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La flûte de saphir aux ailes de cristal
Cervole avec ivresse en caressant les eaux.
Gracieuse sylphide ou divine vestale
Tout un chacun vénère l'élégant joyau.
De la frêle dentelle d'un doux clapotis
Est née la demoiselle, fille de l'étang.
Glissant parmi les joncs au léger friselis
La belle plane, émue, vers les nymphéas blancs.
Sur le miroir tremblant d'un royaume où pullulent
De pâles brimborions comme autant de virgules
La charmante narcisse ayant nom Libellule
Embrasse doucement son reflet qui ondule.
J'ai su l'apprivoiser, usant de patience,
Mapprochant lentement, la main tendue vers elle,
Murmurant un secret que Frey en sa science
M'enseigna certain jour contre un voeu solennel.
Sur mes doigts frémissants, légère s'est posée
La belle enchanteresse, et mon âme conquise
Par le charme puissant jura de composer
Ce poème dédié à ses grâces exquises.
Arnaud VINCENZ
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