📌  Traduction non officielle des écrits de Luisa Piccarreta. Pour un usage personnel seulement.

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Le Royaume du Divin Fiat 
chez les créatures


Le Livre du Ciel

Tome 18


Appel des créatures à revenir
à la place, au rang et au but
pour lesquels elles ont été créées par Dieu


Luisa Piccarreta

La Petite Fille de la Divine Volonté


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Traduction française de — Book of Heaven 

par l'équipe de bénévoles de Guy Harvey

1.  9 août 1925 — Répondre à Dieu avec amour (rendre grâce à Dieu) pour toutes les choses créées est le premier devoir de la créature. La Volonté Divine a été donnée comme Vie primaire (premier principe de vie) de la créature.

Mon Jésus, donne-moi la force, toi qui vois toute la répugnance que j'éprouve à écrire, au point que, si ce n'était de la sainte obéissance et de la crainte de te déplaire, je n'écrirais plus un seul mot. Tes longues privations me rendent sotte et incapable de faire quoi que ce soit. Par conséquent, j'ai besoin de beaucoup d'aide pour mettre sur papier ce que ta Volonté me chuchote à l'oreille. Donne-moi la main et reste toujours avec moi. 

Comme je me fusionnais dans la Divine Volonté et que je m'efforçais de rendre grâce à Dieu pour tout ce qu'il a accompli dans la Création par amour pour les créatures, la pensée me vint que cette manière de prier ne plaisait pas à mon Jésus et que c'était un pur produit de mon imagination. Bougeant en moi, mon toujours aimable Jésus me dit

«Ma fille, tu dois savoir que rendre grâce à Dieu pour toutes les choses qu'il a créées est loin de déplaire à Dieu, et que c'est plutôt là un droit divin et l'un des premiers devoirs des créatures. La Création a été faite par amour pour les créatures. Notre amour pour elles était si grand que, si cela avait été nécessaire, nous aurions créé autant de cieux, de soleils, d'étoiles, de terres, de mers, de plantes, etc., qu'il y allait y avoir de créatures, de sorte que chacune aurait eu son propre univers. En fait, au début, Adam était seul à jouir des bienfaits de la Création. Et si nous n'avons pas multiplié les univers, c'est parce que, en réalité, chaque créature peut jouir totalement de la Création comme si elle lui était propre. 

«Qui ne pourrait dire "le soleil est à moi" et jouir de sa lumière autant qu'il le désire, ou "l'eau est à moi" et s'en servir autant qu'il en a besoin, ou "la terre, la mer, le feu, l'air, sont à moi", et ainsi de suite? Si certaines choses peuvent manquer à l'homme, ou si sa vie est parfois dure, c'est à cause du péché qui, entravant l'accès à mes bienfaits, ne permet pas aux choses que j'ai créées d'être généreuses envers les créatures ingrates

«Chaque chose créée étant une manifestation de l'amour de Dieu envers ses créatures, celles-ci ont le devoir d'exprimer à Dieu leur amour et leur gratitude pour ce grand bienfait. C'est même leur premier devoir envers le Créateur. Ne pas s'acquitter de ce devoir serait de leur part une grave fraude envers le Créateur. 

«Ce devoir est si important que ma céleste Maman, qui avait tant à cœur notre gloire, notre défense et nos intérêts, parcourut toutes les choses créées, de la plus petite à la plus grande, pour, au nom de toutes les créatures, y déposer un sceau d'amour, de gloire et de remerciements à l'endroit du Créateur. À la suite de ma Mère, mon Humanité a également rempli ce saint devoir, ce qui a amené mon Père à se montrer bienveillant envers l'humanité coupable. Il y a donc les prières de ma Mère et les miennes: ne veux-tu pas toi aussi refaire ces prières? En fait, c'est pour cela que je t'ai appelée à vivre dans ma Volonté pour que tu t'associes à nous et répètes nos actes.» 

Après ces mots de Jésus, je me suis mise à parcourir toutes les choses créées afin d'apposer sur chacune un sceau d'amour, de gloire et de gratitude dédié au Créateur au nom de toutes les créatures. Il me sembla y voir les sceaux de ma Maman impératrice et de mon Jésus bien-aimé. Ces sceaux créaient une magnifique harmonie entre le Ciel et la terre liant le Créateur aux créatures. Ils étaient comme de ravissantes petites sonates célestes. 

Mon doux Jésus ajouta: «Ma fille, toutes les choses créées résultent d'un acte de notre Volonté. Elles ne peuvent changer ni leur place ni leur rôle. Elles sont comme des miroirs réfléchissant les qualités de Dieu, certaines sa puissance, d'autres sa beauté, d'autres sa bonté, d'autres son immensité, d'autres sa lumière, etc. De leurs voix muettes, elles disent aux hommes combien Dieu les aime. 

«À l'instar des autres créatures, l'homme a été créé par un acte de notre Volonté. Cependant, dans son cas, il y a plus: il est une émanation de notre sein, une part de nous-mêmes. Nous l'avons créé avec une volonté libre, de sorte qu'il puisse croître sans cesse en beauté, en sagesse et en vertu. À notre ressemblance, il peut multiplier ses biens et ses grâces. Oh! si le soleil avait une volonté libre et pouvait faire deux soleils à partir d'un, quatre à partir de deux, quelle gloire, quel honneur ne donnerait-il pas à son Créateur et ne se donnerait-il pas à lui-même? 

«Que de choses les objets créés sont incapables d'accomplir parce qu'ils n'ont pas de volonté libre et qu'ils ont été créés pour servir l'homme. Tout notre amour a été concentré sur l'homme. Nous avons mis toute la Création à sa disposition, tout organisé en fonction de lui, de sorte qu'il puisse utiliser nos œuvres comme des tremplins pour s'approcher de nous, nous connaître et nous aimer. Aussi, quelle n'est pas notre peine quand nous le voyons en dessous des objets créés, quand nous voyons sa belle âme enlaidie par le péché, horrible à voir! 

«Comme si toutes les choses que nous avons créées n'étaient pas suffisantes pour contenter notre amour envers l'homme, et dans le but de préserver sa volonté libre, nous lui avons donné le plus précieux des cadeaux: notre Volonté. Nous lui avons donné ce cadeau comme principe premier de sa vie et de ses actions. Ayant à croître en grâce et en beauté, il avait besoin de cette Suprême Volonté. Celle-ci ne devait pas seulement tenir compagnie à sa volonté humaine, mais se substituer à elle pour diriger son agir. Hélas, l'homme a méprisé ce grand cadeau! Il n'a même pas voulu le connaître. 

«Dans la mesure où l'homme accepte notre Volonté comme principe de sa vie, il croît continuellement en grâce, en lumière et en beauté, il répond au but premier de la Création, et nous recevons par lui la gloire qui nous est due pour toute la Création

2.  15 août 1925 — Toutes les choses créées se dirigent vers l'homme. La fête de l'Assomption devrait être appelée "fête de la Divine Volonté".

Je me fusionnais dans la Divine Volonté et, avec mon faible amour, je louais Jésus pour tout ce que, dans la Création, il a fait pour la race humaine. Afin de donner plus de valeur à mon amour, Jésus bougea en moi et se mit à m'accompagner dans ce que je faisais. Il me dit

«Ma fille, c'est pour l'homme que toutes les choses créées ont été faites. Ces choses n'ont pas de pieds, mais elles marchent: elles se meuvent soit pour trouver l'homme, soit pour se laisser trouver par lui; la lumière du soleil quitte les hauteurs des cieux pour venir vers l'homme, l'éclairer et le réchauffer; l'eau se met à la disposition de l'homme pour le rafraîchir, étancher sa soif et même entrer en son intérieur; les semences se faufilent dans le sol pour produire leurs fruits au profit de l'homme; il n'y a aucune chose créée qui n'éprouve une attirance, une motion, vers l'être qui lui a été destiné par le Créateur. Ma Volonté veille à ce que l'ordre et l'harmonie règnent partout dans la Création au bénéfice de l'homme. 

«Néanmoins, qui remercie ma Volonté qui lui fournit la lumière du soleil pour l'éclairer et le réchauffer, l'eau pour étancher sa soif, le pain pour répondre à sa faim, les fleurs et les fruits pour le réconforter, et tant d'autres choses pour son bonheur? Puisque ma Volonté fait tout pour l'homme, n'est-il pas juste que l'homme fasse tout pour accomplir ma Volonté? 

«Oh! si tu savais quelle fête il y a chez les choses créées quand je viens servir la créature qui vit dans ma Volonté! Ma Volonté opérant chez les créatures et ma Volonté opérant chez les choses créées s'embrassent amoureusement et chantent un hymne d'adoration au Créateur pour le grand prodige de la Création. Les choses créées se sentent honorées quand elles servent une créature qui vit dans la Volonté qui les anime. 

«D'un autre côté, ma Volonté éprouve un sentiment d'affliction vis-à-vis de ces mêmes choses créées quand elles ont à servir des créatures qui ne vivent pas dans ma Volonté. C'est ce qui explique que les éléments se dressent parfois contre l'homme pour le frapper et le châtier, ces éléments se sentant supérieurs à l'homme, vu que celui-ci s'est placé en dessous d'eux en quittant la Volonté du Créateur, alors qu'eux-mêmes sont demeurés fidèles à cette Volonté depuis le début de la Création.» 

Après ces propos de Jésus, je me suis mise à réfléchir sur la fête de l'Assomption de ma céleste Maman. D'un ton tendre et touchant, mon doux Jésus me dit: «Ma fille, le vrai nom de cette fête devrait être "fête de la Divine Volonté". C'est la volonté humaine qui ferma le Ciel, brisa les liens avec le Créateur, ouvrit la porte à la misère et aux souffrances, et mit fin à la fête céleste dont la créature devait jouir. Ma Maman Reine, en accomplissant sans cesse la Volonté de l'Éternel on peut dire que sa vie n'était que Divine Volonté, ouvrit les Cieux et rétablit au Ciel les festivités avec les créatures. À chaque acte qu'elle faisait dans la Volonté suprême, c'était fête au Ciel, des soleils se formaient pour orner cette fête, et des mélodies se créaient pour enchanter la Jérusalem Céleste

«La véritable cause de ces fêtes était l'éternelle Volonté opérant en ma céleste Maman. Cette Volonté opérait en elle des prodiges qui étonnaient le Ciel et la terre, l'enchaînaient à l'Éternel avec des liens d'amour indissolubles, et ravissaient le Verbe dans le sein même de sa Mère. Enchantés, les anges répétaient: "D'où viennent une telle gloire, un tel honneur, une telle grandeur et tant de prodiges chez cette créature? C'est pourtant de l'exil qu'elle provient!" Stupéfiés et tremblants, ils reconnaissaient que c'était la Volonté de leur Créateur qui agissait en elle, et ils disaient: "Saint, saint, saint! Honneur et gloire à la Volonté de notre souverain Seigneur! Trois fois sainte est celle qui laisse cette Volonté suprême opérer en elle!

«Par-dessus tout, c'est ma Volonté qui est célébrée en la fête de l'Assomption de ma très sainte Mère. C'est ma Volonté qui a élevé ma Mère à une telle hauteur. Tout ce qui aurait pu lui arriver n'aurait été rien sans les prodiges que ma Volonté opérait en elle. C'est ma Volonté qui lui a conféré la fécondité divine et a fait d'elle la Mère du Verbe. C'est ma Volonté qui l'a fait embrasser toutes les créatures, devenir la Mère de tous et aimer chacun d'un amour maternel divin. C'est ma Volonté qui l'a faite Reine de toutes les créatures. 

«Quand ma Mère est arrivée au Ciel au jour de l'Assomption, ma Volonté fut grandement honorée et glorifiée pour l'ensemble de la Création et une grande fête, qui n'a cessé depuis, débuta dans le Ciel. Bien que le Ciel avait déjà été ouvert par moi et que de nombreux saints s'y trouvaient déjà, c'est quand la Reine céleste, ma bien-aimée Mère, arriva au Ciel que commença cette grande fête de ma Volonté. Ma Mère fut la cause première de cette fête, elle en qui ma Volonté avait accompli tant de prodiges et qui l'avait si parfaitement observée pendant toute sa vie terrestre. 

«Oh! comme tout le Ciel louangea la Volonté éternelle quand parut au milieu de la cour céleste cette sublime Reine tout auréolée de la lumière du Soleil de la Divine Volonté! On la vit toute parée de la puissance du suprême Fiat, puisqu'il n'y avait pas un seul battement de son cœur sur lequel ce Fiat n'était imprimé. Étonnés, tous les êtres célestes la regardaient en disant: "Monte, monte encore plus haut! Il est juste que celle qui a tant honoré le suprême Fiat par lequel nous nous trouvons nous-mêmes dans la Patrie céleste, ait le trône le plus élevé et qu'elle soit notre Reine!" Le plus grand honneur qu'elle reçut ce jour-là fut que la Divine Volonté était honorée par elle.» 

3.  16 septembre 1925 — Jésus était toujours le même dans ses souffrances (égal à lui-même). Être toujours le même (de nature égale) est une vertu divine. Le silence de Jésus.

Mes jours sont de plus en plus amers à cause de la privation de mon doux Jésus. Il ne me reste que sa Volonté, ce précieux héritage que ses nombreuses visites ont laissé à ma pauvre âme. Me voilà maintenant toute seule, complètement oubliée par celui qui est toute ma vie. Pourtant, il me semble qu'il ne pouvait être sans moi et que je ne pouvais être sans lui. Qu'est-il donc advenu de celui qui m'aimait tant? Qu'est-ce que j'ai fait pour qu'il m'ait quittée? Ah! Jésus, reviens, reviens, je n'en peux plus! 

Pendant que je me désolais ainsi d'avoir perdu celui qui était toute mon espérance et toute ma joie, Jésus s'imposa à moi pour que je poursuive mes actes dans son adorable Volonté; il m'empêcha presque de me plaindre de sa privation, ce qui me laissa pétrifiée, sans le moindre réconfort, ni céleste ni terrestre. 

Pendant que je poursuivais dans ce terrible état, je pensais aux souffrances que Jésus endura durant sa Passion. Se montrant brièvement, il me dit: «Ma fille, à travers mes souffrances, j'étais toujours le même, mon regard était toujours doux, ma figure toujours sereine, mes paroles toujours calmes et dignes. J'avais une telle égalité dans mes manières que les hommes auraient pu reconnaître que j'étais leur Rédempteur rien qu'à voir mon comportement. Bien que, par leur intensité et leur nombre, mes souffrances auraient eu de quoi m'anéantir complètement, il n'en était rien: au milieu de mes ennemis, je demeurais comme un soleil majestueux avec ma sérénité habituelle et mon comportement paisible. 

«Être constamment égal à soi-même est le propre de Dieu et des vrais fils de Dieu. Cette manière d'être imprime un caractère divin dans l'âme et révèle sa pureté et sa sainteté. Par contre, une humeur instable révèle un cœur tyrannisé par les passions et rend la personne déplaisante pour tout le monde. Je te recommande donc d'être toujours la même: la même avec moi, la même avec toi et la même avec les autres; la même aussi dans la souffrance, y compris dans la souffrance de la privation de moi. Même si cette privation forme en toi, et autour de toi, des nuages de douleurs, tes manières égales seront la lumière qui dispersera ces nuages et révéleront que, bien que caché, je vis en toi.» 

Après ces propos de mon adorable Jésus, j'ai continué à réfléchir sur ses souffrances pendant sa Passion, avec, dans mon cœur, le clou de sa privation. Il se montra tout silencieux et si affligé qu'il suscita ma pitié. Je lui dis: «Mon Amour, pourquoi restes-tu silencieux? Il me semble que tu ne veux plus me parler, ni même me confier tes secrets et tes peines.» Toute bonté, bien qu'affligé, il me dit: «Ma fille, le silence dit parfois plus que les paroles. Garder le silence est la décision de celui qui ne veut pas être dissuadé, d'un père qui se trouve avec un fils qu'il aime beaucoup au milieu d'autres fils qui se montrent indisciplinés et qu'il veut corriger

«Crois-tu que lorsque je ne viens pas te voir et que je ne te fais pas participer à mes souffrances, cela ne signifie rien? Ah! ma fille, bien au contraire, cela est quelque chose de grand! Quand je ne viens pas, c'est que ma justice est chargée de châtiments pour frapper l'homme: tous les maux passés, les tremblements de terre, les guerres, sont peu de choses en comparaison des tribulations qui s'en viennent, de la grande guerre et des révolutions qui se préparent. Les hommes commettent tant de péchés qu'ils ne méritent pas que je te fasse participer à mes souffrances pour les libérer des châtiments qu'ils méritent

«Par conséquent, sois patiente: ma Volonté compensera le manque de ma présence visible, même si, caché, je suis en toi. Si je ne procédais pas ainsi, tu n'aurais pas la paix nécessaire pour poursuivre tes tournées habituelles dans ma Volonté. En fait, c'est moi qui, caché en toi, effectue ces tournées et toi, tu les fais avec celui que tu ne vois pas. Quand ma justice en aura terminé avec les châtiments, je viendrai comme auparavant. Par conséquent, sois courageuse, attends-moi et n'aie pas peur.» 

Pendant qu'il me parlait, je me suis trouvée hors de mon corps au milieu des nations. Chez presque toutes, on pouvait voir des préparatifs de guerre, l'invention de nouvelles techniques de combat suscitant la frayeur rien qu'à les voir. Le grand aveuglement des hommes les amenait à agir comme des bêtes et les empêchait de voir qu'en blessant les autres, ils se blessaient eux-mêmes. 

Ensuite, tout effrayée, j'ai réintégré mon corps, sans mon Jésus et avec un clou dans mon cœur, parce qu'il m'avait laissée toute seule. Pendant que je me tordais de douleur, mon doux Jésus bougea en moi et, soupirant devant mon pitoyable état, il me dit: «Ma fille, sois calme, sois calme, je suis en toi, je ne t'ai pas laissée! D'ailleurs, comment pourrais-je te laisser? Regarde, ma Volonté est partout. Si tu es dans ma Volonté, je n'ai aucun endroit où aller pour me distancer de toi; il me faudrait rendre ma Volonté limitée, ce qui est impossible. Donc, sois certaine que je ne t'ai pas laissée et plonge-toi toujours davantage dans l'immensité de ma Volonté.» 

4.  1er octobre 1925 — La Divine Volonté est le centre de l'Humanité de Notre Seigneur. Celui qui y vit, vit dans ce centre.

Suivant ma manière habituelle, j'accompagnais mon doux Jésus dans les souffrances de sa Passion, et j'offrais la torture que me cause sa privation comme une attestation de mon amour pour lui et pour le réconforter. Mon Dieu bien-aimé leva la main droite en mon intérieur et, de ses doigts, il laissa couler du sang et de la lumière sur ma pauvre âme si affectée par le tourment de sa privation, au point que Jésus en était ému. Pour me réconforter, il me dit

«Ma fille, courage, ne crains pas. Qui vit dans ma Volonté vit au centre de mon Humanité car, au même titre que le soleil se trouve au centre de sa sphère, ma Divine Volonté se trouve au centre de mon Humanité. Et, au même titre que, sans quitter sa sphère où il trône majestueusement, le soleil répand sa lumière partout sur la terre, ma Divine Volonté en mon Humanité rayonne sur chaque personne et chaque endroit sur la terre

«Comme l'homme avait rompu son lien avec la Divine Volonté, il était approprié que, en son nom, mon Humanité fasse les premiers pas pour refaire ce lien. C'est ainsi que, par sa vie, ses paroles et ses souffrances, mon Humanité a ramené l'homme vers son Créateur pour qu'il soit de nouveau conforme à l'ordre pour lequel il avait été créé. 

«Et, par le fait que l'âme qui vit dans ma Volonté est au centre de mon Humanité, tout ce que j'ai fait et souffert est orienté vers cette âme: si elle est faible, je lui donne de la force; si elle est souillée, mon sang la lave et l'embellit; mes prières la soutiennent; mes bras la tiennent fermement et la couvrent du fruit de mes travaux. En somme, tout tourne pour défendre et aider cette âme. Et voilà pourquoi la pensée de mes souffrances est comme naturelle pour toi: puisque tu vis dans ma Volonté, mes souffrances t'entourent comme des nuages de lumière et de grâces. 

«Dans la sphère de mon Humanité, ma Volonté place mes travaux, mes pas, mes paroles, mon sang, mes blessures, mes peines, et tout ce que j'ai fait comme en action pour interpeller l'homme et lui donner l'aide et les moyens nécessaires pour qu'il soit sauvé et revienne dans le sein de ma Volonté. Si ma Volonté avait interpellé l'homme directement, il aurait eu peur. À la place, j'ai choisi de l'attirer par tout ce que j'ai réalisé et souffert comme autant d'encouragements et de moyens pour le faire revenir dans mes bras. 

«Vivant au centre de mon Humanité, l'âme qui vit dans ma Volonté profite pleinement des fruits de tout ce que j'ai fait et souffert, et ma Volonté réalise totalement en elle le dessein pour lequel elle a été créée. Quant à celui qui ne vit pas dans ma Volonté, il peut très bien trouver le moyen d'être sauvé, mais il ne jouit pas de tous les fruits de la Création et de la Rédemption.» 

À la suite de ces mots de mon aimable Jésus, je lui dis: «Mon amour, je suis confuse: tu me dis que je vis dans ta Volonté et, ensuite, tu me quittes! Ah! quel dur martyre tu me fais subir! Toi seul maintiens le souffle de vie en ma pauvre âme et, dès que tu me quittes, tout change, je ne me reconnais plus, tout meurt en moi: la lumière meurt, l'amour meurt. Oh! s'il te plaît, aie pitié de moi et ne me quitte plus; je n'en peux plus!» 

Me coupant la parole et soupirant, mon Jésus me dit: «Ma fille, sois calme, cesse ces propos qui me blessent le cœur. Oh! comme je voudrais retirer ce clou de ton cœur. Je le sais, pour celui qui m'aime, ce clou est insupportable: il tue continuellement sans pitié. Laisse tomber cette pensée que je pourrais te quitter. Tu dois te convaincre que je ne te quitte pas, mais que je m'enfonce plus profondément en toi et que je reste silencieux dans le petit navire de ton âme. La vérité est que rien n'est changé en toi: tout ce qui était là est encore là en parfait ordre; il suffit d'un petit mouvement de ma part, et je suis avec toi. 

«Et puis, comment pourrais-je te quitter? Celui qui fait ma Volonté et vit en elle est complètement lié par les liens qui attachent les créatures au Créateur, les âmes sauvées au Rédempteur, et les âmes sanctifiées au Sanctificateur. Ma Volonté scelle tous ces liens et rend la créature inséparable de moi. Par conséquent, sois assurée que ton Jésus ne te quitte jamais.» 

Pendant qu'il disait cela, j'ai vu de nombreux rayons de lumière arrivant à mon cœur. Certains étaient liés à toutes les choses créées, d'autres à tout ce que Jésus a fait et souffert, et d'autres aux sacrements. Que tout soit pour la gloire de Dieu, le bien de mon âme et de toutes les âmes! Amen. 

5.  4 octobre 1925 — La répétition du même bien (acte vertueux) sert à former l’eau pour arroser la "graine des vertus" dans l'âme. Tout ce que Notre Seigneur a fait est suspendu dans la Divine Volonté, en attente de se donner aux créatures.

Comme à l'accoutumée, je me fusionnais dans la très sainte Volonté de Dieu et, pendant que je m'employais à placer des "je t'aime" sur toutes les choses créées, je voulais que mon Jésus ne voit et n'entende que ces "je t'aime", ou encore qu'il voit et entende tout à travers ces "je t'aime". Une pensée me vint à l'esprit: «Je me comporte comme une enfant qui ne sait rien dire d'autre que son petit boniment appris par cœur. À quoi riment ces "je t'aime" sans cesse répétés?» Alors, surgissant de mon intérieur, mon adorable Jésus se montra avec des "je t'aime" imprimés sur toute sa divine personne: sur ses lèvres, son visage, son front, ses yeux, sa poitrine, ses mains, le bout de ses doigts en somme partout. Il me dit tendrement

«Ma fille, n'es-tu pas contente qu'aucun de tes "je t'aime" ne soit perdu, mais que, plutôt, ils sont tous imprimés en moi? Et sais-tu tout le bien qui en résulte? Tu dois savoir que quand une âme décide de faire le bien, de s'exercer à une vertu, elle fait naître en son cœur la semence de cette vertu. Par la suite, en répétant ses actes, elle forme de l'eau pour arroser la plante résultant de cette semence. Plus elle répète ses actes, plus la plante reçoit de l'eau, croît en santé et en beauté, et en vient rapidement à produire des fruits. Par contre, si l'âme manifeste peu d'ardeur à répéter ses actes, la plante suffoque et, si elle arrive à sortir de terre, elle est chétive et ne produit aucun fruit. Pauvre plante qui manque d'eau pour croître! Mon Soleil ne se lève pas sur elle pour la féconder, la faire mûrir et lui faire donner de beaux fruits. 

«Si l'âme répète sans cesse ses actes, elle produit beaucoup d'eau pour arroser sa plante et mon Soleil se lève sur elle chaque fois qu'elle reçoit de l'eau. Je me réjouis beaucoup en la voyant si remplie de force et croître si rapidement. Je fais monter ses branches jusqu'à moi et, en voyant ses nombreux fruits, je les cueille avec plaisir. Et j'aime me reposer à son ombre. 

«La répétition de tes "je t'aime" te procure l'eau pour faire croître en toi l'arbre de l'amour. La répétition d'actes de patience engendre en toi l'arbre de la patience. La répétition de tes actes dans ma Volonté forme l'eau pour faire croître en toi l'arbre divin et éternel de ma Volonté. 

«Rien n'est formé par un seul acte ou seulement quelques actes; il faut des actes sans cesse répétés. Seul ton Jésus peut former des choses, y inclus les plus grandes, par un acte simple, parce qu'il possède la puissance créatrice. C'est à force de répéter le même acte que la créature peut, petit à petit, former le bien qu'elle désire. Par l'habitude, une vertu devient naturelle. 

«Il en va ainsi dans l'ordre naturel. Une personne ne peut devenir institutrice sans avoir lu les voyelles et les consonnes de nombreuses fois. Elle doit travailler sans cesse de manière à saturer son esprit, sa volonté et son cœur de toute la science nécessaire pour pouvoir enseigner aux autres. Une personne ne peut être rassasiée si elle ne mange pas, bouchée par bouchée, la nourriture dont elle a besoin. Un fermier ne peut procéder à sa récolte s'il n'a pas travaillé jour après jour pendant longtemps dans son champ. Il en va ainsi pour beaucoup d'autres choses. Répéter sans cesse un même acte est le signe que la personne veut vraiment atteindre son but. Par conséquent, répète sans cesse, sans jamais te lasser.» 

Ensuite, m'étant trouvée hors de mon corps, mon doux Jésus me transporta à tous les endroits où, pendant qu'il était sur la terre, il a agi, souffert, prié, et aussi pleuré. Tout était en acte, tout ce qu'il a fait. Et mon Dieu bien-aimé me dit: «Ma fille, fille de ma suprême Volonté, ma Volonté veut que tu participes à tout. Ce que tu vois, ce sont tous les actes que j'ai accomplis sur la terre. Ma Volonté garde en suspens les fruits de ces actes parce que les créatures ne sont pas disposées à les recevoir, cela résultant en bonne partie du fait qu'elles ignorent ce que j'ai fait. Vois mes nombreuses prières nocturnes jalonnées de larmes amères et de soupirs ardents pour le salut de tous. Elles sont dans l'attente de déverser leurs fruits sur les créatures. Ma fille, entre en elles et laisse ma Volonté t'inonder de ces fruits

«Ma Volonté garde en réserve toutes les peines de mon enfance, tous les actes intérieurs de ma vie cachée — qui sont des prodiges de grâces et de sainteté —, toutes les humiliations, les gloires et les peines de ma vie publique, et toutes les peines cachées de ma Passion. Leurs fruits sont en suspens, n'ayant été cueillis que partiellement par les créatures. C'est dans les âmes qui vivent dans ma Volonté, et seulement dans ces âmes, qu'ils seront totalement déversés

«Entre donc dans tous mes actes et mes peines afin que ma Volonté trouve en toi son plein accomplissement. Je veux qu'entre toi et moi rien ne soit en suspens, au même titre que je veux pouvoir te dire tout ce que je veux. Je veux trouver en toi ma propre Volonté afin que rien ne m'empêche de te donner tout ce que je veux.» 

Pendant que Jésus me parlait ainsi, je passai par chacun de ses actes et je devins toute transformée, couverte de ses actes, de ses prières, de ses larmes et de ses peines. Qui pourrait dire tout ce que j'ai vécu? J'espère que mon bien-aimé Jésus me donnera la grâce de correspondre parfaitement à son adorable Volonté. Amen. 

6.  10 octobre 1925 — Échange de Volonté entre Dieu et la Très Sainte Vierge et Luisa. La Sainte Vierge répète pour l'âme "qui vit dans la Divine Volonté" ce qu'elle a fait pour son Fils.

Alors que j'étais dans mon état habituel, mon pauvre esprit se trouva soudain dans une ambiance extrêmement élevée. Il me sembla voir la Divinité et, sur un des genoux du Père céleste, la Reine Mère comme morte, sans vie. Toute surprise, je me dis: «Ma Mère est morte, mais quelle mort merveilleuse: mourir sur les genoux de son Créateur!» Ensuite, en y regardant de plus près, je vis que la volonté de Maman Marie était détachée de son corps et se trouvait dans les mains du Père céleste. Abasourdie, je n'arrivais pas à comprendre. Alors, une voix provenant du trône divin dit

«Elle est l'élue parmi tous les élus; elle est la toute belle; elle est l'unique créature qui nous a donné sa volonté et qui l'a déposée sans vie sur nos genoux, dans nos mains. Quant à nous, en échange, nous lui avons fait le cadeau de notre Volonté. Nous ne pouvions lui faire un plus grand cadeau puisque l'acquisition de cette suprême Volonté lui donnait le pouvoir de faire descendre le Verbe sur la terre et d'enclencher la Rédemption de l'humanité. Une volonté humaine n'aurait eu sur nous aucun pouvoir d'attirance, mais une Volonté divine en cette incomparable créature nous a ravis et conquis. Incapables de résister, nous avons cédé à ses supplications et nous avons fait descendre le Verbe sur la terre. 

«Cela dit, nous attendons de toi que tu viennes mourir sur l'autre genou du Père en nous donnant toi aussi ta volonté. Par la suite, en voyant dans nos mains ta volonté morte comme si elle n'existait plus pour toi, nous te ferons cadeau de la nôtre et, à travers toi c'est-à-dire à travers notre Volonté en toi —, notre Fiat revivra sur la terre. Nous regarderons vos deux volontés (celle de la divine Mère et la tienne) comme un gage précieux apte à servir de rançon pour toutes les autres volontés humaines.» 

Ensuite, la voix cessa de se faire entendre et je me suis retrouvée sur l'autre genou du Père dans l'acte de rendre mon dernier soupir. Puis, j'ai réintégré mon corps. Je suis incapable de dire comment je me sentais, mais je peux seulement dire que j'ai prié de tout mon cœur pour que ma volonté ne revienne jamais plus en moi et que seule la Volonté de Dieu ait vie en moi. Ah! cette Volonté possède tous les biens, reflète parfaitement Jésus en les âmes, embrasse tout et donne un parfait retour à Dieu pour ses œuvres de la Création, de la Rédemption et de la Sanctification. Elle peut tout accomplir, elle est la Reine qui gouverne tout. 

Plus tard, j'ai vu ma céleste Maman avec son bébé Jésus dans les bras. Elle l'embrassa et le plaça sur son sein pour le nourrir de son lait très pur. Je lui ai dit: «Ma Mère, à moi tu ne donnes rien? Oh! permets-moi au moins de placer mon "je t'aime" entre ta bouche et celle de Jésus quand tu l'embrasses, de sorte que mon petit "je t'aime" accompagne tout ce que tu feras!» Elle me répondit: «Ma fille, fais-le, mets ton petit "je t'aime" non seulement sur nos lèvres, mais aussi sur tout ce qui s'opère entre lui et moi. Tu dois savoir que tout ce que je faisais pour mon Fils, je le faisais aussi pour les âmes qui vivraient dans la Divine Volonté parce que, étant en cette sainte Volonté, elles allaient être aptes à profiter de ces choses autant que Jésus. Ainsi, quand j'embrassais mon Fils, j'embrassais toutes ces âmes. Si tu veux que je répète pour toi ce que j'ai fait pour mon Fils, assure-toi d'être toujours dans sa Volonté, et je serai généreuse dans mes faveurs à ton endroit.» 

7.  17 octobre 1925 — La Sagesse éternelle a établi que la nourriture de l'âme humaine est la Volonté de Dieu. Les épreuves aident à combattre les mauvaises tendances de l'âme.

Après deux pénibles journées passées dans la privation de mon plus grand bien Jésus, je l'ai senti bouger en moi. Il me semble qu'il était assis à l'intérieur de moi, la tête appuyée sur mon épaule, en position de me parler. Je le serrai sur moi et, dans un total abandon, je me suis mise en attitude d'écoute. Il me semble qu'il m'a dit

«Ma fille, ma Volonté est plus que la nourriture corporelle. Celle-ci donne de la force au corps, lui procure de la chaleur, met de la vie dans ses membres, augmente la quantité de son sang, ravive l'intelligence de la personne et l'incite à de nouveaux travaux et sacrifices. D'un autre côté, celui qui néglige de bien nourrir son corps ressent de la fatigue dans tous ses membres, manque de sang et de chaleur, a une intelligence qui a tendance à s'embrouiller, est porté à la mélancolie et à la paresse, et à ne se sacrifier en rien. Pauvre individu, il manque de vie dans tout son être! Cela est si vrai que quand une personne est atteinte d'une maladie mortelle, elle cesse de se nourrir et se dirige ainsi vers la mort

«Tel qu'il a été établi par la Sagesse éternelle, l'âme a elle aussi besoin de nourriture, et la Divine Volonté est pour elle une nourriture délicieuse. Cette nourriture la rend forte dans la recherche du bien et débordante d'amour pour son Dieu. Elle remplit l'âme de vivacité, la poussant à croître dans toutes les vertus, à entreprendre de nouvelles œuvres et à faire de grands sacrifices. Elle se reflète dans l'intelligence de la personne et l'amène à connaître son Créateur de mieux en mieux et à lui ressembler de plus en plus. Le sang divin abonde en cette âme, en y faisant croître la vie divine. 

«De plus, cette nourriture est disponible à chaque instant, à chaque respiration, jour et nuit, en toute chose, autant de fois qu'on le désire. Contrairement à ce qu'il en est pour la nourriture corporelle, on n'a pas à craindre que si on en prend trop, on puisse être incommodé. Tout au contraire, plus on en prend, plus on est fortifié et plus on croît dans la ressemblance avec son Créateur. 

«Celui qui ne prend jamais de cette nourriture s'expose à mourir éternellement. Quant à celui qui en prend rarement, il est faible et inconstant dans le bien, froid en amour, pauvre en sang divin. La vie divine est anémique en lui, la lumière de son intelligence est faible au point qu'il ne sait à peu près rien de son Créateur et que, par conséquent, sa ressemblance avec lui est faible. Il manque de vitalité dans la recherche du bien: tantôt il manque de patience, tantôt de charité, tantôt de détachement de tout. Bref, privées de l'aliment de ma Volonté, les vertus sont comme étouffées en cette personne. 

«Ah! si on pouvait voir l'âme privée de cet aliment céleste, on pleurerait sur elle, tellement sont nombreuses les misères et les ordures dont elle est couverte! On aurait raison de compatir avec une créature manquant de nourriture corporelle, puisque, généralement, cela résulte du fait qu'elle manque d'argent pour s'en procurer, mais l'âme qui se prive de l'aliment de ma Volonté mérite condamnation, puisqu'elle rejette un aliment qui lui donne vie et qui lui est offert gratuitement.» 

Un peu plus tard, comme j'avais entendu parler que des personnes subissaient des oppositions, des humiliations ou autres, mon doux Jésus me dit: «Ma fille, quand le corps contient du mauvais sang infectant le bon, il est nécessaire d'avoir recours à des ponctions, d'utiliser des sangsues ou de pratiquer des saignées, de manière à ce que le mauvais sang soit évacué; autrement, il y aurait danger que la personne devienne paralysée pour le reste de sa vie. Pareillement, l'âme qui n'est pas continuellement alimentée par ma Volonté risque d'être infectée par toutes sortes de mauvaises tendances et il est nécessaire d'avoir recours à la médecine de l'humiliation pour faire sortir la mauvaise tendance de l'amour propre, aux morsures des sangsues pour faire sortir la mauvaise tendance de la vaine gloire, aux saignées pour être libéré des petits attachements envers certaines personnes faisant le bien. Autrement, ces mauvaises tendances pourraient s'incruster au point d'infecter tout le bien que fait la personne et de la paralyser pour le reste de sa vie. 

«Les ponctions font toujours du bien. Elles sont les sentinelles du cœur qui maintiennent le sang pur et les intentions de l'âme dans le droit chemin. Si tous ne faisaient le bien que dans l'intention de se conformer à ma Volonté, les ponctions ne seraient pas nécessaires, parce que ma Volonté est la sauvegarde contre toutes les mauvaises tendances. Les ponctions jouent aussi le rôle de punitions pour ceux qui ne s'alimentent pas suffisamment de ma Volonté.» 

8.   21 octobre 1925 — Effets d'un acte accompli dans la Volonté Divine. La douleur de Jésus — pour chaque faute humaine— est suspendue dans la Divine Volonté, en attente de la contrition du pécheur.

Ce matin, quand il est venu, mon doux Jésus m'a dit: «Ma fille, je t'apporte le baiser de tout le Ciel.» Il m'embrassa et poursuivit: «Étant dans ma Volonté, le Ciel est l'écho de tous mes actes, c'est-à-dire qu'il répète tout ce que je fais.» Puis, il disparut. 

Quelques heures plus tard, il revint et ajouta: «Ma fille, rends-moi le baiser que je t'ai donné, car tout le Ciel, ma Mère, le Père céleste et l'Esprit Saint attendent ce retour. En effet, comme, à travers ma Volonté, un acte issu d'eux a rejoint une créature en exil, ils languissent après un retour de la part de cette créature, à travers cette même Volonté.» Cela dit, il approcha sa bouche de la mienne et, presque en tremblant, je lui donnai mon baiser. Celui-ci produisit un son harmonieux jamais entendu auparavant, qui s'éleva très haut et se diffusa sur toutes les choses et toutes les créatures. 

Ensuite, avec un amour inexprimable, il me dit: «Comme est beau un acte réalisé dans ma Volonté! Quelle puissance, quelle grandeur, quelle merveille! Il atteint tout dans le Ciel et sur la terre, et toute la Création, les anges et les saints sont rejoints par lui 

AUTRE TRADUCTION

¹ Comme les actes de ma Volonté sont beaux. Ah! tu ne connais pas la puissance, la grandeur, la merveille d'un acte dans ma Volonté. Cet acte remue tout le Ciel et la terre — comme s'il s'agissait d'un seul acte —, et toute la création, les anges, les saints, donnent et reçoivent l'échange de cet acte. 


Un tel acte doit avoir un retour, sans quoi, tous auraient de la peine en constatant qu'un acte divin auquel ils ont participé n'a pas eu de retour. À l'instar d'un fort son de cloche, un acte fait dans ma Volonté attire d'abord l'attention de tous, puis se répète et se répète avec douceur. À travers lui, tous décèlent une âme agissant dans ma Volonté et reçoivent la gloire et l'honneur d'un acte divin.» 

Ensuite, il disparut. Quant à moi, je me fusionnai dans la Divine Volonté en m'attristant pour chacune des offenses faites à mon Jésus par les humains — du premier homme venu sur la terre jusqu'au dernier qui y viendra ―, et en demandant pardon pour ces offenses. Pendant que je faisais ainsi, je me disais: «Mon Jésus, mon Amour, ce n'est pas assez pour moi de m'attrister et de demander pardon pour toutes ces offenses, mais je voudrais annihiler tout péché de sorte que tu ne sois plus jamais offensé.» 

Bougeant en moi, mon Jésus me dit: «Ma fille, j'ai éprouvé une peine particulière pour chaque faute commise par les humains, et j'ai associé à chacune un pardon pour le coupable. Ces pardons sont en suspens dans ma Volonté, et quand un pécheur éprouve de la peine pour une faute commise, ma peine se joint à la sienne et je lui accorde aussitôt le pardon. Cependant, combien m'offensent et n'en éprouvent aucune peine! Merci, ma fille, de venir dans ma Volonté accompagner mes peines et mes pardons. Continue de circuler dans ma Volonté et, en faisant tiens mes peines et mes pardons, crie pour chaque offense "peine, pardon", de sorte que je ne sois pas seul à m'affliger et à pardonner, mais que je sois accompagné par la Petite Fille de ma Volonté.» 

9.   24 octobre 1925 — La Volonté Divine est un acte unique, immense et éternel qui contient tout ensemble : Création, Rédemption, Sanctification. Celui qui vit dans la Divine Volonté possède cet acte unique, et participe à toutes ses œuvres, formant un seul acte avec son Dieu.

Me trouvant dans mon état habituel, j'ai eu la sensation que mon doux Jésus était étendu en mon intérieur en train d'agoniser. J'entendais sa respiration d'agonisant et je me suis mise à agoniser avec lui. Après que nous eussions souffert ensemble pendant un certain temps, il me dit

«Ma fille, qu'une personne pense à ma Passion et compatisse à ma souffrance est réconfortant pour moi: me sentir accompagné par une personne pour laquelle j'ai tant souffert et que j'aime tant allège ma souffrance. Par contre, si je reste seul, n'ayant personne à qui confier ma peine et en qui déverser le fruit de mes souffrances, je me sens comme oppressé par mes souffrances et mon amour. C'est ainsi que, quand mon amour n'en peut plus, je viens en toi pour y souffrir ma Passion et répéter tout ce que j'ai fait et souffert dans mon Humanité

«Qu'une créature revive ma Passion et qu'une autre ne fasse que penser à ma Passion en compatissant à ma souffrance, il y a une différence pour moi. Dans le premier cas, je ressens que la créature revit vraiment ce que j'ai vécu et me donne un retour de vie divine et, dans le second, je ressens simplement la compagnie d'une créature. Mais, sais-tu en qui je puis vraiment répéter ma Passion? En la personne qui a ma Volonté comme centre de sa vie. 

«Ma Volonté est un acte simple et non pas une succession d'actes. Cet acte simple est comme fixé à un point qui ne bouge jamais: l'éternité. Sa circonférence est si immense que rien ne peut s'en échapper. Il est l'acte premier, l'acte éternel. Tout provient de lui. Il embrasse tout et tous d'une seule étreinte. La Création, la Rédemption, et la Sanctification sont un seul acte pour ma Volonté; elle [ma Volonté] a le pouvoir de faire siens tous les actes, comme s'ils ne faisaient qu'un.

«La créature qui vit dans ma Volonté a, en sa possession, cet acte simple. Il n'y a donc pas à s'étonner qu'elle prenne part aux souffrances de ma Passion. À travers cet acte simple, elle rejoint son Créateur dans l'acte de créer. Ne faisant qu'un avec son Dieu, elle crée avec lui, participant ainsi à la gloire de la Création et du Créateur. Elle aime toutes les choses créées comme ses propres choses. Dans un élan d'amour, elle dit à son Dieu: "Ce qui est à toi est à moi et ce qui est à moi est à toi; gloire, honneur et amour à mon Créateur!

«Par cet acte simple, la créature fait sienne la Rédemption en revêtant mes souffrances comme si elles lui étaient propres. Elle s'associe à tout ce que j'ai fait: mes prières, mes paroles et mes travaux. Elle déborde d'amour pour moi, compatit à mes souffrances et fait réparation. À travers cet acte simple, elle trouve tout, s'approprie tout et place ses "je t'aime" partout. Voilà pourquoi vivre dans ma Volonté est le prodige des prodiges. Dieu et tout le Ciel sont ravis de voir une toute petite créature nager dans toutes les choses de son Créateur. Comme un rayon de soleil, elle se diffuse partout et en tous. Par conséquent, même au prix de ta vie, ne sors jamais de cet acte simple de ma Volonté, de sorte que je puisse refaire à travers toi la Création, la Rédemption et la Sanctification

«Même dans la nature, on trouve des choses qui imitent cet acte simple. Dans le ciel, depuis qu'il a été créé par Dieu, le soleil effectue toujours le même acte simple. Sa lumière et sa chaleur sont si intimement liées qu'elles sont inséparables. Il est sans cesse dans l'acte de dispenser ses bienfaits aux créatures. Bien qu'il ne semble faire qu'un acte simple, la circonférence de sa lumière est si grande qu'elle embrasse toute la terre. Dans son étreinte, il produit des effets innombrables qui font la vie et la gloire de toutes les choses créées. Il veille sur toutes les plantes: à l'une, il assure le développement, à une autre la maturation des fruits, à une autre la douceur, à une autre le parfum. On peut dire que toute la terre vit par le soleil et que chaque plante, même le plus petit brin d'herbe, reçoit de lui sa croissance et ses fruits. Cependant, il ne change jamais; il tire sa gloire de l'unique acte simple qu'il accomplit sans cesse

«L'être humain a aussi quelque chose qui s'apparente à un acte simple: ses battements de cœur. Ceux-ci constituent un acte simple: le cœur ne sait rien faire d'autre que de battre. La vie humaine débute par un battement de cœur. Les effets des battements de cœur sont innombrables: en battant, le cœur fait circuler le sang dans tout le corps, y compris dans ses parties les plus éloignées; il donne de la force aux pieds pour qu'ils puissent marcher, aux mains pour qu'elles puissent travailler, à la bouche pour qu'elle puisse parler, au cerveau pour qu'il puisse penser; il donne chaleur et force à toute la personne. Tout dépend des battements de cœur; s'ils deviennent déficients, la personne perd son énergie et le désir de travailler, son intelligence faiblit, elle est remplie de problèmes: mal-être général. Et si le cœur cesse de battre, la vie elle-même cesse. 

«Le pouvoir d'un acte sans cesse répété est grand. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne le Dieu éternel qui a tout fait en vertu d'un seul acte simple. Cet acte simple n'a ni passé, ni présent, ni futur. Celui qui vit dans ma Volonté s'y trouve. De même que, chez l'être humain, le cœur bat sans cesse, ma Volonté bat sans cesse dans la profondeur de l'âme, mais par un seul battement. C'est ainsi que ma Volonté transmet à l'âme sa beauté, sa sainteté, sa force, son amour, sa bonté, sa sagesse. 

«Cet acte de ma Volonté enclôt le Ciel et la terre et, comme c'est le cas pour la circulation du sang, ses effets atteignent tout, y compris les endroits les plus élevés et les plus éloignés. Cet acte agit avec vigueur et règne complètement: un prodige que seul un Dieu peut réaliser. Cet acte nous fait découvrir de nouveaux cieux, de nouveaux abysses de grâces, et des vérités surprenantes. Si on demandait à l'âme d'où lui vient tout cela, elle répondrait: "À l'instar du soleil avec sa lumière et sa chaleur, des battements de cœur chez l'être humain, et de l'acte simple du Dieu éternel, je ne fais qu'une seule chose: sans cesse j'accomplis la Volonté de Dieu et vis en cette Volonté. C'est là mon secret et mon contentement."» 

Après ces mots, Jésus disparut. Un peu plus tard, je me suis retrouvée hors de mon corps avec le petit Bébé Jésus dans les bras. Il était très pâle et tout tremblant, ses lèvres étaient bleues, il avait froid et était très épuisé, au point de faire pitié. Il semblait s'être réfugié dans mes bras pour que je le protège. Je le serrai sur mon cœur pour le réchauffer; je pris ses petites mains et ses petits pieds dans mes mains et je les serrai pour qu'il cessent de trembler; je l'embrassai maintes et maintes fois et lui dis que je l'aimais beaucoup, beaucoup

Pendant que je faisais cela, il retrouva ses couleurs et cessa de trembler; il se rétablit complètement et se pressa davantage contre moi. Ensuite, alors que je pensais qu'il resterait toujours avec moi, je vis avec surprise qu'il commençait à descendre de mes genoux. Alors, je me suis mise à pleurer en le retenant par un bras et en lui disant: «Jésus, où vas-tu? Comment est-ce possible? Tu me quittes?» Il me répondit: «Je dois partir.» Je repris: «Quand reviendras-tu?» Il me répondit: «Dans trois ans.» Puis, il commença à s'éloigner. 

Ma peine était extrême. Au milieu de mes larmes et de mes convulsions, je me répétais: «Je ne le verrai plus jamais pendant trois ans! Ô mon Dieu, qu'est-ce que je vais faire?» Ma peine était si grande que j'en perdis connaissance et ne pouvais plus rien entendre. Par la suite, ayant repris connaissance, les yeux à peine ouverts, je vis qu'il était revenu et qu'il remontait sur mes genoux. Il se blottit sur moi et me caressa avec ses petites mains, m'embrassa et me répéta: «Calme-toi, calme-toi, car je ne te quitte pas. » Pendant qu'il me disait cela, je sentis que je revenais à la vie. Ensuite, je réintégrai mon corps, mais avec une telle peur que je me sentais mourir. 

10.   1er novembre 1925 — Être privé de Jésus est une peine qui dépasse celle de l'enfer [les damnés souffrent moins car ils n'ont pas de semence d'amour en eux]. La  force de la Volonté de Dieu la soutient, tout le Ciel est tourné vers l'âme. Les effets de ces souffrances:  elles sont la croix de tous, satisfont pour tous, et changent en rosée céleste la fureur de la justice divine.

Privée de mon doux Jésus, je vivais des jours très amers. La pensée de ne plus le revoir hantait cruellement mon cœur: «Ah! Jésus, tu me plonges dans un véritable enfer! Mes peines surpassent même celles de l'enfer, étant donné que, n'ayant pas en eux la semence de l'amour, les damnés te fuient; ils n'aspirent pas à t'embrasser puisque leurs souffrances seraient aggravées par ta présence. Quand on hait l'amour, on ne recherche pas la présence de la personne que l'on hait. Ainsi, pour les damnés, la privation de toi est plus tolérable

«Mais, pour moi, malheureuse que je suis, c'est tout le contraire: je t'aime, je sens la semence de l'amour jusque dans mes os, mes nerfs et mon sang. Ayant vécu ensemble pendant plus de quarante ans, ne te souviens-tu pas d'avoir rempli tout mon être de ta présence? Privée de toi, je me sens comme vidée de tout: mes os, mes nerfs et mon sang soupirent après toi. En moi, il y a un gémissement continuel qui me torture: tout mon être veut retrouver celui qui le comblait. 

«Ne vois-tu pas les cruels déchirements dont ma pauvre existence est accablée? Ah! en enfer, il n'y a pas de ces peines atroces, de ces cruels déchirements, de cette absence d'un Dieu possédé et aimé! Ah! Jésus, reviens vers celle qui t'aime, reviens vers la plus malheureuse des malheureuses, vers celle qui est malheureuse seulement pour toi, seulement à cause de toi. Ah! je peux le dire: toi seul m'as rendue malheureuse; je ne connais pas d'autre malheur !» 

Pendant que je nageais ainsi dans cette triste mer de privations, je me suis arrêtée à considérer les souffrances du Cœur de mon Jésus dans le but de les comparer à celles de mon pauvre cœur. Mais, au lieu de trouver du réconfort dans la pensée des souffrances de mon Jésus, mes propres souffrances s'amplifiaient, ce qui m'amena à penser que mes souffrances surpassent celles de mon Jésus, étant donné que, bien que très grandes, ses souffrances lui sont infligées par des êtres finis, alors que les miennes le sont par un être infini, un Dieu

En effet, Jésus ne peut subir la souffrance d'être quitté par un Dieu, pas plus qu'il ne peut se quitter lui-même. Par conséquent, il ne peut subir la souffrance qui surpasse toutes les souffrances, celle d'être privé d'un Dieu. Même son Cœur transpercé ne pouvait subir cette souffrance-là. De plus, si grandes que soient les souffrances que lui infligent les créatures, elles n'amoindrissent pas sa souveraineté, ne l'amoindrissent pas lui-même, et ne l'empêchent pas de demeurer l'Être éternel, immense, infini, aimable et adorable qu'il est. 

Quant à moi, je n'ai aucune souveraineté ou domination et, privée de Jésus, je me sens diminuée, anéantie: «Vois donc, ô Jésus, à quel point mes souffrances sont plus grandes que les tiennes. Ah! tu connais les souffrances que les créatures te causent, mais tu ne connais pas les souffrances qu'un Dieu peut causer à ses créatures, à quel point la privation de toi peut leur être pénible!» 

Ce que j'ai écrit ci-dessus donne une bonne idée des sottes pensées qu'entretenait mon pauvre esprit. Je me disais qu'aucune souffrance ne peut se comparer à la souffrance d'être privé de Jésus: une souffrance incommensurable, sans commencement ni fin. Autant Jésus est grand, autant est grande la souffrance de son absence

À la suite de ces pensées, mon pauvre cœur était sans vie. Afin de ne pas poursuivre avec ces pensées stupides, je me suis efforcée de ne plus comparer mes souffrances avec celles de Jésus et de passer à autre chose. Je l'ai prié pour qu'il me donne sa force. 

Comme la souffrance d'être privé de Jésus a un accent mystérieux et divin que n'ont pas les autres souffrances, et qu'elle a un poids plus lourd que toutes les autres souffrances mises ensemble, 🙏 j'ai prié Jésus pour que, dans sa bonté, il accepte ma souffrance et que, à travers elle, il m'accorde la plus grande des grâces: que tous connaissent sa très sainte Volonté et que, par son accent mystérieux et divin, elle résonne dans tous les cœurs et les appelle à vivre en elle, en écrasant de son poids la volonté humaine, les passions et les péchés, de sorte que tous puissent la connaître et l'aimer, et comprendre ce que signifie la perte d'un Dieu. 🔥

Mais comment arriver à écrire tout ce qui m'est passé par la tête? Ce serait trop long et, d'ailleurs, j'aurais bien préféré tout garder sous silence. Mais l'obéissance s'est imposée, et j'ai dû procéder. Cependant, j'ai fini par me sentir épuisée et incapable de continuer. Alors, mon doux Jésus a surgi de mon intérieur. Il était tout exténué et avait la bouche remplie de sang. Le sang était si abondant qu'il pouvait à peine parler. Le regard triste, il demanda mon aide. Devant sa souffrance, j'oubliai la mienne en fait, puisqu'il était avec moi, je ne souffrais plus et je l'ai supplié de me laisser souffrir avec lui. Après que nous eussions souffert un moment ensemble, le sang disparut de sa bouche et, voyant à quel point son absence m'avait affectée, il me serra sur lui et s'étendit en moi pour me remplir de lui. 

Il me dit: «Pauvre fille, comme tu es affaiblie! Et pour cause, puisque, en fait, la souffrance d'être privé d'un Dieu est la plus grande de toutes les souffrances. Ainsi, la force de ma Volonté était nécessaire pour que tu puisses l'endurer. Mais sais-tu ce que signifie souffrir dans ma Volonté? Tes souffrances coulaient partout où ma Volonté se trouvait, sur la terre, dans le Ciel, en les saints et les anges. Tous te regardaient et t'aidaient. Et si le Paradis avait été capable de souffrir, leur joie et leur félicité se seraient changées en souffrance. Mais, incapables de souffrir, tous imploraient des grâces pour toi. Les souffrances des âmes qui vivent dans ma Volonté sont la croix de tous, satisfont pour tous, et changent en rosée céleste la fureur de la justice divine. Par conséquent, prends courage et ne quitte jamais ma Volonté.» 

Je restai confuse: je m'attendais à des reproches de Jésus à la suite de mes folles pensées, mais rien ne survint et nous restâmes dans une paix parfaite. 

11.  5 novembre 1925 — Les gémissements du Saint-Esprit par rapport aux sept sacrements. Jésus attend des retours d'amour pour chaque sacrement qu'il a institué suite à son oeuvre de Rédemption, consolant ainsi les soupirs, les gémissements du Saint-Esprit!

Je me fusionnais dans la Divine Volonté selon ma manière habituelle, et je faisais de mon mieux pour remercier mon aimable Jésus pour tout ce qu'il a fait dans la Rédemption. Bougeant en moi, il me dit: «Ma fille, en prenant ton envol dans ma Volonté, rejoins tous les sacrements que j'ai institués, et descends dans les profondeurs de chacun afin de me donner des petits retours d'amour. Oh! que de larmes secrètes tu y trouveras, que de soupirs, que de gémissements du Saint-Esprit! Ces gémissements sont continuels à cause de toutes les désillusions qu'essuie notre amour. 

«J'ai institué les sacrements afin de prolonger ma vie sur la terre auprès de mes enfants. Mais, que de déceptions! C'est pourquoi j'ai besoin de ton amour; il est peut-être petit, mais ma Volonté le rendra grand. Mon amour ne tolère pas qu'une personne qui vit dans ma Volonté ne soit pas associée à mes souffrances et ne me donne pas des petits retours d'amour pour tout ce que j'ai réalisé et souffert

«Quand un nouveau-né se fait baptiser [le sacrement du baptême], je pleure, parce quealors que je retrouve mon enfant, que je rétablis son innocence, que je lui restitue tous ses droits sur la Création, que je lui souris avec amour, que je mets l'Ennemi en fuite en lui enlevant tous ses droits sur cet enfant, que je le confie aux anges, et que tout le Ciel fait la fête en son honneur —, mon sourire se change rapidement en peine et la fête en deuil, sachant que cet enfant deviendra un ennemi, un nouvel Adam, et peut-être une âme perdue. Oh! comme mon amour gémit à chaque baptême! Surtout si, de surcroît, le ministre qui baptise le fait sans le respect, la dignité et le décorum dus à un sacrement régénérateur. Combien de fois il est plus attentif à des bagatelles qu'à l'administration à proprement parler du sacrement. Ainsi, mon amour se sent trahi non seulement par celui qui est baptisé, mais aussi par celui qui baptise. Ne veux-tu donc pas, à chaque baptême, me donner un retour d'amour, un gémissement d'amour? 

«Passons maintenant au sacrement de confirmation. Là aussi, que de soupirs amers! Par la confirmation, j'affermis le courage de la personne qui reçoit le sacrement et lui redonne sa force perdue afin qu'elle devienne invincible devant ses ennemis et ses passions. Je l'admets dans la milice du Créateur pour qu'elle puisse conquérir sa Patrie céleste. Le Saint-Esprit lui donne son baiser d'amour, la couvre de mille caresses et s'offre pour l'accompagner dans les combats. Souvent, hélas, il ne reçoit en retour que le baiser du traître, que du mépris pour ses caresses et sa compagnie. Que de soupirs, que de gémissements pour que revienne cette personne, que de paroles murmurées en son cœur! Mais en vain. Ne veux-tu donc pas donner au Saint-Esprit un déversement d'amour, un baiser d'amour, et lui tenir compagnie? 

«Mais ne t'arrête pas, poursuis ton envol, et tu entendras les gémissements angoissés du Saint-Esprit dans le sacrement de pénitence. Que d'ingratitude et de profanations de la part de ceux qui l'administrent et de ceux qui le reçoivent! Par lui, mon sang agit sur le pécheur repentant en recouvrant son âme pour la laver, l'embellir, la guérir, la fortifier et lui redonner les grâces perdues; il lui remet les clés du Ciel que le péché lui avait ravi, et imprime sur son front le baiser pacifiant du pardon. Cependant, que de gémissements en voyant certaines personnes s'approcher de ce sacrement par routine et sans contrition! Au lieu d'y trouver la vie et les grâces pour leur âme, elles y trouvent la mort et l'encouragement à leurs passions. Le sacrement est pour elles une plaisanterie. Mon sang, au lieu d'être un bain pour leur âme, devient un feu qui la rend encore plus flétrie. À chaque confession, mon amour pleure et répète en soupirant: "Ingratitude humaine, comme tu es grande! Partout, tu cherches à m'offenser. Alors que je t'offre la vie, c'est vers la mort que tu te diriges." Vois donc, ma fille, à quel point nous attendons tes déversements d'amour en ce qui concerne le sacrement de pénitence

«Ne laisses pas ton amour s'arrêter là. Va dans tous les tabernacles, dans toutes les hosties, et tu y entendras le Saint-Esprit gémir d'un chagrin indicible. Par le sacrement de l'Eucharistie, les âmes reçoivent non seulement leur propre vie, mais également la mienne. Ce sacrement forme ma vie en elles, et cette vie va en croissant par la répétition des communions. Ces âmes peuvent dire: "Je suis un autre Christ." Mais, hélas, bien peu profitent de ce sacrement! Dans combien de cœurs où je descends, je décèle des armes pour me blesser et pour que soit répétée ma Passion. Et, pendant que les espèces sont consommées, loin de me sentir incité à demeurer dans ces cœurs, je dois partir hâtivement en pleurant sur le sort de mon sacrement. Donc, donne-moi sans cesse des déversements d'amour pour apaiser mes pleurs et amoindrir les gémissements du Saint-Esprit. N'arrête pas, autrement, tes déversements d'amour nous manqueraient. 

«Descends aussi dans le sacrement de l'ordre. Là, tu trouveras nos souffrances les plus cachées, nos larmes les plus amères, nos gémissements les plus profonds. L'ordination élève l'homme à une hauteur suprême et lui confère une mission divine: répéter ma vie, administrer les sacrements, révéler mes secrets, annoncer l'Évangile, ma science la plus sacrée, concilier le Ciel et la terre, porter Jésus aux âmes. Mais, hélas, combien de prêtres sont pour nous des Judas, des profanateurs du caractère sacré imprimé en eux. Oh! comme le Saint-Esprit gémit en voyant ces prêtres profaner les liens les plus sacrés établis entre le Ciel et la terre! L'ordre enclot tous les sacrements. Si le prêtre sait préserver dans son intégrité le caractère propre à chaque sacrement, il est comme leur gardien et comme le défenseur de Jésus lui-même; s'il ne le fait pas, notre peine est grande, nos gémissements sont continuels. Par conséquent, que tes déversements d'amour coulent dans tous les actes sacerdotaux, de façon à tenir compagnie aux gémissements d'amour du Saint-Esprit. 

«Écoute maintenant en ton cœur nos profonds gémissements concernant le sacrement du mariage. Le mariage a été élevé par moi au rang de sacrement dans le but d'établir entre le père, la mère et les enfants des liens sacrés d'amour, de concorde et de paix s'apparentant à ceux qui existent en la Très Sainte Trinité. Ainsi, la terre allait être peuplée de familles terrestres reflétant la Famille céleste, et leurs membres allaient être comme des anges terrestres appelés à venir peupler les régions célestes. Cependant, que de gémissements en voyant tant de familles terrestres refléter l'enfer plutôt que le Ciel. Au lieu de l'amour, c'est la discorde, le manque d'amour et la haine qui règnent chez elles. Ainsi, beaucoup de créatures terrestres ressemblent à des anges rebelles dédiés à l'enfer, ce qui fait grandement gémir le Saint-Esprit. Par conséquent, donne-nous des déversements d'amour pour chaque mariage, chaque créature qui voit le jour. Ainsi, nos gémissements continuels nous seront moins pénibles. 

«Que tes déversements d'amour se fassent aussi sur le lit des mourants à qui on administre l'onction des malades. Là aussi, que de gémissements, que de larmes secrètes! Ce sacrement a la vertu de mettre en sécurité le pécheur à l'article de la mort; elle confirme la sainteté du bien qu'il [que le mourant] a fait; elle tisse un dernier lien entre la créature et son Créateur; elle pose le sceau du Ciel sur l'âme rachetée en lui infusant les mérites du Rédempteur pour l'enrichir, la purifier et l'embellir; elle est le dernier coup de brosse que lui donne le Saint-Esprit pour la bien disposer à quitter la terre et à paraître devant son Créateur. En somme, l'onction des malades est la dernière expression de notre amour pour l'âme; elle est la reconnaissance de toutes ses bonnes actions; elle agit d'une manière surprenante sur ceux qui sont ouverts à la grâce. Par ce sacrement, l'âme est comme couverte d'une rosée céleste qui éteint d'un seul souffle ses passions, son attachement à la terre et à tout ce qui n'est pas du Ciel. Cependant, que de gémissements, de larmes amères, d'indispositions, de négligences, de perte d'âmes! Combien peu tirent parti du sacrement des malades pour la sanctification de leur âme et la mise en ordre de toutes leurs bonnes actions! Si les gens pouvaient entendre nos gémissements sur les mourants en train de recevoir le sacrement des malades, ils en éprouveraient une grande peine! Ne veux-tu donc pas nous donner un déversement d'amour à chaque fois que ce sacrement est administré? 

«Notre Volonté t'attend partout pour recevoir tes déversements d'amour et avoir ta compagnie à la suite de nos gémissements et de nos soupirs.» 

12.   9 novembre 1925 — Se fusionner dans la Divine Volonté est l'acte le plus grand pour honorer le Créateur.

Je voulais me fusionner dans la sainte Divine Volonté comme je le fais habituellement, pour ensuite adorer mon Dieu crucifié. Mais, comme cela m'est récemment arrivé plus d'une fois ce qui ne m'arrivait jamais auparavant —, je suis tombée dans le sommeil alors que je n'avais même pas réalisé la première chose et donc pas davantage l'adoration. Alors, je me suis dit: «Je vais d'abord adorer le crucifix puis, si je ne suis pas envahie par le sommeil, je me fusionnerai dans la Divine Volonté pour accomplir mes actes habituels.» 

Pendant que je réfléchissais à cela, mon doux Jésus sortit de mon intérieur et, approchant son visage du mien, il me dit: ❤️ «Ma fille, commence par te fusionner dans ma Volonté et là, présente toi devant la Majesté suprême en lui ramenant toutes les volontés humaines, puis, à l'aide de ma Volonté, fais réparation pour tous les actes des volontés humaines opposés à ma Volonté.☀️ Notre Volonté est venue pour diviniser les créatures et nous voulons les volontés des créatures en retour. L'offense la plus directe que les créatures puissent faire à leur Créateur est de faire leur propre volonté en rejetant celle de leur Créateur. Cela revient à rejeter les biens de la Création et à refuser d'être à la ressemblance du Créateur. 

«❤️Serait-ce une chose banale si, après t'être fusionnée dans ma Volonté, tu prenais celle-ci sur tes genoux et appliquais son acte divinisant à toutes les créatures, pour ensuite présenter à la Majesté suprême tous ces actes de ma Volonté?☀️ Sache que, reconnaître au nom de toutes les créatures l'acte primordial que ma Volonté a accompli pour chacune d'elles, personne ne l'a jamais fait. Il est de ton devoir de le faire, puisque tu es mandataire d'une mission spéciale en regard de ma Volonté. 

«Et si le sommeil te surprend pendant que tu fais cela, notre Père céleste te regardera avec amour en voyant que tu dors dans ses bras et que, même en dormant, sa petite fille tient sur ses genoux tous les actes de sa Volonté pour lui donner des retours d'amour et tous les honneurs qui lui reviennent. Par conséquent, accomplis d'abord ton devoir et, ensuite, si tu le peux, fais aussi l'adoration de mes Plaies.» 

Que Jésus soit toujours remercié. Ce soir-là, grâce à sa bonté, j'ai pu faire les deux. 

13.   12 novembre 1925 — Celui qui est appelé comme chef de mission doit inclure tous les biens à cette mission pour les communiquer aux autres.  Mettre à contribution les actes des créatures afin de compléter le bien dont Dieu veut les combler est la manière de faire habituelle de la Sagesse éternelle.

Je me fusionnais dans la sainte Divine Volonté selon ma manière habituelle. Bougeant en moi, mon doux Jésus me serra sur lui et, sur le ton d'une personne qui veut donner un enseignement, il me dit: «Ma fille, tu dois savoir que, quand une personne est chargée d'une mission, plus elle possède de biens rattachés à cette mission, plus elle peut en communiquer aux autres. Ces biens communiqués deviendront comme une semence pour les personnes qui auront la chance de les recevoir, lesquelles seront propriétaires de la récolte qui s'ensuivra. 

«C'est ce qui est arrivé à Adam qui, en tant que premier homme, fut à la tête de toutes les générations. À ce titre, il devait posséder toutes les semences nécessaires au développement de la vie humaine. On peut dire que tout provient de lui. Il possédait toutes les sciences. Les choses que ses descendants allaient réussir à connaître après beaucoup d'efforts, il les connaissait toutes d'une manière infuse: il avait la science de toutes les plantes, de toutes les herbes avec leurs vertus particulières, la science de toutes les espèces d'animaux et de la manière de les mettre à profit, la science des arts de la musique, du chant, de l'écriture et de la médecine — bref, la science de tout. Si les générations ont maîtrisé certaines sciences particulières, Adam les maîtrisait toutes

«Vois donc à quel point une personne qui est à la tête d'une mission doit maîtriser tout ce qu'elle aura à communiquer aux autres. Et c'est ton cas, ma fille. Puisque je t'ai placée à la tête d'une mission spéciale, qui est plus que celle d'Adam — il ne s'agit pas ici d'une science humaine, mais de la science des sciences, celle de ma Volonté, une science toute céleste —, je veux que tu possèdes toutes les semences que comporte ma Volonté. Plus tu agiras en ma Volonté, plus tu acquerras de connaissances sur elle, plus tu ajouteras des rayons à son soleil. Ainsi, dans une grande lumière, ma Volonté se diffusera pour le bien des générations afin que les âmes connaissent avec plus de clarté les biens qu'elle contient et les grands avantages qu'elles auront à vivre en elle. 

«Ce sera comme pour le soleil naturel qui, parce qu'il possède une grande surabondance de lumière, peut facilement prendre toute la terre sous sa tutelle, la réchauffer, l'illuminer et la féconder, de sorte que tous — certains plus, certains moins — puissent jouir de ses bienfaits. Si le soleil était pauvre en lumière, il n'arriverait pas à éclairer toute la terre; au mieux, il en atteindrait certaines parties gravitant plus près de lui. 

«Si, pour le bien des générations, j'ai donné au soleil naturel une lumière surabondante, je veux bien plus encore faire ainsi pour le soleil de ma Volonté, afin qu'il puisse fortement illuminer les âmes, les réchauffer et leur apporter la semence féconde de la sainteté divine. Tout comme j'ai choisi Adam pour être à la tête des générations humaines et que j'ai choisi dans le ciel un point où fixer le soleil qui illumine la terre, je t'ai choisie pour être au centre du soleil de ma Volonté. Ce soleil doit posséder une quantité de lumière telle que tous puissent en être illuminés et se l'approprier. C'est pourquoi tes actes dans ma Volonté sont si nécessaires, ainsi que toutes les connaissances que je te donne. 

«C'est la manière de faire habituelle de la Sagesse éternelle que de mettre à contribution les actes des créatures afin de compléter le bien dont je veux [elle veut] les combler. Il en fut ainsi concernant la Rédemption du genre humain. Une période de quatre mille ans a été nécessaire pour que les actes préparatoires — que les créatures avaient à poser — aient été accomplis. Les patriarches, les prophètes, ainsi que tout le bien qui s'est fait dans l'Ancien Testament ont été mis à contribution pour ouvrir la voie à l'accomplissement de la Rédemption. Cependant, il fallait plus encore: aussi bons et saints qu'étaient ces actes, le mur très élevé du péché originel maintenait toujours la coupure entre les créatures et Dieu. 

«La venue d'une Vierge était nécessaire, une Vierge conçue sans la faute originelle, innocente, sainte, enrichie par Dieu de toutes grâces, et qui a su faire siens tous les actes saints réalisés pendant les quatre mille ans. Elle couvrit ces actes de son innocence, de sa sainteté et de sa pureté, de sorte que la Divinité les vit [la Divinité voyait les actes saints des 4000 ans] comme à travers ceux de cette innocente et sainte créature qui, non seulement embrassa tous les actes des anciens, mais les surpassa tous. C'est ainsi qu'elle obtint la descente sur la terre du Verbe si longuement attendue. 

«Ce qu'il advint des actes réalisés par les justes de l'Ancien Testament peut être comparé à la situation d'une personne qui possède beaucoup de pièces d'or et d'argent, mais sans que l'effigie du roi ne soit imprimée dessus. Bien qu'en soi ces pièces ont de la valeur, elles ne peuvent être considérées comme de la monnaie valable dans le royaume. Si, cependant, le roi acquiert ces pièces et y imprime son effigie, elles se transforment en monnaie légale. C'est ainsi que fit la Vierge: elle imprima sur les actes de l'Ancien Testament son innocence, sa sainteté et la Divine Volonté qui était en sa possession, et elle présenta ces actes transformés à la Divinité. Elle obtint ainsi que le Rédempteur descende sur la terre. 

«Cependant, pour que ces actes aient valeur de monnaie pour permettre d'entrer au Ciel, non seulement le sceau de la sainteté, de l'innocence et de la Divine Volonté devait y être apposé, mais aussi le sceau de l'opération du Verbe lui-même. Si les actes de la Vierge ont été suffisants pour me faire descendre parmi les créatures, mon opération divine était nécessaire pour permettre aux créatures de monter au Ciel. C'est ainsi que j'ai fait miens tous les actes saints réalisés par les créatures, de la première à être venue sur la terre à la dernière à y venir, et placé sur eux mon sceau, lequel est constitué de mes souffrances inouïes et de mon sang versé. Ainsi, comme un roi magnanime, j'ai mis à la disposition de tous la monnaie permettant d'entrer au Ciel. Tout cela a été décrété par la Sagesse incréée et était nécessaire pour que la Rédemption soit amenée à son parachèvement

«Ma fille, il doit en être pour ma Volonté ce qu'il en fut pour la Rédemption. Afin que ma Volonté soit connue par les créatures et puisse devenir leur principe de vie, il est nécessaire que les actes soient bonifiés. À l'exemple de ma céleste Maman et de moi-même, tu dois embrasser dans ma Volonté tous les actes réalisés dans l'Ancien Testament, ceux accomplis par la Reine du Ciel et ceux accomplis par moi-même, ainsi que ceux qui ont été réalisés ou le seront par les bonnes et saintes personnes, jusqu'à la fin des temps. Sur tous ces actes, tu mettras ton sceau d'amour, de bénédictions et d'adoration bonifié par la sainteté et la puissance de ma Volonté. Rien ne doit t'échapper. Ma Volonté embrasse tout: tu dois embrasser tout toi aussi.» 

14.  19 novembre 1925 — La Divine Volonté veut la compagnie de la créature pour l'enrichir, l'instruire et lui donner la possession du bien qu'Elle lui fait connaître.

Je me sentais totalement immergée dans la mer immense de la Divine Volonté, et j'aurais voulu, comme mon aimable Jésus me l'a dit, ne rien laisser échapper de tous ses actes passés, présents et futurs — qui sont pour lui un acte simple —, et rester toujours en cette Divine Volonté pour lui prodiguer sans cesse des actes d'amour et de remerciement. J'aurais tout au moins voulu dresser une longue liste de ses actes pour me stimuler à l'admiration et à la louange, et m'aider à me maintenir toujours en elle. Mais, à cause de ma petitesse, je ne savais pas par où commencer, étant donné qu'elle est partout et toujours en train de faire des actes surprenants, tant dans les grandes choses que dans les petites. 

Pendant que je pensais à cela, mon doux Jésus sortit de mon intérieur et me dit: «Fille de ma sainte Volonté, quand on est une enfant, on doit savoir ce que fait son père et tout ce qu'il possède, et pouvoir lui dire: "Ce qui est à toi est à moi." S'il n'en est pas ainsi, cela signifie qu'il n'y a pas beaucoup d'accords entre le père et la fille ou, peut-être, qu'elle n'est pas sa fille légitime. Si tu es une vraie fille de ma Volonté, tu dois savoir [connaître] tout ce que ma Volonté fait et tous les biens qu'elle possède. 

«Vivre dans ma Volonté, c'est tenir compagnie à tous ses actes. Ma Volonté ne veut pas être isolée dans la Création, mais toujours en compagnie des créatures. Elle aime tellement les créatures que, pour elles, elle maintient l'ordre partout dans la Création et se fait vie pour chacune des choses créées. Quand elle trouve une âme qui lui tient compagnie dans ses actes au sein de la Création, elle déborde de joie et voit en cette âme une créature qu'elle aime et par laquelle elle est aimée, une créature à qui faire connaître ses secrets, lesquels elle imprime en caractères lumineux dans son âme. 

Que ma Volonté est belle quand elle cohabite avec la petitesse de la volonté humaine dans son acte de tenir compagnie à la sienne! Ma Volonté veut toujours donner, elle trouve la petitesse belle, riche et puissante, et elle veut la garder toujours auprès d'elle afin de pouvoir lui donner sans cesse

«Il n'y a rien de plus beau, de plus gracieux et de plus surprenant que de voir une âme qui tient compagnie aux actes de la Volonté de son Créateur. Entre cette âme et le Créateur, il y a une rivalité, un amour réciproque, un mouvement continuel de don et de réception. Oh! si tu savais comme tu es riche! Autant tu connais de choses sur ma Volonté, autant tu possèdes de biens! Et si tu essayes de compter ces biens, tu ne peux pas y arriver et tu te noies en eux. Sois attentive au sujet des actes de ma Volonté si tu veux toujours leur tenir compagnie.» 

15.  22 novembre 1925 — Le grand bien que l'âme reçoit en vivant dans la Volonté Suprême: l'union et l'égalisation des deux volontés, une parfaite ressemblance avec Sa Volonté. Les actes accomplis dans la Divine Volonté se diffusent partout, telle une rosée céleste sur les créatures.

🙏Je me fusionnais dans la sainte Divine Volonté selon ma manière habituelle, en essayant d'amener toutes les choses créées sur mes genoux et de placer sur chacune un "je t'aime", un "je te remercie", un "je t'adore" et un "je te bénis", de manière à tenir compagnie à la Divine Volonté qui, avec tant d'amour, se trouve partout dans la Création.🔥 Pendant que je faisais cela, une pensée me vint: «Qu'est-ce que reçoit l'âme qui vit dans la Divine Volonté?» 

Sortant de mon intérieur, mon adorable Jésus me serra fortement sur lui et me dit: «Ma fille, tu veux savoir ce que reçoit l'âme qui vit dans ma Volonté? Elle reçoit [le fait] que — ma Volonté s'unit à la sienne en lui accordant l'égalité entre nos deux volontés. Étant sainte, pure et lumière, ma Volonté veut que cette âme lui devienne égale en sainteté, en pureté et en lumière. Et parce que son désir est de vivre dans ma Volonté, mon désir est de donner à sa volonté une parfaite ressemblance à la mienne. C'est pour cette raison que je te veux avec ma Volonté, partout où elle opère, afin qu'elle puisse sans cesse te faire bénéficier de ses actes.» 

En entendant cela, je dis à Jésus: «Mon Amour, ta Volonté est partout et, ainsi, tous vivent en elle; pourtant, tous n'ont pas de cette ressemblance.» Jésus reprit immédiatement: «Il est vrai que tous vivent dans ma Volonté, puisque celle-ci est partout, mais la plupart y vivent comme des étrangers ou des mercenaires, ou par la force des choses, ou encore comme des rebelles. Ils vivent dans ma Volonté sans la connaître et sans connaître ses richesses. Ils sont des usurpateurs de la vie qu'ils ont reçue d'elle. Chacun de leurs actes met en évidence la dissemblance qu'il y a entre leur volonté et celle de leur Créateur, et aussi leur pauvreté, leurs passions et l'épaisse noirceur dans laquelle ils sont plongés. Ils sont aveugles sur tout ce qui regarde le Ciel

«Pour parvenir à l'égalité avec ma Volonté, l'âme ne doit pas y vivre comme une étrangère, mais comme la propriétaire; elle doit y voir toutes choses comme lui appartenant en propre et en prendre soin. Cependant, il est nécessaire qu'elle connaisse bien ces choses si elle veut être en état de les aimer et d'en être propriétaire. Aussi belle et bonne que soit une chose, si elle ne nous appartient pas totalement, on ne peut l'aimer vraiment et lui accorder toute l'attention qu'elle mérite: on la regarde avec indifférence et sans s'y attacher. Par contre, si la chose devient notre propriété, on la regarde avec attention, on l'aime et on va jusqu'à s'en faire une idole. Il en est ainsi non pas parce que la chose a changé ou est devenue plus belle, mais parce que c'est la personne qui a changé à la suite de l'acquisition de cette chose comme sa propriété exclusive. 

«C'est ce qui arrive à l'âme qui vit dans ma Volonté: elle perçoit ma Volonté comme étant sienne; elle ressent son aura céleste; elle perçoit sa ressemblance avec celui qui l'a créée; elle se sent investie des reflets du Créateur; en toutes choses, elle ressent la puissance du "Fiat" créateur. Dans la mer des biens qu'elle possède, elle dit: "Comme je suis heureuse, la Volonté de Dieu m'appartient et je l'aime!

«Les actes accomplis dans ma Volonté se diffusent partout. Au lever du jour, tu m'as dit: ❤️ "Que mon esprit s'éveille dans ta Divine Volonté et couvre de ta Volonté toutes les intelligences des créatures pour qu'elles s'éveillent dans ta Volonté. Au nom de toutes, je te présente leur adoration, leur amour et leur soumission."☀️ Alors une rosée céleste issue de ma Volonté s'est répandue sur toutes les créatures, apportant à chacune la grâce obtenue par ton acte. Comme il était beau de les voir toutes couvertes de cette rosée dont la rosée matinale est le symbole, laquelle, chaque matin, couvre les plantes, les embellit, les féconde et empêche de se dessécher celles qui sont sur le point de se faner. Aussi ravissante que soit la rosée matinale, la rosée résultant des actes effectuée dans ma Volonté l'est bien plus encore.» 

Je dis à Jésus: «Pourtant, mon Amour et ma Vie, malgré cette rosée, les créatures ne changent pas.» Il reprit: «Si la rosée matinale est si bienfaisante — à moins qu'elle ne tombe sur du bois sec ou sur quelque chose qui n'a pas de vie —, la rosée de ma Volonté est encore bien plus bienfaisante, à moins que les âmes qui la reçoivent ne soient complètement mortes à la grâce, auquel cas cependant, par sa vertu vivifiante, elle essaie de leur infuser un peu de vie. Mais toutes les autres âmes — certaines plus, certaines moins, selon leurs dispositions — sentent les effets de cette rosée bénéfique.» 

16.  6 décembre 1925 — Qui vit véritablement dans la Divine Volonté a dans le tréfonds de son âme toutes les créatures et toutes les choses. Selon le plan divin, tous les actes humains, du premier au dernier homme, auraient dû être mis en commun, chacun possédant non seulement sa force personnelle, mais aussi celle des autres.

Je faisais intérieurement mes actes habituels dans la Divine Volonté, en embrassant toute la Création et en faisant miens tous les actes des créatures. Avec mon faible amour, je rendais grâce à mon Dieu pour tout ce qu'il a réalisé dans la Création. Une pensée me vint à l'esprit: «Tu mets beaucoup de temps à prier de cette manière, mais quel bien fais-tu vraiment et quelle gloire donnes-tu à ton Dieu?» 

Alors, bougeant en moi, mon doux Jésus étendit le bras, étreignit toutes les choses et toutes les créatures, puis, les élevant, il les offrit à son père. Ensuite, il me dit: «Ma fille, une personne qui vit véritablement dans ma Volonté a dans le tréfonds de son âme toutes les créatures et toutes les choses. En effet, par sa vie dans ma Volonté, elle possède tout ce que ma Volonté a fait et fera et elle aime comme j'aime. Par conséquent, je trouve en elle les cieux étoilés, le soleil éblouissant, les vastes mers, les prairies fleuries, etc.; et il est juste que, circulant au sein de toutes ces choses, elle dépose sur chacune un baiser et y estampille un "je t'aime" à l'adresse de celui qui les a créés avec tant d'amour et en si grande surabondance. 

«Et comme la véritable vie dans ma Volonté embrasse tout, il y a en cette personne le saint Adam dans l'état où il est sorti de mes mains créatrices, et l'Adam coupable, humilié et en larmes. Ainsi, la personne qui vit dans ma Volonté est liée à Adam dans son état de sainteté et, se joignant à ses actes innocents et saints, elle peut me rendre gloire et faire sourire de nouveau toute la Création. D'autre part, partageant ses pleurs, elle peut s'affliger avec lui de ce "Fiat" rejeté qui a entraîné tant de ruines. 

«En la personne qui vit dans ma Volonté se trouvent aussi les prophètes, les patriarches et les Saints-Pères avec tous leurs actes, eux qui ont tant soupiré après la venue du Rédempteur. Dans ma Volonté, cette personne peut s'associer à leurs soupirs. Il se trouve aussi en elle mon inséparable Mère et ma propre Personne avec tous leurs actes, desquels ont découlé tant de prodiges. En somme, je veux qu'elle participe à toutes mes choses, passées, présentes et futures. Il est juste et nécessaire que toutes ces choses soient inséparables d'elle; si je ne les trouve pas en elle, c'est qu'elle ne vit pas totalement dans ma Volonté et qu'elle ne peut me donner des retours d'amour pour tout ce qui m'appartient. Ne l'ai-je pas créée pour qu'elle soit un petit monde et un petit dieu? 

«Voilà pourquoi je ne cesse de te répéter que la vie dans ma Volonté n'est pas encore connue, pourquoi je t'enseigne tant de choses, et pourquoi j'agrandis ta capacité pour que tous mes biens puissent entrer en toi. Je veux des retours d'amour pour tout ce qui provient de moi. Je ne peux tolérer qu'une personne qui vit dans ma Volonté ne connaisse pas toutes mes choses, ne les aime pas et ne les possède pas. Autrement, comment pourrait-on parler du grand prodige de la vie dans ma Volonté?» 

Ensuite, mon doux Jésus devint silencieux et je commençai à déambuler dans la Divine Volonté. Oh! comme j'aurais voulu poser un baiser d'amour et de reconnaissance sur toutes les choses créées et imprimer un "je t'aime" sur tous les actes de sa Volonté, afin de pouvoir m'en emparer et d'en faire une couronne pour Jésus en moi! 

Alors je vis le ciel tout étoilé et mon aimable Jésus me dit: «Ma fille, regarde le ciel: quel ordre, quelle harmonie! Aucune étoile ne peut être sans l'autre, l'une soutient l'autre, l'une est la force de l'autre. Si que cela n'arrive jamais une seule étoile quittait sa place, il surviendrait une telle confusion, un tel désordre qu'il y aurait danger que tout s'écroule. Ainsi, la grande beauté du ciel repose sur le fait que, à travers la force communicative et attractive qu'ont en commun les étoiles, chacune garde sa place, et toutes, plus que l'électricité, demeurent en suspens et liées entre elles

«À l'instar du ciel au-dessus de la terre, les créatures humaines forment elles aussi un ciel: un ciel constitué d'étoiles animées. N'eût été la faute originelle, toutes les choses que fit Adam et toutes celles qu'allaient faire ses descendants auraient été mises en commun par tous les humains. Chacun aurait eu en sa possession non seulement sa force personnelle, mais aussi celle des autres; tous les biens auraient été en commun. À l'instar de ce que fait l'électricité, ma Volonté aurait tenu tous les humains ensemble et leur aurait procuré tout ce qui est bon et saint. Tout en ayant ma Volonté comme point d'origine et en ayant sa propre activité [puisque chacun devait partir du premier point de ma Volonté], chacun aurait été converti en lumière et, ainsi, aurait été lumière pour les autres

«Comprends donc ma peine de voir le ciel des créatures dans un tel désordre; cette peine est si grande qu'elle ne peut être comprise par l'esprit humain. Quand ma Volonté, qui devait tout harmoniser chez les créatures, fut rejetée, ce fut le désordre, la confusion, la désunion, la faiblesse, la noirceur. Le pauvre ciel des créatures devint sens dessus dessous! Seule la vie dans ma Volonté y ramènera l'ordre et y fera resplendir une lumière nouvelle

«C'est pourquoi je veux trouver en toi toutes les choses et toutes les créatures. Ma Volonté, acte premier de toutes les créatures célestes et terrestres, te communiquera tous leurs actes et tu deviendras liée à elles et elles à toi. Sois très attentive, car je veux te donner la plus grande chose qui soit. Mais je veux de toi de grandes choses et la plus haute attention. Qui donne beaucoup attend beaucoup.» 

17.   20 décembre 1925 — Sur les larmes de Jésus et comment il a versé toutes les larmes des créatures.  Vivre dans la Divine Volonté signifie la posséder.

Je pensais aux larmes que Bébé Jésus a versées à sa naissance et je me disais: «Comme ces larmes devaient être amères, comme elles ont dû soit geler, soit brûler ce tendre visage!» En fait, selon ce que je sais, les larmes ont deux effets possibles: si elles sont causées par de l'amour, elles sont brûlantes et provoquent des sanglots; si elles sont causées par du chagrin, elles sont froides et provoquent des frissons. Chez mon royal petit Bébé, il y avait un amour infini et un chagrin sans limites; ses pleurs ont donc dû lui être très pénibles

Pendant que j'entretenais cette pensée, mon doux Jésus bougea en moi et me montra son visage tout baigné de larmes. Ses larmes coulaient abondamment, au point de mouiller sa poitrine et ses mains. Il soupira et me dit: «Ma fille, mes pleurs ont commencé dès ma conception dans le sein de ma céleste Maman et se sont poursuivis jusqu'à mon dernier souffle sur la Croix. La Volonté de mon père céleste me chargea du "devoir des larmes" et, de mes yeux, devait couler autant de larmes que des yeux de toutes les créatures ensemble. Tout comme j'avais conçu toutes leurs âmes, je devais verser toutes leurs larmes

«Tu peux donc comprendre à quel point j'ai eu à pleurer. Mes yeux ont versé les larmes que les créatures versent à cause de leurs passions, afin que ces passions soient éteintes; ils ont versé les larmes qui sont nécessaires après le péché pour insuffler en elles le regret de m'avoir offensé, la conviction qu'elles ont mal agi, et la volonté de ne plus pécher; ils ont versé des larmes pour les inciter à compatir aux souffrances de ma Passion; ils ont versé d'abondantes larmes d'amour pour les stimuler à m'aimer. Ce que je viens de te dire suffit pour que tu comprennes bien qu'il n'est aucune larme versée par les créatures que je n'ai versée moi-même

«Personne n'était au courant de toutes ces larmes secrètes versées de mes yeux. ❤️Combien de fois, même quand j'étais enfant, je me suis envolé de la terre vers le Ciel, où j'ai posé ma petite tête sur les genoux de mon céleste Père et lui ai dit en sanglotant: "Mon Père, tu vois, je suis allé sur la terre pour pleurer et souffrir comme mes frères qui naissent, vivent et meurent en pleurant. Je les aime tellement que je veux que toutes leurs larmes passent par mes yeux; je ne veux en laisser aucune m'échapper afin de les transformer toutes en larmes d'amour, de peine, de victoire, de sanctification et de divinisation." ☀️

«Combien de fois ma chère Mère a eu le cœur transpercé en me voyant pleurer ainsi. Elle joignait ses pleurs aux miens et nous pleurions ensemble. Parfois, j'étais obligé de me cacher pour donner libre cours à mes larmes, en évitant ainsi de percer son cœur maternel et innocent. Parfois, j'attendais que ma céleste Maman soit occupée à des travaux domestiques pour donner libre cours à mes larmes.» 

À la suite de ces propos de Jésus, je lui ai dit: «Ainsi donc, mon Amour, tes yeux ont versé mes larmes personnelles, et aussi celles de notre premier père Adam; je veux que tu verses ces larmes sur mon âme, afin de me donner la grâce de non seulement accomplir ta très sainte Volonté, mais de la posséder comme ma propre volonté.» Alors il acquiesça de la tête et des larmes coulèrent de son visage sur ma pauvre âme. Il ajouta: «Fille de ma Volonté, j'ai en effet versé tes larmes pour que, par elles, je puisse te faire le grand cadeau de ma Volonté

«Ce que Adam ne pouvait recevoir par ses larmes, même si elles passaient par mes yeux, toi tu le peux. Avant de pécher, Adam possédait ma Volonté et, de ce fait, il croissait magnifiquement dans la ressemblance avec son Créateur, à tel point que tous, dans le Ciel, en étaient ravis et se sentaient honorés de le servir. Par son péché, il perdit la possession de ma Volonté et, bien qu'il pleura beaucoup sa faute, ne pécha plus, et put encore accomplir ma Volonté, il ne pouvait plus la posséder, car la greffe qui le reliait à Dieu était brisée. Cette greffe fut refaite par moi, le Verbe éternel, après quatre mille ans et, à ce moment, Adam avait déjà franchi le seuil de l'Éternité. 

«Cependant, en dépit de cette greffe divine refaite au milieu de tant de larmes, de gémissements et de souffrances, combien se contentent de la situation d'Adam après sa chute: simplement faire ma Volonté? D'autres ne veulent pas entendre parler ma Volonté ou, pire, se rebellent contre elle. Seulement ceux qui choisissent de vivre dans ma Volonté atteignent l'état d'innocence d'Adam avant sa chute. Il y a un très grand écart entre ceux qui font ma Volonté et ceux qui la possèdent, le même qu'entre la situation d'Adam avant sa chute et sa situation après sa chute. 

«Quand je suis venu sur la terre, j'ai agi comme un Dieu en faisant le nécessaire pour que l'homme puisse recouvrer sa situation d'origine, c'est-à-dire posséder ma Volonté. Bien que, présentement, la plupart ne profitent de ma venue que comme un remède pour leur salut, ne font appel à ma Volonté que comme un moyen pour ne pas aller en enfer, je continue d'attendre que les âmes s'élèvent plus haut et acceptent ma Volonté comme vie. En faisant connaître cette Volonté, j'attends que les âmes choisissent d'en prendre possession, que la greffe divine que j'ai refaite porte fruit. Ainsi, mes larmes se changeront en sourires célestes et divins pour moi et pour elles.» 

18.  25 décembre 1925 — Les dispositions requises pour pouvoir recevoir le cadeau de la Divine Volonté. Les actes faits dans la Divine Volonté se transforment en lumière et chantent la gloire du Créateur.

Je pensais à ce qui est dit plus haut: que la Divine Volonté est un cadeau et que, en tant que cadeau, on la possède comme son propre bien, et que celui qui se contente de faire la Volonté de Dieu doit se soumettre aux ordres et demander très souvent quoi faire et, s'il veut accomplir une action que Dieu veut, il doit emprunter le cadeau et le remettre une fois l'action terminée. En réfléchissant à cela, il m'est venu à l'esprit diverses comparaisons illustrant la différence entre les deux situations. En voici deux

Supposons que j'ai reçu en cadeau une pièce d'or qui a la vertu de produire de la monnaie autant que j'en veux. Oh! que je pourrais devenir riche avec cette pièce d'or! Supposons maintenant qu'une autre personne a reçu une pièce semblable, mais seulement pour une heure, ou afin de faire un certain travail, et qu'elle devra retourner la pièce par la suite. Quelle différence entre ces deux situations! 

Supposons encore que j'ai reçu en cadeau une lumière qui ne s'éteint jamais. Ainsi, jour et nuit, je suis en sécurité et je dispose toujours de cette lumière. C'est comme si elle faisait partie de ma nature: elle me donne l'avantage de toujours savoir ce qui est bon pour l'accomplir et ce qui est mal pour l'éviter. Ainsi, avec cette lumière, je me moque de tout: du monde, du démon, de mes passions et aussi de moi-même. Cette lumière est pour moi une source perpétuelle de bonheur: elle n'a pas d'arme, mais elle me défend; elle n'a pas de voix, mais elle m'instruit; elle n'a ni mains et ni pieds, mais elle est pour moi un guide sûr pour me conduire au Ciel. Supposons maintenant qu'une autre personne a reçu la même lumière, mais qu'elle n'en dispose pas continuellement et qu'elle doive la demander quand elle pense en avoir besoin, quitte à la remettre ensuite. Comme elle n'a pas l'habitude de voir les choses avec cette lumière, elle ne possède pas la connaissance de ce qui est bien et de ce qui est mal et elle n'a pas assez de force pour faire le bien et éviter le mal. N'ayant pas continuellement cette lumière à sa disposition, à combien de déceptions, de dangers et de passages étroits est-elle confrontée

Pendant que mon esprit imaginait des exemples de ce genre, je me suis dit: «Vivre dans la Divine Volonté, c'est la posséder et, par conséquent, c'est un cadeau. Mais si Dieu n'est pas disposé à donner ce cadeau à une créature, que peut faire cette pauvre créature?» Alors mon aimable Jésus bougea en moi, et, me pressant fortement sur lui, me dit: «Ma fille, il est vrai que vivre dans ma Volonté est un cadeau et que c'est le plus grand des cadeaux. Mais ce cadeau, qui a une valeur infinie, qui est une monnaie qui prend de la valeur à chaque instant, qui est une lumière qui ne faiblit jamais, qui est un soleil qui ne se couche jamais et qui redonne à la personne sa place d'honneur et de souveraineté dans la Création, n'est accordé qu'à ceux qui sont bien disposés, qui ne vont pas le gaspiller, et qui sont prêts à sacrifier leur propre vie pour que ce cadeau ait en eux la suprématie totale

«Pour faire ce cadeau à une créature, je m'assure en premier qu'elle désire vraiment faire ma Volonté et non la sienne, qu'elle est prête à tout sacrifier pour atteindre ce but et que, à chaque action qu'elle fait, elle réclame le cadeau de ma Volonté, même sous la forme d'un prêt. Quand je vois qu'elle a pris l'habitude de tout faire avec le prêt de ma Volonté, je la lui donne parce que, en la demandant sans cesse, elle a formé en elle le vide où je peux déposer le cadeau céleste. S'étant habituée à vivre avec le divin aliment de ma Volonté sous la forme d'un prêt, elle a perdu le goût de sa propre volonté, son palais s'est ennobli et ne peut plus s'adapter au vil aliment de sa propre volonté. Alors, se voyant en possession de ce cadeau qu'elle a tant désiré, elle en vit et lui donne tout son amour. 

«Supposons maintenant qu'un homme qui aime beaucoup un jeune enfant lui donne un billet de mille dollars pour qu'il vienne lui tenir compagnie pendant quelque temps, mais que, ne connaissant pas la valeur du billet, l'enfant le déchire en mille morceaux. Ne blâmerais-tu pas l'homme d'avoir agi ainsi? Supposons d'autre part que, avant de donner le billet à l'enfant, l'homme fait en sorte qu'il le désire en lui expliquant tout le bien qu'il pourra en tirer et que, par la suite, au lieu de déchirer le billet, l'enfant l'apprécie beaucoup, le place en sécurité et aime davantage le donateur. Dans ce dernier cas, ne vas-tu pas plutôt louanger l'homme pour avoir agi ainsi. 

«Si les hommes sont capables de bien faire les choses entre eux, combien plus je sais donner le cadeau de ma Volonté avec sagesse, justice et amour. Cependant, il est nécessaire que la personne soit bien disposée, connaisse bien le cadeau offert, et l'estime vraiment. La connaissance est pour elle le premier pas à franchir: cette connaissance ouvre la voie et est comme le contrat qui devra être signé pour l'obtention du cadeau. Plus l'âme acquiert de connaissances sur ma Volonté, plus elle la désire et plus elle presse le Donateur divin d'apposer sa signature sur le contrat qui va la lui donner. 

«Un signe que je veux actuellement accorder le cadeau de ma Volonté aux créatures est que je désire beaucoup que sa connaissance se répande partout. Donc, si tu veux que j'appose ma signature pour que le cadeau de ma Volonté soit pour toutes les créatures, fais attention pour que rien ne t'échappe de ce que je t'enseigne.» 

Ensuite, mon pauvre esprit se mit à se promener dans la Divine Volonté pendant que je m'efforçais de faire tous mes actes en elle. Alors, je me suis sentie investie d'une suprême lumière et les petits actes que je faisais entraient dans cette lumière et devenaient eux-mêmes lumière. Cependant, je ne pouvais savoir où ils se plaçaient dans cette lumière; je savais seulement qu'ils s'y trouvaient. Quant à moi, il m'était impossible de naviguer dans cette lumière; je pouvais y entrer, bien sûr, mais la traverser complètement n'était pas à la portée de ma petitesse. 

Mon aimable Jésus bougea en moi et me dit: «Ma fille, comme il est beau de voir agir une âme dans ma Volonté! En agissant dans la lumière de ma Volonté, elle s'unit à l'acte unique de son Créateur et prend la place qui lui revient dans cette lumière. Elle ne peut y voir ses actes, bien qu'elle soit certaine qu'ils y ont leur place dans le passé, le présent et le futur

«Le soleil, image de la divine lumière, a en partie cette propriété. Supposons que tu te trouves à un endroit éclairé par le soleil: tu vois sa lumière en avant de toi, au-dessus de toi, derrière toi, à ta droite et à ta gauche. Tu ne peux cependant pas savoir quelle partie de cette lumière t'entoure, mais tu sais qu'elle t'entoure. Si, au même titre qu'ils se convertissent en lumière divine, tes actes pouvaient se convertir en lumière solaire, crois-tu que tu pourrais savoir où se trouvent les portions de lumière associées à tes actes? Certainement pas. Cependant, tu saurais qu'elles proviennent de toi et se sont incorporées à cette lumière. Voilà pourquoi la vie dans la Divine Volonté est la chose la plus grande qui puisse t'arriver: par elle tu vis divinement. 

«Dès que le Créateur voit une âme dans sa Volonté, il la prend dans ses bras, la met sur ses genoux et la laisse opérer avec ses propres mains et avec le pouvoir du Fiat par lequel toutes choses ont été faites. C'est ainsi que les actes de la créature deviennent lumière, s'unissent à l'acte unique du Créateur, et chantent sa gloire et ses louanges. Sois donc assurée que la chose la plus importante pour toi est de vivre dans ma Volonté et que, ainsi, tu ne quitteras jamais les genoux de ton Créateur.» 

19.  10 janvier 1925 — La Divine Volonté agit continuellement au milieu des choses créées au profit des créatures, et celles-ci ont le devoir le plus sacré de considérer toutes les choses créées comme provenant de la Divine Volonté. 

J'étais totalement fusionnée dans la Divine Volonté et mon faible esprit circulait en elle. Je pouvais la voir [voir la Divine Volonté] en action partout dans la Création. Oh! que j'aurais voulu l'accompagner continuellement et, pour chaque acte qu'elle faisait, lui offrir mes petits retours d'amour, mes remerciements, ma profonde adoration et mon humble compagnie. Mon aimable Jésus bougea en moi et me dit: «Ma fille, ma Volonté agit continuellement au milieu des choses créées au profit des créatures. Mais qui amène à son achèvement ce que ma Volonté y accomplit? Qui y place le point final? La créature, ou plutôt la créature qui considère toutes les choses créées comme provenant de ma Volonté

«Considérons le blé. Après avoir donné à sa semence la vertu de germer et de se multiplier, ma Volonté voit à ce qu'elle soit mise en terre, que le soleil la rende fertile, que le vent la purifie, que la fraîcheur l'aide à prendre racine, et que la chaleur l'aide à se développer et à atteindre la maturité. Ensuite, ma Volonté donne aux machines la propriété de couper la récolte, de la battre et de la moudre, de sorte qu'elle se transforme en pâte à faire le pain. Finalement, ma Volonté appelle le feu à cuire cette pâte pour qu'elle devienne du pain, lequel elle porte à la bouche des créatures pour qu'elles s'en nourrissent. 

«Tu peux donc voir le long parcours que ma Volonté fait parcourir à la semence de blé pour qu'elle devienne du pain au profit des créatures. Cependant, qui met le point final à cette intervention divine? Celui qui prend le pain en tant que porteur de ma Volonté et s'en nourrit. En mangeant ce pain, il mange ma Volonté qui s'y trouve, fortifiant ainsi son corps et son âme. On peut dire que la créature est l'artisane du repos de ma Volonté à la suite de ses interventions auprès des créatures. 

«Il en va ainsi pour toutes les choses créées au service le l'homme: ma Volonté intervient dans la mer et veille à la prolifération des poissons; elle intervient sur la terre et y multiplie les plantes, les animaux et les oiseaux; elle se déploie dans les espaces célestes et veille à ce que tout y fonctionne harmonieusement; elle se fait les pieds, les mains et le cœur des créatures pour que ses innombrables bienfaits leur soient profitables. Mais sa joie provient seulement des créatures qui considèrent que toutes ces choses sont des fruits de ma Volonté. Si ma Volonté ne veillait pas sans cesse à ce que les choses créées servent bien les hommes répondant ainsi au but pour lequel elles ont été créées, ceux-ci seraient comme des peintures représentant des choses qui n'ont pas de vie. 

«Au bout du compte, ce ne sont pas les choses créées qui servent l'homme, mais ma Volonté à travers elles. Par conséquent, percevoir ma Volonté dans les choses créées et la servir au même titre qu'elle sert les hommes n'est-il pas l'un des devoirs les plus sacrés de l'homme? Quand l'homme fait ainsi, je me sens payé de retour et je fais la fête. 

«Il arrive à ma Volonté ce qui arrive à un acteur qui veut donner un spectacle. Pauvre homme, quel travail ardu pour la préparation du spectacle, même en ce qui concerne les gestes, afin que le public soit amené tantôt à rire, tantôt à pleurer! Il transpire et se fatigue beaucoup. Quand tout est prêt, il invite le public et, plus il voit de gens se présenter, plus la joie monte en son cœur, car le spectacle pourrait bien être un grand succès. Ce sera le cas si, après la représentation, ses mains s'emplissent de pièces d'or et d'argent en confirmation de l'appréciation du public

«Par contre, si, après s'être tant préparé et avoir fait toute la publicité voulue, personne ne se présente, ou seulement quelques personnes qui quittent après le premier acte, pauvre homme, quelle souffrance, comme sa fête anticipée se change en deuil! Qu'est-ce qui accable tant cet homme, lui qui est pourtant un artiste chevronné? Le public ingrat qui a boudé son spectacle

«Telle est la situation de ma Volonté qui, dans le grand théâtre de la Création, monte les plus belles scènes pour la joie les hommes non dans le but de recevoir, mais dans le but de donner: des scènes resplendissantes de lumière; des scènes fleuries d'une éclatante beauté; des scènes de force par le grondement du tonnerre, le déroulement continu des vagues et l'altitude des hautes montagnes; des scènes émouvantes comme celle du bébé qui pleure, qui tremble et qui est engourdi par le froid; les scènes tristes et tragiques de mon sang versé et de ma Passion; et la scène de ma mort. Aucun acteur, quel que soit son talent, ne peut m'égaler dans le montage de scènes magnifiques toutes empreintes d'amour. 

Mais, hélas, combien de gens ne perçoivent pas ma Volonté derrière toutes ces scènes et ne savent pas profiter des fruits qui en découlent. Ainsi, ils changent en deuil la fête que ma Volonté avait prévue lors de la Création et de la Rédemption. 

«Par conséquent, ma fille, que rien ne t'échappe; considère toutes les choses créées comme des cadeaux de ma Volonté, qu'elles soient petites ou grandes, naturelles ou surnaturelles, amères ou douces; qu'elles t'apparaissent toutes comme des cadeaux de ma Volonté.» 

20.  24 janvier 1926 — La Volonté Divine est la Mère de toutes les volontés humaines. Dans la Volonté Divine, il n'y a pas de mort, ni d'avortement.

Je me sentais totalement abandonnée par le Ciel et la terre. Et je me rappelais que Jésus m'a déjà dit que j'allais vivre le rude exil de la vie comme s'il n'existait personne d'autre que lui et moi: tous les autres disparaîtraient de mon esprit et de mon cœur. Et maintenant que tous ont en effet disparu et que je vis uniquement avec Jésus seul, voilà qu'il m'a quitté lui aussi. Oh! mon Dieu, quelle amertume, quelle torture! Aie pitié de moi, reviens vers celle qui a besoin de ta vie plus que de sa propre vie. 

Pendant que j'entretenais cette pensée et d'autres tout aussi déprimantes — qu'il serait trop long de décrire ici — mon doux Jésus bougea en moi et me dit en soupirant: «Fille de ma Volonté, courage! Ton isolement sert de compagnie à l'isolement de ma Volonté au milieu des créatures, lequel est beaucoup plus pénible que le tien. Ma Volonté est la mère de toutes les volontés humaines. Elle s'est placée au centre de la Création pour libérer les volontés humaines et les garder auprès d'elle, les mettre sur ses genoux, les nourrir du lait de ses enseignements et les faire croître dans sa ressemblance en mettant toute la Création à leur disposition. Étant au centre de chacune des choses créées, ma Volonté se trouve avec les créatures partout où elles se trouvent et, plus qu'une mère affectueuse, elle veille à ce qu'elles ne manquent jamais de ses soins maternels et ne perdent ni leur noblesse, ni leur ressemblance avec Dieu. 

«Mais, hélas, les volontés humaines ne tiennent aucun compte de l'amour et des soins maternels que leur prodigue ma Volonté. Elles se tiennent loin d'elle. Plusieurs ne la connaissent même pas. D'autres la méprisent ou s'en moquent. Pauvre mère abandonnée par ses enfants! Alors qu'ils tiennent leur vie d'elle, ils utilisent cette vie pour l'offenser. Une mère peut-elle vivre une souffrance plus grande que celle d'être abandonnée par ses propres enfants, d'être méconnue de ceux à qui elle a donné le jour? Ainsi, la souffrance de l'isolement que subit ma Volonté est extrême

«Que ton isolement accompagne l'isolement de cette mère qui soupire après ses enfants alors que, malgré ses larmes, ses tendres appels, ses soupirs ardents, ou même les accents courroucés de ses châtiments, ils se tiennent loin d'elle. Toi, la fille bien-aimée de ma Volonté, ne veux-tu pas partager la pénible souffrance que subit ainsi ma Volonté?» 

Ensuite, je me suis mise à adorer mon Dieu crucifié et, pendant ce temps, je vis dans mon esprit défiler une colonne ininterrompue de soldats lourdement armés. J'aurais voulu ne penser qu'à mon Jésus crucifié et ne plus voir ces soldats, mais, bien malgré moi, je les voyais toujours. Je priai mon doux Jésus de me libérer de cette vue. Tout attristé, il me dit: «Ma fille, bien qu'il fasse l'éloge de la paix, le monde prépare la guerre et bien qu'il prône la bonne entente avec l'Église, il prépare la bagarre contre elle. La même chose m'est arrivée: les gens m'ont acclamé comme roi et porté en triomphe alors que je rentrais à Jérusalem, mais ils m'ont crucifié peu de temps après. 

«Les choses qui ne sont pas fondées sur la vérité ne peuvent tenir longtemps car, quand il n'y a pas de vérité, il n'y a pas d'amour et, sans la présence de l'amour, la vie dépérit. Par conséquent, ce que le monde tient caché se manifestera et la paix se changera en guerre. Que de choses inattendues surviendront!» 

Ensuite, Jésus disparut et je demeurai très affligée. La réflexion suivante monta en moi: «Mon bien-aimé Jésus m'a dit très souvent que j'étais sa petite nouveau-née dans la Divine Volonté, et alors que ma vie dans sa Volonté débute et que j'ai le plus grand besoin de lui pour ma croissance, il me laisse seule. Ainsi, je vais être comme un avorton dans la Divine Volonté. Ne vois-tu pas, mon Amour, dans quel état pitoyable je me trouve et à quel point tes desseins sur moi ne tournent à rien? Oh! si tu ne veux pas avoir pitié de moi, aie au moins pitié de toi-même, de tes desseins sur moi et du travail que tu as accompli dans ma pauvre âme!» 

Tandis que mon pauvre esprit cherchait à s'enfoncer encore plus dans ces pensées pessimistes, mon bien-aimé Jésus sortit de mon intérieur et, me regardant de la tête aux pieds, il me dit: «Ma fille, dans ma Volonté, il n'y a ni mort, ni avortement, et la personne qui vit dans ma Volonté a comme vie ma Volonté. Même si elle se sent mourir ou morte, elle est toujours dans ma Volonté, laquelle la fait ressusciter à chaque instant à une vie nouvelle, à une beauté nouvelle, à un bonheur nouveau. Ma Volonté la garde petite bien que grande, petite bien que forte, petite bien que belle. Ma Volonté la garde toujours nouveau-née de sorte qu'elle n'ait rien d'humain, mais que tout en elle soit divin. Ainsi, sa vie est ma Volonté uniquement, et elle réalise tous mes desseins en n'en laissant échapper aucun.

«Tu seras comme la goutte d'eau dans l'océan ou le grain de blé dans un amoncellement de blé: même si la goutte d'eau ou le grain de blé semblent annihilés, personne ne peut leur enlever l'existence. Par conséquent, n'aie aucune crainte, n'hésite pas à perdre ta vie pour n'avoir que ma Volonté comme vie.»