Atelier 4

Histoire des études romanes en Bulgarie et ailleurs 

Coordinatrice : Malinka Velinova

(m.velinova@uni-sofia.bg)

 

En Bulgarie, c’est en 1923 que les études en langues et littératures romanes sont institutionnalisées par la fondation du Département de philologie romane au sein de la Faculté d’histoire et de lettres de l’Université de Sofia. L’acte qui consacre symboliquement cette fondation est la conférence inaugurale de Thomas S. Thomov (cf. Thomov 1925) sur l’histoire de la romanistique, depuis les « prémices » médiévales, au XIIIe siècle, jusqu’au début du XXe siècle. Cette conférence ne constitue pas un programme explicite spécial de l’entreprise bulgare, elle laisse plutôt sous-entendre le projet, loin d’être très ambitieux, de synchroniser l’enseignement de la philologie romane dans le pays avec les acquis de la discipline à l’étranger. Ce que le Professeur Thomov accomplira par la suite, tout au long de sa carrière, et de façon très réussie, grâce en particulier à sa personnalité, répondant parfaitement aux exigences que doit satisfaire la figure du philologue romaniste de son temps, maîtrisant plusieurs langues romanes, en l’occurrence, français, italien, espagnol et portugais, en vue de l’enseignement et de la recherche, dans toutes les branches de la philologie.

Ce n’est que par la suite, au cours des années 1970, que les études françaises, en particulier, s’émanciperont et qu’apparaîtront les fondements d’écoles, au sens plus ou moins plein du mot. Mentionnons, pour ce qui est de la linguistique, l’École guillaumienne de Bulgarie, établie par Krassimir Mantchev (cf. Gandon et Tchaouchev 2007).

Or, à partir des années 1990, au lieu de voir un processus de synchronisation facilité avec l’Europe occidentale, à ce qu’on aurait pu – très logiquement – s’attendre, on assiste à un certain ralentissement dans la production scientifique du département. Aujourd’hui, trente ans plus tard, ce ralentissement, que nous espérons atténué, nous paraît sans doute réparable.

Dans le cadre de notre colloque, nous souhaiterions revenir sur l’héritage scientifique, aussi bien en linguistique qu’en littérature (cf. Todorov 1985, Mantchev, Tchaouchev et Vassileva 1986, Vankov 1987, 4e éd., Mantchev 1998a et 1998b, Atanassov 2000, parmi d’autres), mais aussi didactique (cf. Kaménova, Mantchéva et Bechkova 2022, 3e éd.) ou lexicographique (cf. Tchaouchev 2013), afin de faire le bilan et d’essayer de tracer, ne serait-ce qu’implicitement, le programme à suivre désormais.

Nous invitons également des communications sur des sujets ayant trait à toute question, épistémologique ou non, relevant de l’histoire des études en langues et en littératures romanes, aussi bien au cours de leur « pré-histoire », du Moyen Âge au début du XIXe siècle (cf. Swiggers 2014), que par la suite, jusqu’à nos jours, que ce soit dans l’espace roman ou ailleurs, en Europe ou dans d’autres coins du monde.


(Auteure de l’argumentaire : Malinka Velinova)

 

Références bibliographiques :

Atanassov, S. (2000) : L’idole inconnue : le personnage de Gauvain dans quelques romans du XIIIe siècle, Orléans, Paradigme.

Gandon, F. et A. Tchaouchev (dir.) (2007) : L’école guillaumienne de Bulgarie, Langages 165.

Kaménova, R., A. Mantchéva et R. Bechkova (2022) : Cours systématique de la langue française. Partie constructive 1 et 2, Sofia, Presses universitaires « Saint Clément d’Ohrid », 3e éd. revue et remaniée.

Mantchev, K. (1998a) : Linguistique et sémiotique. Premier volume : La linguistique, Sofia, Presses universitaires « Saint Clément d’Ohrid ».

Mantchev, K. (1998b) : Sémiotique et narratologie, Sofia, Presses universitaires « Saint Clément d’Ohrid ».

Mantchev, K., A. Tchaouchev et A. Vassileva (1986) : Traité de morpho-syntaxe française, Sofia, Naouka i izkoustvo.

Swiggers, P. (2014) : « Les études linguistiques romanes des origines jusqu’au début du XIXe siècle : les “prémices” de la romanistique », in Klump, A., J. Kramer et A. Willems (dir.), Manuel des langues romanes (= Manuals of Romance Linguistics, vol. 1), Berlin/Boston, De Gruyter, 13-42.

Tchaouchev, A. (dir.) (2013) : Dictionnaire bulgare-français, Sofia, Colibri.

Thomov, T. S. (1925) : « Développement et problèmes de la Philologie romane », Annuaire de l’Université de Sofia, Faculté historico-philologique, t. 21(3), 1-25.

Todorov, H. (1985) : Études d’histoire de la littérature française, XVIIIe – XXe s., Sofia, Presses universitaires « Saint Clément d’Ohrid ».

Vankov, L. (1987) : Grammaire historique de la langue française, Sofia, Naouka i izkoustvo, 4e éd.


Comité scientifique :

Stoyan Atanassov (Université de Sofia « Saint Clément d’Ohrid »)

Hava Bat-Zeev Shyldkrot (Université de Tel Aviv)

Daniéla Capin (Université de Strasbourg)

Alejandro Díaz Villalba (Université Sorbonne Nouvelle)

Ekaterina Draganova (Université de Sofia « Saint Clément d’Ohrid »)

Gueorgui Jetchev (Université de Sofia « Saint Clément d’Ohrid »)

Thierry Ponchon (Université de Reims Champagne-Ardenne)

Olivier Soutet (Sorbonne Université)

Pierre Swiggers (KU Leuven)

Assen Tchaouchev (Université de Sofia « Saint Clément d’Ohrid »)

Thomas Verjans (Université de Toulouse-2 Jean Jaurès (Le Mirail))


Source de l'image : http://www.stara-sofia.com/.