📌  Traduction non officielle des écrits de Luisa Piccarreta. Pour un usage personnel seulement.

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Le Royaume du Divin Fiat 
chez les créatures


Le Livre du Ciel

Tome 17


Appel des créatures à revenir
à la place, au rang et au but
pour lesquels elles ont été créées par Dieu


Luisa Piccarreta

La Petite Fille de la Divine Volonté


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Traduction française de — Book of Heaven 

par l'équipe de bénévoles de Guy Harvey

1.  10 juin 1924 — Celui qui vit dans la Divine Volonté doit tout englober. La Divine Volonté est le commencement et la raison d'être de l'homme. [La Volonté Divine est le début, le milieu et la fin de l'homme.]

Ce matin, après avoir reçu la sainte Communion comme à l'accoutumée, j'ai dit à mon cher Jésus: «Ma Vie, quand je suis en ta compagnie, je ne veux pas y être seule, mais que tout et tous soient avec moi. Non seulement je veux que tous tes enfants soient avec moi pour te tenir compagnie, mais aussi toutes les choses que tu as créées. Alors, dans ta très sainte Volonté où tout se trouve, tous ensemble, prosternés à tes pieds, nous pourrons t'adorer, te remercier et te bénir.» Sur ces mots, je vis toutes les choses créées se hâter d'entourer Jésus de manière à pouvoir lui rendre hommage.

Alors, je dis à Jésus: Vois, mon Amour, comme sont belles tes œuvres. Ainsi, avec ses rayons magnifiques, le soleil s'élève devant toi pour t'embrasser et t'adorer; les étoiles, formant une couronne autour de toi et te souriant par leur scintillement, te disent: "Comme tu es grand! Nous te rendons gloire pour toujours et à jamais". De même, par son harmonieux murmure, la mer argentée te dit: "Mercis infinis à notre Créateur." Et moi,  je t'embrasse et t'adore avec le soleil,  je te rends gloire avec les étoiles et je te dis merci avec la mer. Mais comment répéter tout ce que j'ai dit en appelant toutes les choses créées autour de Jésus? Si je voulais tout dire, ce serait trop long. Il me semblait que chaque chose créée remplissait un rôle particulier pour rendre hommage à son Créateur.

Ce faisant, j'ai pensé que je perdais mon temps et que ce n'était pas le genre de prière qu'il convenait d'adresser à Jésus après la communion. Toute bonté, mon doux Jésus me dit: «Ma fille, ma Volonté englobe tout, et celui qui vit en elle ne doit rien laisser lui échapper de ce qui m'appartient. S'il néglige une seule chose, on peut dire qu'il n'accorde pas à ma Volonté tout l'honneur et toute la gloire qu'elle mérite, et que sa vie en elle n'est pas complète; il ne donne pas à ma Volonté un retour pour tout ce que celle-ci lui prodigue. En fait, je donne tout à celui qui vit dans ma Volonté, et je lui manifeste mon amour d'une manière triomphale à travers mes œuvres. Celui-ci, quant à lui, doit me manifester son amour en empruntant le même chemin.

«Ne serait-il pas réjouissant pour toi si, afin de te plaire, une personne que tu aimes te rendait hommage pour toutes les choses belles et variées que tu as accomplies et que, en les disposant autour de toi et en te les montrant du doigt une à une, elle te disait: "Vois, ce sont tes œuvres! Comme celle-ci est belle! Comme cette autre est artistique! Cette troisième est un véritable chef d’œuvre! Cette quatrième présente une superbe variété de couleurs, et cette autre est un véritable enchantement! Quelle joie tu éprouverais et quelle gloire tu en tirerais!

«Il en va ainsi pour moi. Celui qui vit dans ma Volonté doit être en quelque sorte la palpitation de toute la création. Comme il englobe toutes les personnes et toutes les choses, lesquelles palpitent en lui en vertu de ma Volonté, il doit former de toutes ces palpitations une seule palpitation afin de me retourner à travers elle les palpitations de tous et de tout, et ainsi me retourner toute la gloire et tout l'amour qui sont sortis de moi. Dans l'âme où règne ma Volonté, je dois trouver toutes les âmes, de telle sorte que, englobant tout, cette âme puisse me donner tout ce que les autres devraient m'offrir.

«Ma fille, la vie dans ma Volonté est très différente des autres formes de sainteté. Voilà pourquoi la manière de vivre dans ma Volonté et les enseignements qui s'y rattachent ne peuvent pas être découverts [et c'est pourquoi jusqu'à présent, la voie et les véritables enseignements pour vivre en elle n'ont pas été trouvés]. On peut dire que les autres formes de sainteté ne sont que des ombres de ma vie divine alors que ma Volonté en est la source [est la source de la Vie Divine]. Par conséquent, sois attentive dans ta manière de vivre dans ma Volonté afin que, par toi, soient connus la vraie manière d'y vivre ainsi que les enseignements précis qui s'y rattachent, et que ceux qui voudront vivre dans ma Volonté puissent atteindre la vraie sainteté de la Vie Divine et non pas seulement son ombre.

«Quand j'étais sur la terre, comme mon Humanité se trouvait dans ma Divine Volonté, elle n'a omis aucun travail, aucune pensée, aucune parole, etc. afin de couvrir tous les actes des créatures. On peut dire que j'ai eu une pensée pour chaque pensée, une parole pour chaque parole, etc. afin que mon Père soit glorifié complètement et que les créatures reçoivent lumière, vie, bienfaits et remèdes.

«Tout se trouve dans ma Volonté, et celui qui vit en elle doit englober toutes les créatures et parcourir tous mes actes en leur donnant une nouvelle teinte divine puisée dans ma Volonté, afin de me donner un retour pour tout ce que j'ai fait. Seuls ceux qui vivent dans ma Volonté peuvent me donner ce retour, et je compte sur eux pour mettre la Divine Volonté en communication avec la volonté humaine et déverser ses biens en elle. Je veux qu'en agissant comme intermédiaires et en suivant la même voie que mon Humanité, ces personnes ouvrent les portes du Royaume de ma Volonté qui ont été fermées par la volonté humaine. Par conséquent, ta mission est grande et elle demande que tu sois sacrifiée et très attentive.»

À la suite de ces paroles, je me suis sentie tout immergée dans la suprême Volonté. Jésus poursuivit: «Ma fille, ma Volonté est tout et contient tout, elle est le commencement et la fin de l'homme. C'est ainsi qu'en créant l'homme, je ne lui ai imposé aucune loi et n'ai institué aucun sacrement; je lui ai donné uniquement ma Volonté, cela étant plus que suffisant pour qu'il puisse trouver tous les objectifs à atteindre, non pas une petite sainteté, mais la Sainteté divine elle même. L'homme se trouvait à son point de destination: il n'avait besoin de rien d'autre que ma Volonté, en laquelle il allait admirablement et facilement tout trouver pour le rendre saint et heureux dans le temps et l'éternité. Si je lui ai prescrit des lois après des siècles et des siècles de création, c'est parce qu'il avait trahi son origine et, ainsi, perdu sa signification et sa fin.

«Voyant que, même avec mes lois, l'homme continuait de marcher vers sa ruine, j'ai institué les sacrements comme des moyens plus puissants pour le sauver. Mais que d'abus, de profanations! Ils sont nombreux ceux qui utilisent les lois et les sacrements pour pécher davantage et pour aller en enfer alors qu'avec ma seule Volonté, qui est le commencement et la fin, l'âme est en sécurité, élevée à la Sainteté divine et qu'elle atteint totalement la fin pour laquelle elle a été créée, sans le moindre danger de pouvoir m'offenser. Ainsi, le chemin le plus sûr est ma Volonté. Les sacrements eux-mêmes, s'ils ne sont pas reçus en harmonie avec ma Volonté, peuvent causer la condamnation et la ruine. Voilà pourquoi j'insiste tant sur ma Volonté parce que l'âme y trouve tous les moyens favorables et en reçoit tous les fruits. Sans ma Volonté, les sacrements eux-mêmes peuvent constituer des poisons et peuvent conduire l'âme à la mort éternelle.»

2.  14 juin 1924 — Importance pour Luisa d'avoir de l'ordre dans ses écrits. Dieu est ordre.  La beauté de l'âme qui vit dans la Divine Volonté.

Ce matin, me trouvant dans mon état habituel je ne saurais dire si je rêvais, j'ai vu mon confesseur décédé. Il sembla prendre quelque chose de tordu dans mon esprit pour l'ajuster. Lui ayant demandé pourquoi il faisait cela, il me dit: «Je suis venu t'avertir que tu dois être attentive à bien rédiger ce que tu écris parce que Dieu est ordre. Si tu négliges une phrase ou un mot que le Seigneur te dicte, cela pourrait être une source de doutes ou de difficultés pour ceux qui liront tes écrits. » 

En entendant cela, je lui dis: «Peut être as tu eu connaissance que j'ai été négligente?» Il reprit: «Non, non, mais sois toujours attentive; assure toi de toujours écrire clairement et simplement ce que Jésus te dicte. Ne néglige rien car, si tu omets une petite phrase ou un simple mot, ou que tu dis les choses différemment, il pourrait y avoir manque d'ordre. En fait, les mots appropriés servent à éclairer le lecteur, à faire que les choses seront comprises par lui avec plus de clarté. Tu pourrais être portée à faire de légères omissions bien que, souvent, les petites choses éclairent les grandes et les grandes éclairent les petites. Sois donc attentive à ce que tout soit bien ordonné.» Après avoir dit cela, il disparut et je suis restée un peu perplexe.

Ensuite, alors que je m'abandonnais complètement dans la Divine Volonté, Jésus bougea en moi et il me dit: «Ma fille, comme il est beau de voir une âme agir dans ma Volonté! En plongeant son agir, ses pensées et ses paroles dans ma Volonté, elle est comme une éponge qui absorbe tous mes biens; on peut voir dans cette âme beaucoup d'actes divins auréolés de lumière et il est difficile de distinguer les actes du Créateur de ceux de la créature. Devenant imprégnés de la Volonté éternelle, ces actes en comportent la puissance, la vie et le mode d'opération. Regarde-toi toi-même et vois à quel point ma Volonté t'a rendue belle. Je m'enferme en chacun de tes actes car celui qui possède ma Volonté possède tout.»

Je me suis regardée et, oh! quelle lumière émanait de moi! Ce qui m'impressionnait le plus, c'était de voir Jésus enfermé dans chacun de mes actes. Sa Volonté l'emprisonnait en moi.

3.  20 juin 1924 — La Divine Volonté comporte le bonheur total. En vivant dans la Divine Volonté, la créature atteint la perfection de la charité et de toutes les vertus. 

Étant dans mon état habituel, je me suis retrouvée hors de mon corps en compagnie de mon doux Jésus. Plein de bonté, il prit mes mains dans les siennes et les serra contre sa poitrine. Avec beaucoup d'amour, il me dit

«Fille bien-aimée, si tu savais quelles délices je ressens quand je te parle de ma Volonté! Chaque nouvelle connaissance que je te manifeste à son sujet [au sujet de ma Volonté] est un bonheur que je laisse sortir de Moi et communique à la créature; je me sens plus heureux en elle [en ma Volonté] en vertu de mon propre bonheur. En fait, l'une des caractéristiques de ma Volonté est de rendre — Dieu et l'homme — heureux. Pense au ravissement que nous vivons ensemble, moi en te parlant et toi en m'écoutant: nous nous rendons mutuellement heureux. Nous formons ensemble la plante et le fruit du bonheur véritable et éternel. Pareillement, ceux qui écoutent ou lisent les choses admirables et surprenantes concernant ma Volonté ressentent le doux enchantement de mon bonheur. 

«Pour mon bonheur à travers mes œuvres [C'est pourquoi, pour me rendre heureux dans mes œuvres], je veux te parler de la noblesse de ma Volonté, des sommets que l'âme peut y atteindre et de tout ce qu'elle peut acquérir quand elle permet à ma Volonté d'entrer en elle. La noblesse de ma Volonté est divine et, comme telle, elle ne descend que chez ceux qui sont de nobles prétendants. Ainsi, c'est dans mon Humanité qu'elle est descendue en premier. Elle ne se contente pas de peu: elle veut tout parce qu'elle veut tout donner. Comment peut-elle tout donner si elle ne trouve pas tout dans l'âme pour y placer tous ses biens? Ainsi, mon Humanité présenta à ma Volonté une cour noble et sainte, ce qui amena ma Volonté à concentrer en moi toutes les choses et toutes les personnes. 

Ne vois-tu pas que, pour que ma Volonté puisse régner dans une âme, celle-ci doit avoir en elle tout ce que mon Humanité a fait? Concernant les autres créatures ayant participé partiellement aux fruits de la Rédemption (selon leurs dispositions), cette âme les réunit [les concentre] toutes en elle, formant ainsi un noble cortège pour ma Volonté, cette dernière [ma Volonté] concentrant alors dans cette âme l'amour qu'elle porte à tous et l'amour qu'elle attend de tous, de manière à pouvoir recevoir à travers cette âme l'amour de tous. Ma Volonté veut plus encore, elle veut aussi trouver en cette âme un retour pour tout, c'est-à-dire un retour pour toutes les relations existant dans la création entre le Créateur et les créatures. Autrement, son bonheur ne serait pas complet. 

Ma Volonté doit pouvoir dire à l'âme où elle règne: «Si personne d'autre ne m'aime ou ne me donne un retour d'amour, je suis quand même pleinement heureuse, car je trouve tout en cette âme, je reçois tout d'elle et je peux tout lui donner.» Ce qu'on peut dire des trois Personnes divines peut être répété: «Nous sommes intouchables quoi que fassent les créatures, personne ni rien ne peut nous atteindre ou le moindrement diminuer notre bonheur. Uniquement l'âme qui possède notre Volonté peut nous atteindre, peut venir ne faire qu'un avec nous. Étant donné que cette âme est heureuse de notre propre bonheur, nous sommes glorifiés par son bonheur.» 

Seulement quand ma Volonté régnera pleinement chez les créatures, la charité atteindra en elles sa complète perfection. En vertu de ma Volonté, chaque créature se trouvera en chaque autre créature, l'aimera, la défendra et la soutiendra comme Dieu l'aime, la défend et la soutient. Chaque créature se trouvera transfusée dans toutes les autres comme dans sa propre vie. Toutes les vertus atteindront leur complète perfection parce qu'elles ne seront pas nourries par la vie humaine, mais par la vie divine

«C'est pourquoi j'ai eu besoin de deux Humanités: ma propre Humanité pour réaliser la Rédemption, et une autre pour réaliser le "Fiat Voluntas tua" sur la terre comme au Ciel, chacune plus nécessaire que l'autre. En effet, si, avec la première, je devais racheter l'homme, avec la seconde je devais restaurer l'homme dans sa fin première et ouvrir les courants de grâce entre la volonté humaine et la Volonté Divine, de telle sorte que la Volonté Divine puisse régner sur la terre comme au Ciel. Pour racheter l'homme, mon Humanité a laissé ma Volonté régner sur la terre comme au Ciel, et je cherche une autre humanité qui, laissant ma Volonté régner en elle sur la terre comme au Ciel, me permettra d'accomplir tous les desseins de la Création. Par conséquent, sois attentive à laisser ma Volonté seule régner en toi, et je vais t'aimer avec le même amour avec lequel j'ai aimé ma très sainte Humanité.» 

4.  1er juillet 1924  — Le Sang de Jésus prend la défense des créatures devant la justice divine. Celui qui se donne totalement à Dieu perd ses droits personnels. 

Je me sentais très déprimée par la privation de mon adorable Jésus. Oh! que mon cœur saignait! J'avais le sentiment de subir des morts continuelles, de ne plus pouvoir continuer sans lui et que mon martyre ne pouvait être plus cruel. 

Pendant que je m'efforçais d'accompagner Jésus dans les divers mystères de sa Passion, j'en vins au mystère de sa douloureuse flagellation. Alors, il bougea en moi et me remplit totalement de son adorable personne. En le voyant, j'ai voulu lui parler de mon état pénible mais, m'imposant le silence, il me dit: «Ma fille, prions ensemble. Nous traversons une bien triste période! Ma justice, incapable de se contenir à cause de la malice des créatures, voudrait submerger la terre de nouveaux châtiments. La prière dans ma Volonté est donc nécessaire: couvrant toutes les créatures, elle doit se porter à leur défense et empêcher ma justice de s'approcher d'elles pour les châtier.» 

Comme il était touchant de voir Jésus prier! Et vu que je l'accompagnais dans le douloureux mystère de sa flagellation, il se montra en train de verser son Sang. Je l'ai entendu dire: ❤️«Mon Père, je t'offre mon Sang. Oh! laisse-le couvrir les intelligences des créatures, éloigner d'elles les pensées mauvaises et apaiser le feu de leurs passions afin que leur intelligence devienne sainte. Que ce Sang couvre leurs yeux de telle sorte qu'elles ne se laissent pas séduire par les plaisirs mauvais et ne soient pas salies par la boue terrestre. Que ce Sang remplisse leur bouche et rende leurs lèvres incapables de proférer des blasphèmes, des imprécations et toute autre parole mauvaise. Mon Père, que ce Sang couvre leurs mains, afin que les actions mauvaises leur deviennent insupportables! Que ce Sang circule dans notre Volonté éternelle pour ensuite couvrir toutes les créatures et les protéger devant les droits de notre justice.» ☀️

Qui pourrait décrire la manière de prier de Jésus et rappeler tout ce qu'il a dit! Ensuite, il garda le silence et prit ma pauvre âme dans ses mains en la palpant et l'examinant. Je lui dis: «Mon Amour, que fais-tu là? Y a-t-il quelque chose en moi qui te déplaise?» Il me répondit: «Je pétris ton âme et lui donne de l'expansion dans ma Volonté. De toute façon, je n'ai pas à te rendre compte de ce que je fais en toi car, par le fait que tu t'es donnée complètement à moi, tu as perdu tes droits; tous tes droits m'appartiennent. Sais-tu quel est ton seul droit? C'est que ma Volonté soit tienne et que je te fournisse tout ce qui puisse te rendre heureuse dans le temps et l'éternité.» 

5. 16 juillet 1924 — En créant l'homme, Dieu a insufflé son souffle à son âme, voulant lui insuffler la partie la plus intime de son intérieur, qui est sa Volonté. Maintenant, voulant le disposer à nouveau à recevoir cette Volonté, il faut qu'il lui infuse à nouveau Son souffle.

Poursuivant dans mon état habituel, je fus transportée hors de mon corps par mon adorable Jésus. Il me dit: «Ma fille, le Créateur est à la recherche de la créature pour déposer sur ses genoux les bienfaits de la Création. Il a veillé à ce que, à chaque siècle, il y eut des âmes ne recherchant que lui et en qui il pouvait déposer ses cadeaux; dans une rencontre mutuelle, le Créateur descendait du Ciel et la créature montait vers lui, le premier pour donner et l'autre pour recevoir. J'éprouve toujours un grand besoin de donner et c'est pour moi une pénible souffrance que de préparer des bienfaits à accorder et de ne trouver personne pour les accueillir. 

«Sais-tu en qui je peux déposer les bienfaits issus de moi à la Création? En ceux qui vivent dans ma Volonté. Seule ma Volonté peut faire naître dans l'âme les dispositions qui la rendent apte à recevoir les bienfaits du Créateur et lui fournir la gratitude et l'amour qu'elle a l'obligation d'offrir au Créateur pour tous les bienfaits reçus de lui. Viens donc avec moi et nous allons parcourir ensemble le Ciel et la terre, afin que je dépose en toi la capacité de percevoir l'amour que j'ai placé dans toutes les choses créées et que tu puisses me donner un retour d'amour pour toutes ces choses et aimer tout le monde avec mon amour. Nous donnerons de l'amour à tous, nous serons deux pour aimer tout le monde, je ne serai plus seul à le faire.» 

Ainsi, nous sommes allés partout, et Jésus déposa en moi l'amour qu'il a placé dans toutes les choses créées. Quant à moi, en écho à son amour, je répétais avec lui les "je t'aime" de toutes les créatures. 

Jésus ajouta: «Ma fille, en créant l'homme, nous avons infusé dans son âme la portion la plus intime de notre intérieur: notre Volonté. Nous avons placé en lui toutes les particules de notre Divinité qu'il pouvait recevoir en tant que créature, au point de faire de lui notre image [...en créant l'homme, j'ai infusé son âme de mon souffle, voulant lui insuffler la partie la plus intime de notre intérieur, qui est notre Volonté, qui rassemblait toutes les particules qu'il pouvait contenir en tant que "créature de notre Divinité", au point d'en faire notre image.]. Mais il rompit avec notre Volonté et, bien qu'il conserva sa volonté humaine, celle-ci prit en lui la place de la Divine Volonté, obscurcissant et infectant sa personne et rendant inopérantes les particules de notre Volonté déposées en lui, au point qu'il en devint mutilé et complètement détraqué. 

«Afin de le disposer à renouer avec notre Volonté, de le départir de la noirceur et des infections dans lesquelles il s'est plongé, et de remettre en lui les particules de notre Divinité dont nous l'avions pourvu au début, il est nécessaire que je souffle de nouveau sur lui. Oh! comme il me tarde de le voir beau comme lorsque je l'ai créé ! Seule ma Volonté peut accomplir ce grand prodige. C'est pourquoi je veux souffler sur toi pour que tu reçoives ce grand bien: que ma Volonté règne en toi et te redonne tous les biens et les droits que j'avais octroyés à l'homme en le créant.» 

Sur ces mots, il s'approcha, souffla sur moi, me regarda, m'embrassa, et disparut

6.  25 juillet 1924 — La sainteté dans la Divine Volonté doit être un acte continu. Dieu recherche des âmes qui veulent vivre dans la Volonté Divine pour mettre toutes les âmes dans Ses bras.

Ce matin, mon doux Jésus se rendit visible en moi les bras allongés en forme de croix. Je me suis mise dans la même position que lui. Il me dit: «Ma fille, le dernier acte de ma vie a été  de m'étendre sur la croix et de rester là jusqu'à ma mort, les bras ouverts, sans pouvoir bouger ou m'opposer à tout ce qu'on voulait me faire. J'étais l'image de celui qui vit, non avec sa volonté humaine, mais avec la Volonté Divine. Étant incapable de bouger ou de m'opposer, ayant perdu tout droit sur moi-même, je subissais la tension horrible de mes bras. Que de choses ils ont dites! Pendant que j'avais perdu mes droits, on m'a pris ma vie. Mais le droit prépondérant a été celui de la suprême Volonté qui, utilisant son immensité et son omniscience, prit toutes les âmes — pécheresses ou saintes, innocentes ou mauvaises — et les plaça dans mes bras étendus, afin que je puisse les amener au Ciel. Je n'en ai refusé aucune. La Divine Volonté fit une place pour chaque âme dans mes bras. 

«La Volonté suprême est un acte continu: ce qu'elle a fait une fois, elle ne cesse jamais de le faire. Bien que mon Humanité soit au Ciel et ne soit pas sujette à la souffrance, elle continue de chercher des âmes agissant uniquement dans la Divine Volonté, ne refusant rien à Dieu et disposées à perdre tous leurs droits au profit de ceux de ma Volonté. Mon Humanité veut placer toutes les âmes pécheresses ou saintes, innocentes ou mauvaises — dans les bras de ces âmes qui se prêtent à s'étendre dans ma Volonté dans le but de continuer ce que mes bras étendus sur la croix ont fait. Voilà pourquoi je suis étendu en toi, afin que la Volonté suprême puisse continuer son action d'amener toutes les âmes dans mes bras. 

«La sainteté n'est pas réalisée par un seul acte, mais par la succession de nombreux actes. Un seul acte ne forme ni la sainteté ni la perversité. Sans la succession des actes, les vraies couleurs de la sainteté ou de la perversité sont absentes et on ne peut juger ni de l'une ni de l'autre. Ce qui fait briller la sainteté et en constitue le sceau est la succession de bons actes. Personne ne peut dire qu'il est riche parce qu'il possède un sou, mais seulement s'il possède beaucoup de biens, de villas, de palais, etc. La sainteté est le résultat de beaucoup de bons actes, de sacrifices, d'actes héroïques, bien qu'elle puisse connaître des périodes creuses. 

«La sainteté dans ma Volonté, quant à elle, ne connaît pas d'intermittences, elle est associée à l'acte continu de l'éternelle Volonté qui est toujours agissante, toujours triomphante, aime toujours et ne s'arrête jamais. La sainteté dans ma Volonté pose dans l'âme l'empreinte de l'acte continu du Créateur, son amour continuel et la préservation continuelle de toutes les choses qu'il a créées. Le Créateur ne change jamais, il est immuable. Ce qui est sujet à changement est de la terre et non du Ciel. Le changement est le lot de la volonté humaine, non de la Volonté Divine. Les interruptions dans le bien sont de la créature, non du Créateur. De telles interruptions ne conviendraient pas à la sainteté dans ma Volonté, laquelle doit porter les caractéristiques de la sainteté du Créateur. Donc, sois attentive et laisse tous les droits à la Volonté suprême, et je formerai en toi la sainteté dans ma Volonté.» 

7.  29 juillet 1924 — Les actes accomplis dans la Divine Volonté forment un support sur lequel Jésus et l'âme peuvent se reposer.

Ce matin, après une longue attente, mon toujours aimable Jésus se montra à l'intérieur de moi. Il semblait fatigué et, voyant comme un appui en moi, il étendit les bras pour s'y appuyer. Plaçant sa tête sur cet appui, il se reposa et m'invita à me reposer avec lui. Comme il était réjouissant de pouvoir me reposer avec Jésus après avoir vécu tant d'amertume! 

Il me dit: «Ma fille, veux-tu savoir ce qui a formé cet appui qui nous réconforte tant? Ce sont tous tes actes faits dans ma Volonté. Cet appui est si fort qu'il pourrait supporter le Ciel et la terre se trouvant en moi. Seule ma Volonté peut engendrer une telle force; les actes faits dans ma Volonté lient le Ciel et la terre et comportent la puissance divine au point de pouvoir soutenir un Dieu.» Je lui dis: «Mon Amour, malgré cet appui, je crains que tu me laisses. Que ferais-je sans toi! Tu sais à quel point je suis nulle et misérable, et j'ai peur que, si tu me quittes, ta Volonté aussi me quitte.» 

Il me répondit: «Ma fille, pourquoi crains-tu? Cette peur vient de ta volonté humaine. Ma Volonté exclut toute peur, elle est sûre d'elle-même et immuable; elle est liée à toutes les choses créées et règne sur chacune d'elles. L'âme qui décide de se laisser posséder par ma Volonté et de vivre en elle est pareillement liée à toutes les choses créées et son appartenance à ma Volonté s'inscrit sur toutes les choses créées avec des caractères indélébiles. Jette un coup d'œil sur l'univers: ton nom et ta filiation vis-à-vis ma Volonté sont écrits en caractères indélébiles dans les cieux, les étoiles, le soleil et tout. Comment serait-il donc possible que cette Mère éternelle et divine qu'est ma Volonté abandonne sa chère fille née d'elle et élevée avec tant d'amour? Par conséquent, mets de côté toute peur si tu ne veux pas me faire de la peine. » 

Alors, j'ai regardé la voûte céleste, le soleil et tout le reste, et j'ai pu y voir mon nom écrit avec le titre de fille de sa Volonté. Que tout soit pour la gloire de Dieu et la confusion de ma pauvre âme. 

8.  9 août 1924 — Vivre et agir dans la Divine Volonté est le seul obstacle à la Justice divine. La mer, les poissons, la terre et les plantes sont des images de la vie dans la Divine Volonté.

Après avoir attendu longtemps mon adorable Jésus, je sentis sa présence en moi. Étendant les bras, il me dit: «Ma fille, dans ma Volonté, étends tes bras comme je le fais, afin de faire réparation pour le grand nombre de ceux qui agissent dans la volonté humaine, laquelle est la source de tous leurs maux et peut précipiter l'âme dans l'éternel abîme. Fais-le pour empêcher ma justice de laisser éclater sa légitime fureur. Quand une créature s'étend dans ma Volonté pour agir et souffrir, ma justice se sent touchée par cette créature habitée par la puissance de ma Volonté et elle met de côté sa juste rigueur. C'est un courant divin que la créature fait circuler entre Dieu et la famille humaine, par lequel ma justice ne peut qu'avoir de la compassion pour la pauvre humanité.» 

Pendant qu'il disait cela, il me montra des créatures en train de préparer une grande révolution contre le gouvernement et l'Église. Quel horrible massacre je vis! Que de tragédies! Ensuite, mon doux Jésus me dit: «Ma fille, as-tu vu? Les créatures ne veulent pas s'arrêter, leur soif de sang persiste, et cela amène ma justice à détruire des villes entières par des tremblements de terre, des inondations et le feu, faisant disparaître leurs habitants de la face de la terre. Par conséquent, ma fille, prie, souffre et agis dans ma Volonté: cela seulement peut empêcher ma justice d'éclater pour détruire la terre.» 

«Oh! si tu savais combien il est beau et réjouissant de voir une âme agir dans ma Volonté! La mer et la terre peuvent t'en donner des images. Ces deux éléments sont si étroitement liés que l'eau ne peut être sans la terre et que la terre serait infertile sans l'eau. C'est comme s'ils étaient mariés: la mer pouvant être appelée père et la terre mère. Telle est l'union que l'âme devrait avoir avec ma Volonté. 

«Qu'est-ce donc que la mer? Une immense étendue d'eau. Qu'est-ce qui y trouve vie et s'y nourrit? Une grande variété de poissons: ils y nagent et s'y élancent joyeusement. La mer est une, mais beaucoup de poissons y vivent. L'amour et la jalousie de la mer envers ces poissons sont si grands qu'elle les garde cachés en elle. Ses eaux s'étendent au-dessus et au-dessous d'eux, à leur droite et à leur gauche. Quand un poisson veut se mouvoir, il fend les eaux et s'amuse, et les eaux le laissent passer à son gré bien qu'elles le couvrent de toute part: elles ne le laissent jamais. Quand le poisson nage, la mer ferme rapidement le passage derrière lui, ne donnant aucune indication d'où il vient ni où il va, de sorte qu'on ne peut le suivre. Si le poisson veut se nourrir, l'eau lui fournit tout ce qu'il faut. S'il veut dormir, l'eau se fait lit pour lui; elle ne le laisse jamais, elle l'entoure toujours. En somme, il y a des êtres vivants dans la mer, différents de l'eau, qui s'y meuvent et s'y élancent, et qui constituent sa gloire, son honneur et sa richesse

«L'âme qui vit et agit dans ma Volonté est beaucoup plus qu'un poisson. Bien que finie, elle a ses mouvements, sa voix, ses manières. L'amour et la jalousie de ma Volonté envers cette heureuse créature sont si grands que, plus que la mer entoure les poissons, je l'entoure au-dessus et au-dessous, à gauche et à droite. Pour elle, ma Volonté se fait vie, aliment, parole, travail, pas, souffrance, lit et repos. Ma Volonté la suit partout et veut jouer avec elle. Cette créature est ma gloire, mon honneur et ma richesse. Ses activités sont comparables à la nage et aux élans des poissons dans la mer, sauf que c'est dans la mer céleste de la suprême Volonté qu'elle se meut. 

«Les âmes qui vivent dans ma Volonté sont les habitants cachés des eaux célestes et infinies de la mer de ma Volonté. Tout comme les poissons, habitants cachés et silencieux de la mer, constituent la gloire de celle-ci et servent à nourrir les hommes, ces âmes, cachées et silencieuses dans la mer divine de ma Volonté, sont la plus grande gloire de la Création et la cause principale de la descente sur la terre de la nourriture exquise de ma Volonté. 

«La terre est une autre image de la vie de l'âme dans ma Volonté. Les âmes qui vivent dans ma Volonté sont comme les plantes, les fleurs, les arbres et les semences sur la terre. Avec quel amour la terre ne s'ouvre-t-elle pas pour recevoir la semence? Non seulement elle s'ouvre pour la recevoir, mais elle se referme sur elle afin de l'aider à devenir poussière pour que cette plante en puissance puisse se manifester plus aisément. Et quand la plante commence à sortir de son sein, la terre se presse tout autour d'elle en lui fournissant ses éléments nutritifs pour l'aider à croître. Une mère ne peut être aussi affectueuse que la mère terre: une mère ne porte pas toujours son nouveau-né sur ses genoux, pas plus qu'elle ne le nourrit sans cesse de son lait, tandis que la terre ne retire jamais la plante de son sein; au contraire, plus la plante croît, plus la terre fait de la place à ses racines afin qu'elle puisse croître plus forte et plus belle. L'amour et la jalousie de la terre envers la plante sont si grands qu'elle la garde attachée à elle pour la nourrir continuellement. Les plantes, les fleurs, etc., sont les plus beaux ornements de la terre, son bonheur, sa gloire et sa richesse; de plus, elles servent à nourrir les générations humaines. 

«Pour l'âme qui vit et agit en elle, ma Volonté est plus que la mère terre. Plus qu'une tendre mère, je cache cette âme dans ma Volonté, je l'aide afin que la semence de sa propre volonté meure et qu'elle renaisse avec ma Volonté et puisse devenir ma plante bien-aimée. Je l'alimente du lait céleste de ma Divinité. Ma sollicitude envers elle est telle que je la garde sans cesse sur mon sein pour qu'elle puisse croître forte et belle, tout à ma ressemblance. 

«Par conséquent, ma fille, sois attentive; agis toujours dans ma Volonté si tu veux rendre ton bien-aimé Jésus content. Je voudrais que tu mettes tout le reste de côté et concentres tous tes efforts pour vivre et agir continuellement dans ma Volonté.» 

9. 14 août 1924 — Accomplis dans la Divine Volonté, les actes des créatures sont encerclés par les actes de Jésus et remplissent les mêmes fonctions devant Dieu et les créatures.

Je me disais: «J'aimerais toujours me mouvoir dans la Divine Volonté. J'aimerais être comme une roue d'horloge qui tourne continuellement sans jamais s'arrêter.» 

Bougeant en moi, mon doux Jésus me dit: «Ma fille, veux-tu toujours te mouvoir dans ma Volonté? Oh! avec quelle joie et quel amour je souhaite que tu agisses toujours dans ma Volonté! Ton âme sera cette petite roue et ma Volonté te servira de ressort pour que tu tournes toujours avec rapidité. Ton désir enclenchera ton départ vers la destination que tu auras choisie. Quel que soit le chemin que tu emprunteras qu'il soit dans le passé, dans le présent ou dans le futur, tu me seras toujours chère et feras mes plus grandes délices.» 

¹ Il ajouta: «Très chère fille de ma Volonté, l'agir [l'action, l'opération] dans ma Volonté comporte la puissance créatrice. Regarde tout ce que mon Humanité a accompli quand elle était sur la terre; vu que tout était accompli dans la Volonté suprême, tout ce que je faisais s'accompagnait de la puissance créatrice. De même que, conformément au but du Créateur, le soleil est toujours en action sans jamais perdre sa splendeur et sa chaleur, tout ce que faisais était en conformité avec les vues du Créateur. Et comme le soleil est pour tous et chacun, il en va ainsi de mon agir: tout en étant unique, il est pour tous et chacun. 

«Mes pensées forment un cercle autour de chaque intelligence créée et, pareillement, mes regards, mes paroles, mes travaux, mes pas, mes battements de cœur et mes peines forment un cercle autour des regards, des paroles, des travaux, des peines, etc., des créatures. Je peux dire que, comme à l'intérieur d'un cercle, je garde tout ce que la créature accomplit

«Si la créature pense dans ma Volonté, le cercle de mes pensées entoure ses pensées en les enfermant dans les miennes. Ainsi, participant à la puissance créatrice, ses pensées remplissent la fonction de mes pensées devant Dieu et devant les hommes. De la même façon, si tu regardes ou parles, mes regards et mes paroles ouvrent un espace pour recevoir les tiens afin qu'ils ne fassent qu'un avec les miens et remplissent les mêmes fonctions. Il en va ainsi pour tout le reste. Les âmes qui vivent dans ma Volonté sont mes répétitrices, mes inséparables images. Elles copient tout de moi; tout ce qu'elles font me revient et est marqué du sceau de mes propres actes, et remplit les mêmes fonctions.»

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¹ AUTRE TRADUCTION

Puis il ajouta: «Très chère fille de ma Volonté, tout ce qui est fait dans ma Volonté contient le pouvoir créateur. Tout ce que mon Humanité a fait sur terre l'a été dans la Volonté Suprême et contient donc ce pouvoir créateur, à tel point que, — de même qu'un soleil est toujours en acte, toujours plein de lumière et de chaleur, sans jamais diminuer ni croître, dans toute sa splendeur comme créé par Dieu —, de même tout ce que j'ai fait sur la terre est toujours en acte. 

Et comme le soleil appartient à tous et chacun, mon œuvre, bien qu'elle soit une, appartient à tous et chacun. Mes pensées forment une couronne autour [encerclent] de chaque intelligence créée, mes regards, mes paroles, mes œuvres, mes pas, mes battements de cœur, mes peines, encerclent les regards, les paroles, les œuvres, les douleurs, etc., etc., des créatures. Je peux dire que je garde tout ce que la créature fait, pense,... dans un cercle. 

Ainsi, si la créature pense à ma Volonté, la couronne de Mes pensées s'ouvre, enferme ses pensées dans les miennes, et, participant au pouvoir créateur, elles [les pensées des créatures enfermées dans les miennes] accomplissent l'office de mon intelligence envers Dieu et envers les créatures. 

De même, si la créature regarde dans ma Volonté, la couronne de mes regards s'ouvre, enferme ses regards dans les miens, et, participant au pouvoir créateur, elles [les regards des créatures enfermées dans les miens] accomplissent l'office de mes regards envers Dieu et envers les créatures.

Aussi, si la créature parle dans ma Volonté, la couronne de mes paroles s'ouvre, enferme ses paroles dans les miennes, et, participant au pouvoir créateur, elles [les paroles des créatures enfermées dans les miennes]  accomplissent l'office de mes paroles envers Dieu et envers les créatures.

Et ainsi de suite de tout le reste. Que la créature regarde, pense, parle, agit, marche, respire... dans ma Volonté, Je me met en position pour le recevoir et, formant une seule couronne, les actes de la créature, "encerclés" dans les miens accomplissent mes oeuvres envers Dieu et envers les créatures.

Les âmes qui vivent dans ma Volonté sont mes véritables répétiteurs. Mes images inséparables sont reproduites en elles puis absorbées à nouveau en Moi; ceci pour garantir que tout ce qu'elles font reste scellé du "sceau de mes œuvres" et qu'elles continuent Ma propre fonction.

10.   2 septembre 1924 — Combien de dégâts la méfiance (manque de confiance) cause à l’âme.

Je me sentais très angoissée, bien que tout abandonnée dans les bras de Jésus. Je lui demandai d'avoir pitié de moi. Alors, ayant comme perdu conscience, j'ai vu sortir de mon intérieur une petite fille toute faible, pâle et plongée dans une profonde tristesse

S'approchant de cette fillette, Jésus béni la prit dans ses bras et, ému de pitié, la pressa sur son Cœur. Ensuite, il fit des onctions sur son front, ses yeux, ses lèvres, sa poitrine et tous ses membres. La petite fille reprit de la vigueur et des couleurs, et quitta son état de tristesse. Voyant que l'enfant reprenait des forces, Jésus la pressa plus fortement sur lui pour la rétablir davantage. Il lui dit: «Pauvre petite, dans quel état te trouves-tu? Ne crains pas, ton Jésus te sortira de cet état.» 

Je pensai: «Qui est cette petite fille sortie de moi et que Jésus aime tant?» Mon doux Jésus me dit: «Ma fille, cette petite enfant est ton âme. Je l'aime tellement que je ne peux tolérer de te voir triste et faible. C'est pourquoi je suis venu t'infuser une nouvelle vie et une nouvelle vigueur.» 

À ces mots, je lui dis en pleurant: «Mon Amour et ma Vie, Jésus, comme je crains que tu me laisses! Où irais-je sans toi? Comment pourrais-je vivre? À quel état déplorable ma pauvre âme serait réduite? Quelle horrible souffrance j'éprouve à la pensée que tu pourrais me quitter! Cette souffrance me blesse, m'enlève ma paix et met l'enfer dans mon cœur. Jésus, aie pitié, aie compassion de moi, une toute petite enfant! Je n'ai personne; si tu me laisses, tout est fini pour moi!» 

Jésus reprit: «Ma fille, garde ton calme, n'aie pas peur; ton Jésus ne te quitte pas. Je tiens beaucoup à ta confiance en moi et je ne veux pas que tu en manques le moindrement. Vois, j'aime tellement que les âmes me fassent totalement confiance que, souvent, je ferme les yeux sur certaines de leurs fautes ou de leurs imperfections, ou sur leur manque de correspondance à ma grâce, afin d'empêcher qu'elles ne me fassent pas totalement confiance. En effet, si l'âme perd confiance, elle devient comme séparée de moi, repliée sur elle-même; elle se tient loin de moi et devient paralysée dans ses élans d'amour envers moi; par suite, elle est peu disposée à se sacrifier pour moi. 

«Oh! que de ravages sont causés par le manque de confiance! On peut dire qu'il est comme une gelée printanière qui brime la vie des plantes et qui, si la gelée est sévère, les fait parfois mourir. Ainsi en est-il du manque de confiance: il bloque le développement des vertus et refroidit l'amour le plus ardent. Oh! comme il arrive souvent que mes objectifs les plus saints soient contrés par le manque de confiance! C'est pourquoi je tolère plus facilement certains défauts que le manque de confiance, parce que ces défauts ne peuvent jamais être aussi dommageables. D'autre part, comment pourrais-je te laisser, après avoir tant travaillé dans ton âme? Regarde tout le travail que j'ai à y faire. [Regarde combien j'ai dû travailler.]» 

En disant cela, il me fit voir un palais somptueux et immense érigé de ses mains dans les profondeurs de mon âme. Il poursuivit: «Ma fille, comment pourrais-je te quitter? Regarde le nombre de pièces: elles sont innombrables. Autant de connaissances et de merveilles je t'ai fait connaître sur ma Volonté, autant de pièces j'ai formées en toi afin d'y déposer tous ces biens. Il ne me reste qu'à ajouter quelques teintes nouvelles et rares afin de donner plus de proéminence et d'honneur à mon œuvre. Crois-tu que je pourrais quitter ce si beau travail fait de mes mains? Il m'a trop coûté! De plus, ma Volonté y est engagée et, là où ma Volonté se trouve, il y a la vie, une vie non sujette à la mort. Ta peur n'est rien d'autre qu'un petit manque de confiance de ta part. Par conséquent, fais-moi confiance et nous cheminerons harmonieusement ensemble, et j'accomplirai en toi l'oeuvre de ma Volonté. 

11.  6 septembre 1924 — Image de l'état de l'Église. Il faut la purifier.

Alors que j'étais dans mon état habituel, je me suis retrouvée hors de mon corps et, à ma grande surprise, j'ai vu une femme étendue sur le sol au milieu d'une rue. Elle était pleine de plaies et tous ses membres étaient disloqués. Pas un de ses os n'était à sa place. La femme, bien qu'amochée au point d'être un véritable symbole de la douleur, était belle, noble et majestueuse. Il était pénible de la voir abandonnée de tous, exposée aux coups de tous ceux qui auraient voulu lui faire du mal. Prise de compassion, j'ai regardé autour de moi pour voir si quelqu'un pouvait m'aider à la relever pour la mettre en sécurité

Heureusement, ô merveille, un jeune homme apparut près de moi; il semblait être Jésus. Ensemble, nous l'avons soulevée de terre, mais, à chaque mouvement, elle ressentait des douleurs extrêmes causées par la dislocation de ses os. Avec beaucoup de précautions, nous l'avons transportée dans un palais et déposée sur un lit. Jésus semblait aimer cette femme au point d'être prêt à donner sa vie pour la sauver et lui redonner la santé. Ensemble, nous avons pris ses membres disloqués dans nos mains pour les remettre à leur place. Par le toucher de Jésus, tous les os retrouvèrent leur place et la femme fut transformée en une enfant belle et charmante

Je fus très surprise et Jésus me dit: ❤️«Ma fille, cette femme est l'image de mon Église. Elle est toujours noble, sainte et pleine de majesté, puisqu'elle provient du Fils du Père céleste. Mais, à quel état pitoyable ses membres l'ont réduite! Non contents de ne pas vivre saintement comme elle, ils l'ont transportée au milieu du chemin, l'exposant au froid, aux moqueries et aux coups. En outre, ses enfants, comme des membres disloqués, vivent au milieu de la rue et se livrent à toutes sortes de vices. L'attachement à leurs intérêts personnels, ce qui est prédominant chez eux, les rend aveugles et ils commettent les offenses les plus odieuses. Ils vivent à ses côtés pour la blesser et lui disent continuellement: “Sois crucifiée, sois crucifiée!" ☀️

«Dans quel état misérable se trouve mon Église! Les ministres qui devraient la défendre sont ses plus cruels bourreaux. Conséquemment, pour qu'elle retrouve vie, il est nécessaire que ces membres soient éliminés, pour faire place à de nouveaux membres, innocents et dépourvus d'intérêts personnels, de telle sorte qu'elle redevienne l'enfant belle, gracieuse et dépourvue de malice, toute remplie de force et de sainteté, telle que je l'ai constituée. C'est la raison pour laquelle il est nécessaire que ses ennemis l'attaquent, afin que ses membres infectés soient purgés. Prie et souffre pour que tout soit pour ma gloire.» 

Après ces mots de Jésus, je réintégrai mon corps. 

12.  11 septembre 1924 — Au Ciel, toute l'éternité sera placée autour de l'âme qui a vécu dans la Volonté Divine, pour l'enrichir, la féliciter et non la priver de tout ce qu'il contient.

J'étais très perturbée et priais Jésus d'avoir pitié de moi et de prendre lui-même totalement soin de ma pauvre âme. Je lui dis: «Oh! tiens tout le monde éloigné de moi si tu le veux, mais, toi, reste avec moi. Toi seul me suffis. Après un si long temps d'attente, tu devrais m'avoir contentée, d'autant plus que je ne veux rien, sinon toi. » 

Pendant que je disais cela et d'autres choses, mon Jésus prit mon bras comme s'il voulait lui-même me libérer de mon état, remplissant ainsi le rôle de mon confesseur. Oh! quelle joie j'éprouvai! Je me suis dit: «Mon sacrifice le plus dur est finalement terminé!» Mais mon bonheur fut de bien courte durée puisque, dès qu'il eut pris mon bras, à cet instant même, il disparut en me laissant dans mon état, sans que je puisse revenir à moi. Oh! comme j'ai pleuré et que je l'ai prié d'avoir pitié de moi! 

Quelques heures plus tard, mon aimable Jésus revint et, me voyant tout en larmes et bouleversée, il me dit: «Ma fille, ne pleure pas. Ne veux-tu pas avoir confiance en ton Jésus? Laisse-moi faire, laisse-moi faire, ne prends pas les choses à la légère! En effet, combien de tristes événements sont sur le point de se produire! Ma justice ne retiendra plus bien longtemps les fléaux prêts pour châtier les créatures. Les hommes sont sur le point de se battre, et quand tu apprendras la malice de tes frères, tu auras des remords d'avoir refusé ton sacrifice habituel, comme si tu avais toi-même contribué à la venue de ces châtiments.» 

En entendant cela, je lui dis: «Mon Jésus, que cela n'arrive jamais et que je ne quitte jamais ta Volonté; au contraire, préserve-moi du plus grand des malheurs, celui de ne pas accomplir ta très sainte Volonté. Je ne te demande pas non plus de me libérer de la souffrance; au contraire, si cela te plaît, augmente-la. Je te demande seulement de me libérer du désagrément que je cause à mon confesseurseulement si tu le veux —, ce sacrifice est trop dur pour moi; je sens que je n'ai pas la force de le supporter. Néanmoins, accorde-moi cela seulement si tu le veux; sinon, donne-moi plus de force. Surtout, ne permets pas que ta très sainte Volonté ne s'accomplisse pas en moi.» 

Jésus reprit: «Ma fille, souviens-toi que je t'ai demandé un oui dans ma Volonté et que tu l'as prononcé avec beaucoup d'amour. Ce oui existe toujours et occupe la première place dans ma Volonté. Tout ce que tu fais, penses et dis est lié à ce oui auquel rien n'échappe, et ma Volonté est dans la joie et la fête en voyant une volonté de créature vivre dans ma Volonté. Et je continue toujours de nourrir ce oui de mes grâces et de transformer tous tes actes en actes divins. C'est là le plus grand prodige qui existe entre le Ciel et la terre, la chose la plus précieuse à mes yeux. 

«Et si — que cela n'arrive jamais — ce oui était révoqué par toi, je me sentirais déchiré et je pleurerais amèrement. Vois, pendant que tu exprimais cette petite opposition, ton oui tremblait de terreur et les fondations du Ciel frémissaient. Tous les saints et les anges frémissaient d'horreur parce qu'ils ont senti qu'un acte de la Divine Volonté leur était arraché. En effet, vu que ma Volonté englobe tout et tous, tes actes faits dans ma Volonté font partie d'eux-mêmes et, conséquemment, tous ont ressenti cet arrachement et ont été affectés d'une peine profonde.» 

Horrifiée par ces paroles, je répondis à Jésus: « Mon Amour, que dis-tu? Tout ce mal est-il possible? Tes propos me font mourir de peine. Oh! s'il te plaît, pardonne-moi! Aie pitié de moi qui suis si méchante, et confirme mon oui en me liant plus fermement à ta Volonté. Fais-moi mourir plutôt que de me laisser quitter ta Volonté.» 

Jésus poursuivit: «Ma fille, calme-toi. Dès que tu t'es replacée dans ma Volonté, tout s'est apaisé et la fête a repris; ton oui continue ses tournées rapides dans l'immensité de ma Volonté. Ah! ma fille, ni toi ni ceux qui te dirigent n'avez compris ce que signifie vivre dans ma Volonté. Voilà pourquoi vous ne l'appréciez pas et que vous considérez cela comme peu important. Cela me fait de la peine, vu que c'est la chose qui m'intéresse le plus et qui devrait prioritairement intéresser toutes les créatures. Mais, hélas, celles-ci s'intéressent à autre chose, à des choses qui me plaisent moins ou me laissent indifférent, plutôt qu'à ce qui me glorifie le plus et qui leur donne, même sur cette terre, des bienfaits immenses et éternels, et les fait propriétaires des biens de ma Volonté. 

«Ma Volonté est une et elle embrasse toute l'éternité, et l'âme qui vit en elle et la fait sienne en vient à participer à toutes ses joies et à tous ses biens; elle en devient même comme la propriétaire. Et si elle ne goûte pas à toutes ces joies et tous ces biens sur la terre, comme elle en aura le dépôt dans sa volonté en vertu de ma Volonté accomplie par elle sur la terre, elle les goûtera en totalité après sa mort, quand elle arrivera au Ciel, là où ma Volonté les plaçait en dépôt pendant qu'elle vivait sur la terre. Rien ne lui sera enlevé; au contraire, tout y sera multiplié. 

«Si les saints jouissent de ma Volonté au Ciel, c'est parce qu'ils vivent en elle et c'est toujours dans la joie qu'ils y vivent. Mais l'âme qui vit dans ma Volonté sur la terre le fait à travers la souffrance et il serait incorrect que, arrivée au Ciel, elle ne jouisse pas davantage de la joie et des bienfaits de ma Volonté. Quelles immenses richesses l'âme qui vit dans ma Volonté sur la terre n'emporte-t-elle pas avec elle au Ciel! Je puis dire que toute l'éternité s'empresse de l'encercler pour l'enrichir et la rendre heureuse. Elle ne sera privée de rien de ce que ma Volonté contient; elle est la fille de ma Volonté, laquelle ne veut la priver d'absolument rien.» 

«Par conséquent, ma fille, sois attentive et ne t'oppose à aucun de mes desseins sur toi.» 

13.  17 septembre 1924 — Quand elle agit dans la Divine Volonté, l'âme devient comme un soleil où Dieu agit en elle comme en son propre centre. Jésus bénit les écrits de Luisa.

Je pensais à la sainte Divine Volonté en m'efforçant de me fusionner en elle, afin de pouvoir embrasser toutes les créatures et de présenter à mon Dieu tous leurs actes comme un seul acte. Alors, j'ai vu le Ciel ouvert d'où est sorti un soleil qui m'a blessée de ses rayons; ces rayons pénétrèrent dans le plus profond de mon âme et la blessèrent aussi. Par suite, mon âme s'est transformée en un soleil dont les rayons allèrent blesser le soleil d'où provenait ma blessure. Comme je continuais à accomplir mes actes pour tous dans la Divine Volonté, ces actes furent couverts des rayons de ce soleil et convertis en actes divins qui, se diffusant sur tous et en tous, formèrent une toile de lumière qui ramena l'ordre entre le Créateur et les créatures

J'étais enchantée de cela et, sortant du premier soleil, mon aimable Jésus me dit: «Ma fille, vois comme est beau le soleil de ma Volonté! Quelle puissance, quelle merveille! Dès qu'une âme veut se fusionner en ma Volonté pour embrasser toutes les créatures, ma Volonté se transforme en un soleil qui blesse cette âme et la transforme en un autre soleil. Puis, en accomplissant ses actes dans ce soleil, l'âme forme des rayons qui viennent blesser le soleil de la suprême Volonté. Couvrant toutes les créatures de ses rayons, l'âme aime et glorifie le Créateur et fait réparation au nom de toutes les créatures; et elle ne fait pas cela avec l'amour et la gloire humaine, mais avec l'amour et la gloire de la Divine Volonté, étant donné que le soleil de ma Volonté a opéré en elle. Vois-tu ce que signifie agir dans ma Volonté? Transformant la volonté humaine en un soleil, ma Volonté agit en ce soleil comme en son propre centre.» 

Ensuite, mon doux Jésus prit tous les livres que j'ai écrits sur la Divine Volonté, les réunit et les pressa sur son Cœur. Puis, avec une tendresse inexprimable, il dit: «Je bénis ces écrits de tout mon cœur; je bénis chaque mot, je bénis les effets et les valeurs qu'ils contiennent; ces écrits font partie de moi.» 

Il appela ensuite les anges qui, s'inclinant profondément, se mirent à prier. Et comme deux prêtres qui devaient prendre connaissance de ces écrits se trouvaient là, Jésus dit aux anges de toucher leur front pour que le Saint-Esprit leur soit communiqué et qu'il infuse sa lumière en eux, afin qu'ils puissent bien comprendre les vérités et les bienfaits que renferment ces écrits. Les anges obéirent puis, nous bénissant tous, Jésus disparut. 

14.  18 septembre 1924 — Pour comprendre ce qu'est la vie dans la Divine Volonté, il faut se disposer au plus grand des sacrifices: celui de ne pas donner vie, même dans les choses saintes, à sa propre volonté.

Je m'interrogeais sur ce qui a été écrit concernant la vie dans la Divine Volonté, et je priais Jésus de me donner plus de lumière pour que, quand je suis dans l'obligation de le faire, je m'exprime plus clairement sur ce saint sujet. Mon doux Jésus me dit: «Ma fille, ils ne veulent pas comprendre! Vivre dans ma Volonté, c'est régner; accomplir ma Volonté, c'est être soumis à mes ordres. Le premier état consiste à posséder, le second à recevoir mes ordres et à les exécuter. Celui qui vit dans ma Volonté la fait sienne et en dispose; celui qui accomplit ma Volonté la voit comme la Volonté de Dieu et non la sienne; il n'en dispose pas à son gré. Vivre dans ma Volonté, c'est vivre avec une seule volonté: celle de Dieu; et comme cette Volonté est toute sainte, toute pure et toute paix, et qu'il n'y a qu'une seule volonté qui règne, il n'existe aucun conflit, tout est paix. 

«Les passions humaines tremblent devant la suprême Volonté, elles cherchent à se tenir loin d'elle; elles n'osent même pas bouger ou s'opposer à elle parce qu'elles voient que le Ciel et la terre tremblent devant elle. Comme première étape de la vie en elle, la Divine Volonté met l'ordre divin dans les profondeurs de l'âme et la vide de ce qui est humain: tendances, passions, inclinations et autres. 

«Accomplir ma Volonté, c'est vivre avec deux volontés et, conséquemment, quand je donne l'ordre de faire la mienne, l'âme sent le poids de sa volonté propre, ce qui provoque de la résistance. Même si l'âme accomplit fidèlement les ordres de ma Volonté, elle sent le poids de sa nature rebelle, de ses passions et de ses inclinations. Combien de saints, bien qu'ils eurent atteint la perfection la plus élevée, se sentaient oppressés par leur volonté propre qui leur faisait la guerre; plusieurs étaient forcés de s'écrier: "Qui me délivrera de ce corps de mort?" ce qui signifie: "Qui me délivrera de ma volonté propre qui cherche à donner la mort au bien que je veux accomplir?" 

«Vivre dans ma Volonté, c'est vivre comme un fils; accomplir ma Volonté, c'est vivre comme un serviteur. Dans le premier cas, ce que le père possède appartient aussi au fils et, souvent, les serviteurs doivent faire plus de sacrifices que le fils, ils sont exposés à plus de travaux pénibles et humbles, au froid et à la chaleur, et à se déplacer à pied. Qu'est-ce que mes saints n'ont pas fait pour obéir aux ordres de ma Volonté? 

«D'autre part, le fils reste avec son père, prend soin de lui, le réconforte de ses baisers et de ses caresses; il donne des ordres aux serviteurs comme si c'était le père qui commandait; s'il sort, il ne va pas à pied, mais en voiture. Alors que le fils possède tout ce qui appartient à son père, les serviteurs ne reçoivent que le salaire dû à leur travail, restant libres de servir ou de ne pas servir leur maître; s'ils ne le servent pas, ils n'ont plus droit à aucune indemnité. Quant au fils, personne ne peut annuler ses droits, empêcher qu'il possède les biens du père; aucune loi, céleste ou terrestre, ne peut annuler ses droits, ni délier sa relation de filiation vis-à-vis son père. 

«Ma fille, la vie dans ma Volonté est celle qui s'apparente le plus à la vie des bienheureux dans le Ciel; elle est aussi distante de la vie de ceux qui accomplissent ma Volonté et sont fidèlement soumis à mes ordres que le Ciel est distant de la terre, que le fils est distant des serviteurs, ou qu'un roi est distant de ses sujets. C'est un cadeau que je veux accorder en ces temps si tristes: que l'on ne fasse pas seulement ma Volonté, mais qu'on la possède. Ne suis-je pas libre de donner ce que je veux, quand je le veux et à qui je veux? Un maître ne peut-il pas dire à son serviteur: "Vis dans ma maison, mange, prends et commande comme si tu étais moi-même?" Et pour s'assurer que personne ne puisse mettre en doute que ce serviteur possède les biens du maître, celui-ci le reconnaît comme son fils et lui accorde le droit de possession. Si un homme riche peut faire cela, combien plus je peux le faire moi-même! 

«La vie dans ma Volonté est le plus grand cadeau que je veux donner aux créatures; ma bonté et ma générosité veulent toujours répandre plus d'amour sur elles. Leur ayant tout donné et n'ayant plus rien d'autre à leur accorder pour être aimé d'elles, je veux leur offrir le cadeau de ma Volonté afin que, la possédant, elles apprécient le grand bien dont elles disposent. 

«Ne sois pas étonnée si tu vois qu'ils ne comprennent pas. Pour comprendre, ils devront se disposer au plus grand des sacrifices: celui de ne pas donner vie, même dans les choses saintes, à leur propre volonté. Ils sentiront alors la possession de ma Volonté et expérimenteront ce que signifie vivre dans ma Volonté. Quant à toi, sois attentive et ne sois pas ennuyée par les difficultés qu'ils te causent; petit à petit, je ferai mon chemin afin de leur faire comprendre ce qu'est vivre dans ma Volonté.» 

15.  22 septembre 1924 —  La rage des démons causée par les écrits sur la Divine Volonté. Celui qui vit dans la Divine Volonté perd ses droits sur sa volonté humaine.

Pendant que je rédigeais l'article précédent, j'ai vu mon doux Jésus appuyer sa bouche sur mon cœur et, de son souffle, infuser en moi les mots que j'écrivais. En même temps, j'ai entendu au loin un horrible bruit, comme si des gens se battaient; c'était un vacarme à faire peur. Me tournant vers mon Jésus, je lui dis: «Mon Jésus, mon Amour, qu'elle est la cause de ce tumulte? On dirait des démons enragés! Qu'est-ce qui les rend si furieux?» 

Jésus me répondit: «Ma fille, ce sont exactement eux; ils ne veulent pas que tu écrives sur le sujet de ma Volonté. Quand ils te voient écrire des vérités particulièrement importantes concernant la vie dans ma Volonté, leurs souffrances redoublent et ils tourmentent encore plus tous les damnés. Ils craignent beaucoup que ces écrits sur ma Volonté soient publiés, parce qu'ils craignent de perdre leur royaume sur la terre qu'ils ont acquis lorsque l'homme, se retirant de la Divine Volonté, donna libre cours à sa volonté humaine. Oh oui! c'est vraiment à ce moment-là que l'Ennemi acquit son royaume sur la terre. Et si ma Volonté en venait à régner sur la terre, ils se précipiteraient d'eux-mêmes dans les abîmes les plus profonds. Voilà pourquoi ils ragent avec tant de furie: ils sentent la puissance de ma Volonté dans ces écrits, et la simple possibilité que ces écrits soient publiés les rend furieux; ils font tout pour empêcher la réalisation d'un si grand bien. Quant à toi, ne leur prête pas attention et apprends de cela à apprécier mes enseignements.» 

Je répondis: «Mon Jésus, j'ai grand besoin de ta main toute-puissante pour pouvoir écrire ce que tu dis au sujet de la vie dans ta Volonté. Face aux si nombreuses difficultés que les autres me créent, surtout quand ils disent: "Comment est-il possible qu'aucune autre créature n'ait vécu dans la Divine Volonté?", je me sens si annihilée que je voudrais disparaître de la surface de la terre et que plus personne ne me revoie; mais je suis obligée de continuer pour accomplir ta très sainte Volonté.» 

Jésus reprit: «Ma fille, la vie dans ma Volonté implique la perte de tous les droits de sa propre volonté: tous les droits appartiennent à la Divine Volonté. Si l'âme ne perd pas ses droits, on ne peut pas vraiment dire qu'elle vit dans ma Volonté; au mieux, on peut dire qu'elle vit résignée, en conformité. Vivre dans ma Volonté ne demande pas seulement que la créature agisse en conformité avec elle, mais qu'elle ne se permette aucun sentiment, aucune pensée, aucun désir ― pas même une simple respiration ― où ma Volonté n'ait pas sa place; ma Volonté ne tolère pas en cette créature les affections ou pensées humaines, ou toute autre chose dont elle n'est pas la vie. 

«Crois-tu qu'il est facile pour une âme de volontairement perdre ses droits? Oh! comme cela est difficile! Il y a des âmes qui, lorsqu'elles atteignent le point de perdre tous leurs droits sur leur volonté, régressent et se contentent de poursuivre dans une vie de compromis. La perte de ses droits est le plus grand sacrifice que la créature puisse faire. Cependant, c'est cela qui dispose ma bonté à ouvrir à cette créature les portes de ma Volonté, à la laisser y vivre et à lui donner mes droits divins en retour. Par conséquent, sois attentive et ne quitte jamais ma Volonté.» 

16.  2 octobre 1924 —  Effets de l'adoration faite dans la Divine Volonté avec la puissance du Père, la sagesse du Fils et l'amour du Saint Esprit.

Je me sentais tout aigrie parce que j'étais privée de mon doux Jésus. Oh! comme mon exil devient plus pénible et plus amer sans la présence de celui qui est toute ma vie! Je l'ai prié d'avoir pitié de moi et de ne pas me laisser seule. Mon bien-aimé Jésus se montra et serra fermement mon cœur avec ses mains. Ensuite, il m'attacha avec une petite corde de lumière, si fermement que je ne pouvais plus bouger. Puis, il s'étendit en moi et nous avons souffert ensemble. 

Après cela, je me suis sentie transportée en dehors de mon corps vers la voûte des cieux et j'ai eu l'impression de rencontrer le Père céleste et le Saint-Esprit. Jésus, avec qui je me trouvais, se plaça au milieu d'eux et me déposa sur les genoux du Père qui semblait m'attendre avec beaucoup d'amour. Il [le Père] me serra contre lui et, m'absorbant dans sa Volonté, il me communiqua sa puissance. Les deux autres Personnes divines firent de même. Pendant que, une à une, elles m'absorbaient dans leur Volonté, elles s'unifièrent et je me sentis simultanément immergée dans la Volonté et la puissance du Père, la Volonté et la sagesse du Fils, et la Volonté et l'amour du Saint-Esprit. Mais, comment décrire tout ce que j'ai expérimenté! 

Ensuite, mon aimable Jésus me dit: ❤️«Fille de notre éternelle Volonté, prosterne-toi devant notre suprême Majesté et, au nom de toutes les créatures, offre-lui ton adoration, tes hommages et tes louanges avec la puissance, la sagesse et l'amour de notre Volonté. Nous sentirons en toi la puissance de notre Volonté qui nous adore, la sagesse de notre Volonté qui nous glorifie et l'amour de notre Volonté qui nous aime et chante nos louanges. Et comme la puissance, la sagesse et l'amour des trois Personnes divines sont en communication avec l'intellect, la mémoire et la volonté de toutes les créatures, nous sentirons ton adoration, tes hommages et tes louanges couler dans les intelligences de toutes les créatures qui, s'élevant entre le Ciel et la terre, nous feront entendre l'écho de notre puissance, de notre sagesse et de notre amour, et nous adoreront, nous glorifieront et nous aimeront. ☀️

«Tu ne pourras nous donner une adoration plus grande, des hommages plus nobles et un amour plus divin. Aucun autre acte ne peut égaler ces actes et nous donner autant de gloire et d'amour, parce que nous y percevons la puissance, la sagesse et l'amour réciproque des trois Personnes divines; nous trouvons nos propres actes dans les actes de la créature. Comment ne pas estimer ces actes et ne pas leur donner la suprématie sur tous les autres actes?» 

Ainsi donc, je me suis prosternée devant la suprême Majesté en l'adorant, la louangeant et l'aimant au nom de tous, avec la puissance, la sagesse et l'amour de sa Volonté que je ressentais en moi. Comment dire ce qui s'ensuivit? Je n'ai pas de mots pour cela et, par conséquent, je continue. Ensuite, j'ai reçu la sainte Communion et me suis immergée dans la Volonté de mon plus grand Bien, Jésus, afin de trouver en elle toute la création; ainsi, personne n'allait manquer à l'appel pour se prosterner avec moi aux pieds de Jésus-Hostie, l'adorer, l'aimer, le bénir, etc. Toutefois, en faisant cela, je me sentais un peu distraite. Voyant mon embarras, Jésus prit toute la création sur ses genoux et me dit: «Ma fille, j'ai placé sur mes genoux toute la création pour qu'il te soit plus facile de prendre avec toi tous les êtres afin que rien de ce qui vient de moi ne manque à l'appel pour me donner, à travers toi, le retour d'amour et l'adoration qui me reviennent. Je ne serais pas pleinement satisfait en toi s'il manquait quelqu'un ou quelque chose. Dans ma Volonté, je veux tout trouver en toi.» 

Ensuite, il me fut plus facile de prendre avec moi toute la création pour que tous les êtres louangent et aiment mon plus grand Bien, Jésus. Mais, oh! quelle surprise! chaque chose créée présentait un reflet distinct et un amour spécial pour Jésus. Oh! que Jésus était content! Pendant que je faisais cela, je suis revenue dans mon corps. 

17.  6 octobre 1924 — La Volonté Divine est le battement de cœur principal de l’âme et de toutes les choses créées.

Je m'immergeais totalement dans la sainte Divine Volonté. Bougeant en moi, mon doux Jésus me dit: ¹ «Ma fille, comme il est beau de voir une âme s'immerger dans ma Volonté! Les battements de cœur créés se fondent alors avec les battements de cœur incréés pour ne faire qu'un avec eux. C'est là le plus grand bonheur pour le cœur humain: battre à l'unisson avec le Cœur de son Créateur; le cœur humain prend son envol et se retrouve au centre de son Créateur. 


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AUTRE TRADUCTION

¹ [«Ma fille, comme c'est beau de voir une âme se fondre dans ma Volonté! Au fur et à mesure qu'elle fusionne, le battement de cœur créé "prend sa place et prend vie" dans le battement de cœur incréé et n'en forme qu'un seul, palpitant avec le battement du coeur éternel. C'est le plus grand bonheur du cœur humain: palpiter dans le battement éternel du cœur de son Créateur. Ma Volonté lui fait prendre son envol et le battement du cœur humain se lance au centre de son Créateur."]

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Je répliquai à Jésus: «Dis-moi, mon Amour, combien de fois ta Volonté fait-elle sa tournée dans toutes les créatures?» Il me répondit: «Ma fille, à chaque battement de cœur de la créature, ma Volonté fait sa tournée complète dans toute la création. Tout comme les battements de cœur de la créature sont continuels au point que si le cœur cesse de battre, la vie cesse —, ainsi, pour donner la vie divine à la créature, ma Volonté circule continuellement et palpite dans chaque cœur. ² Ma Volonté est dans la créature en tant que palpitation première; celles [les palpitations] de la créature viennent en second. Si le cœur de la créature bat, c'est en vertu des palpitations de ma Volonté. Plus encore, ma Volonté forme dans la créature deux battements de cœur: un pour la vie de son corps et l'autre pour la vie de son âme


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AUTRE TRADUCTION

²  Vois donc comment ma Volonté est, dans chaque créature, comme un battement de cœur primaire, parce que la sienne est secondaire; en effet, si tu ressens un battement de cœur, c'est en vertu du battement de cœur de ma Volonté. Qui plus est, ma Volonté forme en toi deux battements de cœur: un au cœur humain, comme vie du corps; un à l'âme, comme le battement du cœur et la vie de l'âme.

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«Veux-tu savoir ce que les palpitations de ma Volonté effectuent dans la créature? Si elle pense, ma Volonté circule dans les veines de son âme et lui donne des pensées divines afin qu'elle mette de côté les pensées humaines au profit des pensées de ma Volonté; si elle parle, agit, marche ou aime, ma Volonté veut sa place dans ses paroles, ses pas et son amour. 

«L'amour et la jalousie de ma Volonté envers la créature sont tels que, si elle veut penser, ma Volonté se fait pensée pour elle, si elle veut regarder, ma Volonté se fait regard pour elle, si elle veut parler, ma Volonté se fait parole pour elle, si elle veut travailler, ma Volonté se fait travail pour elle, si elle veut marcher, ma Volonté se fait pas pour elle, et si elle veut aimer, ma Volonté se fait feu pour elle. Bref, ma Volonté circule dans chaque acte de la créature pour occuper la première place: celle qui lui revient. 

«Mais, à ma très grande douleur, la créature refuse à ma Volonté la place d'honneur; elle donne cette place à sa volonté humaine. Ainsi, ma Volonté est obligée de rester dans la créature comme si elle n'avait ni pensées, ni yeux, ni paroles, ni mains, ni pieds, comme si elle était incapable de développer sa vie dans cette créature, au centre de son âme. Quelle douleur! Quelle énorme ingratitude! 

«Veux-tu savoir quelle créature donne à ma Volonté la pleine liberté d'être le battement de cœur de son âme? Celle qui vit dans ma Volonté. Oh! combien ma Volonté communique sa vie à cette créature et se constitue la pensée de ses pensées, les yeux de ses yeux, les mots de sa bouche, les battements de son cœur, et ainsi de suite! Combien rapidement nous nous comprenons l'un l'autre! Ainsi, ma Volonté atteint son but de former sa vie dans l'âme de la créature. 

«Ce n'est pas uniquement chez la créature douée de raison que ma Volonté tient la première place et est comme la palpitation première, mais dans toutes les choses créées, de la plus petite à la plus grande. Ma Volonté tient là aussi la première place et agit comme battement de cœur. Aucune chose créée ne peut se soustraire au pouvoir et à l'immensité de ma Volonté

«Ma Volonté se fait aussi la vie du ciel azuré en maintenant sa céleste couleur toujours nouvelle et claire; le ciel ne peut se décolorer ou pâlir parce que ma Volonté l'a voulu ainsi. Comme elle a établi qu'il doit en être ainsi, cela ne change pas. Ma Volonté est aussi la vie de la lumière et de la chaleur du soleil et, par ses palpitations de vie, elle maintient sa lumière et sa chaleur toujours constantes; elle le garde stable, sans qu'il puisse augmenter ou diminuer les bienfaits qu'il donne à toute la terre. 

«Ma Volonté est la vie de la mer: elle préside au murmure de ses eaux, aux élans de ses poissons et au grondement de ses vagues. Elle manifeste sa puissance sur les choses créées avec tant de majesté et d'absolue autorité que la mer ne peut que murmurer et les poissons ne peuvent que nager. Je peux dire que c'est ma Volonté qui murmure dans la mer, qui prend ses élans dans les poissons, qui se fait entendre dans le grondement des vagues. La vie de ma Volonté se trouve là et accomplit tout selon son bon plaisir. 

«Ma Volonté est palpitation de vie pour les oiseaux qui chantent, les poussins qui pépient, les agneaux qui bêlent, les tourterelles qui roucoulent, les plantes qui poussent, et l'air que tous respirent. Bref, la vie de ma Volonté se trouve en tout et, par sa puissance, elle fait ce qu'elle veut. Elle maintient l'harmonie dans toutes les choses créées et forme en elles les effets, les couleurs et les fonctions qui leur conviennent. Et sais-tu pourquoi elle fait cela? C'est pour me faire connaître des créatures, m'approcher d'elles, les courtiser et les aimer; je fais cela par autant d'actes différents de ma Volonté qu'il y a de choses créées. 

«Mon amour n'était pas content de mettre ma Volonté dans le tréfonds de l'âme de la créature comme palpitation de vie, il a voulu que cette palpitation se retrouve dans toutes les choses créées, de telle sorte que, même de l'extérieur, ma Volonté ne quitte jamais la créature, que celle-ci soit préservée et croisse dans la sainteté de ma Volonté, et que toutes les choses créées soient pour elle une incitation, un exemple, une voix et une invitation continuelle, afin qu'elle coure toujours dans l'accomplissement de ma Volonté : l'unique fin pour laquelle elle a été créée. 

«Cependant, les créatures sont restées sourdes aux multiples invitations de la création, aveugles devant tant d'exemples. Si elles ont ouvert leurs yeux, elles les ont fixés sur leur volonté propre. Quelle douleur! Par conséquent, si tu ne veux pas augmenter mon chagrin et dévier de l'objectif pour lequel tu as été créée, ne cherche jamais à quitter ma Volonté.» 

18.  11 octobre 1924 — Amour de Dieu lors de la création de la créature. Chaque sens est une communication entre l'âme et Dieu.

Je me sentais très déprimée à cause de l'absence de mon doux Jésus. Oh! que de peurs ont envahi mon âme! Ce qui me torturait le plus, c'était la pensée que mon Jésus ne m'aimait plus autant qu'avant. Pendant que ces pensées m'habitaient, je me suis sentie saisie par les épaules et j'ai entendu Jésus me dire à l'oreille: «Ma fille, pourquoi crains-tu que je ne t'aime pas? Ah! si tu savais mon amour pour toutes les créatures en général, tu serais surprise! Avec quel amour n'ai-je pas créé chacune d'elles! De combien de sens ne les ai-je pas pourvues! Chacun de leurs sens est un moyen de communication avec moi: leur intellect est un moyen de communication entre leur intelligence et la mienne, leurs yeux un moyen de communication entre ma lumière et la leur, leur parler un moyen de communication entre mon Fiat et le leur, leur cœur un moyen de communication entre mon amour et le leur. En somme, tout — respirations, mouvements, déplacements —, tout est communication entre moi et la créature

«J'ai fait pour mes créatures plus qu'un père qui, organisant le mariage de son fils, non seulement prépare sa demeure, ses vêtements, sa nourriture et tout ce qui pourra le rendre heureux, mais lui dit: "Nous allons nous séparer, il est vrai, mais tu sentiras ma vie en toi et je sentirai ta vie en moi, tu sentiras mes pensées et moi je sentirai les tiennes, tu sentiras mon souffle et mes battements de cœur et moi je sentirai les tiens. Nous serons à la fois loin et proches, séparés et inséparables. Tu sentiras ma vie et moi je sentirai la tienne." 

«Ce qu'un père terrestre ne peut pas faire pour son fils — cela lui étant impossible —, moi, le Père céleste, je l'ai réalisé. Après avoir donné la vie à la créature et lui avoir préparé ce monde terrestre comme résidence, j'ai mis entre elle et moi une proximité si grande que je puisse sentir sa vie en moi et qu'elle puisse sentir ma vie en elle. Voilà ce qu'est mon amour pour chacune de mes créatures. 

«Que dire maintenant de l'amour spécial que j'ai pour toi? Chaque souffrance que je t'ai envoyée était une nouvelle communication entre toi et moi, un nouvel ornement dont j'embellissais ton âme. Chaque vérité que je t'ai enseignée était une particule de mes qualités avec laquelle j'ornais ton âme. Chaque visite que je t'ai faite et chaque grâce que je t'ai donnée étaient des cadeaux que je déversais en toi. Je multipliais sans cesse mes communications avec toi afin de peindre en toi mes multiples beautés, ma ressemblance, pour que tu puisses vivre avec moi au Ciel et que je puisse vivre avec toi sur la terre

«Après tout cela, tu doutes de mon amour? Je te dis plutôt: préoccupe-toi de m'aimer toujours plus et je t'aimerai toujours plus.» 

19. 17 octobre 1924 — L'amour de Dieu pour les créatures. Il se met totalement à leur disposition.

Je pensais à tout l'amour que Jésus a pour nous. Mon esprit se baladait dans l'éternel Amour. Bougeant en moi, mon doux Jésus me fit voir en esprit des rayons de lumière. Au milieu de ces rayons se trouvait un soleil d'où s'échappaient autant de rayons qu'il y a de créatures. Chaque créature recevait un rayon qui lui donnait vie, lumière, chaleur, force et croissance: tout ce qui est nécessaire à la vie. C'était merveilleux de voir chaque créature unie à son rayon de soleil, comme chaque branche est unie à la vigne d'où elle provient. Pendant que mon esprit se laissait bercer par tout ce que je voyais, mon aimable Jésus me dit

«Ma fille, regarde avec quel amour j'aime la créature. Avant qu'elle voie la lumière terrestre, elle est déjà dans mon sein et, quand elle voit le jour, je ne la quitte pas: un rayon de lumière portant ma vie l'accompagne sans cesse pour la pourvoir de tout ce qui est nécessaire à sa croissance. Avec quel soin je veille à cette croissance! Avec quel amour je l'arrose! Je me fais moi-même lumière, chaleur, nourriture et défense pour elle. Et quand son temps sur la terre est terminé, je la fais venir dans mon sein par la voie de ce même rayon afin qu'elle puisse se délecter dans sa céleste Patrie. 

«Mon amour fait plus pour la créature que le soleil que j'ai formé dans le ciel azuré au bénéfice de l'humanité: ce soleil n'est que l'ombre de mon vrai Soleil. En fait, le soleil de l'atmosphère ne forme pas les plantes, ne leur fournit pas l'eau pour les empêcher de sécher, ne leur fournit pas toute l'assistance nécessaire pour qu'elles croissent en beauté et en vigueur. Le soleil ne fait que remplir son rôle d'éclairer et de réchauffer. Et si les plantes ne reçoivent pas d'eau d'ailleurs, le soleil n'a aucun moyen de leur communiquer ses effets; au contraire, il les assèche davantage. Par contre, moi, le vrai Soleil des âmes, je ne les laisse jamais, que ce soit la nuit ou le jour: je les forme moi-même, leur donne l'eau de ma grâce pour qu'elles ne s'assèchent pas, je les nourris de la lumière de mes vérités, les fortifie de mes exemples, leur dispense la douce brise de mes caresses pour les purifier, la rosée de mes charismes pour les embellir, les flèches de mon amour pour les réchauffer. Bref, il n'y a rien que je ne fais pas pour elles. Je suis tout pour elles et je mets la totalité de ma vie à la disposition de chacune d'elles. 

«Cependant, quelle ingratitude de la part des créatures! Elles sont comme des branches attachées à ma vigne, non par amour, mais par force, parce qu'elles ne peuvent faire autrement. Ainsi, elles croissent comme des branches qui, ne recevant pas toute la bonne sève de la vigne, sont faibles et incapables de former ne fût-ce qu'une seule grappe de raisin bien mûrie, ce qui est de nature à donner de l'amertume à mon divin palais. 

Ah! si tous savaient quel amour j'ai pour leur âme, ils seraient captivés par la force de mon amour et m'aimeraient davantage! Quant à toi, aime-moi, et que ton amour devienne si grand que tu puisses m'aimer pour tous.» 

20.  23 octobre 1924 — Quand la Divine Volonté règne en la créature, celle ci produit un doux enchantement pour Dieu. Au Ciel, c'est plutôt Dieu qui produit l'enchantement des bienheureux.

Je vis des jours amers à cause de la privation de mon doux Jésus. Oh! comme son aimable présence me manque! Même le souvenir de ses douces paroles est une blessure pour mon pauvre cœur et je me dis intérieurement: «Où est-il maintenant? Où est-il allé? Où pourrais-je le trouver? Ah! tout est fini, je ne le verrai plus! Je n'entendrai plus sa voix! Nous ne prierons plus ensemble! Quelle infortune! Quel tourment! Ah! Jésus, comme tu as changé! Comment as-tu pu t'enfuir de moi? Mais, même si tu es loin, où que tu sois, sur les ailes de ta Volonté je t'envoie mes baisers, mon amour, mon cri de douleur qui te dit: "Viens, reviens vers ta pauvre exilée, ta petite nouveau-née qui ne peut vivre sans toi."» 

Pendant que je disais cela et d'autres choses, mon aimable Jésus bougea en moi et, m'enlaçant de ses bras, il me serra avec force. Je lui dis: «Ma Vie, mon Jésus, je n'en peux plus, aide-moi, donne-moi ta force, ne me laisse plus, prends-moi avec toi, je veux aller avec toi!» Interrompant ma supplication, Jésus me dit: «Ma fille, ne veux-tu pas faire ma Volonté?» Je repris: «Certainement, je veux faire ta Volonté, mais ta Volonté est aussi dans le Ciel. Et si, jusqu'à maintenant, je l'ai accomplie sur la terre, je veux désormais l'accomplir dans le Ciel. Prends-moi vite, ne me laisse plus; je sens que je ne peux plus endurer cela, aie pitié de moi.» 

Jésus reprit: «Ma fille, tu sembles ne pas savoir ce qu'est accomplir ma Volonté sur la terre. Après tant de leçons, tu sembles ne pas avoir bien compris. Tu devrais savoir que l'âme qui laisse ma Volonté vivre en elle, quand elle prie, souffre, agit, aime, etc., elle produit auprès de Dieu un doux enchantement ayant pour effet d'empêcher ma justice de déverser sur la terre les grands châtiments que les créatures attirent par leurs graves péchés, car ma justice aussi vit cet enchantement provenant des créatures qui vivent dans ma Volonté. Penses-tu que c'est peu de choses pour le Créateur que de voir — dans la créature qui vit sur la terre — sa propre Volonté opérer, triompher et dominer avec la même liberté avec laquelle elle agit et domine dans le Ciel? 

«Cet enchantement n'existe pas au Ciel, parce que, dans mon Royaume, ma Volonté règne comme dans sa propre demeure et l'enchantement est formé par moi-même, non en dehors de moi. C'est moi, c'est ma Volonté qui ravit toutes les âmes bienheureuses, de telle sorte qu'elles sont toujours sous mon enchantement et en jouissent éternellement. Ce n'est pas elles qui créent le doux enchantement pour moi, c'est moi qui le crée pour elles. Par contre, quand ma Volonté vit dans la créature en exil, c'est comme si elle agissait et dominait dans la demeure même de la créature; celle-ci produit alors sur moi un enchantement si merveilleux que mon regard se fixe sur elle et ne peut s'en détacher. Ah! tu ne sais pas à quel point cet enchantement est nécessaire en ces temps! 

«Que de maux vont venir! Les populations se sentiront obligées de se dévorer mutuellement, prises d'une rage féroce. Les dirigeants seront les principaux responsables. Pauvres peuples! Leurs dirigeants seront de véritables bouchers, des démons incarnés assoiffés du sang de leurs frères. Si les méfaits n'étaient pas si graves, ton Jésus ne te priverait pas autant de sa présence. Ta peur que ce soit pour d'autres raisons que je te prive n'est pas fondée. Non, non, sois rassurée: c'est ma justice qui, te privant de moi, trouve son apaisement. Quant à toi, ne quitte jamais ma Volonté, afin que ce doux enchantement m'amène à épargner les peuples de plus grands maux.»