Variables didactiques et différenciation


Pour différencier cette tâche en fonction des connaissances et compétences des élèves, l’enseignant·e peut faire varier les valeurs des différentes variables didactiques.


Nombre de cartes animaux

La tâche est proposée avec 10 cartes animaux. Cette valeur permet d'éviter des procédures de mémorisation des positions des images et de favoriser le recours au comptage avec des nombres a priori connus des élèves.

Pour des élèves qui ne maîtrisent pas la comptine numérique ou le comptage jusqu’à 10, on peut prendre moins de cartes animaux (par exemple 6).

Pour des élèves maîtrisant le comptage au-delà de 10 et ayant réussi la tâche pour 10 animaux, on peut prendre plus de cartes. Cela pourra par ailleurs permettre de travailler les nombres supérieurs à 10.


Nombre de cartes animaux par rapport au nombre de cases

Dans la tâche proposée, il y a autant de cases sur la bande que d'images à positionner.

On pourrait proposer une bande avec plus de cases que de nombre de cartes. Par exemple, s’il y a 10 animaux et 15 cases, on ne pourra pas dire « le dernier » et ça jouera sur le fait qu’il faut utiliser le nombre.


Origine

Il y a 2 origines possibles avec une bande finie : la case de gauche ou la case de droite. L’origine “case de gauche” est privilégiée car elle permet d’utiliser une compétence de littératie, c’est-à-dire de compter les animaux de gauche à droite, dans le sens usuel de lecture.

Les deux origines ne sont pas matérialisées dans la tâche proposée. On pourrait choisir une bande avec une case de couleur pour l’origine, la case la plus à gauche. Matérialiser l’origine enlève aux élèves la difficulté liée à l’orientation dans l’espace (gauche/droite).

Le choix de l’origine et l’utilisation des notions gauche/droite font travailler des connaissances de repérage en plus des connaissances visées sur la position dans une liste ordonnée et l’aspect ordinal du nombre.


Position de l'élève par rapport à la bande

Il est préférable de choisir de mettre la bande modèle et la bande vide contre un mur (ou au bord d’une table) de sorte à ce que l’élève n’ait qu’une seule position possible pour observer la bande modèle et pour compléter sa bande vide. Cela empêche la situation dans laquelle l’élève peut se positionner devant ou derrière sa bande vide, ou alterner sa position par rapport à la bande vide pour la compléter.

Si on laisse plusieurs possibilités de position de l’élève pour observer la bande modèle et pour compléter la bande vide, cela peut entrainer des erreurs de repérage.


Nombre de voyages pour aller regarder le modèle

Dans la tâche proposée, l'élève peut aller voir autant de fois qu'il veut la bande modèle. En laissant le nombre de voyages illimités, cela permet à l’élève de retourner voir la position de sa carte sur le modèle autant de fois qu’il·elle le souhaite, de vérifier, d’utiliser différentes stratégies utilisant la relation d’ordre (être à côté de, être entre deux animaux, être avant ou être après, le comptage, etc).

En diminuant le nombre de voyages voire en imposant un seul voyage, l’élève doit trouver une stratégie efficace pour se rappeler de la position de la carte et cela favorise donc le recours au nombre pour repérer une position.


Positionnement spatial des deux élèves

On peut choisir de mettre les deux élèves dans la même orientation : par exemple côte à côte, ou l’un derrière l’autre, mais sans pouvoir voir la bande de son camarade. La gauche pour l’un correspond à la gauche pour l’autre élève. Cela évite des difficultés liées au repérage dans l'espace et à la latéralité.

Si on choisit de mettre les enfants face à face, les origines sont inversées, la gauche de l’un correspond à la droite de l’autre élève. Cela peut entrainer des difficultés dans la communication des positions liées au repérage (notamment définir une origine fixe commune).


Orientation des animaux sur les cartes

Dans la tâche proposée, les animaux sont représentés de profil et regardent tous vers la droite. Pour certains élèves, cela peut induire une orientation de la bande de gauche à droite et faciliter ainsi le repérage (en partant toujours de la même origine). A noter que dans le prolongement pour les 2P, dans la situation de communication, cela peut entrainer des difficultés : si le chien est en premier et la souris en seconde position, on peut dire que la souris est après le chien... mais aussi qu'elle est devant le chien.

On pourrait choisir des images d’animaux vue de face (ou d’autres objets sans orientation), ce qui n’induirait pas d'orientation de la bande.


Utilisation du vocabulaire ordinal

Dans la tâche proposée, le recours au vocabulaire ordinal n'est pas explicitement demandé. L'élève pourrait dire : « je compte 7, je place sur la septième case » ou « je compte 7 et je place sur la case 7 ».

On pourrait choisir, si ce vocabulaire est déjà connu des élèves, de demander explicitement aux élèves de l'utiliser pour communiquer les positions. Cela permettrait de travailler l'utilisation de ces termes.