no 21 à 40

21.  30 octobre 1924 — Les anges sont des anges parce qu'ils ont été préservés dans le premier acte dans lequel ils ont été créés. Plus la Volonté Suprême s'est manifestée à eux, par un seul, deux, trois ou plus d'actes, plus ils connaissent Dieu et sont près de Son Trône: les choeurs angéliques sont formés "hiérarchie des anges".

J'ai le sentiment d'être incapable de confier à ma plume ce que je ressens dans mon cœur torturé. Oh oui! aucun autre martyre n'est comparable à celui de la privation de mon doux Jésus! Le martyre corporel blesse et tue le corps tandis que le martyre de sa privation blesse l'âme, la lacère jusque dans ses fibres les plus profondes et, ce qui est pire, tue l'âme sans la faire mourir, la frappe sans arrêt sur l'enclume de la douleur et de l'amour. Je passe outre aux peines que je ressens au fond de moi, parce que ce sont des choses que je ne puis décrire. Comme la plus pauvre des mendiantes, je voudrais demander l'aide de tous les anges, de tous les saints, de ma Reine et Mère, et de toute la création pour une petite prière à Jésus en ma faveur afin que, venant de tous, cette prière incite Jésus à la compassion envers la petite fille de sa Volonté, et qu'il mette fin au dur exil dans lequel je suis plongée. 

Pendant que je me trouvais dans ce si pénible état, j'ai eu tout à coup le sentiment que mon ange était près de moi. Cela a aussitôt fait monter en moi la pensée: «Pourquoi mon ange et non pas Jésus?» À ce moment, j'ai senti Jésus bouger en moi. Il me dit: «Ma fille, veux-tu savoir pourquoi les anges sont comme ils sont, pourquoi ils ont conservé leur beauté et leur pureté originale? C'est parce qu'ils sont toujours demeurés dans l'acte premier dans lequel ils ont été créés; ils ne connaissent aucune succession d'actes, ne changent pas, n'augmentent pas et ne diminuent pas; ils possèdent en eux-mêmes tous les biens possibles et imaginables. En se maintenant dans l'acte simple de ma Volonté par lequel ils sont venus à la lumière, ils sont immuables, beaux et purs. Ils n'ont rien perdu de leur existence originelle et tout leur bonheur consiste à se maintenir volontairement dans cet état. Ils trouvent tout dans ma Volonté et ne cherchent rien d'autre pour être heureux que ce que ma Volonté leur donne. 

«D'autre part, sais-tu pourquoi il y a des choeurs angéliques hiérarchisés? Il y a des anges qui sont plus près de mon trône et sais-tu pourquoi? C'est que, à quelques-uns, ma Volonté n'a manifesté qu'un seul acte de ma Volonté, à d'autres deux, à d'autres trois, etc. C'est ce qui fait la différence entre les choeurs angéliques. Certains anges sont supérieurs à d'autres et plus dignes d'être près de mon trône. Plus ma Volonté s'est manifestée à eux et qu'ils se sont maintenus en elle, plus ils sont élevés, beaux, heureux et supérieurs. ¹


AUTRE TRADUCTION

¹ Il y a des anges plus près de mon Trône parce que ma Volonté s'est manifestée davantage pour eux que pour d'autres: pour certains, ma Volonté manifestait un seul acte; pour d'autres, deux; d'autres, trois; d'autres, sept, etc.  Chaque chose relative à l'acte supplémentaire que ma Volonté a manifesté a rendu ces anges supérieurs aux autres, plus capables, plus dignes d'être près de mon Trône.


«Les chœurs angéliques sont constitués suivant leur niveau de connaissances de ma suprême Volonté. Les anges des différents choeurs ont leur beauté et leurs fonctions propres. C'est ainsi qu'il y a cette hiérarchie des choeurs angéliques. Si tu savais ce que signifie mieux connaître ma Volonté, accomplir plus d'actes en elle, et combien cela détermine le rôle, la beauté et la supériorité d'une créature, combien plus tu apprécierais toutes les connaissances que je t'ai communiquées sur ma Volonté! Une connaissance additionnelle sur ma Volonté élève l'âme à une telle sublime hauteur que les anges eux-mêmes en sont stupéfiés et séduits; cela les amène à proclamer sans cesse: "Saint, saint, saint!" 

«Ma Volonté se manifeste en créant des êtres à partir du néant, en les embellissant, en les faisant grandir, en développant la vie divine en eux, et en accomplissant en eux des prodiges jamais vus auparavant. Par conséquent, à cause de toutes les choses que je t'ai manifestées sur ma Volonté, tu peux comprendre ce que je veux faire de toi et combien je t'aime, et comment ta vie doit être une chaîne d'actes continuels accomplis dans ma Volonté. Si, comme les anges, les créatures n'avaient jamais dérogé de l'acte premier dans lequel ma Volonté les a amenées à la lumière, quel ordre et quelles merveilles n'aurait-on pas vus sur la terre? Par conséquent, ma fille, ne quitte jamais l'état originel dans lequel je t'ai créée, et que ton acte premier soit toujours ma Volonté.» 

22.  30 octobre 1924 (suite) — Les souffrances d'amour de Jésus étaient plus douloureuses que sa mort physique sur la Croix. Pourquoi Jésus veut la réciprocité en amour.

Après cela, je me suis placée en pensée avec Jésus au Jardin de Gethsemani et je l'ai prié de me laisser pénétrer dans cet amour avec lequel il m'aime tant. Bougeant de nouveau au plus profond de moi, il me dit: «Ma fille, entre dans mon amour et n'en sors pas, restes-y pour bien comprendre combien j'ai aimé les créatures. Tout en moi est amour pour elles. Quand la Divinité les a créées, elle se proposait de les aimer toujours. À l'intérieur et à l'extérieur d'elles, la Divinité se proposait de les accompagner par un acte d'amour incessant et toujours nouveau. Ainsi, je puis dire que chaque pensée, regard, parole, respiration, battement de cœur, etc. des créatures est accompagné d'un acte d'amour éternel. Si la Divinité se proposait d'aimer les créatures toujours et en toute chose, c'est parce qu'elle espérait recevoir en chaque chose un retour d'amour incessant et toujours nouveau. 

«Mais il n'en fut pas ainsi. Non seulement les créatures n'ont pas voulu s'ajuster à ce rythme d'amour souhaité par le Créateur, mais elles ont rejeté cet amour et l'ont offensé. À la suite de ce revers, la Divinité ne s'est pas arrêtée, mais a continué de prodiguer à la créature son amour incessant et toujours nouveau. Et comme les créatures ne recevaient pas cet amour, le Ciel et la terre en furent remplis en attendant que quelqu'un s'en empare et donne un retour pour tout cet amour. 

«Quand Dieu décide quelque chose, rien ne l'arrête: il demeure inébranlable dans son immutabilité. Voilà pourquoi, dans un autre excès d'amour, moi, le Verbe du Père, je suis venu sur la terre, y ai revêtu la nature humaine, ai recueilli en moi-même tout cet amour qui remplissait le Ciel et la terre, dans le but de donner à la Divinité un retour pour tout cet amour. ❤️ Je me suis constitué amour pour chaque pensée, chaque regard, chaque mot, chaque battement de cœur, chaque mouvement et chaque pas de chaque créature. Ainsi, même dans ses fibres les plus infimes, mon Humanité fut pétrie par les mains de l'éternel amour de mon Père céleste, afin qu'elle ait la capacité de porter en elle tout cet amour inondant le Ciel et la terre, et qu'elle puisse ainsi donner à la Divinité un retour d'amour de la part de toutes les créatures, et que je puisse me constituer amour pour chaque acte des créatures. ☀️

¹ «C'est ainsi que chacune de tes pensées est entourée de mes incessants actes d'amour; il n'y a rien en toi et en dehors de toi qui ne soit entouré de mes actes répétés d'amour. Voilà pourquoi, dans le Jardin de Gethsémani, mon Humanité gémissait, suffoquait et se sentait écrasée sous le poids de tant d'amour parce que j'aimais et n'étais pas aimé. Ces peines d'amour sont les plus amères, les plus cruelles; ce sont des peines sans pitié, plus douloureuses que ma Passion elle-même! Oh! si les âmes m'aimaient, le poids de tant d'amour deviendrait léger car, quand l'amour reçoit un retour d'amour, il est désaltéré par l'amour des êtres aimés. 


AUTRE TRADUCTION

¹ Ainsi chacune de tes pensées est couronnée par mes actes d’amour incessants; il n'y a rien en toi ou en dehors de toi qui ne soit entouré de mes actes d'amour répétés. Donc mon Humanité dans ce Jardin: gémit, s'inquiète, agonise, se sent écrasée sous le poids de tant d'amour, — parce que j'aime et que je ne suis pas aimé de retour. Les douleurs de l'amour sont les plus amères, les plus cruelles; ce sont des douleurs sans pitié, plus douloureuses que ma propre Passion! Oh! s'ils (les âmes) m'aimaient, le poids de tant d'amour deviendrait plus léger, car l'amour "aimé en retour" reste satisfait et — satisfait dans l'amour même de celui qui M'aime.


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«Mais quand il [mon amour] ne reçoit pas de retour, il devient délirant et a le sentiment d'être payé de retour par un acte de mort. Vois donc toute l'amertume et la douleur que m'a données la Passion de mon amour, parce que dans ma Passion physique, ils ne m'ont donné qu'une seule mort alors que dans ma Passion d'amour, j'ai eu à souffrir autant de morts que le nombre d'actes d'amour qui sont sortis de moi et pour lesquels il n'y a pas eu de réciprocité. Par conséquent, toi, ma fille, viens me retourner cet amour. Dans ma Volonté, tu trouveras comme en un seul acte tout cet amour. Fais-le tien et, avec moi, constitue-toi amour pour chaque acte des créatures, afin de me donner la correspondance d'amour pour chacune.» 

23.   23 novembre 1924 — En créant l'homme, — pour conserver sa vie —, Dieu a formé autour de lui deux types d'air: l'air naturel pour préserver la vitalité de son corps et l'air de sa Volonté pour préserver la vitalité de son âme.

Je poursuis dans mon état de privation de Jésus avec la grande amertume qui l'accompagne. S'il se laisse parfois entrevoir dans mon intérieur, il se montre tout pensif et taciturne. Cependant, en dépit de son silence, je suis contente en pensant qu'il ne m'a pas abandonnée et qu'il continue de demeurer à l'intérieur de moi. Quand ma pauvre âme est sur le point de succomber, le fait de le voir me ranime un peu, comme une rosée bienfaisante. Mais pourquoi? Pour que je retourne à mon dessèchement et que je me sente mourir de nouveau. Ainsi, je suis toujours entre la vie et la mort. À un moment où j'étais ainsi plongée dans l'immense mer de mes souffrances de l'avoir perdu, mon doux Jésus bougea en moi. Comme il se montra en état de prière, je me joignis à lui pour prier. Puis il me dit

«Ma fille, quand j'ai créé l'homme, j'ai placé autour de lui, pour la conservation de sa vie, l'air pour son corps et l'air pour son âme: l'air naturel pour le corps et l'air de ma Volonté pour son âme. Comme tu le sais, l'air naturel a la vertu de permettre à l'homme de respirer et de promouvoir dans toute la nature la végétation et la fraîcheur. Ainsi, même si on ne le voit pas, l'air préside à la vie de chaque être créé. Tous ont besoin de lui. Il agit partout jour et nuit, il favorise les battements de cœur, la circulation du sang, tout. Mais sais-tu d'où il tire une telle vertu? C'est Dieu qui lui a donné toutes ces prérogatives. 

«Comme la nature a besoin de l'air naturel pour sa préservation, l'âme a aussi besoin d'air. Pour l'âme, c'est ma Volonté elle-même qui constitue son air, ma bonté n'ayant voulu pour elle aucun autre air, de telle façon que toute la substance et tous les biens de ma Volonté puissent la pénétrer en profondeur et lui apporter la divine nourriture, la céleste végétation et tous les biens célestes. Il devait y avoir émulation entre le corps et l'âme: le premier en respirant l'air naturel et l'autre en respirant l'air de ma Volonté. 

«Mais il y a de quoi pleurer! Si les créatures sentent le manque d'air naturel, elles font tout pour s'en procurer; au besoin, elles escaladent de hautes montagnes. Quant à l'air de ma Volonté, les créatures ne lui accordent pas une pensée et ne sentent aucun regret d'en être privées. Bien qu'elles soient obligées d'être immergées dans l'air de ma Volonté, comme elles n'aiment pas cet air parfumé et sanctificateur, celui-ci ne peut mettre en elles les biens qu'il contient et il est obligé de rester là, sacrifié, sans pouvoir développer la vie que ma Volonté comporte. 

«Par conséquent, ma fille, si tu veux que ma Volonté accomplisse en toi ses desseins, je te recommande de toujours respirer l'air de ma Volonté, de telle sorte que la vie divine se développe en toi et que tu atteignes le véritable objectif pour lequel tu as été créée.» 

24.  27 novembre 1924 — L'immutabilité de Dieu et la mutabilité des créatures. La cause de la mutabilité des créatures est la volonté humaine.

Je pensais à l'immutabilité de Dieu et à la mutabilité des créatures. Quelle différence! Mon toujours aimable Jésus se montra en moi et me dit

«Ma fille, regarde, il n'y a aucun point où mon Être ne se trouve pas. C'est pourquoi je n'ai pas besoin de me déplacer, ni vers la droite, ni vers la gauche, ni vers l'arrière. Puisqu'il n'existe aucun point où je ne suis pas présent, ma stabilité est universelle et parfaite: c'est mon éternelle immutabilité. Ce qui me plaît aujourd'hui me plaît toujours, je suis immuable en ce que j'aime et en ce que je veux. Une fois qu'une chose est aimée ou voulue par moi, cela ne change jamais. Pour qu'il puisse y avoir changement, je devrais restreindre mon immensité, ce que je ne peux ni ne veux faire. Mon immutabilité est le plus beau halo couronnant ma tête; ce halo s'étend sous mes pieds et rend un éternel hommage à mon immuable sainteté. Dis-moi, y a-t-il un seul endroit où tu ne peux me trouver?» 

Pendant qu'il parlait, sa divine immutabilité se rendit présente dans mon esprit, mais qui peut dire ce que j'ai compris? J'ai peur de dire des sottises et, par conséquent, je me tais. 

Plus tard, en me parlant de la mutabilité des créatures, il me dit: «Pauvres créatures! Comme est limitée leur petite place! Si petite qu'elle soit, cette place n'est ni stable ni fixe. Aujourd'hui, la créature est à un endroit, le lendemain à un autre; un jour elle aime quelqu'un, quelque chose ou un endroit et, le lendemain, les choses ont changé, elle peut même mépriser la personne ou la chose qu'elle aimait la veille. Et sais-tu ce qui rend la pauvre créature si instable? C'est sa volonté humaine; celle-ci la rend inconstante en amour, dans ses désirs, dans le bien qu'elle fait. Sa volonté humaine est comme un vent impétueux qui la déplace à chacune de ses bourrasques. Comme un roseau sec, elle est bousculée tantôt à droite, tantôt à gauche. 

«En créant l'homme, j'ai voulu qu'il vive dans ma Volonté afin que, le délivrant du vent impétueux de la volonté humaine, ma Volonté le rende ferme dans le bien, stable en amour, saint dans ses actions. Je voulais qu'il vive dans l'immense territoire de mon immutabilité. Mais l'homme ne l'a pas voulu ainsi, il a voulu sa petite place et s'est fait le jouet de lui-même, des autres, et de ses propres passions. Voilà pourquoi je prie et je supplie la créature de réintégrer ma Volonté d'où elle vient, afin qu'elle ne soit plus inconstante, mais stable et ferme. Je n'ai pas changé, je l'attends, je languis après elle, je la veux toujours dans ma Volonté.» 

25.  1er décembre 1924 — Comment la Divine Volonté, rejetée par les créatures, ressent la mort du bien qu'elle veut donner.

Je me sentais très angoissée et, tout en priant, je pleurais sur ma triste condition d'être privée de celui qui est toute ma vie. Mon état est irrémédiable, personne n'a pitié de moi, tout n'est que justice. Qui aura pitié de moi si celui qui est la source de la pitié me tourne le dos? 

Pendant que je pleurais et priais ainsi, j'ai senti mes mains entre celles de Jésus et, m'élevant très haut, il me dit: «Venez tous voir un grand spectacle jamais vu auparavant sur la terre et au Ciel: une âme mourant continuellement d'amour pour moi.» À ces paroles de Jésus, les cieux s'ouvrirent, et toute la hiérarchie céleste me regarda. Je me suis aussi regardée moi-même et j'ai vu ma pauvre âme flétrie et mourante comme une fleur sur le point de se dégager de sa tige. Pendant que je mourais, une force secrète me redonna vie. Oh! C'est peut-être la justice de Dieu qui me punit avec raison. Mon Dieu, mon Jésus, aie pitié de moi! Aie pitié d'une pauvre créature qui se meurt! Mon lot est le plus dur que puisse subir une créature mortelle: mourir sans mourir

Par après, mon doux Jésus me prit dans ses bras presque toute la nuit pour me donner de la force et m'assister dans mon agonie. Je croyais qu'il aurait finalement pitié de moi et m'amènerait avec lui, mais en vain. Après m'avoir ainsi un peu revigorée, il me laissa en me disant: «Ma fille, ma Volonté reçoit des morts continuelles de la part des créatures. Elle est vie et, en tant que vie, elle veut donner vie et lumière. Mais les créatures rejettent cette lumière et, parce qu'elles ne la reçoivent pas, cette lumière meurt pour les créatures et ma Volonté ressent cette mort. Ma Volonté veut faire connaître les qualités et les vertus qu'elle contient, mais les créatures rejettent cette connaissance et ainsi, ma Volonté ressent la mort que les créatures donnent aux vertus et aux qualités de ma Volonté. 

«Pareillement, si ma Volonté veut donner de l'amour et que cet amour n'est pas reçu, elle ressent la mort donnée à l'amour; si elle veut donner de la sainteté ou des grâces, elle sent la mort que les créatures donnent à la sainteté et aux grâces qu'elle veut accorder. Ainsi, une mort continuelle est infligée à ma Volonté pour les bienfaits qu'elle veut offrir. Ne ressens-tu pas la mort continuelle que subit ma Volonté? Parce que tu vis en elle, il est comme naturel que tu ressentes ces morts et que tu vives dans un état continuel d'agonie.» 

En entendant cela, je lui dis: «Jésus, mon Amour, les choses ne me semblent pas ainsi; c'est la privation de toi qui me tue, qui m'enlève la vie sans me faire mourir!» Il me répondit

«C'est en partie la privation de moi et en partie ma Volonté qui, te tenant absorbée en elle, te fait participer à ses peines. Ma fille, la vraie vie dans ma Volonté implique que la créature qui vit en elle partage les peines qui me sont infligées par les créatures.» 

26.  8 décembre 1924 — L'Immaculée Conception de la très Sainte Vierge et l'épreuve à laquelle elle a été soumise. 

Je réfléchissais sur l'Immaculée Conception de ma Souveraine Reine et Mère. Mon esprit était ébloui par les mérites, les beautés et les prodiges dont est comblée l'Immaculée Conception, cette merveille surpassant toutes les autres merveilles réalisées par Dieu dans toute la création. Et je me suis dit

«Le prodige de l'Immaculée Conception est extraordinairement grand, mais ma Mère céleste n'a subi aucune épreuve dans sa conception; tout lui fut favorable autant de la part de Dieu que de la part de la nature, elle qui fut créée par Dieu si heureuse, si sainte et privilégiée. Quel héroïsme et quel test a-t-elle vécus? Si les anges au Ciel et Adam au Paradis n'ont pas échappé au test, la Reine de tous aurait-elle été la seule à être exemptée de ce test et, par conséquent, privée du beau halo que le test aurait placé sur cette auguste Reine et Mère du Fils de Dieu?» 

Pendant que je réfléchissais ainsi, mon aimable Jésus se rendit visible en moi et me dit: «Ma fille, personne ne m'est acceptable sans le test. Si elle n'avait pas traversé le test, j'aurais eu une esclave en tant que Mère et non une personne libre. Nos relations, nos œuvres et notre amour veulent une adhésion libre. Ma Mère a eu son premier test dès le premier instant de sa conception. Dès son premier acte rationnel, elle connut à la fois sa volonté humaine et la Volonté Divine, et elle a eu à choisir librement celle à laquelle elle voulait adhérer. Sans perdre un instant et sachant toute l'ampleur du sacrifice qu'elle faisait, elle nous donna sa volonté sans jamais vouloir la reprendre et nous lui avons accordé le cadeau de la nôtre. À la suite de cet échange, nous avons inondé l'Immaculée Conception, la plus privilégiée de toutes les créatures, de nos qualités, beautés, prodiges et immenses mers de grâces

«C'est toujours la volonté que je teste. Sans la volonté libre de la personne, tous les sacrifices, même la mort, me donnent la nausée et n'attirent pas même un regard de ma part. Et veux-tu savoir quel fut le plus grand prodige que nous avons accompli en cette créature si sainte, quel fut le plus grand héroïsme de cette créature si belle que jamais personne ne pourra l'égaler? Elle commença sa vie dans notre Volonté et elle l'a continuée et complétée en elle. On peut dire qu'elle l'a complétée à partir du point où elle l'a commencée, et qu'elle l'a commencée à partir du point où elle l'a complétée; et notre plus grand prodige fut que, à chacune de ses pensées, paroles, respirations, et chacun de ses battements de cœur, mouvements et pas, notre Volonté se déversait en elle; elle nous offrait ainsi l'héroïsme de pensées, paroles, respirations, battements de cœur et mouvements divins et éternels. 

«Cela l'a élevée si haut que ce que nous sommes par nature, elle le fut par grâce. Toutes ses autres prérogatives, y compris son Immaculée Conception, ne sont rien en comparaison de ce grand prodige. C'est ce qui l'a rendue stable et forte durant toute sa vie. Ma Volonté se déversant continuellement en elle l'a rendue participante de la nature divine, et sa réception continuelle de celle-ci l'a rendue forte en amour et dans la souffrancedifférente de tous. C'est notre Volonté agissant en elle qui attira le Verbe éternel sur la terre et qui la rendit divinement féconde, de telle sorte qu'un Homme Dieu puisse être conçu en elle sans aucune autre participation humaine; elle a été rendue digne d'être la Mère de son propre Créateur. 

«Voilà pourquoi j'insiste toujours sur ma Volonté, parce qu'elle conserve l'âme aussi belle que lorsqu'elle est sortie de nos mains et la fait croître comme une copie originale de son Créateur. Quels que soient les travaux et les sacrifices que l'on fasse, si ma Volonté n'y a aucune part, je les refuse, je ne les reconnais pas, ce ne sont pas des aliments pour moi. Les plus belles œuvres sans ma Volonté sont des aliments pour la volonté humaine, pour l'estime de soi et pour l'avidité de la créature.

27.  24 décembre 1924 —La douleur de la mort fut la première douleur que Jésus souffrit lors de sa conception et qui dura toute sa vie. Dans l'Incarnation, Dieu s'est mis à la merci de ses créatures. Fermeté dans le travail.

Mes jours sont toujours plus souffrants. Je suis dans l'âpre état de la privation de mon doux Jésus. Cela est comme une arme mortelle suspendue au-dessus de moi et prête à me tuer à tout moment. Lorsqu'elle est sur le point de me donner le coup de grâce, ce qui me serait un soulagement et me permettrait d'aller vers mon Jésus, elle reste suspendue au-dessus de ma tête, et c'est en vain que j'attends le coup final. Je sens ma pauvre âme et ma pauvre nature se désintégrer. Ah! mes gros péchés m'empêchent de mériter la mort! Quelle souffrance! Quelle longue agonie! Ah! mon Jésus, aie pitié de moi! Toi qui es le seul à connaître mon douloureux état, ne m'abandonne pas, ne me laisse pas toute seule! 

Pendant que j'éprouvais ces sentiments, je me suis retrouvée hors de mon corps et dans une très pure lumière, où j'ai pu voir la Maman Reine avec le petit bébé Jésus dans son sein virginal. Ô mon Dieu, dans quel triste état se trouvait mon aimable petit bébé Jésus! Sa petite Humanité était immobilisée, ses petites mains et ses petits pieds immobiles, sans aucune possibilité de bouger; il n'avait aucun espace pour ouvrir les yeux ou respirer à l'aise. Son immobilité était telle que, bien que vivant, il semblait mort. Je me suis dit: «Comme mon Jésus doit souffrir dans cet état, et tout autant sa Maman en voyant bébé Jésus si coincé dans son sein.» 

Pendant que j'entretenais ces pensées, l'Enfant Jésus me dit en sanglotant: «Ma fille, les douleurs que j'ai souffertes dans le sein virginal de ma Mère sont incommensurables pour l'esprit humain. Sais-tu quelle fut la première souffrance que j'ai éprouvée dès le premier instant de ma conception et que j'ai ensuite endurée toute ma vie? La souffrance de la mort. Ma Divinité était descendue du Ciel parfaitement heureuse, sans qu'aucune souffrance ou mort ne puisse l'atteindre. Quand j'ai vu ma petite Humanité sujette à la souffrance et à la mort par amour pour les créatures, j'ai senti la souffrance de la mort si intensément que j'en serais mort à l'instant même si ma force divine ne m'avait pas soutenu miraculeusement, me laissant éprouver cette souffrance tout en continuant à vivre. 

«Ainsi, c'était toujours la mort pour moi: je sentais la mort provenant du péché, la mort du bien chez les créatures, et même leur mort naturelle. Quel cruel tourment j'ai ainsi vécu durant toute ma vie! Moi qui contenais la vie, qui en étais même le Seigneur absolu, j'allais me soumettre à la peine de la mort. Ne vois-tu pas ma petite Humanité immobile et mourante dans le sein de ma chère Maman? Ne ressens-tu pas toi-même combien il est terrible de vivre les souffrances de la mort sans mourir? Ma fille, c'est ta vie dans ma Volonté qui te fait prendre part à la mort continuelle de mon Humanité.» 

J'ai ainsi passé presque toute la matinée aux côtés de Jésus dans le sein de ma Maman. Je l'ai vu, pendant qu'il était en train de mourir, retrouver la vie pour ensuite s'abandonner de nouveau à la mort. Comme il m'était pénible de voir l'Enfant Jésus dans cet état! 

Dans la nuit qui suivit, je réfléchissais sur l'acte par lequel le doux petit Bébé quitta le sein maternel pour naître parmi nous et mon pauvre esprit se perdait dans ce mystère si profond et si rempli d'amour quand, bougeant en moi, mon doux Jésus tendit ses petites mains pour m'embrasser. Il me dit

«Ma fille, l'acte de ma naissance fut le plus solennel de toute la création. Le Ciel et la terre se prosternèrent en une profonde adoration à la vue de ma petite Humanité dans laquelle ma Divinité se trouvait comme emmurée. Il y eut un acte de silence, de profonde adoration et de prière. Tout extasiée, ma Maman priait devant ce si grand prodige qui sortait d'elle; saint Joseph et les anges priaient aussi. Toute la création ressentait la grandeur de mon pouvoir créateur amoureusement renouvelé devant elle; elle se sentait très honorée parce que celui qui l'avait créée avait besoin d'elle pour l'entretien de son Humanité. 

«Le soleil se sentait honoré d'avoir à donner sa lumière et sa chaleur à son Créateur, son véritable Seigneur; il fit la fête en mon honneur. La terre se sentait honorée de me voir couché dans une mangeoire; tout attendrie devant mes frêles membres, elle manifestait sa joie par des signes étonnants. Toute la création se sentait honorée de voir son vrai Roi et Seigneur descendre en son sein. Chaque chose créée apportait sa contribution: l'eau voulait étancher ma soif, les oiseaux m'égayaient de leur gazouillis, le vent me caressait, l'air me cajolait: toutes les choses créées m'offraient leur innocent tribut. 

«Seul l'homme ingrat se montra réticent, bien qu'il ressentait quelque chose d'inhabituel: une joie, une force puissante. Même si je l'appelais de mes larmes et de mes gémissements, il ne bougea pas, sauf quelques bergers. Pourtant, c'était pour lui que je venais sur la terre me donner pour le sauver et le ramener à sa céleste Patrie. J'étais aux aguets pour voir s'il allait venir recevoir le grand don de ma vie divine et humaine. Mon incarnation n'était rien d'autre que de me mettre à la merci des créatures; je me suis mis à la merci de ma chère Mère et de saint Joseph à qui je fis don de ma vie. 

Et comme mes œuvres sont éternelles, la Divinité, le Verbe descendu du Ciel, n'a jamais quitté la terre afin de pouvoir se donner sans cesse à toutes les créatures. Pendant toute ma vie, je me suis donné généreusement et, quelques heures avant de mourir, j'ai institué la grande merveille de l'Eucharistie pour que tous ceux qui le voudront aient la possibilité de recevoir le grand cadeau de ma vie. Je ne me suis pas préoccupé des offenses qu'on me ferait ou de ceux qui allaient refuser de me recevoir. Je me suis dit: "Je me suis donné, jamais je ne me reprendrai; qu'ils fassent ce qu'ils voudront, je serai toujours à leur disposition!

«Ma fille, telle est la nature du véritable amour: constance et volonté de ne jamais faire marche arrière, quel que soit le sacrifice requis. La constance dans mes œuvres est ma victoire et ma plus grande gloire. Chez la créature, la constance est le signe qu'elle agit pour Dieu: l'âme ne se laisse arrêter par rien, ne se préoccupe ni d'elle-même, ni de sa réputation, ni de ses proches, même si cela devait lui coûter la vie. Elle ne regarde que Dieu pour l'amour de qui elle s'est mise en route. Elle se sent victorieuse pendant qu'elle sacrifie sa vie par amour pour Dieu. 

L'inconstance résulte de la nature humaine, de sa manière d'agir, de ses passions; elle n'est pas le lot du véritable amour. La constance doit caractériser celui qui agit pour moi. Par ma constance, je ne change jamais dans mes œuvres; une fois qu'une chose est faite, elle l'est pour toujours.» 

28.  4 janvier 1925 — L’acte le plus important de la vie. Comment le Ciel tout entier va à la rencontre de l'âme qui se fond dans la Divine Volonté. Le noble martyre de l'âme.

«Ma journée tirait à sa fin et je m'interrogeais pour savoir s'il me restait encore quelque chose à faire. En dedans de moi, j'entendis une voix qui me dit: «Il te reste à faire la chose la plus importante: te fusionner dans la Divine Volonté.» Selon ma manière habituelle, je commençai à le faire. Alors, il m'a semblé que les Cieux se sont ouverts et que toute la cour céleste est venue vers moi. 

Mon doux Jésus me dit: «Ma fille, te fusionner dans ma Volonté est l'acte le plus solennel, le plus grand et le plus important de toute ta vie. Se fusionner dans ma Volonté, c'est entrer dans l'éternité, l'embrasser et recevoir ses biens. Lorsqu'une âme se fusionne dans la suprême Volonté, tous viennent y déposer ce qu'elles ont: les anges, les saints et la Divinité elle-même viennent tout déposer en cette âme, sachant qu'elles le font dans la Divine Volonté où tout est en sécurité. En recevant ces biens, auxquels elle joint ses propres actes, l'âme les multiplie dans la Divine Volonté et rend à tout le Ciel double gloire et honneur. Ainsi, en te fusionnant dans ma Volonté, tu mets le Ciel et la terre en effervescence et c'est une nouvelle fête pour tous

«Et comme se fusionner dans ma Volonté, c'est aimer et donner au nom de tous, alors, pour ne pas être dépassé en amour par la créature, je dépose en elle les biens de tous ainsi que mes propres biens. Il ne manque pas d'espace pour y déposer tant de biens puisque ma Volonté est immense et capable de tout recevoir. Si tu savais ce qui se passe quand tu te fusionnes dans ma Volonté, tu brûlerais du désir de le faire continuellement.» 

Par la suite, je me suis demandé si je devais mettre sur papier ce qui précède, car je ne voyais pas cela comme une chose nécessaire ou importante, d'autant plus que je n'avais reçu aucune indication à ce sujet. Bougeant en moi, mon doux Jésus me dit: «Ma fille, comment ne serait-il pas important de faire connaître que se fusionner dans ma Volonté, c'est vivre en elle? L'âme qui se fusionne dans ma Volonté reçoit comme en dépôt tous mes biens divins et éternels. Les saints rivalisent entre eux pour déposer leurs mérites dans l'âme fusionnée dans ma Volonté, parce qu'ils y sentent la gloire et la puissance de ma Volonté et se trouvent glorifiés d'une manière divine par la petitesse de la créature. 

«Écoute bien, ma fille: vivre dans ma Volonté surpasse en mérite le martyre lui-même. Le martyre tue le corps, mais vivre dans ma Volonté, c'est comme laisser tuer sa volonté par une main divine, ce qui procure à l'âme la noblesse d'un martyre divin. Chaque fois que l'âme décide de vivre dans ma Volonté, ma Volonté se prépare à donner le coup pour tuer la volonté humaine, pour effectuer le noble martyre de cette âme. En fait, la volonté humaine et la Volonté Divine ne se soudent pas: l'une doit céder la place à l'autre, la volonté humaine doit s'estomper devant la Volonté Divine. Ainsi, chaque fois que tu décides de vivre dans ma Volonté, tu te disposes à souffrir le martyre de ta propre volonté. Vois-tu ce que signifie se fusionner dans ma Volonté? C'est être continuellement martyr de ma suprême Volonté. Cela est-il banal et sans importance?» 

29.  22 janvier 1925 — L'Humanité de Jésus est le nouveau soleil des âmes.

Ma vie se poursuit dans l'amertume de la privation de mon doux Jésus. Je ne sais comment j'arrive à vivre. Je me sens écrasée, dans un terrible cauchemar. Ma nature, privée de son unique soutien, voudrait se dissoudre. Je sens tantôt mes os se disloquer, tantôt mon estomac se bloquer, ne voulant recevoir ni eau ni aliment. Sans mon Jésus, ma pauvre nature voudrait dépérir et se désintégrer; lorsqu'elle est sur le point de se dissoudre, une main puissante m'empoigne, replace mes os disloqués, débloque mon estomac et empêche mon effondrement complet. Ô Seigneur, quelle souffrance! Aie pitié de mon triste sort. Ô Dieu, je t'en prie, fais revenir celui qui est l'unique soutien de ma vie, ou bien laisse ma pauvre nature te payer le tribut de la mort afin que je puisse me retrouver dans le sein de mon Jésus où nous ne serons plus jamais séparés! 

Pendant que j'étais dans cet état à la suite de si grands tourments, mon doux Jésus se rendit visible dans mon intérieur. Il y était assis seul, pensif et taciturne, les mains sur le front. Bien qu'il était à l'intérieur de moi, il y avait en moi tellement d'espace que nous nous trouvions éloignés l'un de l'autre. En somme, nous étions tous les deux seuls, chacun de son côté. Alors, je voulus à tout prix m'approcher de lui pour lui dire quelques mots et lui tenir compagnie dans sa solitude. 

Mais, je ne sais comment, l'espace se transforma; il me sembla que c'était le monde et que Jésus était en son centre. Jésus me paraissait s'inquiéter au sujet du destin du monde qui se précipitait vers sa ruine. Il prit une parcelle de cet espace et la déposa sur moi. Je me sentis écrasée sous ce poids, mais j'étais contente que mon Jésus, ma Vie, soit près de moi. En le voyant près de moi, j'aurais voulu pleurer pour l'attendrir sur mon terrible tourment et lui parler longuement. Mais je n'ai pu que lui dire: «Jésus, ne me laisse plus jamais! Ne vois-tu pas que, sans toi, je ne peux plus supporter cet exil?» 

Toute bonté, il me dit: «Je ne te laisse pas, non, non! C'est une fausse accusation que tu portes contre ton Jésus. Je ne laisse jamais personne. Les créatures s'éloignent de moi, non pas moi d'elles. Plutôt, je cours sans cesse après elles. Ne me fais donc plus jamais l'affront de me dire que je pourrais te laisser. D'ailleurs, tu l'as bien vu, j'étais en dedans de toi, pas en dehors. Et non seulement moi, mais le monde entier.» 

Après, regardant Jésus, j'ai pu voir Son Intelligence plus intense que le soleil et toutes ses pensées comme autant de rayons émanant de ce soleil. ❤️ Ces rayons s'amplifiaient et couvraient les pensées de toutes les créatures passées, présentes et futures, en essayant de s'emparer de toutes les intelligences créées pour, en leur nom, rendre au Père gloire et complète réparation pour tout, et aussi pour obtenir tous les biens pour les intelligences créées. ☀️

Ensuite, me tirant vers lui, il me dit: «Ma fille, le soleil que tu vois dans l'intelligence de mon Humanité a été formé par ma Divinité qui a doté mon Humanité d'un pouvoir créateur et de la connaissance de toute chose, si bien que j'ai pu être le nouveau Soleil des âmes. Le soleil que j'ai créé pour le bien de la nature envahit toute la terre de sa lumière, sans priver personne de ses bienfaits; il fait cela sans quitter le ciel. Ma Divinité dans mon Humanité s'est comportée de la même manière: sans me quitter, elle forma de sa lumière inaccessible des rayons couvrant tous et tout. À chaque instant, je couvrais chaque pensée, chaque parole et chaque acte de toutes les créatures de toutes les générations humaines, au nom desquelles je rendais gloire continuelle à mon Père. 

«Tout en s'élevant vers le Père, ma lumière descendait pour prendre en son pouvoir tous les actes humains afin de les illuminer, les réchauffer et les réparer. Ainsi, tous les actes humains sont continuellement couverts de lumière pour leur bien. Pour moi, faire cela était comme naturel. Toi, ma fille, tu n'as pas ce pouvoir de convertir tous les actes humains un seul acte. Cependant, dans ma Volonté, tu parcourras mes rayons un à un et, petit à petit, tu suivras les mêmes chemins que mon Humanité.» 

Alors, j'ai essayé de parcourir le premier rayon, puis le second, etc. Mais, ô pouvoir de la Divine Volonté, pendant que je parcourais ces rayons, j'étais si petite qu'il me semblait que j'étais un atome. Et cet atome se trouvait tantôt dans la divine intelligence et parcourait les intelligences des créatures; tantôt il se trouvait dans les mots divins, tantôt dans les mouvements divins, parcourant les mots et les mouvements des créatures, et ainsi de suite. Voyant mon extrême petitesse dans son intelligence, ses paroles et ses mouvements, la Divinité était transportée d'amour pour ma petitesse et elle me dit

«Cette petitesse nous ravit. En la voyant entrer dans nos propres actes dans le but de les accomplir en même temps que nous et de les diffuser sur tous, nous éprouvons une telle joie et une telle gloire que, débordants d'amour, nous lui donnons la liberté d'entrer en nous et d'agir avec nous.» À ces mots, je devins toute confuse et me suis dit: «Je ne fais rien, c'est la Divine Volonté qui me porte dans ses bras; par conséquent, toute la gloire revient à son adorable Volonté.» 

30.  27 janvier 1925 — L'âme qui fusionne dans la Volonté se place entre les mains de Jésus: une qui la pousse — de son intérieur vers le Ciel et une— au Ciel qui la tire à elle. Les choses créées par Dieu ne sortent pas de Lui: fidèles à leur origine, entretenues et préservées par sa Volonté, elles restent près de Lui pour chanter Sa gloire. Il en est ainsi des actes faits dans la Divine Volonté par la créature. Ces actes entrent dans l'acte premier de la création, se diffusent dans toutes les choses créées, procurant ainsi à Dieu des retours d'amour et une gloire continuelle pour Sa création.

Alors que je me fusionnais dans la Divine Volonté, je me disais: «Avant, quand je me fusionnais dans la sainte et suprême Volonté, Jésus était avec moi et c'était avec lui que j'entrais en elle; ainsi, entrer dans la Divine Volonté était une réalité. Maintenant, je ne le vois pas et je ne sais pas si j'entre ou n'entre pas dans la Volonté éternelle; j'ai plutôt le sentiment qu'il s'agit d'une leçon apprise par cœur ou d'une manière de parler.» 

Pendant que je réfléchissais ainsi, mon aimable Jésus bougea en moi et, prenant une de mes mains, il m'éleva haut dans les airs et me dit: ❤️ «Ma fille, tu dois savoir que, même si tu ne me vois pas, chaque fois que tu te fusionnes dans ma Volonté, moi, dans ton intérieur, je t'élève bien haut d'une main et, du Ciel, je te tends mon autre main pour prendre ton autre main afin de t'élever dans notre sein, dans notre Volonté infinie. Ainsi, tu es entre mes mains, dans mes bras. ☀️

«Tu dois savoir que tous les actes accomplis dans notre Volonté entrent dans l'acte premier par lequel nous avons effectué toute la création. Ces actes des créatures embrassent les nôtres car la Volonté qui leur donne vie est une et se diffusent dans toutes les choses créées comme le fait notre propre Volonté. Ainsi, ces actes sont pour nous des retours d'amour, des expressions d'adoration et nous procurent une gloire continuelle pour tout ce que nous avons effectué dans la création. Uniquement ce qui est accompli dans notre Volonté nous donne un retour d'amour continuel, une adoration à la manière divine et une gloire sans fin

«Notre amour envers toutes les choses que nous avons créées est si grand que nous n'avons pas permis qu'elles quittent notre Volonté. Dès que nous les avons créées, nous les avons gardées avec nous: notre Volonté se fait elle-même la préservatrice et la pourvoyeuse de toute la création. Voilà pourquoi les choses sont toujours nouvelles, fraîches et belles. Ayant été créées parfaites par nous, elles n'augmentent ou ne diminuent pas et ne sont sujettes à aucune altération. Elles sont fidèles à leur origine parce qu'elles se laissent entretenir et préserver par notre Volonté. Elles restent près de nous pour chanter notre gloire. 

«L'agir de la créature dans notre Volonté est comme s'il était le nôtre, et notre Volonté en devient la pourvoyeuse et la préservatrice. Les actes que la créature fait dans notre Volonté se placent autour de nous, se transfusent dans toutes les choses créées et chantent perpétuellement notre gloire. Comme est grande la différence entre notre agir et celui de la créature, et tout autant l'amour avec lequel nous opérons! Nous réalisons nos œuvres avec tant d'amour que nous ne permettons pas que ces œuvres nous quittent, afin qu'elles ne perdent rien de leur beauté originale

«Par contre, quand la créature agit, elle est incapable de garder avec elle ce qu'elle fait. Souvent, elle ne sait pas ce qu'il en est advenu peut-être que ça s'est sali ou qu'on en a fait un chiffon —, signe de son peu d'amour pour ce qu'elle fait. Et comme elle a trahi ses origines, c'est-à-dire la Divine Volonté d'où elle provient, elle a perdu son véritable amour envers Dieu, envers elle-même et envers ce qu'elle fait. J'ai voulu que l'homme soit dans ma Volonté de son propre gré, non par contrainte, parce que je l'aime plus que toutes les autres choses que j'ai créées. J'ai voulu qu'il soit comme un roi au milieu de mes œuvres. 

«Mais l'homme ingrat a préféré renier ses origines; ainsi, il a été transformé, il a perdu sa fraîcheur et sa beauté, et il est sujet à de continuels changements et altérations. Et même si je le prie de revenir à ses origines, il fait la sourde oreille, prétendant ne pas m'entendre. Mais mon amour est si grand que je l'attends toujours et continue de l'appeler. 

31.  8 février 1925 — Comment chaque âme est une demeure — une chambre — de la Volonté Divine.

Ce matin, mon doux Jésus s'est rendu visible. Il était dans un tel état de souffrance que ma pauvre âme se sentit consumée de compassion. Tous ses membres étaient disloqués; ses blessures étaient si profondes et douloureuses qu'il gémissait et se contorsionnait. Il se plaça près de moi comme s'il voulait me faire participer à ses souffrances. À simplement le regarder, j'ai senti que sa douleur se reflétait en moi. Toute bonté, il me dit: «Ma fille, je n'en peux plus. Touche mes plaies endolories pour les adoucir, couvre-les de tes baisers d'amour afin que ton amour puisse amoindrir mes convulsions. Cet état si pénible est l'image véritable de ce que ressent ma Volonté au milieu des créatures. Ma Volonté est présente en elles, mais elle est comme divisée, parce que les créatures font leur propre volonté et non la mienne. Ma Volonté est comme disloquée et blessée par les créatures. Par conséquent, unis ta volonté à la mienne et soulage cette dislocation.» 

Je le serrai sur moi et embrassai les plaies de ses mains. Oh! comme ses mains étaient abîmées par tant de travaux des créatures, même saints, n'ayant pas leur origine dans la Volonté de Dieu. Pour amoindrir ses souffrances, je serrai ses mains dans les miennes. Jésus me laissa faire ce que je voulais; il voulait vraiment que je fasse cela. Ainsi, j'ai continué avec ses autres blessures, à tel point qu'il resta avec moi presque toute la matinée. Avant de me laisser, il me dit: «Ma fille, tu m'as soulagé, je sens mes os replacés; mais sais-tu qui peut me soulager et replacer mes os disloqués? Celui qui laisse ma Volonté régner en lui. Quand l'âme met de côté sa volonté, ne lui permettant aucun acte de vie, ma Volonté y règne, y commande et y gouverne en maître. Elle se sent chez elle, comme je me sens dans ma céleste Patrie. Me sentant dans ma maison, j'agis comme étant le maître: je dispose de tout à ma guise, j'y mets ce que je veux. Cela me procure le plus grand honneur et la plus grande gloire qu'une créature puisse me donner

«Par contre, si l'âme fait sa propre volonté, c'est elle qui agit en maître, qui dispose de tout; ma Volonté y est comme une pauvre étrangère négligée et parfois méprisée. Je voudrais y mettre mes choses, mais je ne le peux pas parce que la volonté humaine ne veut pas me laisser de place; même dans les choses saintes, elle tient à tenir le haut du pavé. Comme je me sens inconfortable dans l'âme qui fait sa propre volonté! 

«C'est comme pour un père qui va rendre visite à un de ses enfants éloignés, ou comme un ami qui va visiter un autre ami. Il frappe et, bien que la porte lui soit ouverte, il est reçu froidement. On le laisse attendre à l'entrée; on ne lui prépare aucun repas; aucun lit ne lui est offert pour se reposer. On lui refuse de partager ses joies et ses peines. Quel affront! Quelle peine pour ce père ou cet ami! S'il a apporté des trésors à donner, il ne laisse rien et s'en retourne le cœur brisé

«Ça pourrait aussi être le contraire. Dès que la personne arrive, on se met en fête, on prépare le meilleur des repas, le plus doux des lits, et on fait du visiteur le seigneur de toute la maison et de soi-même. N'est-ce pas là l'honneur, l'amour, le respect et la soumission les plus grands qui puissent être offerts à un père ou à un ami? Et combien de belles et bonnes choses le visiteur ne laissera-t-il pas à celui qui le reçoit de cette façon, pour le remercier de sa si grande générosité? 

Il en va ainsi pour ma Volonté. Elle vient du Ciel pour résider dans les âmes, mais au lieu de me laisser être le maître, on me traite comme un étranger et un démuni. Mais ma Volonté ne s'en va pas; bien qu'on me traite comme un étranger, je reste là, dans l'attente, afin de donner aux âmes mes biens, mes grâces et ma sainteté.» 

32.  15 février 1925 — Dans le Ciel, la Divine Volonté — confirme, félicite et divinise tout. Sur terre, Elle opère activement dans l'âme et forme en elle les vagues éternelles qui submergent tout et mettent en mouvement tout ce qu'elle contient (les actes de mon Humanité, ceux de ma céleste Maman, ceux des saints, et tout ce que fit la Divinité elle-même). Tout — le Ciel et la terre comme en un seul point — s'y trouve en action.

J'étais complètement abandonnée dans la très sainte Volonté de Dieu et, dans cet abandon total et complet, j'ai senti en moi un ciel nouveau, une atmosphère toute divine m'infuser une vie nouvelle. Bougeant en moi, mon toujours aimable Jésus sembla étendre les bras pour me recevoir et me cacher en lui, me placer sous ce ciel nouveau de sa Volonté formée en moi par sa grâce. Avec beaucoup de satisfaction, je respirais l'air parfumé et doux de sa très sainte Volonté. Tout éblouie, je lui dis: «Mon Amour, mon Jésus, comme est beau le ciel de ta Volonté! Comme il est bon de se trouver sous lui! Oh! comme est rafraîchissante et salutaire son atmosphère céleste!» 

Me pressant davantage contre lui, il me dit: «Fille de ma Volonté, chaque acte fait dans ma Volonté est un ciel nouveau qui s'étend au-dessus de l'âme, chaque ciel nouveau plus beau que les autres. L'air de ces cieux est divin et porte la sainteté, l'amour, la lumière, la force; il a tous les goûts réunis. Voilà pourquoi on y sent un air parfumé et doux. 

«Au Ciel, ma Volonté fortifie, embellit, réjouit, pénètre tout; elle transforme tout et divinise tout. Sur la terre, dans l'âme qui possède les cieux nouveaux de ma Volonté, ma Volonté agit et éprouve beaucoup de joie à créer des cieux nouveaux. Elle agit davantage dans les âmes pèlerines [âmes de la terre] que dans les âmes de la Jérusalem céleste [âmes du Ciel]. Là-haut, les œuvres des saints sont terminées, il n'y a plus rien à accomplir pour eux, tandis que, sur la terre, ma Volonté a toujours quelque chose à faire dans les âmes où elle règne; elle tient beaucoup à tout accomplir en ces âmes et à ce qu'aucun acte n'y soit accompli par la volonté humaine. Pour chaque acte laissé à la volonté humaine, elle est privée de créer un nouveau ciel, elle a moins à faire. Ah! si tu savais ce qui arrive à l'âme qui agit dans ma Volonté et qui laisse pleine liberté à ma Volonté d'œuvrer en elle! 

«Imagine la mer lorsque ses vagues s'élèvent si haut et avec tant de puissance qu'elles projettent dans les airs non seulement les eaux, mais aussi les poissons qui habitent ses profondeurs. Les vagues s'emparent de ces poissons qui ne peuvent résister à cette puissance. Sans ces vagues, ils sont incapables de quitter leur refuge. Oh! si la mer avait une force illimitée, elle amènerait toutes ses eaux à sortir de leur lit et, dans des vagues gigantesques, elle porterait tous les poissons. 

«Cependant, ce que la mer ne peut accomplir parce que sa force est limitée, ma Volonté peut le faire. En faisant siens les actes de l'âme, elle forme en elle ses vagues éternelles auxquelles rien n'échappe. Ces vagues contiennent les actes de mon Humanité, ceux de ma céleste Maman, ceux des saints, et tout ce que fit la Divinité elle-même. Tout s'y trouve en action. Ma Volonté est plus que la mer. Mes œuvres et celles des saints peuvent être comparées aux poissons qui vivent dans la mer. Quand ma Volonté agit dans l'âme et en dehors d'elle, tout ce qui se trouve dans ma Volonté bouge et s'élève; et toutes les œuvres de l'âme se mettent en ordre et chantent pour nous gloire, amour et adoration. Ces œuvres défilent devant nous en disant: "Nous sommes vos œuvres; vous êtes grands et puissants puisque vous nous avez faites si belles." 

«Ma Volonté comporte tout ce qui est beau et bon, et quand elle agit dans une âme, elle veille à ce que rien de ce qui vient de nous ne manque, de sorte que notre gloire soit complète. L'agir de ma Volonté peut être appelée la vague éternelle, laquelle contient le Ciel et la terre comme en un seul point; elle se diffuse sur tout en tant que porteuse d'un acte divin. Oh! comme le Ciel se réjouit quand il voit la Volonté éternelle agir dans une âme! En fait, puisque les œuvres des bienheureux dans le Ciel sont confirmées dans la Divine Volonté, ces bienheureux voient leurs œuvres se fondre dans l'acte divin et sentent redoubler leur gloire, leur bonheur et leur joie

«Donc, puisque tu es la petite fille de ma suprême Volonté, je te recommande de déposer dans ses vagues éternelles chacun de tes actes, de telle sorte que, quand ces vagues arrivent au pied de notre trône dans le Ciel, nous puissions te confirmer toujours plus comme la véritable fille de notre Volonté et t'accorder d'être porteuse de grâces pour tes frères, nos. enfants.» 

33.  22 février 1925 — Dieu a établi différentes voies de communication entre lui et l'homme afin de faciliter son entrée dans la Divine Volonté et, ainsi, dans sa Patrie céleste.

Je pensais à la sainte Divine Volonté et je priais mon aimable Jésus pour que, dans sa bonté, il me donne la grâce d'accomplir sa très sainte Volonté en toute chose. Je lui dis: «Toi qui m'aimes et qui veux que ta Volonté se fasse, que celle-ci m'assiste et m'inspire à chaque instant afin que rien d'autre que ta Volonté ne trouve vie en moi.» 

Pendant que je faisais cette prière, mon doux Jésus bougea en moi et, me serrant fermement sur lui, il me dit: «Ma fille, comme les prières de ceux qui cherchent toujours ma Volonté touchent mon Coeur! J'entends en eux l'écho des prières que je faisais quand j'étais sur la terre. Toutes mes prières revenaient à une seule: que la Volonté de mon Père se réalise, autant en moi que dans toutes les créatures. C'était le plus grand honneur pour moi et pour mon céleste Père que je fasse sa très sainte Volonté en toute chose. En accomplissant continuellement la Volonté de l'Éternel en toute chose, mon Humanité rouvrait les voies de communication entre la volonté humaine et la Volonté Divine, voies que les créatures avaient fermées. 

«Tu dois savoir que, en créant l'homme, la Divinité a établi différentes voies de communication entre le Créateur et les créatures. D'abord les trois puissances de l'âme: l'intelligence permettant de comprendre ma Volonté; la mémoire permettant de se souvenir sans cesse de ma Volonté; la volonté, sise entre les deux voies précédentes, permettant à la créature de prendre son envol dans la Volonté de son Créateur. L'intelligence et la mémoire étaient les supports, la défense et la force de la volonté afin qu'elle ne dévie ni à droite, ni à gauche. Comme autres voies de communication, il y avait aussi: l'œil permettant de regarder les beautés et les richesses de ma Volonté; l'ouïe permettant d'entendre les appels et les harmonies de ma Volonté; la parole permettant de recevoir les continuels déversements de mon Fiat et de tous ses biens; les mains permettant d'accomplir ses travaux dans ma Volonté en les unifiant à ceux du Créateur; les pieds permettant de suivre les pas de ma Volonté; le cœur, les désirs et les affections afin d'être remplis de l'amour de ma Volonté et de se reposer en elle. Vois donc combien il y a de voies dans la créature qui lui permettent d'entrer dans ma Volonté, si elle le veut.» 

«Toutes les voies entre Dieu et l'homme étaient ouvertes et, en vertu de notre Volonté, nos bienfaits lui étaient acquis. Tout cela, simplement parce que l'homme était notre fils et notre image, une œuvre issue de nos mains et du souffle ardent de notre sein. Mais, ingrate, la volonté humaine ne voulut pas jouir des droits que nous lui avions accordés sur nos biens. Ne voulant pas faire notre Volonté, l'homme choisit de faire la sienne et, ce faisant, il a érigé des barrières et des clôtures bloquant toutes ces voies que nous avions tracées pour lui. S'étant coupé de notre Volonté, l'homme s'est enfermé à l'intérieur du cercle misérable de sa volonté, dans l'exil de ses passions et de ses faiblesses, sous un ciel ténébreux plein de tempêtes et de tonnerre. Pauvre enfant, submergé de tant de maux voulus par lui! Chaque acte réalisé par la volonté humaine est une barrière dressée devant la mienne, une clôture empêchant l'union de nos volontés; ainsi, la circulation des biens entre le Ciel et la terre est interrompue.» 

«Pleine de compassion et d'amour sans limites pour l'homme, mon Humanité n'a cessé d'accomplir en tout la Volonté de mon Père, gardant ainsi ouvertes les voies de communication entre lui et nous. Elle n'a cessé d'intercéder pour que soient enlevées les barrières et démolies les clôtures que la volonté humaine avait érigées. Ainsi ont été rétablis les voies de communication pour quiconque veut venir dans ma Volonté, de même que les droits que nous avions donnés à l'homme quand nous l'avons créé. Ces voies de communication sont nécessaires pour faciliter le voyage, afin que l'homme puisse fréquemment effectuer des petites visites dans sa Patrie céleste. Et voyant comme cette Patrie est belle et combien sont heureux ceux qui y vivent, il en vient à l'aimer beaucoup et à aspirer ardemment à en prendre possession; cela l'amène aussi à vivre détaché de l'exil terrestre

«Ces voies étaient nécessaires pour amener l'homme à s'élever fréquemment vers sa véritable Patrie afin de la connaître et de l'aimer. Un signe que l'âme est dans ces voies et qu'elle aime sa céleste Patrie, c'est que, se plaçant sur les chemins de notre Volonté, elle fait ses petites visites. C'est aussi un signe pour toi. Ne te souviens-tu pas des nombreuses fois où tu as pris le chemin du Ciel et pénétré dans les régions célestes, puis, une fois complétée ta brève visite, tu es revenue vers ton exil comme t'y invitait ma Volonté? Oh! combien l'exil te semblait laid et insupportable à cause de ton amour pour la Patrie céleste. Cet amour de la Patrie céleste et l'amertume de vivre en exil étaient des bons signes que la Patrie céleste est à toi.» 

«C'est comme avec les choses de ce bas monde. Si quelqu'un possède une grande propriété, il se fait un chemin pour la visiter fréquemment, en jouir et prendre les biens qui s'y trouvent. À cause de ses visites, il l'aime et la porte dans son cœur. Par contre, s'il ne s'est pas fait un chemin, il ne visite jamais sa propriété parce que, sans chemin d'accès, elle est presque inaccessible; il n'en parle jamais. Cela est un signe qu'il ne l'aime pas et qu'il méprise ses propres biens. Et même s'il pourrait être riche, à cause de sa mauvaise volonté, il est un pauvre qui vit dans la misère la plus profonde. Voilà pourquoi, en créant l'homme, ma sagesse a voulu former des voies entre lui et moi afin de lui faciliter l'accès à la sainteté, la communication de nos biens et son entrée dans la Patrie céleste.» 

34.  1er mars 1925 — Chaque acte supplémentaire que l'âme accomplit dans la Divine Volonté est un fil de la volonté humaine qui se lie au courant de la Lumière éternelle et ce filament se change en lumière; plus il y a d'actes, plus il y a de filaments et plus il y a de lumière. «La lumière que tu vois est ce que tu as fait, et le vide dans cette lumière est ce qu'il te reste à faire.» 

Je me sentais très aigrie à cause de la perte de mon doux Jésus. Oh! comme j'avais la nostalgie du temps où son aimable présence me rendait si heureuse! Même au milieu des souffrances les plus dures, mon pauvre lit était alors un paradis pour moi. Auprès de mon aimable Jésus et sous sa houlette, je me sentais comme une reine et, par mon contact continuel avec lui, je me sentais comme la gouvernante de son très divin Cœur. Oh! comme mon bonheur s'en est allé! Chaque fois que je le cherche et ne le trouve pas, la déprime s'empare de moi, une portion de ma vie m'est enlevée, car Jésus est toute ma vie; et je ressens plus vivement l'amertume de mon exil. Oh! comme il est vrai que ce n'est pas la souffrance qui rend une personne malheureuse, mais le fait de ne pas trouver le bien qu'elle cherche. 

Pendant que je lui disais: «Aie pitié de moi, ne m'abandonne pas, viens, redonne vie à ma pauvre âme submergée par les eaux amères de la privation de toi», je sentis mon Bien adoré, ma douce Vie, bouger en moi. Encerclant mon cou de ses bras, il me dit: «Ma fille, ma fille!» Il avait surgi d'une source de lumière et, quand il étendit les bras, la lumière se répandit derrière lui. Cette lumière n'était cependant pas totale, on pouvait voir comme du vide en elle; ce n'était pas la noirceur mais [plutôt] comme s'il n'y avait pas assez de rayons pour remplir le vide et rendre la lumière plus brillante et plus intense. 

À la vue de Jésus, je me sentis passer de la mort à la vie; ses mots «ma fille, ma fille!» firent instantanément disparaître ma tristesse, car être avec Jésus et se sentir malheureux est impossible. On peut être avec Jésus en souffrant les peines les plus atroces, mais jamais en étant malheureux. Il semble que si la déprime existe dans l'âme, elle disparaît en présence de Jésus et fait place au bonheur qu'il apporte avec lui. 

Reprenant la parole, il me dit: «Ma fille, courage, ne crains pas, il n'y a pas de noirceur en toi; seul le péché est noirceur et tout ce qui est bon est lumière. Ne vois-tu pas que je suis sorti de la lumière qui se trouvait en toi? Sais-tu de quoi est faite cette lumière? Elle est formée des actes intérieurs que tu as faits. ❤️ Chaque nouvel acte que tu fais est un nouveau filament de ta volonté que tu branches sur le courant de la lumière éternelle, et ce filament se change en lumière. Ainsi, plus tu fais d'actes, et donc de filaments, plus la lumière devient pleine, forte et brillante. La lumière que tu vois est ce que tu as fait, et le vide dans cette lumière est ce qu'il te reste à faire. Je serai toujours au milieu de cette lumière, pas seulement pour en jouir, mais pour brancher les filaments de ta volonté humaine sur le courant de la lumière éternelle, car je suis l'origine, le fondement et le courant de la lumière. ☀️

«Et sais-tu ce qu'est la vraie lumière? C'est la vérité connue, embrassée, aimée et mise en pratique par l'âme. Cette vérité transforme l'âme en lumière et cause en elle et en dehors d'elle de nouvelles et continuelles naissances de lumière. Cette vérité forme la vraie vie de Dieu dans l'âme, parce que Dieu est vérité; l'âme est liée à la vérité et, plus encore, elle la possède. Dieu est lumière et l'âme est liée à la lumière, elle est nourrie de lumière et de vérité. 

«Cependant, pendant que je nourris l'âme de vérité et de lumière, elle doit garder le courant de sa volonté ouvert de manière à recevoir le courant divin. Autrement, il peut arriver ce qui se produit avec le courant électrique qui, bien qu'il ait en lui-même ce qu'il faut pour produire de la lumière, il ne le fait pas parce qu'il faut de la préparation pour recevoir cette lumière. 

«De plus, la lumière n'atteint pas tout le monde également, mais elle le fait selon le nombre d'ampoules électriques dont on dispose: celui qui n'a qu'une ampoule ne reçoit de la lumière que pour une ampoule, et celui qui en a dix en reçoit pour dix. Si les ampoules ont plus de filaments, elles donnent plus de lumière, si elles en ont moinsmême si elles disposent de l'espace voulu pour en avoir plus —, elles donnent moins de lumière. 

 Et même si le courant a la capacité de produire beaucoup de lumière, il en produit peu parce que la capacité de recevoir le courant est insuffisante chez les ampoules. Il faut donc du courant céleste disponible et un courant humain capable de le recevoir. Par ton travail, tu ajouteras plus de filaments pour rendre plus complète la lumière que je veux placer en toi.» 

35.  8 mars 1925 —Tout ce que Jésus a fait, tant pour la gloire du Père que pour le bien des créatures, est resté déposé dans la Volonté Divine, qui conserve tout en acte "en action continuelle", avec tous ses effets. L'Éternelle Volonté aime tant l'âme qu'elle place Jésus dans son intérieur pour qu'elle croisse en se nourrissant de la même nourriture céleste; ainsi Jésus est présent  "en double", à l'extérieur de l'âme et à l'intérieur.

Je me disais: 🙏 «Comme j'aimerais pouvoir parcourir tous les chemins de l'éternelle Volonté afin de retracer tous les actes qu'elle a effectués pour le bien de toute la famille humaine, et placer en chacun de ces actes un acte de ma volonté pour la remercier par mon amour et ma gratitude, et cela, en mon nom personnel et au nom de tous mes frères! Mais comment puis-je faire cela, moi qui suis si petite et insignifiante?» 🔥

Pendant que je désirais ainsi rejoindre les actes de la suprême Volonté pour les baiser ou au moins placer sur chacun un "je t'aime", je sentis mon doux Jésus bouger en moi et une lumière illuminer mon esprit. Jésus me dit: «Ma fille, veux-tu retracer tous les actes que ma Volonté a effectués pour le bien des créatures? Viens avec moi dans mon Humanité, comme je le désire tant. Tu dois savoir que mon Humanité a parcouru tous les chemins de l'éternelle Volonté et, à chacun des actes qu'elle [l'éternelle Volonté] a accomplis pour le bien de toutes les générations humaines, j'ai adjoint l'un des miens. Il était en effet éminemment convenable que je fasse ainsi en l'honneur de mon Père céleste. Tous ces actes faits par mon Humanité, je les ai placés en dépôt dans la Divine Volonté afin qu'ils donnent sans cesse à mon Divin Père cet honneur légitime que les créatures ne lui rendent pas, et pour amener l'éternelle Volonté à faire la paix avec la volonté humaine. 

«Chez l'homme, la volonté est le dépôt de toutes ses pensées et actions, bonnes ou mauvaises. Elle est le dépôt de tout, rien ne lui échappe. Mon Humanité, quant à elle, a deux volontés: une humaine et une divine. J'ai tout déposé ce que mon Humanité a accompli dans la divine, non seulement pour y rejoindre tous les actes réalisés par la Volonté suprême et lui en rendre grâce, mais aussi pour accomplir en elle plus de nouveaux actes de Divine Volonté; ainsi, avec la pleine participation de mon Humanité, je pouvais former une nouvelle création qui puisse demeurer toujours nouvelle et belle, sans aucune possibilité d'augmentation ou de diminution

«En ce qui concerne la voûte des cieux, le soleil, les étoiles et combien d'autres choses créées par la Divinité pour le bien de toute la famille humaine, tout cela a été déposé dans notre suprême Volonté afin d'y être conservé tel que créé par nous. Pareillement, toute l'activité de mon Humanité a été confiée à la Divine Volonté afin que tout ce qu'elle allait accomplir soit toujours dans l'acte de se donner aux créatures

«L'œuvre de mon Humanité est plus que le ciel bleu, le soleil et les étoiles; elle est comme le soleil au-dessus de votre horizon qui ne refuse jamais sa lumière à quiconque. Si l'œil humain ne perçoit pas l'immensité de la lumière du soleil, c'est que la circonférence de son œil est petite; l'œil capte la lumière selon sa capacité visuelle, même si le soleil est dans la disposition de donner le maximum à tous. Il en va ainsi pour la nouvelle création produite par les actes de mon Humanité: tout a été fait dans la Divine Volonté et a été déposé en elle pour racheter et restaurer les créatures; elle est dans l'acte de se donner à tous et, plus que le soleil, les étoiles et le ciel, elle s'étend au-dessus de la tête de tous, afin que tous puissent profiter des grands bienfaits qu'elle offre. 

«Il y a une grande différence entre le soleil qui brille dans le ciel azuré et celui qui se trouve dans le ciel de mon Humanité. En ce qui concerne le premier, l'œil a beau essayer de recevoir plus de lumière, sa circonférence n'est pas amplifiée pour autant et reste toujours la même; en contrepartie, plus l'œil de l'âme cherche à coopérer, à connaître, à voir et à aimer tout ce que mon Humanité a réalisé, plus il [l'œil de l'âme] s'agrandit, plus il reçoit et peut espérer recevoir davantage. En somme, l'âme détient le pouvoir d'être plus riche ou plus pauvre, plus remplie de lumière et de chaleur ou de rester froide et dans la noirceur.» 

❤️ «Si tu veux retracer les chemins de la Volonté éternelle, entre par la porte de mon Humanité. Là tu trouveras ma Divinité, et la Divine Volonté te rendra présent, en état d'action, tout ce que j'ai fait, je fais ou ferai, autant dans la Création et la Rédemption que dans la Sanctification. Et tu auras la satisfaction de pouvoir embrasser ces actes et de mettre en eux tes petits actes d'amour, d'adoration et de reconnaissance. Tu les trouveras tous en acte de se donner à toi, tu les aimeras et prendras les cadeaux de ton Père céleste. ☀️ Il ne peut t'accorder de plus grands cadeaux que ceux-là: les cadeaux, les fruits et les effets de sa Volonté. Cependant, tu ne pourras les prendre que dans la mesure où tu coopéreras et laisseras ta volonté dissoute dans la mienne.» 

Ensuite, pendant un bref moment, je me suis sentie tout en Jésus et il me sembla trouver en lui l'opération complète de la Divine Volonté pour le bien des créatures. J'ai essayé de suivre un à un les actes de la Volonté suprême et, pendant que je le faisais, tout est disparu. Alors, un désir véhément de retrouver mon doux Jésus s'empara de moi. Après beaucoup de tourments, je l'ai senti derrière mon épaule; il me tendit les bras et prit mes mains dans les siennes. Avec force, je le tirai en avant de moi et, avec toute l'amertume de mon âme, je lui ai dit: «Jésus, tu ne m'aimes plus.» Mais lui, sans me donner le temps de continuer, me dit: «Quoi, ma fille! Tu me dis à moi que je ne t'aime plus! Ces mots peuvent être dits à des créatures, mais pas à ton Jésus, celui qui ne peut jamais faillir en amour!» 

Pendant qu'il parlait, il scrutait intensément mon intérieur comme s'il voulait y trouver quelque chose qui l'intéressait beaucoup. Il regarda longuement et, finalement, j'ai senti un autre Jésus arriver dans mon intérieur, un Jésus complètement semblable à celui en dehors de moi. Je fus surprise de voir mon Jésus à l'intérieur et à l'extérieur de moi. Toute bonté, il me dit: «Dis-moi, ma fille, qui a formé cette nouvelle vie [ma Vie] en toi? N'est-ce pas l'amour? Ne sont-ce pas mes chaînes d'amour qui, non seulement [m'ont formé en toi], mais me gardent en dedans de toi, me tiennent lié à toi [me maintiennent attaché et enlacé à toi]? Et pour que ma vie puisse toujours croître en toi, j'ai placé en toi mon éternelle Volonté. Comme elle ne fait qu'un avec la tienne, nous nous nourrissons de la même nourriture céleste de telle sorte que ma vie ne fasse qu'un avec la tienne. Après tout cela, tu me dis que je ne t'aime plus?» Je suis restée confuse, sans savoir quoi dire. 

36.  15 mars1925 — La Divine Volonté a le pouvoir de former la Vie réelle de Jésus dans la créature.

Pendant que je me fusionnais complètement dans la Divine Volonté, je ressentis intensément l'amertume de la privation de mon doux Jésus. Bien que je sois presque habituée à la souffrance de son absence, c'est toujours une peine nouvelle chaque fois que je suis privée de lui. Il me semble que chaque fois où je me trouve sans la Vie de ma vie, Jésus met en moi un plus haut degré de souffrance, et je ressens plus vivement la douleur de son éloignement. Oh! comme il est vrai qu'en Jésus les souffrances et les joies sont toujours nouvelles! 

Cette fois, pendant que je m'abandonnais dans sa Volonté, mon aimable Jésus fit sortir de mon intérieur sa main toute pleine de lumière. Dans cette main, il y avait aussi la mienne qui était si identifiée à la sienne qu'on pouvait difficilement s'apercevoir qu'au lieu d'une seule main, il y en avait deux. Rempli de compassion à cause de mon amertume extrême, il me dit: 

«Ma fille, la lumière de ma Volonté nous fusionne et forme de nos deux vies une seule vie. Cette lumière accomplit son travail en toi et sa chaleur vide et consume tout ce qui pourrait empêcher l'identification de ta vie avec la mienne. Pourquoi t'affliges-tu à ce point? Ne ressens-tu pas ma vie en toi? Cela n'est pas une abstraction, mais une réalité. Que de fois ne sens-tu pas ma vie opérer en toi! Cela se passe parfois dans la souffrance et, parfois, je te remplis tellement de moi que tu en perds ton mouvement, ta respiration, tes facultés mentales; même ta nature perd sa vie pour faire place à la mienne. Et pour que tu puisses retrouver ta vie, je suis forcé de me faire petit en toi, afin que tu retrouves l'usage de tes mouvements et de tes sens; mais je reste toujours là. N'as-tu pas remarqué que chaque fois que tu me vois, c'est de ton intérieur que je viens? Pourquoi donc crains-tu que je te quitte, puisque tu sens ma vie en toi?» 

Je repris: «Ah! mon Jésus, il est vrai que je sens en moi une autre vie qui opère, souffre, se meut, respire et s'étend à tel point que je ne sais comment expliquer ce qui m'arrive. Souvent, je crois être sur le point de mourir, mais quand cette vie se fait plus petite, retraitant de mes bras et de ma tête, je recommence à vivre. Souvent, je ne te vois pas: je te sens, mais je ne vois pas ton aimable personne. Alors, j'ai peur, je suis presque terrifiée par cette vie que je sens en moi en pensant: "Qui peut être celui qui a une telle domination en moi au point que je me sens comme un chiffon sous son pouvoir? Ne serait-il pas un ennemi? Si je veux m'opposer à ce qu'il veut opérer en moi, il se montre si fort et imposant que je ne peux exercer aucun acte de ma volonté, et je lui concède immédiatement la victoire."» 

Jésus reprit: «Ma fille, seule ma Volonté détient ce pouvoir de former sa vie dans la créature. Bien entendu, l'âme doit m'avoir donné maintes et maintes fois des preuves certaines qu'elle veut vivre de ma Volonté et non pas de la sienne, car tout acte de la volonté humaine empêche la formation de ma vie. Cela est le plus grand prodige que ma Volonté peut réaliser: ma vie dans la créature. La lumière de ma Volonté me prépare la place, sa chaleur purifie et consume tout ce qui ne convient pas à ma vie et me fournit les éléments nécessaires pour la développer. Par conséquent, laisse-moi travailler pour que je puisse accomplir tout ce que ma Volonté a décrété pour toi.» 

37.  9 avril 1925 — Avec le fil de sa Volonté, Jésus lie l'âme. La Volonté Divine opérant dans la créature et ses actes accomplis en Elle forment un nuage de lumière, qui sert Jésus et l'âme.

Après plusieurs jours d'amertume et de privation de mon doux Jésus, celui-ci me transporta hors de mon corps. Me prenant dans ses bras, il me plaça sur ses genoux. Oh! comme cela me rendit heureuse après tant de privations et d'amertume! Cependant, je me sentais timide, sans le goût de vouloir quoi que ce soit ou de dire quoi que ce soit. Je n'avais pas ma familiarité coutumière du passé quand Jésus était avec moi. Jésus me fit beaucoup de choses: il me serra fermement sur lui au point de me faire mal; il mit sa main sur ma bouche, m'empêchant presque de respirer; il m'embrassa. Quant à moi, je ne faisais rien pour répondre à ses attentions, je ne sentais aucun désir de faire quoi que ce soit. Ma privation de lui m'avait paralysée et laissée sans vie; je le laissais simplement faire ce qu'il voulait sans manifester d'opposition. Même s'il m'avait fait mourir, je n'aurais pas dit un seul mot. 

Désirant que je parle, il me dit: «Ma petite fille, dis-moi au moins si tu veux que ton Jésus te lie complètement.» Je répondis: «Fais comme il te plaît.» Saisissant alors un fil, il en entoura ma tête, le passa devant mes yeux, mes oreilles, ma bouche, mon cou; en somme, il lia tout mon corps jusqu'à mes pieds. Ensuite, posant sur moi un regard pénétrant, il me dit: «Comme elle est belle ma petite fille, complètement liée par moi! Maintenant, oui, je vais t'aimer davantage parce que le fil de ma Volonté t'a rendue incapable de faire quoi que ce soit si ce n'est de permettre à ma Volonté d'être la vie de toute ta personne. Cela t'a rendue gracieuse au point d'être toute resplendissante à mes yeux. Ma Volonté a cette vertu de donner à l'âme une beauté si rare et remarquable que rien ne puisse l'égaler; l'âme est si charmante qu'elle attire mon regard et celui de tous, invitant à la regarder et l'aimer.» 

Sur ces mots, je me suis retrouvée dans mon corps, réconfortée et plus forte, il est vrai, mais remplie d'amertume à la pensée qu'il ne reviendrait peut-être pas avant longtemps et que je ne lui avais pas dit un seul mot au sujet de mon pénible état. Alors, je me suis fusionnée dans sa très sainte Volonté, et mon aimable Jésus sortit de mon intérieur en formant un nuage de lumière autour de moi. Ensuite, il appuya ses bras sur ce nuage et regarda le monde entier. Toutes les créatures devinrent présentes à son regard très pur et, oh! combien d'offenses de toutes les classes de l'humanité le blessaient! Que de complots, d'hypocrisie et de faussetés! Des machinations de révolutions aux conséquences imprévisibles se tramaient. Tout cela attirait des châtiments au point que de nombreuses cités étaient détruites. Mon doux Jésus, penché sur ce nuage de lumière, secouait la tête et était troublé jusqu'au plus profond de son Cœur. Se tournant vers moi, il me dit

«Ma fille, vois l'état du monde! C'est si grave que je ne peux le regarder qu'à travers ce nuage. Si je le regardais en dehors de ce nuage, je le détruirais en grande partie. Mais sais-tu ce qu'est ce nuage de lumière? C'est ma Volonté opérant en toi ainsi que les actes que tu as réalisés en elle. Plus tu accomplis d'actes dans ma Volonté, plus gros devient ce nuage de lumière qui me sert de support et me laisse regarder l'homme avec cet amour à travers lequel ma Volonté l'a créé. Il charme mes yeux pleins d'amour et, me rendant présent tout ce que j'ai réalisé par amour pour les hommes, il fait naître en mon Cœur une volonté de compassion. Je finis par être pris de pitié pour cette humanité que j'aime tant

«De plus, ce nuage de lumière t'est merveilleusement utile: il apporte la lumière à tout ton être, il t'encercle et te rend la terre immatérielle, il ne te permet aucune attirance, même innocente, pour les personnes et les autres choses et, formant un doux enchantement pour tes yeux, il te permet de voir les choses selon la vérité, telles que ton Jésus les perçoit. S'il te voit faible, il t'entoure et te donne de la force; s'il te voit inactive, il entre en toi et agit en toi. Et il est extrêmement jaloux de sa lumière: en agissant comme une sentinelle, il s'assure que tu ne fasses rien sans lui et il ne fait rien sans toi. Pourquoi alors, ma fille, t'affliges-tu à ce point? Laisse ma Volonté travailler en toi et ne concède aucun acte de vie à ta volonté qui ne soit pas en moi, si tu veux que mes grands desseins sur toi s'accomplissent.» 

38.  15 avril 1925 — La mission de la Divine Volonté est éternelle, et c'est précisément la mission de Notre Père Céleste.

J'écris uniquement par obéissance et avec grande répugnance. Après qu'un saint prêtre eût lu mes écrits, il m'a dit que, dans certains chapitres, Jésus m'exaltait trop, au point de me placer près de sa céleste Maman, elle qui devrait être mon modèle. En entendant cela, je devins confuse et troublée; je me suis rappelée que je n'ai écrit que par obéissance et avec répugnance, et que je suis affectée par Jésus à la mission de faire connaître la Divine Volonté. Je me suis plainte à mon Jésus de m'avoir demandé cela, à moi qui suis si mauvaise, lui qui, seul, connaît toutes mes misères. Cela m'a tant humiliée et plongée dans la confusion que j'en ai perdu la paix. Je sentais un abîme de distance entre moi et la céleste Mère. 

Pendant que j'étais ainsi troublée, mon aimable Jésus sortit de mon intérieur et, en me serrant dans ses bras pour infuser la paix en moi, il me dit: «Ma fille, pourquoi t'inquiètes-tu tant? Ne sais-tu pas que la paix est le sourire de l'âme, le ciel azuré et serein dans lequel le Soleil divin fait briller sa lumière de manière à ne laisser monter aucun nuage? La paix est la rosée bénéfique qui vivifie tout, pare l'âme de bijoux ravissants et attire sur elle un baiser continuel de ma Volonté. 

Qu'est-ce donc que cette affaire contraire à la vérité? Qu'est-ce que cette trop grande exaltation de toi? Tout cela simplement parce que je t'ai dit que je te plaçais près de ma divine Mère! Pourtant, en tant que ma Mère Vierge et Reine, elle est la dépositaire de tous les biens de ma Rédemption. Je l'ai placée à la tête des rachetés en lui donnant une mission unique et spéciale qui ne sera donnée à personne d'autre. Les apôtres eux-mêmes ainsi que l'Église tout entière dépendent d'elle et lui sont tributaires. Il n'y a aucun bien qu'elle ne possède, tous les biens viennent d'elle. D'ailleurs, puisqu'elle est ma Mère, je devais confier à son Cœur maternel toutes les choses et toutes les personnes. Tout englober et pouvoir tout donner à tous est son apanage. 

Je te répète que, de même que j'ai placé ma Maman à la tête de tout et déposé en elle tous les biens de la Rédemption, j'ai choisi une autre vierge que j'ai placée près d'elle pour lui confier la mission de faire connaître ma Divine Volonté. Si la Rédemption est grande, ma Volonté l'est plus encore. La Rédemption a eu un commencement dans le temps, bien que non pas dans l'éternité. Pour ce qui est de ma Divine Volonté, bien qu'elle soit éternelle, il devait y avoir un début dans le temps en ce qui concerne la mission de la faire connaître. Parce que ma Volonté existe dans le Ciel et sur la terre et qu'elle est la seule et unique à posséder tous les biens, je devais choisir une créature à qui confier le dépôt des connaissances qui s'y rattachent en lui faisant connaître, comme à une seconde mère, ses qualités, sa valeur et ses prérogatives, afin qu'elle les aime et en garde jalousement le dépôt. 

«Tout comme ma céleste Mère — vraie dépositaire des biens de la Rédemption — est généreuse pour quiconque veut en profiter, ainsi cette seconde mère doit se montrer généreuse en faisant connaître à tout le monde mes enseignements sur ma Volonté, sa sainteté, les biens qu'elle veut donner, sa vie inconnue des créatures, et le fait que, depuis le début de la création de l'homme, elle se languit, prie et supplie pour que l'homme revienne à son origine — qui est ma Volonté — et que sa souveraineté sur toutes les créatures soit rétablie. 

«Ma Rédemption fut unique et j'ai fait appel à ma chère Maman pour la mener à terme. Ma Volonté, elle aussi, est unique, et je devais faire appel à une autre créature pour la mettre comme à la tête, afin de placer en elle le dépôt, qu'elle me serve à faire connaître mes enseignements et qu'elle réponde aux desseins de ma Divine Volonté. Où se trouve donc cette trop grande exaltation de toi? Qui peut nier que la Rédemption et l'accomplissement de ma Volonté sont deux missions à la fois uniques et semblables qui doivent se tenir par la main, afin que soient complétés les fruits de la Rédemption et que nos droits sur la Création nous soient rendus — ces droits étant la raison ultime de la Création? Voilà pourquoi la mission de notre Volonté nous intéresse tant — rien d'autre ne fera autant de bien aux créatures. L'accomplissement de cette mission sera le couronnement de toutes nos œuvres

«On a dit de David qu'il était une image de moi au point que l'ensemble de ses psaumes révèle ma personne. On a dit que saint François d'Assise était une image fidèle de moi. On lit dans le saint Évangile: "Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait", rien de moins. On y lit aussi: "Personne n'entrera dans le Royaume des Cieux s'il n'est pas l'image du Fils de Dieu." Et beaucoup d'autres choses du genre. Cependant, personne ne parle d'exaltation ou dit que ce sont là des choses non conformes aux vérités sorties de ma bouche. Et parce que je t'ai comparée à la Vierge pour faire de toi sa copie fidèle, je t'aurais trop exaltée? 

«Tout cela signifie qu'ils n'ont pas bien compris la mission de la connaissance de ma Volonté. Je te répète que, non seulement je te place près de la Vierge, mais je te place sur ses genoux maternels comme sa petite fille, de telle manière qu'elle te guide et t'instruise sur la manière de l'imiter pour devenir sa copie fidèle en faisant toujours la Divine Volonté et que, de ses genoux, tu puisses passer sur les genoux de la Divinité. 

«La mission de ma Volonté est éternelle. Elle est exactement celle de notre Père céleste, lequel veut, commande et n'espère qu'une chose: que sa Volonté soit connue et aimée et qu'elle soit faite sur la terre comme au Ciel. Faisant tienne cette mission éternelle et imitant le Père céleste, tu ne dois vouloir qu'une chose pour toi-même et toutes les créatures: que ma Volonté soit connue, aimée et accomplie. Si c'est la créature qui s'exalte elle-même, cela peut poser question, mais si elle reste à sa place et que c'est moi qui l'exalte, la faisant arriver là où je veux et par le chemin que je veux, cela est dans l'ordre. Tout m'est permis. Donc, aie confiance en moi et ne sois pas inquiète.» 

39.  23 avril 1925 — «Chaque acte que la créature accomplit dans Ma Volonté est un baiser qu'elle au Créateur et qu'elle reçoit de Lui et de tous les bienheureux» — 🔥 Chaque baiser accroît la vie divine dans l'âme parce que Dieu continue d'insuffler en elle son souffle omnipotent par laquelle elle a été créée.— 🔥 Le souffle de Dieu a insufflé la Vie dans l'homme  en le munissant d'une intelligence, d'une mémoire et d'une volonté pour le mettre en relation avec sa Divine Volonté.— 🔥  Quand la Divine Volonté est établie dans la créature, elle a les yeux, l'ouïe, la bouche, les mains et les pieds de Jésus.

Je me fusionnais comme à l'accoutumée dans la sainte Divine Volonté et, manifestant sa présence à l'intérieur de moi, mon doux Jésus me dit: «Ma fille, viens dans l'immensité de ma Volonté: tout le Ciel et toutes les choses créées par moi vivent et reçoivent continuellement la Vie de ma Volonté; en elle, ils trouvent leur gloire complète, leur bonheur total et la parfaite beauté. De plus, ils attendent anxieusement le baiser de l'âme pèlerine qui vit dans la même Volonté qu'eux, pour lui retourner ce baiser [retourner ce baiser à l'âme pèlerine] et partager avec elle la gloire, le bonheur et la beauté qu'ils possèdent. Ainsi, une autre créature s'ajoute à eux pour Me rendre une gloire complète, — dans la mesure où une créature peut le faire —, et pour M'amener à regarder la terre avec le même amour avec lequel je l'ai créée, vu qu'il existe sur la terre une créature qui vit et agit dans ma Volonté. Sachant que rien ne me glorifie autant qu'une âme qui vit dans ma Volonté, tout le Ciel souhaite ardemment que ma Volonté vive dans les âmes sur la terre. Ainsi, chaque acte que la créature accomplit dans ma Volonté est un baiser qu'elle donne à celui qui l'a créée et qu'elle reçoit de Lui et de tous les bienheureux

«Et sais-tu ce qu'est ce baiser? C'est la transformation de l'âme en son Créateur; c'est la possession de Dieu par l'âme et de l'âme par Dieu; c'est l'accroissement de la vie divine dans l'âme; c'est la conformité avec tout le Ciel et le droit de suprématie sur toutes les choses créées. L'âme, purifiée par ma Volonté à travers le souffle omnipotent de Dieu, ne provoque plus chez Dieu la nausée de sa volonté humaine et, par conséquent, Dieu continue d'insuffler en elle son souffle omnipotent, de sorte qu'elle continue de croître en cette Volonté par laquelle elle a été créée

«Par contre, l'âme qui n'a pas encore été purifiée ressent l'attraction de sa propre volonté et, en conséquence, elle agit contre la Divine Volonté en faisant la sienne. Dieu ne peut l'approcher pour lui infuser de nouveau son souffle jusqu'à ce qu'elle s'adonne complètement à la réalisation de la Divine Volonté. 

«Tu dois savoir qu'en créant l'homme Dieu infusa en lui la vieen le munissant d'une intelligence, d'une mémoire et d'une volontépour le mettre en relation avec sa Divine Volonté. Cette Divine Volonté devait être comme un roi dominant tout l'intérieur de la créature et donnant vie à tout ce qui est en elle. À l'aide de ses yeux, la créature devait voir d'une manière toute naturelle l'ordre existant dans les choses créées ainsi que la Divine Volonté régnant sur tout l'univers; son ouïe devait lui permettre d'entendre les prodiges de l'éternelle Volonté; sa bouche devait lui permettre de se sentir continuellement insufflée par le souffle du Créateur lui communiquant la vie et les biens de sa Volonté, elle devait être comme l'écho de l'éternel Fiat lui racontant ce que signifie la Volonté de Dieu; ses mains devaient être l'expression des travaux de la Volonté suprême; ses pieds devaient lui permettre de suivre pas à pas les pas de son Créateur. 

«Ainsi, quand la Divine Volonté est établie dans la volonté de la créature, cette dernière a les yeux, l'ouïe, la bouche, les mains et les pieds de ma Volonté. Elle ne se sépare jamais de son origine et, partant, elle est toujours dans mes bras et il est facile pour elle de sentir mon souffle et pour moi de respirer en elle

«C'est précisément ce que je veux de la créature: qu'elle laisse ma Volonté régner en elle et que sa volonté serve de demeure pour la mienne, afin que la Divine Volonté puisse déposer en elle les biens célestes qu'elle contient. C'est ce que je veux pour toi: que tous tes actes, marqués par ma Volonté, ne forment qu'un seul acte qui, uni à l'acte simple de ma Volonté qui ne connaît pas de multiplicité d'actes comme chez l'homme, puisse demeurer dans l'éternel commencement, afin que tu copies ainsi ton Créateur et lui donnes la gloire et le contentement de voir sa Volonté faite sur la terre comme au Ciel.» 

40.  26 avril 1925 — Le bien que feront les écrits sur la Divine Volonté. Jésus et sa Volonté sont inséparables, et cela rend inséparables de Jésus — celui qui se laisse dominer par Elle. (Audio par AsaBern)

Je pensais à certaines choses que Jésus m'avait dites au sujet de la Divine Volonté et qui avaient été publiées. Conséquemment, elles étaient à la disposition de quiconque voulait les lire. Je me sentis si honteuse que j'en eus une peine indescriptible. Et je dis: «Mon Dieu bien-aimé, comment peux-tu permettre cela? Nos secrets que j'ai écrits par obéissance et uniquement par amour pour toi sont actuellement à la vue d'autres personnes. Et s'ils continuent de publier d'autres écrits, je mourrai de honte et de peine. De plus, après tout cela, comme récompense pour mes durs sacrifices, tu m'as laissée. Ah! si tu avais été avec moi, tu aurais eu pitié de ma douleur et tu m'aurais donné la force!» 

Pendant que je pensais à cela, mon doux Jésus sortit de mon intérieur et, plaçant une main sur mon front et l'autre sur ma bouche comme s'il voulait arrêter les nombreuses pensées affligeantes qui me venaient, il me dit: «Sois calme, sois calme, ne va pas plus loin! Ce ne sont pas tes choses, mais les miennes. C'est ma Volonté qui veut se faire connaître. Ma Volonté est plus que le soleil dont on peut difficilement cacher la lumière. En fait, c'est complètement impossible: si on obstrue sa lumière d'un côté, elle contourne l'obstacle et, passant par les autres côtés, elle continue son chemin majestueusement, plongeant dans la confusion ceux qui voulaient arrêter sa course. On peut cacher une lampe, mais jamais le soleil. Ma Volonté est comme le soleil, et même plus: si tu veux cacher sa lumière, tu n'y arriveras pas. Par conséquent, sois calme, ma fille, et laisse l'éternel Soleil de ma Volonté poursuivre sa course, soit par les écrits, soit par l'édition, soit par tes paroles ou ton comportement. Laisse-le s'échapper comme la lumière et couvrir le monde entier. C'est ce à quoi j'aspire, ce que je veux. 

«De plus, ce qui a déjà été mis en circulation concernant les vérités sur ma Volonté est bien peu: seulement les atomes de sa lumière. Et bien que ce ne soit que des atomes, si tu savais le bien qui en résulte! Qu'est-ce que ce sera quand toutes les vérités que je t'ai révélées au sujet de ma Volonté seront réunies? La fécondité de sa lumière, les biens qu'elle contient, tout cela mis ensemble formera non seulement quelques atomes du soleil levant, mais son plein midi. Quel bien cet éternel Soleil ne produira-t-il pas au milieu des créatures! Et toi et moi, comme nous serons contents de voir ma Volonté connue, aimée et accomplie! Par conséquent, laisse-moi faire. 

«D'ailleurs, ce n'est pas vrai que je t'ai quittée. Comment peux-tu dire cela? Ne me sens-tu pas en dedans de toi? N'entends-tu pas l'écho de ma prière en toi, ne vois-tu pas comment j'embrasse tout sans que personne ne m'échappe, puisque toutes les choses et toutes les générations sont comme un seul point pour moi? Ne vois-tu pas comment je prie, j'aime, j'adore et répare pour tous? 

«Et toi, en écho à ma prière, tu te sens comme si tu avais toutes les personnes et toutes les choses en ton pouvoir et tu répètes ce que je fais. Crois-tu faire cela par tes propres forces? Ah! non, non! C'est moi qui suis en toi, c'est ma Volonté qui te fait tenir toutes les personnes et toutes les choses comme en ton pouvoir et qui poursuit sa course dans ton âme. Et voudrais-tu que des choses soient en dehors de ma Volonté? Pourquoi as-tu peur? Que je puisse te quitter? Ne sais-tu pas que le signe le plus sûr que je réside en toi est que ma Volonté a sa place d'honneur en toi, qu'elle te domine et fait de toi ce qu'elle veut? Moi et ma Volonté sommes inséparables, et ma Volonté rend inséparable de moi quiconque se laisse dominer par elle.»