisant pas attention à moi, me dit tout affligé: «Ma fille, je suis très fatigué. Allons dans la divine Volonté si tu veux que je reste avec toi.» Effrayée qu'il puisse s'éloigner, je gardai le silence, lui permettant de dormir. Un peu plus tard, il entra encore en moi, me laissant encouragée mais très affligée.

102.   30 juillet 1900  —  «J'ai vu qu'un feu brûlait en Italie et un autre en Chine et que, petit à petit, ces feux se rapprochaient pour se fondre en un seul.»   Audio 

J'ai passé un jour et une nuit sans repos, puis j'ai senti que je quittais mon corps, sans pourtant réussir à retrouver mon adorable Jésus. Je n'ai vu que des choses qui me firent peur. J'ai vu qu'un feu brûlait en Italie et un autre en Chine et que, petit à petit, ces feux se rapprochaient pour se fondre en un seul. Dans ce feu, j'ai vu le roi d'Italie mourir soudainement dans la déception. Cela eut l'effet de faire grandir le feu. Finalement, j'ai vu une grande révolution, un tumulte des peuples, une tuerie des peuples. Après avoir vu ces choses, je me suis aperçue que j'étais revenue dans mon corps. Mon âme était torturée parce qu'elle se sentait mourir et, plus encore, parce que je ne voyais pas mon adorable Jésus.

 Après une longue attente, il apparut avec une épée à la main, prêt à l'abattre sur le peuple. J'étais effrayée. Étant devenue un peu audacieuse, j'ai pris l'épée dans mes mains en lui disant: «Seigneur, que fais-tu? Ne vois-tu pas combien de destruction se produira si tu abats cette épée? Ce qui me cause le plus de chagrin c'est que tu coupes l'Italie en deux! Ah! Seigneur! sois apaisé! aie pitié de tes images! Si tu dis que tu m'aimes, épargne-moi cette douleur si amère!»

 Pendant que je disais cela, avec toute la force que je pouvais rassembler, je retenais l'épée. Jésus, soupirant et tout affligé, me dit: «Ma fille, laisse-la tomber sur le peuple car je ne peux plus la porter.» Mais moi, la serrant plus fortement, je lui dis: «Je ne peux pas la laisser aller! Je n'ai pas le courage de faire cela!» Jésus reprit: «Ne t'ai-je pas dit bien des fois que je suis forcé de ne te laisser rien voir, puisqu'alors je ne suis pas libre de faire ce que je veux!»

 Pendant qu'il disait cela, il baissa le bras qui avait tenu l'épée et commença à calmer sa fureur. Après quelque temps, il disparut et je fus laissée avec ma peur. Puis, sans me laisser rien voir, il me retira l'épée et l'abattit sur le peuple! Oh! Dieu! quel brisement de coeur à seulement me souvenir de cela!

103.   1er août 1900  —  L'humanité de Jésus est pour l'homme comme un miroir lui permettant de voir la Divinité. Il peut se purifier, se sanctifier et même se diviniser à travers Son Humanité déifiée.  Audio 

Mon adorable Jésus continuait de ne venir que rarement et seulement pour peu de temps. Ce matin, je me suis sentie totalement anéantie et je n'ai presque pas osé me mettre à la recherche de mon plus grand Bien. Mais lui, toujours aimable, vint et, voulant infuser la confiance en moi, me dit: «Ma fille, devant ma majesté et ma pureté, celui qui peut me faire face n'existe pas. Tous sont nécessairement effrayés et frappés par le rayonnement de ma sainteté. L'homme voudrait presque s'enfuir de moi parce que sa misère est si grande qu'il n'a pas le courage de rester debout en présence de Dieu.

 «Cependant, en faisant appel à ma miséricorde, j'ai assumé une Humanité qui a partiellement voilé la lumière de ma Divinité. Ce fut là un moyen d'inspirer confiance et courage à l'homme afin qu'il vienne à moi. Il a la possibilité de se purifier, de se sanctifier et de se diviniser à travers mon Humanité déifiée.

«Ainsi, tu dois toujours te tenir devant mon Humanité, la considérant comme un miroir dans lequel tu laves tous tes péchés, un miroir dans lequel tu acquiers la beauté. Petit à petit, tu t'orneras de ma ressemblance. C'est la propriété du miroir physique de laisser apparaître l'image de celui qui se pose devant lui. Le divin miroir fait beaucoup plus: mon Humanité est pour l'homme comme un miroir lui permettant de voir ma Divinité. Toutes les bonnes choses viennent à l'homme par mon Humanité.»

 Pendant qu'il disait cela, il infusa une telle confiance en moi que la pensée me vint de lui parler des punitions. Qui sait, il m'écoutera peut-être. J'avais l'intention de l'apaiser concernant tout. Pendant que je me préparais pour cela, il disparut et mon âme, courant après lui, se trouva hors de mon corps. Mais je fus incapable de le trouver et, à mon plus grand regret, j'ai vu beaucoup de personnes en prison ainsi que d'autres se préparant à attenter à la vie du roi et à d'autres leaders. J'ai vu que ces gens étaient consumés par la rage parce qu'ils manquaient de moyens pour aller au milieu du peuple pour y effectuer un massacre. Cependant, leur temps viendra. Ensuite, je me suis retrouvée dans mon corps, très oppressée et affligée.

104.   3 août 1900  —  Jésus dit: «Quand tu veux me trouver, entre en toi-même, atteins ton néant et là, vidée de toi-même, tu verras les fondations que l'Être divin a établies en toi»   Audio 

Alors que j'étais dans mon état habituel, je cherchais mon bien-aimé Jésus. Après une longue attente, il vint et me dit: «Ma fille, pourquoi me cherches-tu hors de toi-même alors que tu pourrais facilement me trouver en toi-même. Quand tu veux me trouver, entre en toi-même, atteins ton néant et là, vidée de toi-même, tu verras les fondations que l'Être divin a établies en toi et la structure qu'il y a érigée: regarde et vois!»

 J'ai regardé et j'ai vu des fondations solides et une construction avec de hauts murs atteignant le Ciel. Ce qui me surprit le plus, c'était que le Seigneur avait fait ce beau travail sur mon néant et que les murs ne comportaient aucune ouverture. Une ouverture était pratiquée seulement dans la voûte: elle donnait sur le Ciel. Par cette ouverture, Notre-Seigneur pouvait être vu.

 J'étais complètement éblouie par ce que je voyais et Jésus béni me dit: «Les fondations établies sur le néant signifient que la main de Dieu travaille là où il n'y a rien et que jamais il n'appuie ses travaux sur les choses matérielles. Les murs sans ouvertures signifient que l'âme ne doit accorder aucun regard aux choses du monde afin qu'aucun danger ne puisse l'atteindre, pas même un peu de poussière. Le fait que la seule ouverture donne sur le Ciel correspond au fait que la construction s'élève du néant jusqu'au Ciel. La stabilité de la colonne signifie que l'âme doit être si stable dans le bien qu'aucun vent adverse ne puisse l'ébranler. Et le fait que je sois placé tout au haut signifie que le travail doit être complètement divin.»

 Qui pourrait dire ce que j'ai compris à la suite de ces propos de Jésus? Mais mon esprit se perd et ne sait s'exprimer là-dessus. Puisse le Seigneur être toujours béni! Que tout chante son Amour et sa Gloire.

105.   9 août 1900  —  Je ne les écoute pas quand ils me demandent des choses qui ne sont pas de Moi? Seigneur, donne-moi la grâce de demander tout ce qui est saint et qui est selon ton Désir et ta Volonté.   Audio 

Ce matin, mon adorable Jésus n'est pas venu. J'ai dû l'attendre longtemps. Dès qu'il se montra, il me dit: «Tout comme le son d'un instrument de musique est plaisant à l'oreille de celui qui l'entend, tes désirs et tes larmes sont à mon oreille une musique très plaisante. Pour qu'ils soient encore plus doux et plaisants, je veux te montrer une autre façon: ne me désire pas avec ton désir mais avec mon Désir. Tout ce que tu veux et désires, veux-le et désire-le parce que je le veux, c'est-à-dire prends-le dans mon intérieur et fais-le tien. Ainsi, ta musique sera plus plaisante à mon oreille, car ce sera une musique provenant de moi-même.»

 Il ajouta: «Tout ce qui sort de moi entre en moi. Quand les hommes se plaignent qu'ils ne peuvent pas obtenir ce qu'ils me demandent, c'est qu'ils demandent des choses qui ne sortent pas de moi. Alors ces choses ne sont pas très faciles à faire entrer en moi pour ensuite ressortir de moi et leur revenir. Tout ce qui est saint, pur et céleste sort de moi et entre en moi.

 Pourquoi donc s'étonner si je ne les écoute pas quand ils me demandent des choses qui ne sont pas de moi? Garde bien à la pensée que tout ce qui sort de Dieu entre en Dieu

Qui pourrait dire tout ce que j'ai compris à la suite de ces propos de Jésus? Mais je n'ai pas les mots pour l'exprimer. Ah! Seigneur! donne-moi la grâce de demander tout ce qui est saint et qui est selon ton Désir et ta Volonté. De cette manière, tu pourras communiquer avec moi plus intensément.

106.   19 août 1900  —  «Seulement l'amour qui donne du fruit est durable. L'amour qui porte du fruit est ce qui distingue les vrais amoureux des faux. Tout le reste est fumée.»   Audio 

 Ce matin, après que j'eus reçu la sainte communion, mon Jésus bien-aimé se présenta dans l'attitude de quelqu'un qui s'apprête à enseigner. Il me dit: «Ma fille, supposons qu'un jeune homme veut épouser une jeune fille et que celle-ci, éprise d'amour pour lui et voulant le rendre heureux, veut toujours rester avec lui sans jamais le quitter, sans se soucier d'autre chose, y compris du travail domestique habituel pour une épouse. Que dirait le jeune homme? L'amour de la jeune fille lui plairait mais il ne serait certainement pas heureux de sa conduite parce que cette façon d'aimer serait stérile et lui apporterait du mal plutôt que des fruits. Petit à petit, cet amour étrange ferait naître chez lui de l'ennui plutôt que du plaisir parce que toute la satisfaction serait seulement pour la jeune fille. Et puisqu'un amour stérile n'a pas de bois pour alimenter sa flamme, il serait rapidement réduit en cendres. Seulement l'amour qui donne du fruit est durable.

 «Ainsi se comportent les âmes qui ne se préoccupent que d'elles-mêmes, de leur propre satisfaction, de leur propre ardeur et de tout ce qui leur plaît. Elles disent que leur amour est pour moi alors qu'il est pour leur propre satisfaction. On peut voir à leurs actes qu'elles ne se préoccupent pas de mes intérêts et des choses qui m'appartiennent; elles vont même jusqu'à m'offenser. Ah! ma fille, l'amour qui porte du fruit est ce qui distingue les vrais amoureux des faux. Tout le reste est fumée.»

 Pendant qu'il disait cela, j'ai aperçu des gens et j'ai voulu m'intéresser à eux. Mais Jésus me détourna d'eux en me disant: «Ne désire pas être sur le chemin des autres. Laisse-les faire parce que tout a son propre temps. Quand le temps du jugement viendra, ce sera le temps de discerner toutes choses: le bon grain sera connu de même que la menue paille et le grain stérile ou mauvais. Oh! combien de choses ayant l'apparence du bon grain seront alors jugées comme étant de la paille et de la mauvaise graine, uniquement dignes d'être jetées au feu.»

107.   20 août 1900  —  «Ma fille, ne sois pas affligée parce que tu ne me vois pas. Je suis en toi et, à travers toi, je regarde le monde.»   Audio 

Ce matin, mon adorable Jésus n'est pas venu. Après l'avoir longtemps attendu et alors que mon pauvre coeur était incapable d'endurer davantage, il se montra dans mon intérieur et me dit: «Ma fille, ne sois pas affligée parce que tu ne me vois pas: je suis en toi et, à travers toi, je regarde le monde.»

 Il continua de m'apparaître de temps en temps, sans rien me dire de plus.

108.   24 août 1900  —  «Sais-tu que certains cours d'eau impétueux et froids sont plus puissants à nettoyer les plus petites taches que le feu lui-même? Tout va bien pour qui m'aime vraiment.»   Audio 

Ayant passé une nuit sans repos, je me suis sentie toute remplie de tentations et de péchés. Oh! Dieu! quelle douleur torturante est de t'offenser. Je faisais tout ce que je pouvais pour être en Dieu, pour me résigner à sa sainte Volonté, pour lui offrir cet état pénible par amour pour lui. Je n'ai pas fait attention à l'ennemi en montrant la plus grande indifférence envers lui, dans le but de ne pas le provoquer à me tenter davantage. Mais sans grand succès.

Je n'ai même pas osé désirer mon Jésus bien-aimé. Je me voyais trop laide et misérable. Mais lui, toujours bon pour la pécheresse que je suis, et sans que je l'aie demandé, il vint comme s'il avait pitié de moi. Il me dit: «Ma fille, courage. N'aie pas peur. Sais-tu que certains cours d'eau impétueux et froids sont plus puissants à nettoyer les plus petites taches que le feu lui-même? Tout va bien pour qui m'aime vraiment.»

 Ayant dit cela, il disparut, me laissant encouragée mais faible comme si j'avais souffert de la fièvre.

109.   30 août 1900  —  «Veux-tu venir dans le purgatoire et soulager le roi de l'horrible souffrance dans laquelle il se trouve?»   Audio 

J'ai vécu plusieurs jours d'amertume et de privation. Au plus, je l'ai vu quelques fois comme une ombre! Ce matin, non seulement j'étais au sommet de mon amertume, mais j'avais perdu l'espérance de le revoir encore. Après avoir reçu la sainte communion, il me sembla que le confesseur voulait que la crucifixion soit renouvelée en moi. Alors, dans le but de me faire obéir, Jésus béni m'apparut et partagea ses souffrances avec moi.

 À ce moment, j'ai vu la Reine Mère qui, me prenant, m'offrit à lui pour l'apaiser. Ayant regardé sa Mère, Jésus accepta l'offrande et il sembla qu'il fut un peu apaisé. Ensuite, la Reine Mère me dit: «Veux-tu venir dans le purgatoire et soulager le roi¹  de l'horrible souffrance dans laquelle il se trouve?»

 Je lui répondis: «Ma Mère, comme tu le désires.»

 En un instant, elle me prit et me transporta à un endroit de tourments atroces où les personnes souffraient et mouraient continuellement. Il y avait là cet homme misérable qui passait d'un tourment à l'autre. Il semblait devoir subir autant de morts qu'il y avait eu d'âmes de perdues par sa faute. Après que j'eus subi plusieurs de ces tortures, il fut un peu soulagé. Puis la Très Sainte Vierge m'enleva de cet endroit de souffrance et je me suis retrouvée dans mon corps.

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¹ Probablement Umberto I de Savola, assassiné à Monza le 29 juillet 1900.

110.   31 août 1900  —  «Ma fille, à l'intérieur des âmes il ne doit pas y avoir de trouble. L'âme porte en elle beaucoup de choses qui ne sont pas de Dieu... Cela finit par... affaiblir la grâce en elle.»   Audio 

Me trouvant dans mon état habituel et ne voyant pas mon adorable Jésus, j'étais très affligée et un peu inquiète. Après l'avoir attendu longtemps, il vint. Voyant que le Sang coulait de ses Mains, je lui demandai de verser le Sang de sa Main gauche en faveur des pécheurs qui devaient mourir et qui étaient en danger d'être perdus, et le Sang de sa Main droite en faveur des âmes du purgatoire.

 M'écoutant avec bonté, il fut ému. Il versa son Sang sur une région et ensuite sur une autre. Après il me dit: «Ma fille, à l'intérieur des âmes il ne doit pas y avoir de trouble. Si le trouble entre dans une âme, il provient d'elle-même. C'est que l'âme porte en elle beaucoup de choses qui ne sont pas de Dieu et qui lui sont préjudiciables. Cela finit par l'affaiblir et par affaiblir la grâce en elle.»

 Qui pourrait dire combien j'ai compris clairement le sens de ces paroles de Jésus. Ah! Seigneur! donne-moi la grâce de profiter de tes saints enseignements. Autrement, tes enseignements seront pour ma condamnation.

111.   1 septembre 1900  —  «La prière orale sert à maintenir la correspondance (communication) avec Dieu . La méditation intérieure sert de nourriture pour maintenir la conversation entre Dieu et l'âme.» L'obéissance établit la paix entre l'âme et Dieu.   Audio 

Puisqu'il continuait à ne pas venir, je lui dis: «Mon bon Jésus, ne me fais pas attendre si longtemps. Ce matin, je n'ai pas le goût de te chercher jusqu'à ce que je sois lasse. Viens tout de suite, vite, vite, sans faire d'histoire.» En voyant qu'il ne venait toujours pas, j'ai poursuivi: «Il semble bien que tu veux que je m'use à t'attendre, au point d'en être fâchée. Autrement, tu ne viens pas!»

 Pendant que je disais cela et d'autre non-sens, il vint et me dit: «Pourrais-tu me dire ce qui maintient la correspondance entre l'âme et Dieu?» Avec une lumière venant de lui, je lui répondis: «la prière».

 Approuvant ce que j'avais dit, il poursuivit: «Mais qu'est-ce qui amène Dieu à une conversation familière avec l'âme?» Comme je ne savais que répondre, une lumière entra en moi et j'ai dit: «La prière orale sert à maintenir la correspondance avec Dieu et, bien sûr, la méditation intérieure sert de nourriture pour maintenir la conversation entre Dieu et l'âme

 Content de ma réponse, il reprit: «Me diras-tu ce qui peut briser la colère amoureuse qui peut s'élever entre Dieu et l'âme?» Comme je ne répondais rien, il poursuivit: «Ma fille, l'obéissance seule à ce pouvoir, parce qu'elle seule décide de toutes les choses concernant l'âme et moi. Quand une querelle s'élève ou même quand on se fâche assez pour blesser, alors l'obéissance intervient, arrange les choses et restaure la paix entre Dieu et l'âme.»

 Je lui dis: «Oh! Seigneur! souvent il me semble que même l'obéissance ne veut pas prendre intérêt à ces choses et que la pauvre âme est forcée de rester dans l'état de dispute.»

Jésus poursuivit: «Elle fait ainsi pendant un certain temps parce qu'elle veut s'amuser à ces querelles amoureuses mais, ensuite, elle assume son devoir et elle pacifie tout. Ainsi l'obéissance établit la paix entre l'âme et Dieu.»

112.   4 septembre 1900  —  L'amertume est plus endurable que la nourriture fade et celle qui est infectée. N'aie pas peur, c'est le sentier que chacun doit fouler. Il demande une complète attention.   Audio 

Après la communion, mon adorable Jésus me transporta hors de mon corps en se montrant extrêmement affligé et triste. Je le priai de verser son amertume en moi. Il ne m'écouta pas mais, après que j'eus beaucoup insisté, il la déversa avec joie. Ensuite, après qu'il en eut versé un peu, je lui ai dit:

 «Seigneur, ne te sens-tu pas mieux maintenant? 

 — Oui, mais ce que j'ai déversé en toi n'est pas ce qui me donne tant de souffrance. Il s'agit d'une nourriture fade et infectée qui ne me laisse pas de repos.»

Verses-en un peu en moi pour que tu sois réconforté.

Je ne peux pas la digérer et l'endurer, comment le pourrais-tu, toi?

Je sais que ma faiblesse est extrême mais tu me donneras la force et, ainsi, je réussirai à la retenir en moi.»

J'ai compris que la nourriture infectée avait trait aux actes d'impureté et la nourriture fade, aux bonnes actions faites avec négligence, sans soins, et qui sont plutôt un ennui et un fardeau pour Notre-Seigneur; il dédaigne presque de les accepter; incapable de les endurer, il veut plutôt les cracher de sa bouche. Qui sait combien des miens agissent ainsi! Forcé par moi, il me servit un peu de cette nourriture. Comme il avait raison: l'amertume est plus endurable que la nourriture fade et celle qui est infectée. Si ce n'avait été de mon amour pour lui, je ne l'aurais jamais acceptée.

 Après cela, Jésus béni mit son Bras derrière mon cou et, penchant sa Tête sur mon épaule, il prit une posture comme pour se reposer. Pendant qu'il dormait, je me suis trouvée dans un lieu où il y avait beaucoup de chemins entrecroisés et, plus bas, c'était le gouffre. Effrayée d'y tomber, je le réveillai pour lui demander son aide. Il me dit: «N'aie pas peur, c'est le sentier que chacun doit fouler. Il demande une complète attention. Puisque la majorité marche sans précaution, c'est la raison pour laquelle tant de personnes tombent dans l'abîme et que ceux qui arrivent au port du salut sont peu nombreux.»

Ensuite, il disparut et je me suis retrouvée dans mon corps.

FIAT