Suite à la saison 1, BIVOUAC a été lauréat du dispositif "Écrire pour la rue" de la SACD/DGCA. Le projet a également été sélectionné par la région Occitanie pour bénéficier d’une "Residence de Territoire". Nous avons donc entamé la deuxième itération du projet en 2021 (Saison 2), dans le cadre d'une Résidence de Territoire dans le Pic Saint-Loup (Hérault - 34), accompagnée par la Saison Artistique de Melando.
Nous avons passé une année d’écriture et de production intense. La mise-en-œuvre simultanée de ces deux modes de travail, et les boucles très courtes en aller-retour entre elles, nous ont poussé à garder un esprit d'improvisation, d’expérimentation et d'observation tout au long de l'année. Le processus nous a présenté avec de nombreuses occasions à tester, à observer et à mieux comprendre notre démarche, notamment grace à la rencontre en continu avec un public. Celle-ci nous a montré les domaines où notre projet fonctionne déjà, et là où nous avons encore à developper, voir complètement changer d’approche. Nous avons été plusieurs fois surpris par la découverte des dimensions inattendues de notre projet, et aussi parfois perplexes de noter des effets non voulus chez certains membres du public.
Ce bilan se divise en trois parties : La phase "Infiltration" (une description du dispositif d'inscription par lequel le public est embarqué dans l'expérience) ; Parcours spectateurs (l'expérience elle-même, sa structure, son fonctionnement et les différents types d'interactions provoquées entre les participant·e·s (public et artistes)) ; et Scénario dans le temps (une tentative de reconstituer et de mettre en récit les différentes traces produites).
La phase "Infiltration"
Nous réfléchissons le processus d'inscription du public comme une porte d'entrée dans l'univers du projet. C'est une étape d'embarquement (ou d'infiltration dans le jargon de BIVOUAC) . Dans la dimension interactive du projet, l'infiltration se présente comme une phase primordiale qui annonce et encadre les rapports qui vont pouvoir se tisser entre les participant·e·s et l'univers du projet (les personnages, les événements, les invitations à participer, les divers contenus à découvrir ou à partager...)
Pour appuyer l’invitation que nous avons tendue au public, d’entrer dans un monde fictif, nous nous sommes présentés sous une autre identité que celle de notre compagnie, dissimulant le nom OVNI derrière le nom "Les Infiltrés".
En plus des "Infiltrés", il existait également un autre parcours d'embarquement permettant certaines personnes ressources choisies à devenir, eux aussi, complices et participants du projet.
Les parcours "Spectateurs"
Dans notre idée du départ, le parcours d'infiltration doit amener chaque participant·e à rentrer dans l'univers du projet, et lui transmettre les clés nécessaires pour suivre l'histoire. L'expérience peut donc commencer à la fin de ce parcours, ce qui correspond également au début de ce que nous appelons les "parcours spectateurs" (même si le mot "spectateur" n'était pas le terme le plus juste que l'on puisse employer...)
Dans son récit global, BIVOUAC raconte l'histoire de 3 projets qui se déploient simultanément sur un même territoire, qui se croisent et puis finalement se rejoignent. Ce sont donc les trois porteurs des projets en question qui se dressent comme étant les personnages principaux: Tony Tinag, artiste performer et porteur du projet BIVOUAC (l'éponyme de notre projet) ; Juliette Fromentin, porteuse du projet Les Couleurs de l'Inconscient et les ateliers d'art thérapie "Sur la piste de la femme sauvage" ; et La Fondation Orbis Vivens (ou F.O.V.), organisme porteur du projet Opération Colibri. Au début de l'histoire, ces personnages ne se connaissent pas, et leur présence simultanée sur le territoire n'est qu'une pure coïncidence. Mais au fil du temps ils se rencontrent, parfois tissent des liens et parfois se font concurrence. BIVOUAC raconte son histoire, donc, à travers les conflits et les alliances entre ces trois personnages. Ce sont également ces personnages, ainsi que leurs projets respectifs, qui créent les socles des trois parcours spectateurs.
Devenir follower de Tony Tinag, suivre ses aventures dans le Pic Saint-Loup, dialoguer avec lui sur les réseaux sociaux et partir à sa recherche dans l’espace naturel.
Une invitation personnelle de la part de Mme Fromentin de rejoindre les ateliers d'art-thérapie "Sur la piste de la femme sauvage"
Présenter la Fondation Orbis Vivens comme personnage, faire connaître les bases de son histoire, et donner au public un ressenti à propos de la vraie nature intéressée de ce projet d’apparence humanitaire.
Une tentative (inachevée) de reconstruire la chronologie des différentes traces produites.