Bayoune
Bayoune
Il etait une fois une Galupe …
Construites en chêne, les galupes étaient des embarcations robustes et adaptées aux exigences du fleuve Adour. Leur taille variait généralement de dix à vingt-cinq mètres de long pour une largeur comprise entre quatre et cinq mètres. Malgré leur poids important, allant de quinze à vingt tonnes, ces bateaux pouvaient transporter jusqu'à soixante-dix tonnes de marchandises, ce qui en faisait des outils indispensables pour le commerce fluvial local.
La poupe, de forme carrée et relevée, servait d’abri de fortune pour l’équipage, offrant une protection sommaire contre les éléments. Quant à la proue, pointue et également relevée, elle facilitait grandement l’accostage, permettant à la galupe de s’approcher aisément des rives et des quais.
Aujourd’hui, ces embarcations traditionnelles ont disparu, mais elles restent le témoignage précieux d’un riche patrimoine maritime et fluvial. Leur préservation, à l’image de la sauvegarde minutieuse réalisée sur Bayoune par l’équipe Adoura, est essentielle pour protéger ces témoins historiques et les transmettre aux générations futures. Grâce à cet engagement, la mémoire de ces bateaux et de leur rôle dans l’histoire de l’Adour perdure, rappelant l’importance de notre lien avec le fleuve et ses traditions.
La sauvegarde de Bayoune représente en réalité une reconstruction à l’identique des galupes traditionnelles qui, autrefois, naviguaient sur le fleuve Adour, entre Bayonne et Aire-sur-l’Adour. En 1998, Maurice Lamy, passionné par le fleuve et son patrimoine, a entrepris la reconstruction d’une galupe. Grâce à son travail, Bayoune est devenue le symbole vivant de l’histoire de ces embarcations, témoignant du rôle essentiel qu’elles ont joué dans la vie économique et culturelle du fleuve Adour.
Il est toujours difficile de trouver une place à des objets du passé, qui n’ont plus d’utilité dans notre monde moderne où tout va très vite. Lorsque ces objets ont la taille d’une galupe, comme Bayoune, leur sort est d’autant plus précaire. Ainsi, Bayoune avait fini sa courte vie sur une cale du port de Guiche, abandonnée. C’est alors que quelques habitants de Saubusse, appelés les Sibusates, ont entrepris de la rapatrier au port de Saubusse en la faisant naviguer sur le fleuve Adour. Pour cela, ils lui ont fabriqué une double coque en contreplaqué et ont été aidés par des pêcheurs de l’Adour pour le remorquage
Après cela, le temps a semblé s’accélérer à l’échelle de l’histoire, mais paradoxalement tout est demeuré compliqué et lent à l’échelle de notre époque moderne. Pourtant, malgré les tempêtes humaines et matérielles, la beauté et la noblesse du projet ont permis à la galupe Bayoune, désormais propriété de l’association Adoura, de fédérer les hommes et les villages du fleuve Adour. Aujourd’hui, elle tente de naviguer pour transmettre un message et témoigner, au nom de toutes les épaves désormais enfouies au fond de l’Adour, de l’histoire de ces embarcations qui ont façonné le pays aquitain.
Au départ, le chantier naval de Saubusse avait pour ambition d’être visible au public, offrant ainsi un lien direct entre les habitants, les visiteurs et la tradition maritime locale. Cependant, face aux aléas et aux caprices du fleuve, le projet dut se rétracter, trouvant refuge dans les terres hautes de Saubusse.
Cette nouvelle étape fut marquée par un élan de solidarité. Des donateurs landais offrirent des chênes, un geste précieux qui permit de lancer la reconstruction de Bayoune, le bateau emblématique. Adoura, l’association en charge du projet, reconnut rapidement dans ses bénévoles des compétences remarquables de bûcherons et de menuisiers indispensables pour transformer ces arbres en matières premières de qualité.
La scierie de Bélus, partenaire et membre d’Adoura, entra alors en scène en assurant le délignage des pièces nécessaires. Grâce à la collaboration étroite entre connaisseurs du bois, menuisiers, ébénistes et une bonne volonté collective, le chantier reprit vie. Ces artisans passionnés se lancèrent dans l’assemblage minutieux des éléments, insufflant ainsi une nouvelle vie à Bayoune, symbole de la mémoire et du savoir-faire local.
Ce projet, bien que retiré des regards, témoigne d’une formidable dynamique de partage, de savoir-faire et de respect des traditions, orchestrée par une communauté qui, loin des regards, œuvre patiemment à la renaissance de son patrimoine maritime
Le partenaire de la première heure, Albaola, chantier maritime de Pasaia en Espagne, représenté par son president Xabi Agote, a joué un rôle déterminant dans la renaissance de Bayoune. Non seulement Xabi Agote a été un conseiller précieux et essentiel pour la remise en état de la dernière galupe de l’Adour, mais il s’est également révélé être la cheville ouvrière du calfatage de Bayoune.
Ce travail, délicat et capital pour l’étanchéité et la résistance du bateau, a pu être réalisé grâce à son expertise et au soutien d’une équipe entière qu’il a mobilisée avec générosité. Grâce à ce partenariat solide, alliant savoir-faire espagnol et passion locale, Bayoune a pu retrouver peu à peu son âme et sa solidité. Cette collaboration illustre parfaitement l’esprit d’échange et de partage qui anime ce projet de reconstruction, entre traditions et compétences ancestrales.
Maintenant, c’est au tour de l’équipe des peintres de donner ses couleurs à la Bayoune. . Armés de pinceaux, rouleaux et pots de peinture, ils apportent leur savoir-faire et leur créativité pour embellir chaque recoin. Les bois, jusque-là neutres, s’animent sous leurs gestes précis, révélant des teintes harmonieuses qui la sublimeront. Bientôt, la Bayoune sera prête à accueillir ses visiteurs sous un nouveau jour, rayonnante de fraîcheur et de beauté.
Le 16 juillet 2023 restera une date mémorable : c’est le grand jour où Bayoune retrouve enfin son fleuve, l’Adour. Une émotion profonde et partagée se lit sur les visages du public, des bénévoles d’Adoura, ainsi que de tous les partenaires et sympathisants présents pour célébrer cet instant unique. La joie et la fierté d’avoir mené ce projet à bien emplissaient l’atmosphère.
Ainsi, en ce jour solennel, autour de Bayoune et de son fleuve, s’est tissée une belle page d’histoire locale, faite de passion, de savoir-faire et d’amitié.
L’ami Pierre Oteiza, fidèle soutien, a su ravir les convives avec ses produits de qualité, apportant une touche gourmande et chaleureuse à cette célébration. Les vins du Tursan ont également coulé à flots – toujours avec modération – pour arroser dignement cette renaissance.
Suite à la journée d’inauguration, Bayoune entame une semaine riche en découvertes en visitant les villages voisins le long de l’Adour. Chaque escale est l’occasion d’un moment privilégié où patrimoine et traditions locales sont mis à l’honneur.
Ces visites sont accompagnées de manifestations patrimoniales variées : expositions, démonstrations artisanales, contes et musiques traditionnelles, ainsi que des rencontres avec les habitants passionnés par leur histoire. Bayoune, en naviguant de port en port, devient ainsi un véritable vecteur de transmission et de célébration du patrimoine culturel et maritime de la région.
Cette semaine de festivités permet non seulement de partager le travail accompli, mais aussi de renforcer les liens entre les communautés locales, tout en sensibilisant un large public à l’importance de la préservation des savoir-faire et des trésors de l’Adour.
La première consécration pour la galupe du fleuve Adour arrive à peine deux mois après sa mise à l’eau : sous les recommandations de Xabi Agote une invitation à parader lors de l’une des plus importantes réunions du patrimoine fluvial en France, le onzième Festival de Loire à Orléans. Cette invitation prestigieuse constitue une véritable reconnaissance du travail accompli par les bénévoles et passionnés qui ont donné vie à ce bateau traditionnel, symbole vivant de l’histoire et des savoir-faire liés au fleuve Adour.
Loin d’être fatigués, les bénévoles d’Adoura, décidés à mettre en œuvre tout leur savoir-faire au profit de l’histoire de notre fleuve, se sont lancés dans un projet ambitieux : la rénovation d’un couralin. Ce bateau traditionnel, vendu par Bernard Marthre à Adoura pour un euro symbolique le 15 octobre 2021, Lou Tarrit est ainsi devenu l’annexe officielle de Bayoune.
Bayoune et Lou, Tarrit deviennent dès lors les fiers représentants des actions menées par Adoura. À l’image de véritables pèlerins, ils portent haut et fort la parole du patrimoine fluvial adouréen. Grâce à leur engagement, la mémoire et la richesse culturelle liées à notre fleuve trouvent un écho renouvelé, invitant chacun à redécouvrir et à valoriser cette histoire vivante.
L’association Adoura, toujours engagée pour la préservation de notre patrimoine local, se mobilise activement pour la réhabilitation des pontons de Saubusse. Consciente de l’importance de ces infrastructures pour la vie quotidienne et l’histoire de la région,
Par ailleurs, Adoura s’est donnée pour mission de retrouver la cale historique du bac de Saubusse, témoignage précieux du passé fluvial de notre territoire. Cette démarche vise à mettre en valeur ce patrimoine et à rappeler le rôle essentiel qu’a joué le bac dans les échanges et les déplacements locaux.
elle entreprend des travaux de nettoyage minutieux de la cale de mise à l’eau, afin d’assurer un accès sûr et fonctionnel pour tous les usagers.
Dans le même esprit de préservation, l’association a conçu une remorque spécialement dédiée à la sortie de Bayoune. Cette initiative technique permet de faciliter l’entretien de Bayoune tout en respectant l’environnement du fleuve.
Grâce à ces actions concrètes, l’association Adoura prouve une fois de plus son attachement indéfectible à notre patrimoine fluvial, avec passion et rigueur
Le label bateau d'intérêt patrimonial est accordé à Bayoune le 17 octobre 2024
Engagés dans la valorisation du fleuve, les membres d’Adoura ont décidé d’organiser la première fête du fleuve, avec la participation de Bayoune, la dernière galupe et lou TARRIT le Couralin.…
Cet événement a pour objectif de faire revivre, pour les générations futures, l’histoire riche et vivante de notre fleuve Adour.
Merci a tous nos partenaires qui nous ont aidés pour mettre en place cette manifestation
Le label bateau d’intérêt patrimonial est accordé à Bayoune le 17 octobre 2024.
BAPTÊME DE LA BAYOUNE – SAUBUSSE – 16 juillet 2023
Dimanche 16 juillet 2023 avait lieu à SAUBUSSE une très belle Fête à l’occasion de la mise à l’eau de la Galupe nommée : BAYOUNE.
C’est à 10h par une messe que cette journée très ensoleillée débutât . . L’église était pleine et à la fin de la messe une grande foule a pu suivre l’ ex oto jusqu’au bord de l’Adour où se trouvait la Reine de la journée : La BAYOUNE.
Quelle était belle cette Galupe sur les berges de l’Adour. . . Imposante par sa taille, Élégante par sa décoration, elle attendait sagement que l’ensemble des membres de l’association Adoura la remette à l’eau.
Sous nos yeux grands ouverts, la BAYOUNE se souleva du sol, tractée par une grue gigantesque et fut déposée avec délicatesse dans l’Adour.
Après plusieurs discours de circonstance, la confrérie des vins de TURSAN intronisa plusieurs membres de l’association Adoura qui ont tant oeuvré pour la restauration de cette Galupe.
Alors qu’un vin d’honneur et un repas étaient offert par la commune de SAUBUSSE, nous avons pu assister à des danses Folkloriques et entendre des chants et des musiques traditionnelles . . .
La journée pris fin tard dans la soirée dans une ambiance de musique Rock et aux sourires présents sur les visages du public . . . . Les investigateurs de cette belle journée pouvaient être très heureux de leur organisation . . . Bon vent à la BAYOUNE
Un ou une galupe ou galup ou galupat (du gacon galupa) est l'appellation gasconne des anciennes gabares. Ce type de barque à fond plat était utilisée pour le transport fluvial des marchandises dans les Landes de Gascogne jusqu'au début du XXe siècle.
Sa technologie est d'inspiration double : comme le chalibardon ou la tilhole, elle dérive d'un chaland monoxyle, puis polyxyle. Elle emprunte par ailleurs la technologie de ses bordages à clin au courau.
Construites en chêne, les galupes mesuraient de dix à vingt-cinq mètres de long sur quatre à cinq mètres de large, pesaient quinze à vingt tonnes et pouvaient emporter jusqu'à soixante-dix tonnes de marchandises. La poupe, de forme carrée et relevée, offrait un abri de fortune. La forme de la proue, pointue et relevée, facilitait l'accostage.
Barque à fond plat, de faible tirant d'eau pour éviter le piège des hauts-fonds sablonneux des rivières et munies en guise de gouvernail d'un long aviron de queue, elles descendaient la rivière en s’aidant du courant et la remontaient au halage. Les plus grands modèles étaient équipés de bancs fixes, utiles pour les manœuvres. Plus rarement, certains modèles étaient munis de voiles.
La descente en trois jours de la Midouze et de l’Adour depuis l'ancien port de Mont-de-Marsan, facile et peu onéreuse, s’effectuait via Tartas et Dax jusqu’au port de Bayonne. La remontée était plus compliquée : tirée « à cordelle » depuis le chemin de halage par des bœufs, le bateau exigeait parfois d’énormes avirons
Une galupe remontant l'Adour à Bayonne en 1843 par Eugène de Malbos