Coups de cœur
Joseph Diongre 1878-1963
Par Axel De Backer, Herman Mennekens.Présentation de l'oeuvre de cet architecte bruxellois actif dans la première moitié du XXe siècle. ©Electre 2022
Le style Beaux-Arts à l'épreuve du modernisme
Dans la première moitié du vingtième siècle, les dizaines de bâtiments de l'architecte Joseph Diongre (1878-1963) ont indubitablement marqué l'espace public bruxellois de leur empreinte.
L'homme de métier amitieux est surtout connu comme l'auteur du bâtiment « Flagey » à Ixelles, mais on lui doit aussi des monuments et des églises, des maisons particulières et des habitations sociales, des écoles, une maison communale et une cité-jardin.
Avec le temps, son style est devenu toujours plus personnel, en combinant des éléments classiques et modernes sans perdre de vue l'harmonie générale du projet.
Cette première publication consacrée à l'ensemble de l'oeuvre de ce créateur énigmatique, lui qui détruisit toutes ses archives avant de mourir, a vu le jour en étroite collaboration avec le Willemsfonds de la région de Bruxelles-Capitale.
L'Histoire de la Belgique en 100 cartes anciennes
par Philippe de Maeyer, Michel Galand, Bram Vannieuwenhuyze, ...
Les plus belles cartes de nos archives rassemblées dans un livre luxueux
Le présent ouvrage visualise l'histoire de la Belgique à l'aide de cent cartes anciennes remarquables. De la carte d'Ortelius sur les Pays-Bas à l'époque romaine à la carte officielle des frontières linguistiques de 1964, toutes apportent un éclairage unique sur le passé. Elles dévoilent les changements survenus au fil des siècles et les éléments qui ont échappé à l'emprise du temps.
Ces cent cartes soigneusement sélectionnées illustrent chacune une évolution historique importante. Outre les inévitables bouleversements politiques, elles relatent une foule d'événements militaires et d'activités outremer, telles que les tentatives infructueuses de la Compagnie d'Ostende pour établir un comptoir commercial au Bengale ou les ambitions coloniales au Congo.
Les cartes abordent également des thèmes socioéconomiques et culturels tels que l'urbanisation, la religion, les transports, la littérature ou le sport. Certaines sont devenues emblématiques, comme le pompeux Leo Belgicus ou les cartes topographiques détaillées de Ferraris. D'autres surprennent, comme la reproduction schématique du « jardinet de Hainaut », une splendide représentation de la société d'ordres au Moyen Âge, ou la carte lunaire dressée par Michel Florent van Langren au XVIIe siècle, incluant la Mare Belgicum, où les hommes posèrent pour la première fois le pied sur la Lune.
Une équipe d'historiens et de cartographes chevronnés a fouillé les archives et bibliothèques belges et étrangères pour dénicher des cartes surprenantes et parfois inconnues. Elle a notamment mis la main sur la plus ancienne carte gastronomique de Belgique, publiée en 1899 dans la revue française L'Art culinaire, et sur une « carte de sabotage » allemande de 1943 détaillant les opérations de la Résistance en Belgique. Chaque contribution esquisse le contexte historique et indique la façon de « lire » celui-ci à l'aide de la carte.
Si le présent ouvrage traite bien entendu de cartographes célèbres comme Gérard Mercator et Philippe Vandermaelen, il montre aussi comment des arpenteurs moins connus ont contribué au développement de la cartographie.
Cet ensemble de cartes anciennes, de splendides illustrations et de textes informatifs raconte l'histoire de notre pays de façon imagée et limpide.
Vive Bruxelles !
Les artistes belges s'affichent à travers les siècles
Eric Van Den Abeele
Deux siècles d'estampes murales et d'affiches, à Bruxelles, de 1820 à 2020, sont présentés dans cet ouvrage. Puisées dans des musées, des centres d'archives et des collections privées, ces oeuvres de peintres et d'affichistes de renommée internationale, de H. Privat-Livemont à J. Key, en passant par A. Lynen, A. Massonet et R. Magritte, montrent la ville et sa vie culturelle dans tout son éclat.
Musée : prenez le tram vicinal
Si le tram nous est familier dans la plupart des villes – où il regagne d’ailleurs du terrain – on a parfois oublié qu’un autre genre d’engin du même type a quadrillé notre pays avec l’ambition assumée de desservir en priorité les villages oubliés et les banlieues laborieuses… Direction le musée su tram vicinal à Thuin.
A la fin du 19ème siècle, la Belgique est en pleine révolution industrielle. Le chemin de fer s’étend presque partout et dessert toutes les zones à l’économie fleurissante : villes, zones industrielles denses, et même une bonne partie des campagnes. Mais certains endroits restent à l’écart de ce maillage lourd, et coûteux.
A partir des années 1880, va se développer un réseau de " petit train ", qu’on appellera, après création de la Société Nationale des Chemins de Fer Vicinaux (SNCV), " Les Vicinaux " ou " le (tram) Vicinal ".
Créée en 1885, la SNCV coordonnera la construction et l’exploitation de ces lignes qui à leur apogée, développeront 5000 kilomètres et s’étendront sur tout le territoire. Construites en général en coopération avec les communes, les provinces, l’Etat et la SNCV qui partagent les coûts, elles complètent alors le réseau de chemin de fer, offrant les liaisons entre villes en villages, entre villes et banlieues, entre villages, entre des gares importantes et des zones retirées. Ce maillage serré de liaisons permettent à de nombreuses régions d’améliorer leur relation avec le reste du pays, tant pour les voyageurs que pour les marchandises. La SNCV fait également office de transporteur dans les villes de taille moyenne qui, contrairement aux grandes villes, ne disposent pas de société de transport. C’est ainsi que Namur, Louvain, Malines, Tournai, Mons, … disposeront d’un réseau de trams pour leur centre et leurs zones surburbaines.
Au départ, ces lignes sont construites pour des petits trains à vapeur qui tirent des petites remorques ou des wagons de marchandises. La seule chose qui les distingue du " vrai " chemin de fer, c’est leur gabarit plus modeste, destiné à se faufiler partout, dans les rues, dans les champs…
L'apogée du tram vicinal
Le succès est au rendez-vous et, début 1900, l’électricité va encore booster l’affaire. Les véhicules électriques issus de notre propre industrie commencent à remplacer dans les agglomérations les machines à vapeur qui, elles, continuent d’arpenter les longues distances dans les zones rurales. La première Guerre mondiale donnera un coup de frein à l’évolution. Des lignes sont démontées par l’occupant mais celles qui ne le sont pas joueront un rôle essentiel. Et après la guerre le développement reprendra rapidement avec, en plus, les enjeux de la reconstruction du pays.
Pendant l’Entre-deux-guerre, apparaissent les premiers autobus mais pas encore de quoi faire trop d’ombre au tram vicinal qui, infatigablement, sert le pays. C’est également l’époque ou la vapeur s’efface au profit d’autorails à moteur thermique.
Les véhicules électriques devenant de plus en plus confortables, rapides et fiables, les trams assurent de prestigieuses relations un peu partout dans le pays. Entre Charleroi et Mons ou Namur ; entre Liège, Tongres ou Saint-Trond ; entre Bruxelles et Waterloo, Ninove, Hal ; entre Anvers et Hamme, Boom, … entre Knokke et La Panne, partout le vicinal transporte de et vers les pôles d’activité. Mais la deuxième Guerre mondiale éclate. Le vicinal y jouera à nouveau un rôle essentiel car les chemins de fer, les bus, les camions sont réquisitionnés par l’occupant. Après guerre, une partie du réseau est reconstruit. Mais le déclin s’amorce et, doucement, les bus se substituent aux motrices sur rail sur les lignes les moins utilisées.
La prospère Belgique maintiendra une grande partie de ses lignes vicinales jusque dans les années 60, entre autres pour la prestigieuse Expo 58. Mais bus, camions et voitures arrivent en masse, et le mode de vie " à l’américaine " est beaucoup plus tendance. Le tram séduit de moins en moins et face à une automobile offrant une liberté sans limites, le déclin est rapide. Les lignes sont fermées les unes après les autres.
Les volontés de modernisation sont timides, et rien, ou si peu, n’aboutira. Les dernières lignes de Bruxelles vers Grimbergen et Wemmel ferment en 1978, les dernières lignes de Charleroi en 1988 et vers La Louvière en 1993. Le métro de Charleroi (MLC) est un des derniers descendants de ce vicinal, ainsi que le tram de la Côte belge. Ce sont d’ailleurs les deux derniers survivants de cette épopée. En 1989 la Belgique est régionalisée, la SNCV dissoute et ses missions transférées aux sociétés régionales flamande (De Lijn – VVM) et wallonne (TEC – SRWT). Le tram vicinal a vécu.
Conservation et musée
En pratique
Association pour la sauvegarde du vicinal (ASVI) : 2a, rue du Fosteau – 6530 Thuin
Infos et réservations : www.asvi.be
Podcast !
À l'Ouest podcast : La mort à Beekkant #6
Episode 6 : La maman d'Houdeifa est décédée il y a quelques mois. La douleur est toujours là, et le vide qu'elle laisse à Beekkant est important. Elle était chrétienne, lui est musulman, chacun avait sa vision de la mort. Mais pour lui une chose est certaine, ils se retrouveront un jour.
"A l'ouest podcast", un atelier radio associatif dans le quartier Beekkant à Molenbeek
Chaque mercredi l’ASBL "Comme un lundi" et l’association des locataires de Molenbeek proposent un atelier radio aux jeunes du quartier Beekkant. Installée dans le local d'un projet de cohésion sociale en bas des deux tours d'immeuble, la radio fédère le quartier.
En sortant de l’école, Dounia rejoint son ami Adam devant le local fermé de la radio, ils attendent avec impatience que celui-ci ouvre ses portes. Dounia n’a que 10 ans mais elle manie son enregistreur avec perfection. Se faire entendre, pour elle, c'est un leitmotiv : "On devrait nous demander notre avis plus souvent !".
Pour Thibault Coeckelberghs qui encadre la radio, la volonté des jeunes de se faire entendre a été le point de départ du projet. "Ils voulaient parler de leurs problèmes dans le quartier mais pas seulement, ils voulaient aussi traiter de sujets qui leur tenaient à cœur" précise-t-il.
En décembre dernier ils ont produit la première saison d’une série de podcasts autour de huit thématiques ; parmi elles, la mort, l’intimité, ou encore les relations entre les hommes et les femmes. Dans la création des podcasts chacun a sa spécialité. Certains rappent, d’autres vont faire des interviews ou prendre des sons d’ambiance dans le quartier. Selon l’animateur, même les gens du quartier qui ne prennent pas part à la création soutiennent la radio.
En route pour une saison deux
Le projet avait été interrompu au printemps par le confinement. Depuis septembre la radio a pu reprendre ses activité, et leur travail précédent a déjà porté ses fruits. L’épisode 6 de la première saison a été sélectionné au Paris Podcast Festival, une bonne nouvelle qui les pousse à produire une deuxième saison. "Si la première série portait plus sur un portrait de la vie du quartier, la deuxième sera plus journalistique", précise Thibault Coeckelberghs. "On trouve qu’il y a une injustice, alors on va essayer à travers le podcast de réparer cette injustice". Quelle injustice ? En décembre, l’assistante sociale du quartier Souhaila devra quitter le projet à cause d’un changement décidé par la société de logement. Pour Adam et Dounia, ce n’est pas normal, ils auraient dû être consultés avant ce changement. C'est le point de départ de leur l’enquête... à découvrir dans un prochain podcast.
La bataille du canal
Bruxelles a un canal et donc des quais. Ceux-ci ont contribué durant des décennies au développement économique et social de Bruxelles, et constituent encore un réservoir d'emplois pour des milliers de Bruxellois.
Mais le canal et ses abords suscitent aujourd'hui un regain d'intérêt. Aveuglés par l'appât du gain, certains pouvoirs publics et investisseurs privés prétendent "réhabiliter" cette partie de Bruxelles perçue comme un nouvel Eldorado. Il s'agit de transformer le canal en marina, ses rives populaires en lieux de villégiature pour nantis, ses bâtiments industriels en lofts, ses péniches en bateaux de plaisance et les œufs de lompe en caviar...
Mêlant le ton de l'humour noir à celui d'un faux reportage de propagande, "La bataille du canal" nous présente quelques-uns de ces projets pharaoniques.
Podcast !
France Culture : Le cours de l'histoire [14/10/2020]
"Quand la robe de bure devient bleu de travail"
La règle de saint Benoit organise la vie du monastère autour de trois piliers : la prière, l'étude des Saintes Écritures et le labeur. Ils sont "vraiment moines s’ils vivent du travail de leurs mains". Prie et travaille, une idée révolutionnaire du VIe siècle pour des moines épris de travail.
Avec Odon Hurel, historien, spécialiste du monachisme bénédictin. Il est directeur de recherche au CNRS, directeur adjoint du Laboratoire d’études sur les monothéismes.
Il a notamment publié : Saint Benoît (Perrin, 2019) et Prières des bénédictins XVIe – XXe siècle (Seuil, 2010).
L’heure de l’oraison serait-elle aussi l’heure des commissions ? Le temps du recueillement serait-il celui du ravitaillement ? L’abbaye serait-elle une épicerie ? Aujourd’hui, nous glissons dans notre cabas une bouteille de bénédictine – liqueur de Fécamp, en Normandie, à savourer avec modération –, quelques bières trappistes évidemment, la Chimay, l’Orval, la Rochefort. Des fromages aussi : un Belval, de l’abbaye de Belval dans le Pas-de-Calais, ou un Campénéac de l’abbaye de la Joie-Notre-Dame à Campénéac, en Bretagne. Vin, sel, vinaigre, pâtés, miel évidemment, bonbons, confitures, des tisanes, des biscuits, il est possible de trouver un peu de tout, et de qualité, dans les boutiques des monastères : des bougies, des porte-clés, des masques prophylactiques. Avec, au moment de passer à la caisse, une pensée émue pour saint Benoît et sa règle monastique du VIe siècle qui accorde une grande attention au travail manuel, car les moines troquent souvent leur robe de bure pour un bleu de travail. Décidément, l’habit ne fait pas le moine.
Podcast !
France Culture : Le cours de l'histoire [12/10/2020]
"Proto-industrie, les paysans hors-champs"
Le monde paysan est caractérisé par la pluriactivité. Ainsi, suivant les régions et les saisons, les paysans se font lunetiers, tisserands ou couteliers. Regard sur ces activités proto-industrielles exercées à domicile.
Est-il imaginable que nous devenions tous, d’ici peu, des chambrelans ? Sans doute et c’est chamboulant. Le chambrelan est celui qui travail en chambre, un ouvrier, un artisan qui produit à domicile. L’écrivain Pétrus Borel a 24 ans en 1833 quand il fait paraître Champavert, un ouvrage sous-titré Contes immoraux. Effectivement, c’est immoral car il est question d’exploitation. Il écrit : « Le marchand détrousse le chambrelan, le chambrelan détrousse l'ouvrier, et l’ouvrier meurt de faim ».
Dans son Dictionnaire de la langue française, au XIXe siècle, Émile Littré considère que chambrelan est un mot populaire et peu usité. Mazette ! Il mérite de redevenir populaire, mais cette fois au sens de fréquent, et usité tant le travail à domicile est à la mode.
Avec Didier Terrier, professeur émérite en histoire moderne et contemporaine, spécialiste de l’histoire du travail, notamment des populations laborieuses du Nord de la France. Il a publié L'entrepreneur et l'historien.Deux regards sur l'industrialisation dans le textile (XVIIIe-XIXe siècle) avec Corine Maitte et Matthieu de Oliveira (Presses Universitaires du Septentrion, 2013) et, avec Corine Maitte Les rythmes du labeur - Enquête sur le temps de travail en Europe occidentale, XIVe-XIXe siècles (La Dispute, 2020). Il prépare en ce moment une nouvelle histoire du travail.L'entrepreneur et l'historien.
Source : https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-lhistoire/histoire-du-travail-a-domicile-14-proto-industrie-les-paysans-hors-champs
STIB : Portes ouvertes virtuelles à Haren
Vivez une expérience interactive à 360° au dépôt de Haren
Pourquoi doit-on meuler les roues des trams ? Qu’est-ce que ça fait d’être dans le tram quand il passe au tramwash ? Comment se rechargent les bus électriques ? Un tunnel de peinture pour les véhicules du transport public, ça fonctionne comment exactement ? A l’occasion de la Semaine de la Mobilité, la STIB invite curieux et curieuses à une visite guidée virtuelle de son dépôt de Haren et plus particulièrement du dépôt et de l’atelier tram, du garage bus et de son tout nouveau centre de maintenance MCH.
Une visite guidée dans les coulisses de l’atelier du pont
Beliris : http://www.beliris.be/actualites/une-visite-guidee-dans-les-coulisses-de-lratelier-du-pont.html
Les structures métalliques du pont Suzan Daniel sont en cours de finalisation dans les ateliers d’Aelterman à Gand. Elles seront acheminées par bateau jusqu’à Bruxelles dans le courant du mois d’août pour être assemblées sur le quai des Matériaux.
Comment s’habillait un lion des Marolles ?
Pavé dans les Marolles #7 : SouvenirsLuppens Nicolas dit « Nicky » Après l’avoir lu, je trouvais ça une fois tof de partager avec vous la description de l’habit d’un Marollien au milieu du XIXe siècle, juste comme ça pour le plaisir. (Le texte qui suit est tiré d’un des chapitres écrits par Victor Joly, dans « Types et Caractères Belges. Mœurs Contemporaines », livre imprimé à Bruxelles en 1851).
“La mise ordinaire de l’habitant des Marolles est pour la semaine, la blouse, ouverte par devant, un gilet et une cravate de couleurs tranchantes, telles que le jaune, le vert ou le rouge. Une casquette posée sur l’oreille avec un chic particulier; un déhanchement d’épaules qu’ il prend pour le nec plus ultra de l’élégance, contribue à lui donner cet air rageur et casseur qu’il affectionne par dessus tout. Un pantalon large de printanière rayé de bleu et de blanc l’été, de molleton l’hiver, compose sa parure de travail. Presque toujours il est employé dans une filature de coton, dont les mortelles influences lui donnent un air hâve et amaigri. Une monstrueuse chique de tabac lui gonfle la joue, où apparaît un bout de favori taillé en queue de lapin.
Les dimanches, la chrysalide devient papillon. Une vaste et ample redingote bleue lui bat les talons, un gilet boutonné droit laisse passer une monstrueuse rosette de cravate. Un pantalon ample descend sur des souliers bien cirés. Le chapeau et la coiffure à eux seuls ont de quoi désespérer un artiste par leur dandysme de ruelle, leur élégance de carrefour. C’est un chapeau comme on n’en voit guère, comme on n’en voit plus : large du haut, s’amoindrissant vers le milieu, et renflé sur les bords qui sont toujours outrageusement retroussés et pour ainsi dire collés sur la forme. Quant à la coiffure, celle du Marollien dédaigne toutes les modes qui ont bouleversé si souvent nos têtes; il méprise les cheveux à la mal-content, qu’il intitule Dieu sait comme ! et ceux à la jeune France, qu’il appelle Saint-Simonien. Sa coiffure à lui, se compose d’une boucle massive, bien imbibée de blanc d’œuf ou de saindoux qu’il colle sur sa tempe la pointe en l’air, à peu près comme les accroche-cœurs de nos femmes; le restant des cheveux est rabattu sur l’oreille et plantureusement saturé de pommade sur le choix de laquelle il se montre du reste fort peu difficile. À ses oreilles brillent des boucles d’oreilles, quelquefois en or, le plus souvent en argent ou en étain. Sur le pantalon pend un large ruban à rosette, soutenant une clé de montre en cornaline, qui est pour le Marollien ce qu’est le cachemire pour l’actrice. Sa toilette se complète par un jonc d’un sou, dont il frappe en marchant sa botte ou les plis flottants de son pantalon. Mettez à ce dandy de la rue de la Rasière une fleur à la bouche, arrondissez-lui les épaules qu’il jette tour à tour de droite à gauche; faites-lui passer de temps à autre la paume de la main sur son immense krolle qu’il maintient à grand renfort de salive à tabac; laissez flotter sur ses bas bleus les immenses pans d’une redingote, faite par un tailleur fabuleux, et vous aurez le type du lion des Marolles, du Lauzun des bals de la rue du Renard, de la rue Terre-Neuve et du Jardin-Rompu (1)”.
• Luppens Nicolas dit « Nicky »
Source : http://www.pave-marolles.be/comment-shabillait-un-lion-des-marolles%e2%80%89/
Découvrir Bruxelles au début du XXe siècle depuis son salon
"Les Halles Saint-Géry auraient dû présenter leur nouvelle exposition de photographies ce 2 avril. « Ce que la photo nous raconte… Photographies du Vieux-Bruxelles au début du 20e siècle » devait présenter des clichés oubliés de tous. Alors en attendant le mois de septembre, date du report, la Ville de Bruxelles a décidé de créer une exposition virtuelle.
L’exposition est basée sur une collection exceptionnelle de photographies réalisées par le Comité d’Études du Vieux-Bruxelles, il y a plus de 100 ans. Un tirage de cette collection est conservé à la Bibliothèque artistique de l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles (ArBA-ESA) et a bénéficié d’une récente numérisation"
Podcast !
Bruxelles et sa radio
RTBF : Par Ouï-dire [31/03/2020]
L’historien Nicolas Kenny est l’auteur de l’ouvrage ‘Bruxelles et sa radio’, paru à la CFC Edition, qui retrace l’histoire passionnante de la radio nationale belge depuis sa naissance jusqu’à son âge d’or. L’auteur prend pour fil conducteur l’expérience, vécue de l’intérieur, d’un journaliste chevronné de la radiodiffusion belge francophone, Charles Van Hauteghem.
Podcast !
Artois et Piedboeuf , deux petits brasseurs belges
RTBF : Un jour dans l'histoire [29/01/2020]
Remontons aux origines, remontons au dix-huitième siècle… avec nos Invités : Kenneth Bertrams, professeur d’histoire à l’ULB et Julien del Marmol, chercheur à l’ULB.
Auteurs, avec Sandeer Geerts (KUL) et Eline Poelmans (KUL) de « Becoming the world’s biggest brewer » ; Oxford University Press
Podcast !
Pierre-Joseph Proudhon : "L'anarchie, c'est l'ordre"
France Culture : Une vie une œuvre [28/10/2017]
De lui, on connaît : "La propriété, c'est le vol". Marx l'a réduit à la figure de petit bourgeois. L'habitude l'a rangé parmi les ancêtres de l'anarchie. Pendant la révolution de 1848, comme député et journaliste, Proudhon était le plus populaire des socialistes. Aujourd'hui on le redécouvre.
La révolution de 1848 a été une révolution populaire dans laquelle les ouvriers ont pris la parole et tenté de s'organiser. Les clubs politiques, les coopératives ont proliféré. Proudhon avec le mutuellisme et les coopératives aux mains des ouvriers avait les idées que défendait le peuple à cette époque. Rendu célèbre par son livre sur la propriété et son journal, "Le Peuple", il a cru qu'il était l'homme du moment.
Sa vie avait déjà été intense : né pauvre dans un faubourg de Besançon, il a commencé sa carrière comme conducteur de bœufs à l'âge de 8 ans, puis ouvrier pour aider son père endetté. Ses talents ont été découverts tardivement. Doté d'une bourse, il a étudié avec frénésie pour exercer tous les métiers : typographe, bachelier à 29 ans, patron d'imprimerie, patron ruiné, avocat d'affaires d'une société de bateliers, philologue puis économiste.
Podcast !
Pierre-Joseph Proudhon
France Culture : Entendez-vous l'Eco ? [27/12/2019]
Père de l'anarchisme, pourfendeur de la propriété et militant infatigable de la cause ouvrière ; batelier, député, et banquier : Proudhon, isolé dans son époque, est un penseur inclassable. Il laisse une oeuvre intrigante et séduisante, traversée par des questions qui sont toujours les nôtres...
l y a plus de 200 ans naissait dans un faubourg populaire de Besançon l’une des grandes figures de la révolution, Pierre-Joseph Proudhon. De lui, on connait la formule : « la propriété c’est le vol », mais sa pensée, bien plus complexe, mérite que l’on s’y attarde. Journaliste, essayiste, homme politique, son combat aux côtés des ouvriers a traversé le XIXe siècle, de la Monarchie de Juillet à la Commune, et résonne encore dans l’actualité. Une réflexion économique et philosophique que nous allons explorer aujourd’hui…
Parc du Cinquantenaire : restauration du petit patrimoine
Beliris entreprend des travaux visant à restaurer le riche patrimoine classé du Parc du Cinquantenaire : grilles d'enceinte, statues, ouvrages en pierre et un pavillon.
Concrètement, il s’agit de nettoyer délicatement, de réparer et de consolider les ouvrages. Seules les zones fortement endommagées seront démontées, reconstruites ou remplacées à l’identique. Les rares nouvelles créations sont directement inspirées des éléments présents sur le site, tant au point du vue de la forme que des matériaux.
Les travaux débuteront par les grilles d'enceinte. Dès que la restauration sera bien avancée, les phases suivantes seront planifiées. Le planning sera établi en fonction du calendrier des événements du parc et du Quartier européen. Le parc reste accessible durant toute la durée des travaux.
Les Lieux emblématiques de Bruxelles filmés en 1927
Deux petits films produits par Pathé-Baby
Podcast !
L'industrialisation C'est Leur Travail (la Gueule De L'emploi, La Fonderie)
Radio Liverpool | RadioAtelierRadio WijkAntenneDeQuartier | Molenbeek-St-Jean, Belgium
L'industrialisation c'est leur travail
Visite de la Fonderie, le musée bruxellois de l'industrie et du travail à Molenbeek et de l'exposition extérieure "la gueule de l'emploi".
ça veut dire quoi industrialisation ?
Avec les enregistrements et les voix de : Flavio, Marie, Abdelouadoud, Guymaël, Basma, Fatima, Mohamed, Abraham, Allan, Mathilde
Musique : Tshetsha Boys - Nwa Pfundla
Source : https://soundcloud.com/user-378986214/lindustrialisation-cest-leur-travail-la-gueule-de-lemploi-la-fonderie
Suite au décès de Guido Vanderhulst, fondateur et ancien directeur de La Fonderie Bruxelles, le Centre Vidéo De Bruxelles rend accessible à tous un film documentaire de 1985 réalisé par Marianne Osteaux sur le musée bruxellois et de l’archéologie industrielle de la capitale.
LA FONDERIE DU VIEUX MOLENBEEK
Un film de Marianne Osteaux - 31 minutes - 1985
"Le film s’ouvre sur le toit percé du grand hall de l’ancienne fonderie des Bronzes de Molenbeek. Il pleut sur les machines oubliées, et l’on suit Guido Vanderhulst qui essaie de mettre à l’abri de la pluie les moules en plâtres des statues en les déplaçant avec une brouette.
Il nous parle de l’ essor de la Fonderie, et défilent sous nos yeux les statues du Petit Sablon, les catalogues des grilles prestigieuses à New York, les innombrables objets d’art créés dans les ateliers. Un ancien ouvrier, revenu sur le site est ému de voir l’effondrement du bâtiment, seul subsiste le grand pont roulant. Il raconte les gestes, et l’on suit une coulée de bronze, avec l’extraordinaire image du métal en fusion dans l’atelier d’un fondeur flamand, toujours en activité.
Guido Vanderhulst, animé d’une conviction et d’une volonté sans failles, exprime la nécessité de sauver ce patrimoine unique, grand témoin de la vie ouvrière du Vieux Molenbeek et de Bruxelles, premier acte du futur Musée bruxellois de l'industrie et du travail. Il mettra plus de vingt ans à le faire, et y réussira pleinement. "
Source : https://cvb.be/fr/cvb-ouvre-ses-archives-avec-un-film-sur-fonderieLes Smôltrekkers arrivent parfois au Louvre
Pavé dans les Marolles #7 : SouvenirsPar LOLAUn smôltrekker, c’est quelqu’un qui, littéralement, « tire la gueule », qui fait des grimaces quoi…
“L’illustration européenne » – un hebdomadaire bruxellois fondé par l’écrivain belge Marcelin La Garde, illustré entre autres par Gustave Doré – écrivait en 1879 : “Nous avons encore, en Belgique des sociétés de grimaciers… ayant conservé les vieilles traditions de grimaces et descendant, en ligne directe, des Fous qui égayaient les fêtes de nos anciennes chambres de rhétorique. On en compte une à Bruxelles et il en existe à Anvers, à Gand et dans quelques villes de Flandre… Les concours sont précédés, chez les concurrents, de longs exercices où les yeux, la bouche, le menton, le front, le nez, les joues subissent un incroyable travail, jusqu’au jour où ceux qui n’obtiennent pas de prix ont au moins l’avantage de se désopiler la rate aux dépens de leurs confrères.” Ces sociétés s’appelaient les Smôltrekkersclubs. Bon alors Smool ou Smôl, en bruxellois c’est une histoire de gueule, de tête, de bouche ou d’insulte et même de grimaciers professionnels comme pour les Smôltrekkers, en tout cas cela a à voir avec les traditions populaires… la définition de smool ou smôl qui nous est donnée dans le “Dictionnaire du dialecte bruxellois” de Louis Quievreux (1) nous dit : synonyme de smikkel, bakkes, façade, tauter… Et pour mieux en saisir les subtilités, il enchaîne par quelques exemples pratiques :
A smôl to! (Ferme ta gueule!)
Espèce de Rottesmôl ! (Espèce de gueule pourrie !)
A smôl toe, t’es en pantomime… (variante pour “Ferme ta gueule.. »)
Schievesmôl !! (T’as la gueule de traviole !?)
Un smôlvuller… (Quelqu’un qui boit et mange aux dépens d’autrui
Un smôl berg op (Quelqu’un qui a la gueule en l’air ou qui boude).
Zene smôl past op al de geloeze ! (Litt. Sa gueule s’adapte à tous les verres ! Ce qui sous-entend : il aime boire.)
Hij hei ne smool van a vals process-verboel ! (Il a la gueule d’un faux procès-verbal ! Soit, il a l’air d’un faux jeton.)
D’ailleurs, il a existé en 1640 un boulanger du nom de Joos van Craesbeeck qui se peignait parfois en faisant sa schievesmol pour étudier les traits de ses grimaces et il a fini par laisser une des ses toiles au Louvre…
Un boulanger au Louvre
Il était né vers 1605 et il avait couru le pays en tant que mitron, aimant les fêtes et les estaminets jusqu’au jour où il plut tant à une jeune Anversoise qu’elle l’épousa et l’emmena dans sa ville. Il s’établit là-bas maître boulanger. N’ayant rien perdu de ses habitudes d’estaminets, il y rencontra de joyeux compagnons qui lui firent découvrir des réunions d’artistes. Dès qu’il avait finit sa plus grosse besogne, il laissait sa femme continuer le travail à la boulangerie et filait tout enfariné rejoindre ses amis. Un jour, dans un cabaret, il fit la connaissance d’Adriaen Brouwer, l’un des plus grands peintres de l’école flamande. C’était comme s’ils étaient faits l’un pour l’autre, ils se lièrent tout de suite d’une amitié si intime qu’ils furent vite inséparables. Brouwer en quitta la maison de Rubens où il demeurait et vint loger chez son ami boulanger qui lui faisait avec tendresse d’excellents petits pains et montait le voir à l’atelier aussitôt le travail du matin terminé, où il restait jusqu’à la nuit venue, presque en extase, à regarder le peintre travailler.
Alors ils sortaient tous les deux, passaient la soirée à fumer et à boire avec hilarité et rentraient quand ils ne pouvaient plus faire autrement. À force de voir son ami peindre, alors qu’il l’observait assis derrière la chaise de Brouwer, il lui dit un jour : “Il me semble que j’aurais du goût pour la peinture » et l’autre de répondre: “Et bien ! Pourquoi n’essaies-tu pas ? » et il lui mit un pinceau dans les mains (2). Joos essaya. Il réussit. Au bout de deux ans, il achevait le fameux tableau où il s’est peint lui-même faisant le portrait de son ami Adriaen Brouwer, aujourd’hui au Louvre. Ses principaux sujets étaient des scènes d’estaminet, des querelles, des intérieurs flamands peints avec finesse, pleins d’action et de mouvement et des auto-portraits étudiant sur sa figure l’effet des grimaces les plus bizarres, avec un emplâtre sur l’œil ou une bouche effroyablement ouverte. Les deux peintres vécurent longtemps dans l’intimité la plus parfaite, associant leurs forces et Craesbeeck pu bientôt quitter tout-à-fait son état de boulanger. Un jour cependant, un motif de jalousie les sépara et Brouwer s’en alla. Avec les années, Craesbeeck ne perdit rien de son caractère bon vivant et dépensait son argent aussi facilement qu’il le gagnait, mais son succès fut tel qu’il pu malgré cela, en mourant, laisser à sa femme et ses enfants de quoi vivre correctement.
• Lola
(1) “Dictionnaire du Dialecte Bruxellois” de Louis Quievreux, 1951, éditions Libro Sciences.(2) “Beauté de l’histoire des belges, ou recueil historique et chronologique des plus beaux traits et des actions les plus remarquables qui ont illustré la Belgique”. Édité en 1835 à Bruxelles par Froment, Libraire-Éditeur, rue des carrières n°8.Podcast !
NEXT STEP : Episode 6
Beci.
Hosts : Tarik Hennen et Elisa Brevet
Réalisation : Domenico Curcio
#06 – Julie Foulon : Tout a commencé avec un parachute
Fondatrice de Girleek et Molengeek, icône de la Tech bruxelloise.
De la France à la Belgique, de la finance à la Tech, de Girleek à Molengeek, découvrez le parcours inspirant de Julie !
Française et titulaire d’un master en finance qui la destinait probablement à une grande carrière de trader dans une salle de marché, elle débarque en Belgique pour faire du parachutisme et n’en sort plus.
Elle fonde son blog Girleek qui lui permet de se faire un nom dans la Tech belge. Quelque temps après, elle confonde le successful et très médiatisé Molengeek, un incubateur de startup qui prône le digital comme facteur d’émancipation.
Bonne écoute,
Source : https://www.beci.be/podcasts/episode-06-julie-foulon-finance-tech-girleek-molengeek/Podcast !
"Faire musée d’une histoire commune" et "Il était une fois les révolutions"
France Culture : Le Cours de l'histoire [22/11/2019]
Comment préfigurer la nouvelle exposition permanente du Musée national de l’histoire de l’immigration ?
Installons à une terrasse de café, dans l’est parisien, à la Porte Dorée, mais en 1931. Nous commandons un Fernet-Branca, un picon-bière ou un Dubonnet (à consommer avec modération). Dans le poste de radio, nous entendons Berthe Sylva chanter La légende des flots bleus, puis Damia qui interpréter Le Grand Frisé. Tiens, puisque nous sommes en 1931, nous fredonnons J’ai des touches avec Mistinguett.
Surtout, nous admirons le bâtiment nouvellement construit pour la grande exposition coloniale : l’art déco, vraiment, c’est très beau… Ce palais accueille le musée des Colonies, avec une stèle sur laquelle est indiqué : « À la France colonisatrice et civilisatrice ». La foule se presse pour visiter l’exposition coloniale quand, à la radio Joséphine Becker chante Voulez-vous de ma Cannes à sucre ?
Pourtant, il n’est pas question pour nous d’aller visiter l’exposition coloniale, même si nous restons à la Porte Dorée. Nous finissons notre verre et nous changeons de siècle : nous voici en 2019. Le palais est devenu Musée nationale de l’histoire de l’immigration et la nouvelle exposition permanente s’annonce passionnante : là, nous y allons !
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Le ketchup, un concentré de capitalisme
France Culture : Entendez-vous l'Eco ? [15/05/2018]
La production de la tomate d’industrie, décrite dans le documentaire "L'empire de l'or rouge", se fait miroir de processus économiques tels que la mondialisation du commerce, la division du travail, ou la création de monopole ; en somme, la tomate d’industrie est un "concentré" de capitalisme !
Deuxième jour de notre semaine d’enquêtes économiques sur les “fruits du capitaliste”. Hier, nous avons fait le récit de l’histoire industrielle de la banane, un conte économique américain, parabole du système capitaliste et de la puissance qu’il confère aux multinationales. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur la tomate, qui, comme l’écrit Jean-Baptiste Malet, est l’ingrédient central de la malbouffe autant que de la diète méditerranéenne. La tomate, fruit industrialisé et globalisé, qui, de sa production à sa transformation, fait le tour du monde. Une histoire qui - pour le meilleur et pour le pire - est aussi celle du progrès scientifique mis à toutes les sauces. La voilà désormais au cœur d’une guerre commerciale internationale transcendant les clivages culturels et alimentaires.
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Au fil de l'Eco : Le tissu au cœur de la révolution industrielle
France Culture : Au fil de l'éco [03/09/2018]
Pour faire du tissu, il faut a minima du coton et des épingles, mais aussi un grand sens de l'organisation. C'est ce dont nous aller parler aujourd'hui, en revenant sur la théorie de la division du travail d'Adam Smith, élaborée dans le contexte de la Première Révolution Industrielle.
Cette semaine, on s’intéresse aux bouleversements de l’industrie textile et aux usages du vêtement, objet de consommation de masse par excellence… depuis les toutes premières machines à tisser jusqu’aux nouvelles usines en Asie et ailleurs, l’étoffe n’a cessé de se transformer, au gré des désirs et des représentations… et de nous révéler les travers et les projections de la société dans laquelle nous vivons…
Aux origines de la première révolution industrielle, il y avait le coton… venu des Indes, il débarque en Europe au XVIIème siècle… C’est le début de la révolution des indiennes, ces cotonnades exotiques qui connurent un succès immédiat… Bientôt arrivèrent la mécanisation et les multiples progrès techniques qui jalonnent l’histoire du XVIIIème et du XIXème siècle… le coton devient alors le premier produit mondialisé.
Les visites de mon voisin
Fix de mémoire Bruxelloise #1 :
Paul Giersé, né à Bruxelles en 1919, nous raconte ses souvenirs de natation et de water polo dans le canal à Vilvorde au début des années 1930.
Production: Vassilia van der Heyden
Réalisation: Gaspard Giersé
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Histoire des métiers : Résister à la technique ou la dompter ? Les métiers face aux technologies
France Culture : La Fabrique de l'histoire [03/06/2019]
Rares sont les métiers aujourd'hui dont les machines sont absentes : la technique s'est peu à peu insinuée dans toutes les activités ; la maîtriser est un atout majeur sur le marché de l'emploi. Déjà au XIXème, peut-on critiquer la technicisation des métiers sans être qualifié de rétrograde ?
Pour ouvrir cette semaine consacrée à l'histoire des métiers, Emmanuel Laurentin reçoit François Jarrige, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne, grand spécialiste de l'histoire des techniques, de l'industrialisation, et des enjeux sociaux qui leur sont liés.
Au XIXème siècle, le développement technologique s'accélère comme jamais auparavant, les nouvelles techniques gagnent tous les pans de la société et la modifient en profondeur, et en premier lieu, le monde du travail. Ouvriers, artisans, comment les travailleurs voient-ils leur activité et par conséquent tout leur quotidien modifié, et comment appréhendent-ils ces changements ? L'univers machinique nouveau a-t-il suscité des résistances, des enthousiasmes ? Comment les penseurs du travail s'en sont-ils emparés ?
La remailleuse de la rue Haute
Marie-José Devroede a 94 ans, elle est stoppeuse-remailleuse, un métier qu’elle est dernière à exercer à Bruxelles
"Cela fait des années que je garde ce pull en laine dont l’encolure s’est défaite. Tous les retoucheurs que j’ai été voir m’ont dit que c’était impossible à récupérer. Et puis j’ai entendu parler de Marie-José, la remailleuse des Marolles. Elle, c’est précisément son métier de remonter les mailles coulées. Elle m’annonce un premier prix en francs belges, les euros c’est pas encore tout à fait rentré ..."
Texte et dessin de Camille Burckel
Source : http://www.pave-marolles.be/la-remailleuse-de-la-rue-haute/
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Histoire des métiers : Les typos sur le carreau
France Culture : La Fabrique de l'histoire [06/06/2019]
"Les typos sur le carreau", un documentaire d'Amélie Meffre, réalisé par Marie-Laure Ciboulet.
Metteur en page, imposeur, paquetier, tableautier... Les typographes, en charge de la composition des imprimés, furent longtemps considérés comme les aristocrates de la classe ouvrière, détenant un savoir ancestral, manuel autant qu'intellectuel. A l'avant garde du syndicalisme, créant dès 1839 leur propre organisation, les typos mirent en place un système de solidarité particulier et beaucoup tels Proudhon ou Jean Allemane furent des porte-parole politiques.
Source : https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/histoire-des-metiers-44-les-typos-sur-le-carreau
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Les Explorateurs de l’Économie (1/4) : Dans la peau de David Ricardo
France Culture : Entendez-vous l'Eco ? [25/12/2017]
L'économiste anglais connu surtout pour sa théorie des avantages comparatifs a, en réalité, posé avec Adam Smith les bases de la science économique moderne. Découvrons donc cet homme essentiel dans l'histoire de l'économie et pourtant mal connu.
Nous commençons cette semaine consacrée aux explorateurs en nous retournant vers les grandes figures des sciences économiques: philosophes, sociologues, libres penseurs.
Ces découvreurs de la pensée qui, aujourd’hui encore, nous éclairent et nous guident dans notre expédition au coeur de la terra economica. C’est d’abord David Ricardo, économiste anglais du 18e siècle, considéré comme le père du libéralisme, que nous allons suivre pour nous frayer un chemin dans la jungle de l’économie mondialisée.
Pour nous accompagner dans cette découverte de David Ricardo et de son œuvre, nous recevons aujourd’hui Ghislain Deleplace.
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Les Explorateurs de l’Économie (2/4) : Dans la peau de Max Weber
France Culture : Entendez-vous l'Eco ? [26/12/2017]
A travers la vie et l’œuvre monumentale de Max Weber, nous reviendrons aux origines de la naissance et de la diffusion de l' "esprit" du capitalisme.
Deuxième jour de notre semaine consacrée aux explorateurs de la pensée économique.
Nous embarquons aujourd’hui avec Max Weber, un des pères fondateurs de la sociologie, qui consacra une partie importante de son œuvre à l’analyse du capitalisme.
Mettant l’individu au cœur de son analyse, il nous entraîne aux origines historiques et culturelles de ce modèle aujourd’hui hégémonique.
Nous nous glissons aujourd’hui dans la peau et l’oeuvre de Max Weber, sociologue en compagnie de Patrice Duran, et d'Hinnerk Bruhns.
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Les Explorateurs de l’Économie (3/4) : Dans la peau de John Maynard Keynes
France Culture : Entendez-vous l'Eco ? [27/12/2017]
Quoi de mieux qu’une immersion dans la vie du grand théoricien anglais, auteur de La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, pour raconter la monnaie.
Nous poursuivons aujourd’hui notre exploration des grands continents de l’économie.
En ce troisième jour, nous suivons à la trace l’économiste John Maynard Keynes. Membre du fameux Bloomsbury Group et grand connaisseur des théories freudiennes, c’est lui qui remit en cause la domination jusqu’alors sans partage des classiques. Réaffirmant l’incidence des phénomènes économiques sur le réel, il renouvelle la pensée économique pour la tourner vers la prospérité et la paix.
Nous découvrons aujourd’hui la vie et l’oeuvre de John Maynard Keynes en compagnie de Pascal Combemale.
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Les Explorateurs de l’Économie (4/4) : Dans la peau de Friedrich von Hayek
France Culture : Entendez-vous l'Eco ? [28/12/2017]
Nous ferons un détour par un chemin biographique pour revenir sur la théorie et les concepts d'Hayek.
Dernière journée à la suite des grands explorateurs de l’économie.
Nous terminons cette série avec le contemporain et le rival de Keynes, le grand économiste néoclassique Friedrich von Hayek. Brillant mais controversé, Hayek se fait le promoteur farouche de la liberté, la plaçant comme préalable inconditionnel à la bonne marche de l’économie. Ses travaux auront une influence particulière puisqu’il seront à l’origine d’un renouveau du libéralisme, tant chez les économistes que chez les politiques.
Avec nous aujourd’hui pour parler de la biographie et de l’oeuvre de Friedrich Von Hayek, Philippe Légé.