Articles portant sur l'efficacité du casque à protéger la tête. Les titres et résumés sont traduits de l'anglais. Les articles originaux ne sont généralement pas téléchargeables sur le site de l'éditeur. Si vous êtes intéressé·e par un ou plusieurs articles et/ou souhaitez faire un commentaire ou une suggestion: merci d'envoyer un email à cascologie@gmail.com
M. Bil et al. Safety Science 105 (2018) 71–76.
Résumé: Les rapports d'autopsie de 119 cyclistes morts dans deux régions tchèques entre 1995 et 2013 des suites d'accidents de la circulation ont été étudiés. Dans tous les cas étudiés, les pathologistes ont analysé si un casque aurait pu aider les cyclistes à survivre ou pas à l'accident. Les circonstances de l'accident d'après les rapports de police ont également été évaluées. Les résultats indiquent que les casques auraient pu être les plus utiles dans le cas d'accidents à un seul véhicule lorsque les cyclistes chutent ou heurtent des obstacles, ainsi que dans certains cas, lorsqu'une blessure intracrânienne était la principale cause de décès. Au total, 44 cyclistes (37%) de cette étude auraient pu survivre s’ils avaient porté un casque lors de leurs accidents. Les casques n’auraient pas aidé les cyclistes dans la plupart des collisions à haute énergie, surtout avec des véhicules ou des trains. C'est également le cas pour certaines collisions arrière hors agglomération. Cette étude conclut que les cyclistes devraient porter un casque, mais ils devraient aussi savoir qu’il ne peut pas les protéger dans toutes les situations. Ces faits devraient être intégrés aux campagnes de sécurité pour éviter que les cyclistes se sentent protégés dans des situations où les casques ne peuvent pas aider. Nos résultats soutiennent également la nécessité de construction de pistes cyclables séparées de la circulation, en particulier en hors agglomération.
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* "porter ou ne pas porter ?", en référence au célèbre "to be or not to be ?" Shakespearien...
Alena Høye, Accident Analysis and Prevention 117 (2018) 85–9
Résumé: Une méta-analyse a été menée sur les effets des casques de vélo sur les blessures graves à la tête et autres blessures parmi les cyclistes impliqués. Elle inclus 179 estimations d'effets de 55 études conduites de 1989 à 2017.
Les principales conclusions sont les suivantes:
Le port du casque permet de réduire les blessures à la tête de 48% et les blessures graves à la tête de 60%, les traumatismes crâniens de 53%, les blessures au visage de 23% et le nombre total de cyclistes tués ou gravement blessés de 34%. Les casques n’ont pas d’effet statistiquement significatif sur les lésions de la colonne cervicale.
Il n'y a aucune indication que ces résultats soient affectés par un manque de contrôle de variables confondues , un biais temporel ou un biais de publication.
Les résultats n'indiquent pas que l'efficacité du casque de vélo sont différents entre cyclistes adultes et enfants. Les effets du casque peuvent être un peu plus importants lorsque sont port est obligatoire qu'autrement; cependant, il n'y a aucune indication que les taux de port du casque soient associés à l' efficacité du casque. Il est également probable que les casques vélo aient des effets plus importants pour les cyclistes ivres que pour les cyclistes sobres. Le casque a également une efficacité plus importante dans les accidents impliquant un seul vélo que dans les collisions avec des véhicules à moteur.
En résumé, ces résultats suggèrent qu’il est fortement recommandable de porter un casque à vélo, en particulier dans les situations avec risque accru d'accidents impliquant un seul vélo, par exemple sur des routes glissantes ou verglacées.
Fitzpatrick, D.G., Goh, M., Howlett, D.C., Williams, M.
International Journal of Oral and Maxillofacial Surgery, 47 (9),(2018) pp. 1121-1125.
Résumé
La pratique du vélo est une activité populaire. Cependant, elle comporte des risques, notamment des blessures au visage. Les casques sont souvent portés pour éviter les blessures à la tête. Les preuves de leur protection contre les blessures au visage sont limitées. Cette méta-analyse a examiné l'effet des casques à vélo sur l'incidence des blessures au visage. Les bases de données PubMed / MEDLINE, Google Scholar et Cochrane Library ont été consultées. Les études incluses [dans la meta-analyse] étaient observationnelles et impliquaient des participants adultes. Les études pédiatriques, les études sur la législation relative aux casques et celles combinant des blessures au visage avec d'autres types de blessures ont été exclues. Les études ont été évaluées par deux rapporteurs. Le risque de biais a été évalué à l'aide du logiciel RevMan. Les odds ratios (OR) ont été déterminés pour les blessures au visage et les fractures au visage. Deux méta-analyses ont été réalisées à l'aide de ces catégories. Neuf des 102 études identifiées ont été incluses.
Les casques protègent contre les blessures au visage (OR 0,69, intervalle de confiance à 95%: 0,63–0,75, p <0,0001). Cinq études ont également étudié les taux de fractures au visage et pour celles-ci les casques étaient également protecteurs (OR 0,79, intervalle de confiance à 95%: 0,70–0,90, p = 0,0003). Il n'y a pas d'essais contrôlés randomisés sur ce sujet et le nombre d'études disponibles est faible.
Les casques de vélo offrent une protection contre les blessures au visage et les cyclistes devraient en tenir compte lorsqu'ils décident de l’utiliser ou non.
Ong, J.S.Y., Soundappan, S.V., Adams, S., Adams, S.
Journal of Paediatrics and Child Health, 54 2018, pp. 968-974
Résumé. Les blessures impliquant des véhicules récréatifs à roues non motorisés (VRRNM) [NDR: trottinette, skate, rollers] et des bicyclettes sont une cause fréquente d'hospitalisation des enfants. Des études montrent que le port du casque en vélo peut réduire la mortalité et la morbidité dues aux blessures à la tête. Cependant, il reste une proportion importante d'enfants non-utilisateurs de casque. Cette étude a pour objectif d’enquêter sur le port du casque, les attitudes et les types de blessures chez les enfants présentant un traumatisme après avoir fait du vélo et d’autres VRRNM.
METHODES: Une étude de cohorte prospective a été réalisée sur 8 mois sur des enfants âgés de 0 à 16 ans, présentant une blessure suite à un accident en vélo ou en VRNM au service des urgences de deux centres pédiatriques. Les données démographiques, les incidents, la gravité des blessures et les attitudes à l'égard du port du casque ont été comparés entre les utilisateurs du casque et les non utilisateurs.
RÉSULTATS: Au total, 342 enfants ont été inclus - 41% (n = 139) d'utilisateurs de trottinettes, 39% (n = 133) de cyclistes, 18% (n = 61) de skateurs et 2% (n = 9) de d'utilisateurs de rollers. Parmi les personnes interrogées, (n = 161), 58% (n = 93) portaient un casque, les enfants faisant du vélo étant beaucoup plus susceptibles de porter un casque que les autres (75 contre 48%, p = 0,01). Les non utilisateurs de casque étaient plus susceptibles d'être admis à l'hôpital (p = 0,05) et de subir une blessure grave à la tête (p = 0,009). La principale influence sur le port ou non du casque était les règles parentales. Le principal facteur influençant l'absence de port du casque était le faible niveau de danger perçu.
CONCLUSIONS: Malgré la législation qui l’impose [NDR: il s'agit d'un journal australien], le port du casque n’est pas universel chez les cyclistes, en particulier les plus jeunes. Encore moins chez les utilisateurs de VRRNM. Pour promouvoir le port du casque, une approche multidimensionnelle visant à modifier les normes de la communauté et les comportements et attitudes individuels est nécessaire.
Accident Analysis and Prevention, 118, 2018, pp. 11-17
Résumé
Objectif: Le cyclisme est l’une des principales causes de blessures non mortelles chez les enfants. Des études antérieures indiquent que les casques protègent contre les blessures liées au vélo et que l’implication de véhicules motorisés est associée à des blessures graves. Cependant, il n’existe pas de recherche utilisant un ensemble de données représentatives à l’échelle nationale pour cette population et se concentrant sur ces facteurs de risque. L’objectif de cette étude était de décrire l’épidémiologie des blessures liées au vélo chez les enfants traités dans les services d’urgence des hôpitaux aux États-Unis.
Méthodes: Une analyse rétrospective a été réalisée avec les données du National Electronic Injury Surveillance System pour les enfants âgés de 5 à 17 ans traités dans les services d'urgence américains de 2006 à 2015 pour une blessure liée à la bicyclette. Le port du casque et l'implication des véhicules à moteur ont été codées en tant que variables à l'aide de recherches par mot-clé dans les descriptifs des cas. Les taux de blessures au fil du temps ont été décrits. Une régression logistique multivariée ainsi que des intervalles de confiance (IC) à 95% ont été utilisés pour comparer les types de blessures subies par les utilisateurs de casques avec les non-utilisateurs. Résultats: Environ 2 219 742 (IC 95%: 1 871 120-2 568 363) enfants âgés de 5 à 17 ans ont été traités dans les urgences américaines pour blessures liées à la bicyclette au cours de la période d'étude de 10 ans, soit une moyenne de 608 blessures par jour. La plupart des blessures (45,7%) concernaient des enfants âgés de 10 à 14 ans. Le taux de blessures liées à la bicyclette a considérablement diminué, passant de 447,4 pour 100 000 enfants en 2006 à 321,1 pour 100 000 enfants en 2015 (p <0,001). Le port du casque au moment de la blessure était associé de manière significative à une probabilité plus faible de blessures à la tête et au cou (odd ratio OR: 0,52 [IC 95%: 0,40-0,59]) et d'hospitalisations (OR: 0,71 [IC 95%: 0,54-0,94]), mais il n'y avait pas de changement significatif dans le taux de blessures parmi les utilisateurs de casques sur la période de l'étude (p = 0,224). L’implication de véhicules motorisés augmentait les risques de traumatismes crâniens liés au vélo (OR: 1,98 [IC 95%: 1,49-2,64]) ainsi que les hospitalisations liées à une blessure (OR: 4,04 [IC 95%: 3,33–4,89] ).
Conclusions: Malgré la diminution du nombre de blessures, le vélo reste une source importante de blessures pour les enfants. Le port du casque a démontré des effets protecteurs importants sur les blessures traumatiques au cerveau, les blessures à la tête et au cou et les hospitalisations. L'implication de véhicules motorisés augmente le risque d'hospitalisation. Il faut redoubler d’efforts pour promouvoir le port du casque et réduire le risque de collision entre un vélo et un véhicule à moteur afin de prévenir les blessures chez les enfants.
Pai, C.-W., Lin, H.-Y., Tsai, S.-H., Chen, P.-L.
PLoS ONE, 13 (1), 2018, art. no. e0191221, .
RÉSUMÉ. Objectifs : Les cyclistes et les motocyclistes contribuent de manière substantielle au taux de morbidité et de mortalité des victimes de la route. L’objectif de l’étude était d’examiner les caractéristiques des accidents de cyclistes et de motocyclistes parmi les victimes admises dans les hôpitaux de Taïwan à la suite d’accidents.
Méthodes : En couplant les données de la base de données nationale sur les accidents de la route et de la base de données nationale sur l'assurance maladie entre 2003 et 2012, des modèles de régression logistique ont été utilisés pour examiner les déterminants de l'hospitalisation des victimes de motocyclistes et cyclistes. Les variables examinées comprennent les caractéristiques démographiques, les conditions routières et météorologiques et les caractéristiques des véhicules.
Résultats : Au total, 1 998 606 cyclistes et cyclomotoristes ont été inclus dans l'étude, dont 216 600 ont été hospitalisés, dont 203 623 étaient des motocyclistes et 12 964, des cyclistes. Les cyclistes étaient plus susceptibles d'être hospitalisés que les motocyclistes (14,0% contre 10,7%). Le modèle de régression logistique sur l’ensemble de la population montre que les cyclistes avaient une probabilité d'hospitalisation supérieure à celle des motocyclistes (odds ratio ajustés [AOR] = 1,11, intervalle de confiance à 95% [IC] = 1,08 à 1,14). Pour les sous-populations motocyclistes et cyclistes, la non utilisation du casque apparaît comme un facteur déterminant de l'hospitalisation des motocyclistes (AOR = 1,14, IC = 1,12–1,16), bien que non significative pour les cyclistes (AOR = 1,03, IC = 0,94–1,12). Les autres déterminants importants de l'hospitalisation des motocyclistes et des cyclistes comprennent les motocyclistes, les motocyclistes âgés, les routes rurales, la conduite sans permis (pour les motocyclistes uniquement), les routes sinueuses, les routes défectueuses, la consommation d'alcool (uniquement pour les motocyclistes) et les accidents impliquant un seul véhicule (uniquement pour les motocyclistes).
Conclusions : Il est particulièrement intéressant de noter que les cyclistes ont une probabilité accrue d’hospitalisation par rapport aux motocyclistes, car il y a eu récemment beaucoup plus d’utilisateurs en raison des systèmes de vélos partagés dans les villes métropolitaines où aucun casque de cycliste n’est fourni. Nous avons en outre constaté que la non-utilisation du casque constituait également un facteur de risque pour les motocyclistes, mais qu'elle n’était pas significative pour les cyclistes, probablement en raison du taux d'utilisation du casque plus faible chez les cyclistes. Nos résultats concernant l'augmentation du pourcentage d'hospitalisation soulignent l'importance de l'utilisation du casque.
Carone, L., Ardley, R., Davies, P.
Injury, 2018, sous presse
RÉSUMÉ: Introduction: Les lésions traumatiques sont la principale cause de décès chez les enfants après la petite enfance. Près de 25% des cyclistes tués au Royaume-Uni sont des enfants, et les deux tiers d'entre eux mourront des suites de leurs blessures à la tête. Nous avons comparé la population des jeunes portant un casque à vélo à celle de ceux admis dans notre unité de soins intensifs pédiatriques [NDR : à l’Hôpital pour Enfants de Nottingham] pour des blessures graves à la tête suite à un accident de vélo.
Méthode: Tous les enfants âgés de 0 à 18 ans admis dans notre unité de soins intensifs à la suite d'un accident de vélo entre janvier 2011 et juin 2018 ont été identifiés et des informations sur le mécanisme de la blessure ainsi que les données cliniques immédiates et à long terme ont été collectées. Pour les données de comparaison, nous avons évalué le taux de port du casque un matin pris au hasard dans six écoles. Tous les élèves arrivant à l'école à vélo ont été observés. Les données collectées incluaient l'année scolaire et le sexe de l'enfant, et si chaque enfant portait un casque ou non.
Résultats: Sur 28 cas, 22 ont été admis en raison de blessures à la tête. Aucun ne portait de casque. 23/133 écoliers portaient un casque. La population admise en soins intensifs était significativement moins susceptible de porter un casque que la population en général [c-à-d des enfants à vélo se rendant à l’école] (p = 0,044, test exact de Fisher). Un test du khi-deux sur le port du casque par année scolaire a montré une réduction du port du casque avec l’augmentation de l’année scolaire (p = de 0,0026). Il n'y avait pas d'association entre le port du casque et une blessure à l'abdomen [NDR: les 6 autres enfants parmi les 28 ont été admis pour ce type de blessure ].
Conclusion: Les jeunes admis dans une unité de soins critiques avec un traumatisme à la tête lié au vélo sont statistiquement beaucoup moins susceptibles de porter un casque que la population générale de cyclistes du même âge. Le port du casque diminue à mesure que les enfants grandissent. Les évolutions cliniques ont été mitigées, mais dans le groupe des traumatisés crâniens, seuls 3 enfants sur 18 ont récupéré sans déficit neurologique.
Daverio, M., Babl, F.E., Barker, R., Gregori, D., Da Dalt, L., Bressan, S.
Brain Injury, 32 (2018) pp. 335-341.
RÉSUMÉ: Objectifs: L’utilisation de casques s’est révélée efficace pour réduire la gravité des traumatismes crâniens (TC) chez les enfants conduisant des véhicules de loisir non motorisés. Il existe peu de données sur leur rôle dans la réduction des symptômes de commotion chez les enfants avec TC lors de la conduite de véhicules récréatifs non motorisés tels que vélos, trottinettes et skateboards (VTS). Nous avons cherché à déterminer si le port du casque était associé à une réduction des symptômes de commotion aiguë chez les enfants atteints de TC liées au VTS.
Méthodes: Étude prospective sur des enfants de moins de 18 ans ayant présenté un TC lié au VTS entre avril 2011 et janvier 2014 dans un service d'urgence pédiatrique.
Résultats: Nous avons inclus 190 patients. Âge médian 9,4 ans (EI 4,8–13,8). 66% faisaient du vélo, 23% de la trottinette et 11% du skateboard. 62% portaient un casque et 62% présentaient au moins un symptôme de commotion. Une analyse de régression logistique multivariée ajustée en fonction de l'âge, du sexe et du type de véhicule a montré que les patients sans casque présentaient plus de risque de maux de tête (odd rations ajustés (aOR) 2,54, IC 95% : 1,27–5,06), vomissements (aOR 2,16, 95% IC 1,00–4,66), comportement anormal (aOR 2,34, IC 95% 1,08–5,06) ou la présence d'au moins un symptôme de commotion (aOR 2,39, IC 95% 1,20–4,80).
Conclusions: Chez les enfants qui se présentaient aux urgences à la suite d’un traumatisme crânien lié à un accident de vélo, trottinette ou skateboard (VTS), le port du casque est associé des symptômes de commotion cérébrale moins aigus.
Bland, M.L., Zuby, D.S., Mueller, B.C., Rowson, S.
Traffic Injury Prevention, 19 (2018) pp. S158-S163
RÉSUMÉ: Objectifs: Le but de cette étude était d’étudier les différences relatives dans les capacités d’atténuation des impacts des casques de vélo dans des conditions d’impact réelles et dans des conditions spécifiées par les normes de sécurité en utilisant un support standard.
Méthodes: Un banc d'essai de la Commission de la sécurité des produits de consommation (CPSC, [Consumer Product Safety Commission, USA]) a été utilisé pour impacter 10 modèles de casques de conception variée. Les configurations d'impact comprenaient 2 emplacements et 2 vitesses. Un emplacement du bord frontal (inférieur à la zone de test définie par la norme) et un emplacement temporal ont été sélectionnés pour refléter les impacts courants rencontrés chez les cyclistes. Une vitesse d'impact de 3,4 m/s, soit une vitesse d'impact normale moyenne dans les accidents de vélo, a été choisie, ainsi que la vitesse standard CPSC de 6,2 m / s. Quatre échantillons par modèle de casque ont été soumis à chacune des 4 configurations d'impact (ordre d'essai aléatoire par échantillon), ce qui a donné lieu à 160 tests de chute. L'accélération linéaire maximale (PLA [Peak Linear Acceleration]), le risque de blessure à la tête basé sur le critère de blessure à la tête (HIC, [Head Injury Criterion) et l’échelle de gravité des blessures (AIS, [Abbreviated Injury Scale] ≥ 4 de risque de lésion cérébrale) ont été déterminés et comparés pour les différents casques et les configurations d'impact en utilisant une analyse de variance. D'autres caractéristiques d'impact, telles que la durée, la rigidité effective du revêtement et l'énergie dissipée, ont également été calculées à partir des données d'accélération.
Résultats: Les performances du casque variaient de manière significative entre les modèles. La PLA variait de 78 à 169 g à 3,4 m / s (0 à 2% de AIS ≥ 4 de risque de lésion cérébrale) et de 165 à 432 g (10 à 100% de risque) à 6,2 m / s. Les impacts temporaux ont entraîné des PLA plus élevés que les impacts frontaux, probablement en raison d'une rigidité accrue de la gaine. Cependant, 2 casques ont dépassé le seuil de réussite/échec fixé par la CPSC (300 g) au niveau du bord frontal, indiquant un risque supérieur à 70%. Les courbes de force-déplacement suggèrent qu’une compression du casque s'est produite lors de ces impacts. Mis à part ces cas, les casques moins performants dans une configuration d'impact ont tendance à être moins performants dans d'autres, les casques non routiers étant parmi les plus dégradés.
Conclusions: Les 10 casques de vélo testés ont produit des différences considérables dans leurs capacités de protection dans des conditions réelles et spécifiées par défaut par la CPSC. Le risque de lésion cérébrale grave variait considérablement entre les casques à la vitesse d’impact standard, alors que les impacts plus communs, de gravité inférieure, produisaient des PLA associés à un risque de commotion. Les casques de type non routier ont généralement moins bien fonctionné dans toutes les configurations. La position temporale a engendré des risques plus élevés pour la plupart des casques, même s’il a été constaté que certains casques offraient une protection inadéquate au bord frontal du casque. Etant donné qu’il s’agit d’un endroit fréquemment touché lors des accidents de vélo, l’extension de la zone testable dans les normes au bord frontal pourrait présenter des avantages. Les résultats de cette étude démontrent l'intérêt de tester des conditions non standard et peuvent être utilisés pour améliorer les tests standardisés et la conception du casque.
Bandte, A., Fritzsche, F.-S., Emami, P., Kammler, G., Püschel, K., Krajewski, K.
World Neurosurgery, 111 (2018) pp. e434-e439.
RÉSUMÉ: Contexte: Le football, le cyclisme et l’équitation sont les sports les plus souvent associés aux lésions cérébrales traumatiques (LCT) en Allemagne. Les deux dernières activités sportives sont couramment pratiquées avec des casques, mais et les données sur leur port et leur utilité varient considérablement.
Méthodes: après approbation du Comité d'éthique, une analyse rétrospective a été réalisée pour les patients âgés de 5 à 17 ans entre janvier 2009 et août 2014 sur la base d'un diagnostic de LCT, en utilisant le dossier électronique des patients pour 2 hôpitaux universitaires. L'analyse descriptive des données et la régression logistique multivariée et univariée ont été utilisées pour calculer les odd ratios (OR).
Résultats: 380 enfants au total ont été identifiés, dont 162 filles (42,6%) et 218 garçons (57,4%), d'âge moyen de 11,9 ± 3,8 ans. Les activités comprenaient le vélo (n = 64), l’équitation (n = 19) et le football (n = 16). Le port du casque a été documenté chez 26 patients (14 cyclistes, 12 cavaliers) et le non-usage chez 20 (tous cyclistes). Comparé au fait de ne pas porter de casque, le port de casque était associé à une tendance à la baisse des risques de perte de conscience (OR, 0,7; intervalle de confiance à 95% [IC], 0,18–2,52). Une cohorte de 251 patients présentant une LCT non liés au sport (NS-LCT) a servi de groupe témoin pour des analyses plus poussées. Par rapport au groupe NS-LCT, les probabilités d’amnésie étaient 2,9 fois supérieures (IC à 95%, 1,1–21,6) chez les patients présentant une LCT lié à l’équitation et de 4,8 fois supérieures (IC à 95%, 0,3 à 239) chez les patients ayant un TBI lié au cyclisme. Les probabilités d’hématome épidural étaient 2,2 fois plus élevés (IC à 95%, 0,4 à 12,3) chez les patients ayant un TBI lié au cyclisme et 4,9 fois plus élevés (IC à 95%, 0,5 à 50,4) plus élevés chez ceux ayant un LCT lié au football.
Conclusions: Nous avons obtenu d'importantes données épidémiologiques sur les LCT pédiatriques dans notre région [NDR : Hambourg]. Malgré la nature descriptive des données, une tendance à la réduction des risques de perte de conscience a été observée chez les porteurs de casque. Néanmoins, des blessures graves peuvent survenir malgré le port du casque.
Bland, M.L., McNally, C., Rowson, S.
Journal of Biomechanical Engineering, 140, (2018) , art. no. 091005, .
RÉSUMÉ: Aux États-Unis, le cyclisme est une des principales causes de blessures à la tête liées au sport. Même si les casques de vélo doivent respecter les normes limitant l’accélération de la tête lors d’impacts graves, ils ne sont pas évalués dans le cadre d’impacts moins graves mais plus fréquents, conduisant à des commotions et les données indiquant les types de casque offrant une protection supérieure sont limitées. En outre, les normes évaluent les impacts normaux [NDR : perpendiculaires au casque], tandis que les impacts réels des cyclistes à la tête sont obliques, impliquant des composantes normales et tangentielles. L'objectif de cette étude était d'étudier les différences de capacités de protection de dix modèles de casques dans des conditions d'accident courantes du monde réel. Les impacts obliques ont été évalués par le biais d'essais de chute sur une enclume inclinée aux vitesses et endroits habituels des impacts sur la tête de cycliste. Les accélérations linéaires et en rotation ont été évaluées et liées au risque de commotion cérébrale, qui a ensuite été corrélé aux paramètres de conception di casque. Des différences significatives ont été observées dans les accélérations linéaires et en rotation entre les modèles, générant des risques de commotions cérébrales allant 50% au sein de configurations à impact unique. Les différences de risque étaient davantage attribuables à l'accélération linéaire, la rotation variant moins entre les modèles. À l'emplacement temporal, il a été constaté que l'épaisseur de la coque, la configuration de l'évent et le rayon de courbure influaient sur la rigidité effective du casque. Cela devrait être optimisé pour réduire la cinématique d'impact. Sur la face frontale, sur l’emplacement du bord du casque, l’épaisseur de la doublure a diminué pour certains casques [NDR : en raison d’un écrasement], probablement en raison de l’absence de tests normalisés à cet endroit. Il s’agit d’une zone fréquemment impactée chez les cyclistes, ce qui suggère d’élargir la zone testable aux normes pour inclure le bord du casque. Ces résultats peuvent informer les fabricants, les organismes de normalisation et les consommateurs, contribuant ainsi au développement d'une sécurité accrue des casques de vélo.