ANGE DELAMAURE
Artiste numérique
Nom légal : Gaël Salefranque
Artiste numérique
Nom légal : Gaël Salefranque
Je conçois des espaces où l’on marche comme on lit, où l’on écoute comme on se souvient, où l’on joue comme on cherche à comprendre le monde.
Ma pratique se situe entre art contemporain et jeu vidéo, entre enquête sensible et architectures imaginaires.
J’explore comment les récits — mythes, langues, mémoires collectives — habitent les lieux, et comment les espaces, réels ou virtuels, façonnent nos manières d’être au monde.
Mes projets prennent la forme de jeux poétiques, d’environnements numériques contemplatifs, de vidéos, ou de pièces numériques hybrides. Je m’intéresse aux seuils : entre fiction et histoire, entre culture savante et savoirs vernaculaires, entre Pyrénées et Andes, entre ce qui se transmet et ce qui disparaît.
Je travaille souvent à partir du terrain, de l’errance, de fragments, de voix, de traces — avec la conviction que la création est un mode de connaissance, et que l’art peut ouvrir des passerelles. Mes recherches croisent la mémoire linguistique, les récits fondateurs, et la place du sacré dans les mondes contemporains.
Créer un espace, c’est proposer une manière d’habiter. J’y vois un geste politique et poétique. Comme un sentier qu’on dégage pour qu’il soit emprunté par d’autres — humain·es, fantômes, esprits, joueurs, langues oubliées.
Je conçois mes œuvres comme des lieux : à arpenter, à écouter, à traverser.
Biographie
Je m’appelle Gaël Salefranque, aussi connu sous le nom Ange Delamaure.
Je suis artiste-chercheur et créateur d’espaces interactifs, travaillant entre art numérique, langage, récits culturels et formes de transmission sensibles.
Dès mes premières années en école d'art, mon premier intérêt fut l’histoire des religions, abordée par une perspective anthropologique et historico-critique. Depuis, mon travail s’attache aux récits fondateurs, à la circulation des mythes, et aux formes de sacralité et d’héritages hétérogènes dans les sociétés contemporaines. J’explore notamment l’héritage hébraïque — textes, alphabets, mystiques, interprétations juives et chrétiennes — non comme motifs spirituels, mais comme substrats culturels, systèmes de signes, et géologies de sens.
Cette approche rencontre un autre axe de recherche développé quelques années après une résidence à Lima : l’Inca Garcilaso de la Vega comme figure liminale, à la fois auteur d’une sorte de roman national péruvien et inspirateur de projections utopiques proto-communistes en Europe. Entre mémoire politique et mythologie, ce double héritage nourrit une réflexion sur la façon dont les récits peuvent certifier un pouvoir, fonder une identité, ou au contraire ouvrir des alternatives.
Ma pratique prend la forme de jeux poétiques, d’environnements numériques, de films-essais, de dispositifs hybrides et de cartes-oracles. Je conçois des espaces où marcher, écouter ou naviguer devient un mode d’apprentissage, d’immersion et de méditation (dans le sens d’une réflexion diffuse).
J’y explore comment les récits circulent entre Pyrénées et Andes, entre langues en lutte et mémoires orales, entre rituels populaires, archives fragiles, moteurs 3D et alphabets antiques.
J’ai étudié à la Villa Arson (Nice), à l’ESACM (Clermont-Ferrand, DNSEP), puis en conception de niveaux de jeux à Montréal (Campus ADN). J’ai présenté mon travail au festival Accès)s() (Pau), aux Visiteurs du soir (Galerie Laurent & Laurent, Nice), et aux Rencontres Composites chez Ubisoft Montréal. J’anime également des entretiens et balados en direct, autour des thèmes du langage, des récits, des rituels numériques, et de l’écologie culturelle.
Originaire du Béarn, territoire linguistique en effacement où je puise un rapport intime à la mémoire vernaculaire, je développe aujourd’hui mes projets entre France et Amérique du Sud — dans une recherche de passerelles entre mondes, langues, paysages et temporalités.