POINT DE VUE 

   MODÉLISATION   ET   STRATÉGIES PNL 

BRIAN VAN DER HORST & JOSEPH O'CONNOR

Les stratégies PNL sont le secret de comment nous faisons ce que nous faisons. Comment faisons-nous cela? 

Ce troisième article qui remet à jour le modèle PNL des stratégies au vu des recherches récentes sur les réseaux neuronaux et en sciences cognitives, révisera la pensée traditionnelle de la PNL à propos des stratégies. il reviendra à la métaphore de la programmation en PNL, et proposera un modèle stratégique plus riche. 

MODÉLISATION 

Les stratégies sont une petite partie de l'image plus vaste que la PNL se fait de la modélisation. La PNL a commencé en tant que technologie de collecte d'informations dirigée vers un objectif. La compétence fut uniquement le point de départ. elle fut mise en concurrence avec l'excellence.

Historiquement, les premiers modèles furent empruntés à Gregory BATESON, Virginia SATIR, Fritz PERLS et Milton ERICKSON. De Gregory BATESON vint la pensée systémique et l'épistémologie. De Virginia SATIR et Fritz PERLS vinrent les systèmes de représentation, les parties du Méta-Modèle applicables à la thérapie, et le recadrage. Milton ERICKSON mit en évidence ce qui, jusque là était une approche plutot inconsciente, avec son travail sur l'élucidation des ressources inconscientes, l'utilisation de la métaphore, et ce qui sera connu comme le modèle Milton du langage et l'art de l'ancrage. 

Les premiers modèles furent plutot des outils de communication et des procédures thérapeutiques. 

A partir de cela, la PNL s'est développée comme une approche systémique de la structure de notre expérience subjective. La PNL a depuis évolué en modélisant l'excellence dans les domaines de l'éducation, du sport et du monde des affaires. 

La modélisation est le processus de découverte de la manière dont une personne obtient les résultats qu'elle obtient. Comment elle pense, quels sont ses systèmes de représentation, méta-programmes et niveaux de logique qu'elle met en oeuvre. Quels schémas de langage utilise-t-elle, et les attitudes physiologiques qu'elle adopte. La PNL s'est développée en modélisant des personnes performantes dans un domaine donné, mais les mêmes outils peuvent être utilisés pour la modélisation des personnes dépressives ou créant des vies malheureuses ou frustrées. En sachant alors comment elles s'y prennent, vous pouvez souvent intervenir de manière efficace en leur montrant comment elles peuvent arrêter cela, et/ou comment gagner des comportements plus désirables et motivants. 

La modélisation est très pragmatique un modèle est avant tout une carte d'un phénomène donné. Elle devrait aussi expliciter les étapes qui devraient être mises en oeuvre de manière à aboutir à un objectif donné. On ne peut pas démontrer qu'un modèle est juste ou faux, seulement qu'il fonctionne ou non. 

La notation musicale est souvent citée comme un exemple sympathique de modélisation en PNL. Si deux musiciens, habitant à l'opposé du globe, peuvent obtenir des résultats similaires avec des instruments différents. c'est parce que leur partition est un modèle effectif d'une composition musicale. 

Lorsque vous pouvez modéliser le savoir-faire de quelqu'un, et que vous obtenez les mêmes résultats que cette personne, alors vous pouvez mettre au point une manière d'enseigner cela à d'autres. Ceci est la base d'un entrainement PNL efficace.

La modélisation, en tout domaine, produit de nouvelles techniques et compétences, et d'autres outils de modélisation. La modélisation en PNL est générative parce que les résultats obtenus peuvent améliorer la modélisation suivante de manière à en augmenter l'efficacité. La modélisation est la base de l'apprentissage accéléré. 

Un des problèmes de la modélisation est la "barrière de la conscience". Les individus ont peu conscience de la manière dont ils font ce qu'ils font, et certains. comme Virginia SATIR, ne veulent même pas le savoir par crainte que cette connaissance ne détruise leur innocence et par là-même leur compétence (comme des rêves pâlissants à la lumière du jour). 

MODÉLISER UNE COMPÉTENCE 

Pour modéliser une compétence, vous vous centrez sur ce que fait le modèle (comportements et physiologie), comment il le fait (stratégies mentales), et pourquoi il le fait (les croyances et les valeurs sous-jacentes). Pour modéliser une compétence vous avez besoin 

- du comportement et de la physiologie 

- des processus mentaux 

- des croyances et des valeurs 

La modélisation en PNL a donné libre cours à quelques espérances exagérées. Par exemple : "possible pour un, possible pour tous". ce qui serait un excellent slogan politique Si jamais la PNL devait aller dans cette direction. Mais cette affirmation vient à nouveau de la métaphore de l'intelligence artificielle, où les programmes peuvent être transférés d'un ordinateur sur un autre sans modification et fonctionnent alors exactement de la même manière. Les être humains sont un peu plus compliqués. Vous ne pouvez pas sortir une compétence de son contexte sans changer cette compétence.

Si vous modélisez le processus de pensée d'Einstein, vous ne deviendrez pas un autre Einstein, quand bien même vous serez capable d'enrichir et d'élargir votre propre pensée en utilisant ses stratégies. 

STRATÉGIES 

Dans la pensée traditionnelle PNL, une stratégie est le processus mental d'un modèle : une séquence de représentions à travers laquelle passe la personne pour atteindre son objectif. Une stratégie a trois aspects essentiels 

- le système de représentation utilisé 

- les distinctions à l'intérieur de ces mêmes systèmes de représentation (sous-modalités) 

- la séquence des étapes Il y a également quelques principes de bonne formulation des stratégies elles devraient avoir un objectif, et devrait comprendre chacun des trois  systèmes de représentation principaux (V, A. K). Il ne devrait pas y avoir de boucles sans point de sortie, et il devrait y avoir au moins une étape relative au monde extérieur. 

LES SYSTéMES DE REPRÉSENTATION 

Dans une stratégie, les sens peuvent être tournés vers le monde externe, ou être utilisés de manière interne en tant que systèmes de représentation. 

Avec notre système visuel (V), nous pouvons voir le monde extérieur (Ve), et nous pouvons visualiser de manière interne (Vi). Nos images mentales peuvent être remémorées (Vr) (quelque chose que nous avons véritablement vu dans le monde extérieur), ou elles peuvent être construites (Vc). Par exemple, lorsque nous lisons des romans pour notre plaisir, nous construisons généralement dans notre imagination des images des scènes décrites dans le livre. La lecture "technique" est plus difficile à mémoriser, parce qu'il est plus difficile de construire des images de concepts abstraits. 

Le système auditif (A) se divise en six aspects. Nous pouvons entendre des sons du monde extérieur (Ae) ou de notre monde intérieur (Ai). Ces sons sont des combinaisons de tonalités (At), et d'éléments digitaux. c'est-à-dire les mots que nous entendons (Ad) sans tenir compte de la tonalité.

Lorsque nous entendons des sons de manière interne (Ai), ils peuvent être mémorisés (Air) ou construits (Aie). Nous parler à nous-mêmes est en général désigné comme un dialogue interne ou de l'auditif interne digital (Aid), même Si les voix que nous utilisons mentalement ont une tonalité, qui quelquefois ne sont pas la notre. 

Le système kinesthésique est plus diversifié et controverse. Il y a les sensations provoquées par le contact avec le monde externe (Ke). Les sensations internes (Ki) peuvent globalement être divisées en émotions. sensations remémorées et sentiments d'équilibre et de conscience physique, souvent décrites comme le système viscéral. Nous goûtons avec notre sens gustatif (G) et sentons avec notre odorat (O), chacun pouvant être interne ou externe. 

SOUS-MODALITES 

Les sous-modalités sont les distinctions que nous faisons à l'intérieur d'un système de représentation. Par exemple, la luminosité, la distance et le mouvement. Quelques unes, 

 comme la direction. sont communes à tous les systèmes de représentation. Les sous-modalités peuvent être continues ou discontinues. internes ou externes, dissociées ou associées par exemple. Un souvenir ne peut pas être les deux à la fois : soit il est continu (ou analogique), variant sur une échelle graduée du sombre au clair; soit il est discontinu (ou digital) variant entre le noir et blanc et la couleur. 

Quelquefois les sous-modalités sont des éléments clés en ce qui concerne l'efficacité d'une stratégie. Par exemple une voix interne douce et sensible, et une image sombre bougeant tout doucement se combinent bien en une stratégie pour aller se coucher. Une voix interne forte et sonore et une grande image lumineuse et très mobile sont excellentes pour une stratégie d'insomnie Les sous-modalités en tant que telles ne sont ni bonnes ni mauvaises, tout dépend de ce que vous voulez faire. 

Plus vous pouvez faire de fines distinctions de sous-modalités, plus vous avez de choix pour construire les stratégies. Ces distinctions peuvent être en relation avec les échelles de vos seuils. Nous fixons des seuils et les réajustons constamment de manière à ce que le cerveau puisse prêter attention aux niveaux de contrastes et de comparaisons qui sont importants pour un objectif donné. En dessous d'un certain seuil, les données ne sont pas enregistrées. Ceci est vrai pour les cerveaux et les systèmes informatiques. Le degré minimum d'acuité sensorielle que nous avons d'un stimuli du monde extérieur fixe le seuil en dessous duquel la sensation n'est pas perçue. Ce seuil est stocké en un schéma "instar'. comme l'appelle Stephen Grossberg. dans la mémoire à long terme. En ce sens, le cerveau ne peut pas comparer la mémoire à long terme à la mémoire court terme. Par exemple, lors d'une écoute attentive et critique de sons, on développe des distinctions fines pour le rythme et la tonalité. Ces distinctions peuvent être utilisées pour évaluer une interprétation musicale, en comparant ce qu'on entend (Ae) avec ce qu'on veut entendre (Aic). L'idée de la PNL à propos des systèmes de représentation, est que nous privilégions un mélange de seuils internalisés et utilisés fréquemment. 

SÉQUENCES 

Les stratégies sont souvent décrites par une métaphore gastronomique. En premier lieu vous avez besoin des bons ingrédients : le système de représentation. Vous avez besoin de la bonne qualité et quantité de ces ingrédients : les sous-modalités. Et enfin vous devez faire les choses dans le bon ordre ajouter les oeufs après avoir mis le gâteau dans le four. produit un résultat très différent de celui obtenu Si vous ajoutez les oeufs à la pâte avant de mettre celle-ci au four.  

Les séquences mettent en avant des différences énormes entre l'apprentissage unaire traditionnel des stratégies et ce que nous proposons en termes de réseaux neuronaux. Le modèle stratégique traditionnel opérant en lignes droites est une fiction simplifiée et utile. C'est le type de modèle qu'un ordinateur en intelligence artificielle pourrait produire. Mais cette linéarité n'est pas congruente avec le fonctionnement du cerveau. 

Le langage limite également la manière dont nous pensons au sujet de nos modèles. Les mots se succèdent les uns aux autres dans le temps et dans un ordre schématisé. 

La distinction Cause-Effet du Méta-Modèle est imbriquée dans la langue anglaise. Néanmoins nous émettons une multitude de significations à plusieurs niveaux à partir de chaque phrase et métaphore qui expriment beaucoup de choses de manière simultanée. 

STRATÉGIE DE MOTIVATION 

Prenez l'exemple d'une simple stratégie de motivation. Une personne pourrait en premier regarder un travail qui devrait être fait (Ve). Elle entend une voix interne (Aid) qui lui dit quelque chose comme "il est temps de faire cela" avec une tonalité forte et encourageante. Elle construit alors une image mentale (Vic) du travail accompli en comparaison de ce dont cela a l'air maintenant (Vir). Elle peut rendre cette image grande, claire et lumineuse.

(sous-modalités critiques). Elle se sent bien en regardant cette image (Ki+). Alors elle commence le travail. Cette stratégie marche bien et est agréable à mettre en oeuvre. Elle est basée sur un méta-programme d'aller vers le positif. Nous pourrions la noter comme suit :

Ve-->Aid-->Vic/Vir-->Ki+ 

Voici un deuxième exemple d'une stratégie de motivation. Cette personne regarde le travail à faire (Ve), entend une voix interne narquoise (Aid) qui dit "Ah. tu devrais vraiment faire cela". La personne se sent réticente à accomplir le travail (Ke-), se fait une image interne de toutes les autres choses qu'elle préfèrerait faire (Vic), différentes du travail qui doit être fait (Vir) et se sent mieux (Ki+). Ensuite, en tant que personne polaire (p), elle se fait une image interne des conséquences à ne pas faire le travail (Vic). et se sent mal (Ki-). Ceci peut continuer sous forme de boucle entre le kinesthésique interne négatif et la voix interne durant plusieurs jours (ou mois) jusqu'à ce que l'image des conséquences désagréables s'agrandisse et se rapproche, et les sentiments qui en découlent deviennent très inconfortables. Lorsque ce seuil est atteint, la personne accomplit la tâche. Cette stratégie conduit à l'accomplir après le temps nécessaire pour que le sentiment désagréable franchisse le seuil, mais elle sera moins agréable à accomplir. Cette stratégie fait appel à un méta-programme d'évitement du négatif. La notation sera la suivante :

Ve-->Aid-->Ke- -->Vic/Vir ---> Ki+ -->p-->Vic-->Ki- 

Structurellement cela nous donne un modèle de la manière dont quelqu'un se motive facilement. et comment quelqu'un remet à demain ce qu'elle pourrait faire le jour même (un procrastinateur). Evidemment. Si nous voulons transférer l'une de ces deux compétences, nous devrions prêter une attention soutenue aux sous-modalités, ou comme cela se fait beaucoup maintenant. utiliser nos propres raccourcis pour les distinctions de sous-modalités essentielles. 

LES CINQ STRATÉGIES FONDAMENTALES 

Dans l'enseignement PNL traditionnel. on distingue structurellement cinq "stratégies" de base, parce que toutes les macro-stratégies de comportements complexes peuvent être morcelées en ces cinq stratégies. Elles valent un petit survol. 

1) La mémoire. Les individus ont besoin d'une manière d'encoder et de retrouver leur expérience. C'est de cette stratégie dont nous parlons lorsque nous évoquons les systèmes conducteurs et de représentation primaire. Autrement dit, comment encoder l'expérience et. plus tard, comment retrouver et comprendre notre représentation de l'expérience. 

Le système conducteur a des analogies avec le système DOS dans un ordinateur, le système de représentation primaire ressemble plus à un programme comme Wordstar ou Word. 

2) La réalité ou la croyance. Nous avons besoin d'un moyen pour tester les différences entre les représentations construites par notre imagination et nos "véritables" mémoires remémorées. Appelée stratégie de réalité ou de conviction, elle fut à l'origine enseignée comme le système de référence. 

3) La décision. C'est le moment où les êtres humains commencent à trier les critères produits par la stratégie de réalité. Lorsque vous faites des évaluations, vous décidez. La vie est un grand fleuve de petites décisions. La stratégie de décision est au coeur du modèle TOTE. 

4) La motivation. Ici nous utilisons souvent une partie de notre mémoire, un peu d'imagination. et bien sûr, un peu de décision. Mais certaines personnes font cela de manière tellement idiosyncrasique. que nous avons tendance à traiter cela comme un genre à part, comme dans les deux exemples ci-dessus. 

5) L'apprentissage. Une fois de plus, stratégies de mémoire, de motivation et de décision sont souvent imbriquées pour accomplir une tâche d'apprentissage. 

Lorsque des pionniers de la PNL disaient que la plupart des gens, au niveau structurel, possèdent entre trois et cinq stratégies de base. c'est de cela dont ils parlaient : les deux dernières stratégies reprennent ou utilisent des parties des trois premières. Même des stratégies complexes comme la "créativité", "tomber amoureux", "négocier", et la "défense nationale" utilisent toutes des combinaisons des cinq stratégies fondamentales. 

LA SEQUENCE

Vous voyez quelque chose que vous voulez acheter, ou vous avez une décision à prendre, ou une conférence à donner. Il y a également des critères qui sont mis alors en évidence l'évidence qui vous permettra de savoir quand l'objectif aura été atteint. Sans cela, vous pouvez boucler et reboucler sans jamais savoir quand sortir. Le TOTE devient un TOT.

Figure 1: TOTE

L'opération est ce que vous faites pour atteindre votre but vous vous construisez une image, vous vous parlez à vous-mêmes, observez, écoutez, agissez, etc. Plus vous avez de choix, plus vous avez de flexibilité et plus vous avez de chances de succès. Cette opération peut être très complexe et impliquer d'autres TOTEs. 

Le deuxième test détermine Si vous vous êtes rapproché de votre objectif. C'est une évaluation de où vous êtes, par rapport à où vous voulez être, en utilisant le critère qui aura été mis en évidence lors du premier test. 

Le TOTE est un modèle simple et il est évident qu'il y aura des TOTEs dans les TOTEs. Une opération dans un TOTE peut être un TOTE entier à un autre niveau, et ainsi nous avons des niveaux de Totes imbriqués. 

LES TESTS

Un mot au sujet des tests. Dans le langage des méta-programmes. le test est l'endroit où les fonctions de similarités (match), différences (mismatch) et comparaisons entrent en jeu en relation avec l'activité d'approche ou d'évitement. Dans l'institut d'un des coauteurs, il a été jugé très intéressant de noter comment une personne évalue les critères. Dans l'exemple de notre stratégie de motivation évoquée ci-dessus, la personne, pour tester, utilise les comparaisons, c'est-à-dire les transformations analogiques de luminosité et de taille. Les comparaisons peuvent être notées à coté de la ligne diagonale représentant un test comme ceci (ci) Vic(c/)Vir. Quant à notre procrastinateur, il essaye de "mismatcher" et recherche la nouveauté et la différence, ce qui peut être noté par (di) :

Vic(di)Vir... Ce qui lui permet de continuer à caler. Jusqu'à ce que la représentation des conséquences de la tâche non accomplie devienne tellement différente de ses diversions imaginées, qu'elles créent littéralement un mismatch entre les images dans son test. D'autres pourraient tester leurs images, leurs sons, ou leurs émotions par une recherche de similitude (si), ce qui indiquerait que la personne essaie de matcher les critères. Des

flèches peuvent également être utilisées au haut de la ligne diagonale du test pour indiquer les évaluations d'approche ou d'évitement. 

LE TOTE 

SORTIES OU POINTS DE CHOIX

Le modèle général d'une stratégie est connu sous la dénomination TOTE (Test-Opération-Test-Exit) conçu par George Miller, Eugene Galanter et Kari Pribram, et publié en 1960 dans leur livre Plans and Structure 0f Behaviour. 

Le premier test est ce qui met la stratégie en route. Il débute :

Ceci nous conduit à la nature des sorties, qui sont peut être mieux définies comme points de choix. Ceci est la dernière étape dans une stratégie, ce qui  apparaùt juste avant qu'une action externe ne se mette en place, ou qu'une autre stratégie interne ne démarre. Les sorties fonctionnent comme des feux de signalisation, des jauges de pression, des horloges ou des chronomètres dans nos processus mentaux et dépendent de nos méta-programmes. Les sorties représentent le but du test. Le test est-il satisfaisant ? Lorsque le feu est vert, sortez de votre cerveau et retournez dans le monde extérieur Non satisfaisant? Peut-être il est temps de s'arrêter et de prendre une bière ? Pas sûr. Feu orange : refaites le tour encore quelques fois, ou essayez une

autre stratégie. 

Comment les messages de oulinoni peut-être sont-ils transférés à notre conscience par le cerveau ? C'est encore une question de seuil, d'intensité. Mais l'intensité est produite par plusieurs schémas expérientiels différents. 

L'un est la répétition : combien de fois quelque chose arrive. 

Ainsi certaines personnes rebouclent une stratégie donnée un certain nombre de fois avant de sortir. 

Certaines personnes favorisent la fréquence : combien de fois quelque chose arrive dans une période de temps donnée. D'autres prêteront attention à la durée combien de temps quelque chose reste constant. voire même l'intervalle, qui est la période de temps entre deux événements. 

Comment savez-vous que quelqu'un est un bon amant ? A partir d'une seule expérience intense ?... Parce qu'il vous a fait l'amour trois fois ? Ou parce qu'il est passé à l'acte trois fois en une heure ? Ou encore parce qu'il vous a fait l'amour durant trois heures en continu? Ou est-ce parce que cela fait trois mois que vous l'avez fait pour la dernière fois ? Un de ces schémas vous interpellera plus que les autres en fonction du métaprogramme de vos stratégies de décision, et de sortie avec conviction (et plaisir). 

MICRO. MACRO ET META STRATÉGIES 

Les exemples de motivations ci-dessus sont ce que nous pourrions appeler des micro-stratégies, morcelées par le bas et reproductibles. Dans nos articles nous avons plaidé pour un modèle de stratégies à processus parallèles, inter-connectés et simultanés, élargissant et enrichissant le modèle existant linéaire et séquentiel. Ceci peut-il être fait? Observons une macro-stratégie, qui inclut plusieurs boucles concurrentes et imbriquées. Ceci peut être fait, et c'est après tout un exemple de la manière dont une stratégie complexe dans la vie réelle a été détectée et transférée. 

Un jour, un des coauteurs était dans la cuisine de Marilyn Ferguson. Marilyn est l'éditeur du Brain/Mind Bulletin, et l'auteur de "The Aquarian" (Les enfants du Verseau). La stratégie d'écriture créative fut élucidée en l'espace d'une demi heure. (cf. figure ci-dessous)

Figure 2: Marilyn’s Writing Strategy.

Lorsque Marilyn a une idée, c'est d'abord une phrase (Aid). Ensuite elle voit une matrice de possibilités, a un sentiment, et se parle à propos de ce sentiment, ce qui produit des schémas de synesthésie V/K. Ensuite elle continue à aller de l'avant, explore toutes les possibilités inhérentes à cette idée pour ses amis, la société, ou même l'avenir de l'humanité. Simultanément elle se demande "qu'est-ce que cela signifie pour moi ?" et commence à découper en éléments de base (morcellement vers le bas). Les deux processus parallèles produisent plus de représentations en synesthésie qui éventuellement conviennent ou coopèrent (match). Ensuite elle commence à imaginer visuellement, entendre et devenir excitée par son article, ce qui produit plus d'images concurrentes, qui produisent plusieurs expériences kinesthésiques de satisfaction, d'être à sa place, et l'intuition d'attendre un processus inconscient. Après cette attente, elle opère auditivement pour entendre l'histoire qu'elle est en train d'écrire "assez bien"?

. Il y a des seuils variables : dans ce système, les critères sont appliqués de manière rigoureuse dans certains contextes, et moins dans d'autres. en fonction des objectifs et autres Totes. Les erreurs sont tolérées. Cet individu ne réfléchit pas en termes de juste ou faux, oui/non, de signaux digitaux. mais de "peut-être" ou "éventuellement" ou "laisse tomber pour l'instant et pense a autre chose". Les Totes opèrent simultanément et en parallèle, tous doivent être accessibles dans un cadre du temps parallèle. Les Totes interagissent de manière systémique. Il y a de l'information en amont et en aval entre les Totes.

Figure 3.

As soon as we began pointing out the feed-forward and feed-back loops in their proces

LES DYNAMIQUES DES SYSTéMES DE PETER SENGE 

En dehors de la PNL, les gens ont utilisé des cartes depuis les années 30. Et Peter SENGE au MIT a élaboré des dynamiques de systèmes depuis la fin des années 70. Dans son ouvrage célèbre "La 5ème discipline", SENGE parle de l'utilisation des systèmes de pensée dans le monde des affaires pour créer une organisation d'apprentissage, et ses idées s'appliquent facilement en interaction avec les Totes. Un être humain est. entre autres, une organisation d'apprentissage. 

Par exemple. SENGE décrit la structure d'un système qu'il appelle "déplacer le fardeau". Ceci est une structure d'adduction à un niveau individuel. Une solution à court terme est mise en oeuvre pour corriger un problème plus profond à long terme. (cf. figure ci-contre).

Figure 4: Shifting the burden

Par exemple. un orateur qui veut séduire son auditoire pourrait oublier quelques points de son exposé. Il dépasse cela en mettant en application une solution symptomatique apprendre de mieux en mieux son matériau. Finalement il pourrait le réciter par coeur, sans pour autant avoir traité son problème fondamental son état émotionnel pendant la présentation. Parce qu'il ne peut pas se mettre dans un bon état émotionnel, il se replie de plus en plus en apprenant son cours par coeur. L'application des séries de Totes "apprendre par coeur" cause des retards dans l'utilisation d'autres Totes

"obtenir un bon état émotionnel". Ainsi son auditoire se plaint parce qu'il ne "vit pas son discours" ce qui est un effet secondaire de sa mémorisation.

La solution qu'il a tentée n'a pas résolu son problème de base. De plus il aura besoin de plus en plus de mémorisation pour maintenir le statu quo. 

Ceci introduit trois qualités importantes que nous recommandons d'intégrer dans la technologie des stratégies en PNL. 

Premièrement, le concept de boucle de rétroaction positive (cycles de "feed-forward"). Une boucle de rétroaction positive est une séquence qui se renforce elle-même, et produit du "plus" au lieu de revenir au point d'homéostasie. Par exemple ne pas tenir compte d'états émotionnels crée des émotions inappropriées. Ceci aggrave l'état émotionnel. La personne en tiendra encore moins compte. Un cercle vicieux est ainsi mis en place. Une boucle rétroactive positive peut également mettre en place des cercles positifs. Lorsque notre orateur hypothétique accède à ses états émotionnels, il présente mieux son exposé. obtient un meilleur feed-back, devient plus confiant, présente encore mieux. devient encore meilleur etc. 

Deuxièmement, il y a les boucles rétroactives négatives. Il ne s'agit pas là de critique ou de jugement de valeur. Le feed-back négatif crée une balance ou un équilibre. Plus vous mémorisez, moins il reste à mémoriser, et éventuellement vous vous arrêterez à un certain moment. 

Troisièmement. il y a inévitablement des retards qui tendent à organiser nos comportements au fil du temps. Parce que le feed-back n'est pas instantané, la connexion entre la cause et l'effet n'est pas toujours évident. Notre orateur pourras engager dans le processus de mémorisation bien avant qu'il ne lui devienne évident qu'il n'a pas résolu son problème de base. 

RÉSUME 

Ces articles sont une première tentative d'approche d'un champ complexe. Pour résumer, les nouvelles idées que nous suggérons pour construire des

stratégies qui prennent en compte les avancées modernes en neurocomputing. impliquent: 

- Des Totes multiples opérant de manière parallèle et simultanée. 

- Des seuils variables qui impliquent des sous-modalités critiques et des méta-programmes. 

- La tolérance à l'erreur. 

- Feed-forward et feed-back des résultats. 

- L'interaction systémique entre les Totes. 

Nous n'essayons pas de construire un modèle basé sur les réseaux neuronaux. Nous disons que les systèmes neuronaux sont de meilleurs modèles sur lesquels baser la partie "programmation" de la PNL, et les deux ont besoin de prendre en considération les avancées de la biologie et des sciences cognitives. Le cerveau construit des modèles, et tous les modèles du cerveau seront inadéquats. Nous pouvons seulement rendre notre modèle, en tant que code. congruent avec les manières du fonctionnement du cerveau que nous pensons possibles 

Nous ne pouvons pas quitter ce domaine sans parler des émotions. 

Les ordinateurs ne peuvent pas modéliser les émotions et celles-ci sont ce qui donne sa richesse, sa portée, son imprévisibilité et sa créativité à notre pensée. Les valeurs et les émotions pourraient être l'équivalent des niveaux cachés de notre pensée. Une grande partie de nos pensées est de toute façon inconsciente, et la plus grande part le restera. Nous savons beaucoup de choses à différents niveaux. Par exemple il y a une maladie

neurologique appelée "prosopagnosia". Les patients qui présentent cette caractéristique ne reconnaitront pas les personnes qu'i15 ont connues avant leur maladie lorsqu'on leur montre leurs photos. Pourtant une mesure RCG (réponse cutanée galvanique) témoigne d'une activité du système nerveux sympathique qui démontre une réponse émotionnelle reliée à la mémoire. La logique des émotions est différente de la raison consciente. Le langage du coeur est différent du langage de la raison. 

Les idées récentes en physique concernant la théorie du chaos montrent que des événements qui semblent simples en apparence ont une profondeur insondable, tandis que des événements qui ont l'air complexes en surface peuvent être régis par une règle simple appliquée de manière récursive. Des propriétés surgissant d'on ne sait où apparaissent soudainement comme des visages dans une nébuleuse. En physique quantique, la réponse peut être oui et non en même temps. Est ce que la lumière est faite de particules ou d'ondes ? Des deux, cela dépend de comment vous organisez votre

expérimentation. Organisez-vous pour obtenir des particules et vous êtes sûr d'en trouver. Cherchez des ondes et les voilà. 

Rien de surprenant alors, Si nous opérons dans une logique floue où le monde réel est le cauchemar d'Aristote, que les réponses tendent définitivement vers "peut être". Il n'y a pas un "oui" ou un "non" dans la nature. mais des échelles infinies de "peut-être". 

Comme l'a dit Gregory Bateson "Si vous voulez comprendre quelque chose, pensez-y de la manière dont cette chose a été pensée". Et peut-être cela pourrait être ou ne pas être de la logique floue. 

Les derniers développements dans le monde de la physique nous mènent toujours dans de nouvelles directions. Le Prix Nobel Ilya Prigogine vient juste de démontrer une preuve mathématique d'une nouvelle formulation de la physique que le temps est après tout. irréversible, et que toute loi de la nature évolue - et est peut être une fonction de notre interaction avec la nature (1). 

Ces articles n'ont pas été faciles à écrire. et nous n avons utilisé qu'une partie du matériel à notre disposition. Prisonniers de la lampe d'Aladin. nous avons constamment dû négliger des détours fascinants. Nous apprécierions votre feed-back pour toute carte ou sentier que nous avons négligés. 

Brian Van der Horst et Joseph O'Connor / Article paru dans Anchor Point en Juin 1994 

(1) Ilya Prigogine, La fin des certitudes - Temps, chaos et les lois de la nature, Ed. Odile Jacob. cf. Métaphore n018. p.15