Bourgeois :
Qui sont-ils ?
Majoritairement des Britanniques (Anglais ou Écossais), quelques Canadiens français.
Comment s'enrichissent-ils ?
L'essor de l'industrialisation fait passer l'économie de la ville de Montréal d'une production artisanale à une production de masse à grande échelle et à moindres couts, grâce à la mécanisation dans les usines et les manufactures. ***
Ce type de production requiert une main-d'œuvre peu éduquée et peu qualifiée que les propriétaires d'entreprises paient très mal. ***
Le développement du Canada-Ouest (Ontario) est en plein essor. Les ressources naturelles qui y sont exploitées transitent par Montréal avant d'être transformées et exportées.
Quels sont les effets de l'industrialisation de Montréal sur ce groupe ?
L'industrialisation accentue les inégalités socioéconomiques ***
Ce sont exclusivement des hommes qui sont à la tête de ce groupe et qui contrôlent l'économie de la ville en plein essor. ***
L'industrialisation provoque l'essor du capitalisme, ce qui permet à ce groupe de s'enrichir énormément. ***
L'industrialisation de Montréal permet à ce groupe (marchands, grands industriels) de contrôler le transit des ressources naturelles canadiennes par Montréal, leur transformation et leur exportation. ***
Développement d'une élite bourgeoise masculine qui prend part non seulement aux activités économiques de la ville, mais s'implique en politique (municipale, provinciale, fédérale). ***
L'industrialisation provoque l'essor urbain de Montréal. La classe bourgeoise, essentiellement urbaine, développe un marché de la consommation de produits de luxe. Ils habitent de beaux quartiers et de belles maisons de ville luxueuses.
Quelles relations entretiennent-ils avec les autres groupes sociaux ?
Majorité de bourgeois qui sont britanniques et protestants et qui embauchent des Canadiens français catholiques et peu éduqués et en majorité non qualifiés dans les usines. Renforce l'esprit de domination de la minorité britannique sur la majorité francophone issue de la classe ouvrière. ***
Minorité d'ouvriers qualifiés issus de la classe d'artisans urbains de la période préindustrielle qui ont un meilleur pouvoir de négociation avec les grands patrons. Ce sont eux qui provoquent le début du syndicalisme et des revendications des droits des ouvriers pour de meilleures conditions de travail.
Les relations entre bourgeois et immigrants dépendent de la provenance des immigrants.
Les Irlandais (qui sont catholiques) qui immigrent à Montréal se retrouvent en très grande majorité dans la classe ouvrière, à l'instar des Canadiens français qui arrivent de la campagne. Ils sont donc traités comme inférieur, comme de la main-d'œuvre bon marché.
Les immigrants italiens et les Juifs d'Europe de l'Est (fin XIXe siècle, début XXe), qui ne parlent ni anglais ni français, se retrouvent eux aussi en très grande majorité dans la classe ouvrière et subissent les mêmes discriminations de la part de l'élite britannique.
Relations entre bourgeois et femmes : Milieux bourgeois dominés par les hommes où les femmes ont un statut inférieur.
Les hommes dominent la vie politique. Ils mettent en place des lois qui discriminent les femmes.
Elles n'ont pas le droit de vote ni celui d'être candidates aux élections.
Elles sont sous juridiction/tutelle de leur père ou de leur époux. L'homme décide de tout pour sa femme et ses enfants.
Ouvriers :
Qui sont-ils ?
Ils sont canadiens-français, immigrants irlandais, italiens ou d'Europe de l'Est.
D'où viennent-ils ? Pourquoi viennent-ils ici ?
De la ville : Minorité d'ouvriers qualifiés issus de la classe d'artisans urbains de la période préindustrielle.
De la campagne : Il font partie des milliers de Canadiens français qui quittent la campagne au milieu du XIXe siècle pour Montréal dans l'espoir d'une vie meilleure.
Ils viennent d'Irlande. Ils ont quitté leur pays qui est aux prises avec une grande famine.
Ils sont immigrants juifs de l'Europe de l'Est (fin XIX, début XXe). Ils quittent leurs pays à la recherche de meilleures conditions, souvent pour fuir les persécutions (pogromes antijuifs en Russie).
Ils sont italiens (fin XIXe début XXe). Ils quittent leur pays où sévit une crise économique.
Sont-ils éduqués, bien payés ?
Minorité d'ouvriers qualifiés issus de la classe d'artisans urbains de la période préindustrielle qui ont un meilleur pouvoir de négociation avec les grands patrons. Ils provoquent le début du syndicalisme et des revendications des droits des ouvriers pour de meilleures conditions de travail. Ils obtiennent un meilleur salaire que les ouvriers non qualifiés.
Majorité d'ouvriers non qualifiés, peu ou pas éduqués. Ils reçoivent un salaire qui les garde dans l'extrême pauvreté. Les hommes de cette classe sociale sont mieux payés que leurs homologues féminins et les garçons travaillant en usine sont mieux payés que les fillettes.
Conditions de vie, de travail. Quartiers populaires.
Leurs conditions de travail sont déplorables. Ils travaillent de longues heures pour un salaire dérisoire. L'environnement de travail est dangereux et manque d'installations d'hygiène, l'air qu'ils respirent est pollué (poussières de métaux, de charbon et de blé),
Les conditions de vie sont horribles. Ils vivent entassés dans des quartiers construits à la hâte, à proximité des usines où ils travaillent. La densité de population de ces quartiers est trop élevée et les installations sanitaires sont manquantes. Des épidémies de tuberculose sont fréquentes. La pollution des usines envahit les quartiers où ils demeurent.
Ils sont peu ou pas scolarisés. Ils travaillent dès l'enfance avec leurs parents dans des usines, des ateliers, des manufactures, etc.
Effets de l'industrialisation sur ce groupe.
L'industrialisation accentue les inégalités sociales.
L'industrialisation place ce groupe dans une nouvelle catégorie, la classe ouvrière.
Ils deviennent majoritairement urbains.
L'industrialisation favorise la création d'emplois pour ce groupe, mais se fait au détriment de leur qualité de vie.
Ils deviennent la main-d'œuvre de gens riches qui s'enrichissent toujours plus. Ils sont les victimes collatérales du capitalisme industriel.
L'industrialisation fait augmenter la part d'enfants travaillant dans les usines, jusqu'à ce qu'une loi provinciale (1885) interdise le travail des filles avant l'âge de 14 ans et celui des garçons avant l'âge de 12 ans.
Relation avec les autres groupes
Femmes :
Elles sont sous juridiction/tutelle de leur père ou de leur époux. L'homme décide de tout pour sa femme et ses enfants.
Elles gagnent un salaire moindre que celui des hommes en usine.
Bourgeois :
Majorité de bourgeois qui sont britanniques et protestants et qui embauchent des Canadiens français catholiques et peu éduqués et en majorité non qualifiés dans les usines. Renforce l'esprit de domination de la minorité britannique sur la majorité francophone issue de la classe ouvrière.
Immigrants :
Il peut y avoir des tensions ethnolinguistiques ou religieuses entre les francophones, les Irlandais, les Italiens et les juifs.
Immigrants :
D'où viennent-ils ? Pourquoi viennent-ils ici ?
De la campagne : Ils font partie des milliers de Canadiens français qui quittent la campagne québécoise au milieu du XIXe siècle pour Montréal dans l'espoir d'une vie meilleure.
Ils viennent d'Irlande. Ils ont quitté leur pays qui est aux prises avec une grande famine.
Ils sont immigrants juifs de l'Europe de l'Est (fin XIX, début XXe). Ils quittent leurs pays à la recherche de meilleures conditions, souvent pour fuir les persécutions (pogromes antijuifs).
Ils sont italiens (fin XIXe début XXe ). Ils quittent leur pays où sévit une crise économique.
Ils sont britanniques. Ils proviennent essentiellement de milieux aisés, font partie de l'élite/bourgeoisie. Ils viennent ici parce que les perspectives de développement économique sont très bonnes. Ils apportent des capitaux qu'ils réinvestissent dans le secteur industriel et commercial.
Ils sont écossais. Ils proviennent généralement de milieux aisés et font partie de l'élite. Ils viennent ici parce que les perspectives de développement économique sont très bonnes. Ils apportent des capitaux qu'ils réinvestissent dans le secteur industriel et commercial.
Conditions de vie et de travail
Elles dépendent d'où ils viennent et de leur situation économique avant d'émigrer. Très bonnes pour les Britanniques et Écossais. Moins bonnes pour les Canadiens français, les Irlandais, les Italiens et les Juifs pour qui monter les échelons sociaux est plus difficile.
Où s'établissent-ils ? Comment sont-ils accueillis ?
Tout dépend de leur situation socioéconomique.
Ceux de la classe ouvrière s'établissent dans des quartiers populaires, près des zones industrielles polluées où ils trouvent du travail.
Il peut y avoir des tensions ethnolinguistiques ou religieuses entre les francophones, les Irlandais, les Italiens et les juifs.
Ceux de l'élite s'établissent dans de beaux quartiers.
Effets de l'industrialisation sur ce groupe.
Permet aux Britanniques et aux Écossais de s'enrichir en investissant dans des entreprises industrielles qui se développent à Montréal.
Permet aux Irlandais de fuir l'Irlande pour s'installer ici puisque la demande en ouvriers dans les usines est énorme.
Permet aux Italiens de fuir l'Italie pour s'installer ici puisque la demande en ouvriers dans les usines est énorme.
Permet aux Juifs d'Europe de l'Est de fuir pour s'installer ici puisque la demande en ouvriers dans les usines est énorme.
Relations avec les autres groupes
Les relations entre bourgeois et immigrants dépendent de la provenance des immigrants.
Les Irlandais (qui sont catholiques) qui immigrent à Montréal se retrouvent en très grande majorité dans la classe ouvrière, à l'instar des Canadiens français qui arrivent de la campagne. Ils sont donc traités comme inférieur, comme de la main-d'œuvre bon marché.
Les immigrants italiens et les Juifs d'Europe de l'Est (fin XIXe siècle, début XXe), qui ne parlent ni anglais ni français, se retrouvent eux aussi en très grande majorité dans la classe ouvrière et subissent les mêmes discriminations de la part de l'élite britannique.
ouvriers :
Il peut y avoir des tensions ethnolinguistiques ou religieuses entre les francophones, les Irlandais, les Italiens et les juifs.
Femmes :
Qui sont-elles ? De quels milieux proviennent-elles ?
Elles proviennent de tous les milieux (ouvrier, bourgeois, immigrants)
Leur niveau d'éducation dépend du milieu d'où elles viennent. Même si elles viennent de milieux aisés, elles ne suivront pas d'études très avancées comme leurs homologues masculins. Elles n'obtiendront jamais de diplôme leur permettant d'acquérir un emploi/profession. Elles seront toujours considérées comme des mères de famille. Leur place est à la maison avec les enfants, selon la vision patriarcale de l'époque.
Si elles proviennent de milieux pauvres, elles sont peu ou pas scolarisées et elles travailleront fort probablement en usine dès l'enfance, jusqu'à ce qu'une loi provinciale, votée en 1885, interdise leur travail avant l'âge de 14 ans. Adultes, elles sont toujours considérées comme des "mères de famille devant rester dans les sphères familiales (à la maison)", mais leur situation précaire les force à travailler en usines/ateliers/manufactures pour subvenir aux besoins de la famille, car le seul salaire du mari ne suffit pas.
Travail
Les femmes issues de l'élite ne travaillent pas. Elles peuvent cependant œuvrer dans des organismes de charité et faire partie de groupes philanthropes.
Les femmes issues de la classe ouvrière travaillent dans des usines, des manufactures, des ateliers ou comme domestiques pour les gens issus de la bourgeoisie.
Certaines deviennent religieuses. Elles travaillent alors parfois comme enseignantes ou infirmières.
Effets de l'industrialisation sur ce groupe
L'industrialisation accentue les inégalités sociales qui frappent les femmes plus durement.
Relations avec les autres groupes
Bourgeois :
Relations entre bourgeois et femmes : Milieux bourgeois dominés par les hommes où les femmes ont un statut inférieur.
Les hommes dominent la vie politique. Ils mettent en place des lois qui discriminent les femmes.
Elles n'ont pas le droit de vote ni celui d'être candidates aux élections.
Elles sont sous juridiction/tutelle de leur père ou de leur époux. L'homme décide de tout pour sa femme et ses enfants.
L'élite cherche à limiter la présence des femmes dans le milieux de travail. Ils jugent que les femmes doivent rester à la maison pour s'occuper des enfants. Les femmes des milieux ouvriers doivent donc s'occuper des tâches ménagères, des enfants et de la maison en plus de travailler comme ouvrières ou domestiques, puisque le salaire du mari ne suffit pas.
Les femmes issues de milieux fortunés doivent aussi s'occuper de la maison, mais elles font appel à des domestiques, qui elles, sont issues de la classe ouvrière.
Ouvriers :
Elles gagnent un salaire moindre que celui des hommes en usine.
Elles restes souvent subordonnées à leur mari (selon une loi de 1866), doivent s'occuper de la maison, des tâches ménagères et des enfants.