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Certaines météorites contiennent de la matière organique qui a pu participer à la mise en œuvre d’une chimie nécessaire à l’émergence de la vie sur Terre. Cette matière organique météoritique pourrait avoir un lien avec les molécules observées dans les nuages moléculaires denses, lieu de formation de notre Système solaire. Afin de mieux comprendre ce lien, des scientifiques des laboratoires PIIM, IMPMC et de l’Université technique de Munich ont simulé expérimentalement l’évolution de cette matière, depuis la formation du Système solaire jusqu’à sa transformation au sein d’astéroïdes, les corps parents des météorites. Ces travaux proposent un scénario plausible d’évolution de la matière organique tout au long de la formation du Système solaire et, par analogie, à d’autres systèmes planétaires. 

Quelles sont les chances de découvrir un jour, quelque part dans l'univers, un écosystème semblable au nôtre ? Une planète sur laquelle le vivant aurait pris des formes aussi complexes et diverses que celles sur Terre. Astronomes, biochimistes et biologistes proposent un voyage au coeur du système solaire, à la découverte de l'incroyable concours de circonstances qui a permis à la vie de se développer sur Terre depuis près de 4 milliards d'années. Notre écosystème serait le résultat d'une vertigineuse suite de hasards et de catastrophes qui auraient dû détruire la vie mais qui finalement lui ont été bénéfiques. A force de scruter le ciel en quête de réponses, les chercheurs ont découvert de nouveaux mondes, des planètes lointaines, mais aucune d'elles ne ressemble à la Terre. 


Il fut un temps où le consensus scientifique penchait vers la soupe, la soupe primordiale, celle des tout débuts de notre planète, où le mélange moléculaire couplé à l'intense rayonnement et de puissants éclairs d'orages primitifs aurait conduit et à l'assemblage des protéines nécessaires à l'apparition de la vie. Mais ça, c'était avant. Avant que l'on ne connaisse mieux les comètes, les météorites, et la chimie prébiotique spatiale. Observation après expérience, un nombre de plus en plus important de ces molécules dites « prébiotiques » semblent avoir pu se former dans le froid interplanétaire, et ce dès les tout débuts du système solaire. Et si, tout compte fait, les prémices de la vie venaient de l'espace ? 


Si de nombreuses réactions chimiques sont réversibles, la reproduction des êtres vivants se fait, elle, à sens unique de manière irréversible. Ce principe essentiel, mais habituellement ignoré, rend possible la sélection naturelle. Afin de mieux comprendre comment le lien entre irréversibilité et évolution est apparu en biologie, des chercheurs du CNRS et d’Aix-Marseille Université ont décrit, de manière conceptuelle, une réaction chimique qui se produirait de façon irréversible et déboucherait sur un mécanisme de réplication moléculaire, imitant la sélection naturelle connue dans le monde biologique. Ces travaux, publiés dans Nature Reviews Chemistry, précisent certaines conditions environnementales nécessaires à la transition inerte-vivant. 


Les preuves s’accumulent pour montrer que les éléments nécessaires à l’apparition de la vie se sont formés dans l’espace, avant d’arriver sur Terre. Il ne manquait qu’un seul « ingrédient » : les cinq bases nucléiques qui servent de briques à l’ADN. Des chimistes et des astrophysiciens du PIIM (CNRS/Aix-Marseille Université) et de l’IC2MP (CNRS/Université de Poitiers) ont démontré qu’au moins une de ces bases nucléiques peut être produite dans les conditions extrêmes du système solaire primitif. Publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters, ces travaux donnent également un grand espoir pour les quatre autres bases nucléiques.