Curiosités

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LES DANGERS D’UNE LUMIÈRE BRILLANTE DE VÉLO.

The Lancet, 24 Juin 1899, p. 1729


[NDR: The Lancet est encore aujourd'hui l'une des revues scientifiques médicales les plus en vue. L'article est anonyme et relève de la correspondance.]

Texte intégral: Les vélos sont maintenant tous éclairés avec une flamme à l'acétylène extrêmement brillante et éblouissante. Elle l'est tellement qu'elle est une menace pour la sécurité du public. Lorsque l'on songe que la la lumière à l'acétylène a la puissance de plus de 200 bougies, il n'est pas difficile de comprendre qu'un cheval sur lequel ces rayons seraient soudainement dirigés prendrait la fuite et initierait peut être une série de catastrophes. En effet, l'approche rapide par l'arrière d'une lumière brillante et non annoncée par le bruit du véhicule en mouvement ou des roues en rotation est suffisante pour choquer toute personne - même dotée d'une bonne stabilité nerveuse - sur une route de campagne dans le noir de la nuit. La lumière à l'acétylène est, dans ce sens, indubitablement une source de danger et la preuve en est faite chaque jour dans les journaux. Cette semaine même, un homme a été renversé et tué par un vélo conduit par trois personnes. La machine était équipée d'une grande lampe à acétylène. En rendant un verdict de "Décès Accidentel", les membres du jury ont indiqué qu'à leur avis, la victime était parfaitement sobre au moment de l'accident et qu'elle avait été éblouie par la lumière brillante de la lampe du cycle. Il apparait donc que certaines limites devraient être fixées sur la puissance des éclairages utilisés sur les véhicules sur la voie publique. L'acétylène donne une lumière splendide, mais il faut veiller à la sécurité et au confort public. Les rayons de la lampe doivent êtres focalisés autant que possible et ne pas diverger. Le cycliste utilise une lampe essentiellement pour que les autres puissent le voir. En effet, la majorité des cyclistes préféreraient probablement rouler sans lumière du tout. Elle aide très peu le cycliste à éviter les obstacles ou les nids de poule et, en fait, peut même l'embrouiller. Il devrait être possible de faire quelque chose pour confiner la lumière d'acétylène dans certaines limites et de la rendre moins éblouissante.

Lien vers la source

Cycliste et vélo équipé d'une lampe à acétylène (lien vers la source)

(NB: photo d'illustration. L'article original ne comporte aucune figure)

Lésions cérébrales traumatiques dans la littérature illustrée: expérience d'une série de plus de 700 traumatismes crâniens dans les bandes dessinées Astérix.

Marcel A. Kamp, Philipp SlottySevgi, Sarikaya-Seiwert, Hans-Jakob Steiger, Daniel Hänggi

Acta Neurochirurgica, 153 (2011), 1351–1355

Résumé

Contexte. Le but de la présente étude était d’analyser l’épidémiologie et les facteurs de risque spécifiques de lésion cérébrale traumatique (LCT) dans les bandes dessinées illustrées d’Asterix. Dans la littérature illustrée, la LCT est un type de blessure prédominant.

Méthodes. Une analyse rétrospective des LCT dans les 34 bandes dessinées d’Astérix a été réalisée en examinant le statut neurologique initial et les signes de LCT. Les données cliniques ont été mises en corrélation avec des informations concernant le mécanisme de traumatisme, le contexte socioculturel des victimes et des auteurs et la situation du traumatisme afin d'identifier des facteurs de risque spécifiques.

Résultats. Sept cent quatre LCT ont été identifiées. La majorité des personnes impliquées étaient des adultes et des hommes. La principale cause de traumatisme était l'agression (98,8%). Les traumatismes ont été classés comme graves dans plus de 50% des cas (scores de 3-8 sur l’échelle de coma de Glasgow (GCS)). Différents déficits neurologiques et signes de fractures de la base du crâne ont été identifiés. Bien que plus de la moitié des victimes de traumatismes crâniens aient eu une une perte de conscience initiale grave, aucun cas de décès ou de déficit neurologique permanent n'a été trouvé. Le groupe le plus important de personnes blessées à la tête était constitué de Romains (63,9%), tandis que les Gaulois étaient à l'origine de près de 90% des LCT. Un casque avait été porté par 70,5% des victimes mais avait été perdu dans la grande majorité des cas (87,7%). Dans 83% des cas, les LCT ont été causées par un agent dopant appelé «la potion magique».

Conclusions. Bien que plus de la moitié des patients aient eu une perte de conscience initiale grave suite à la LCT, aucun déficit permanent n'a pu être constaté. La nationalité romaine, la parésie du nerf hypoglosse [NDR : qui cause une sortie et une déviation de la langue hors de la bouche], la perte du casque et l'ingestion de la potion magique [NDR : par les agresseurs Gaulois] étaient significativement corrélés à une perte de conscience initiale grave (p ≤ 0,05).

Lien vers la source

Origine ethnique des vict imes de LCT et de leurs agresseurs. (a) Les principales victimes de blessures à la tête étaient des citoyens romains. Les Gaulois, Belges, Britanniques, Egyptiens, Indiens, Amérindiens, Normands, Suisses, Vikings et les pirates ont également subi des blessures à la tête. (b) En revanche, les Gaulois ont causé la grande majorité des LCT. (Fig. 1 de l'article)