Notre groupe, composé de neuf élèves-ingénieurs de l’école des Mines de Paris, est chargé de concevoir et réaliser un incubateur destiné à accueillir les grands prématurés. Nous travaillons pour l’École Pratique des Hautes Études, représentée dans ce projet par Guillaume Cathelain, doctorant dans cet établissement.
Normalement, un accouchement a lieu après 37 semaines de grossesse. Cependant, pour diverses raisons, certains bébés voient le jour avant : ce sont les prématurés. Les médecins les gardent alors à l’hôpital dans des incubateurs (des couveuses) afin qu’ils puissent se développer complètement.
Ci-dessous, une couveuse (LosHawlos [GFDL or CC-BY-SA-3.0] via Wikimedia Commons)
Des incubateurs existent déjà pour les prématurés dont le temps de gestation (le temps passé dans le ventre de la mère) est supérieur à 30 semaines. Notre but est de développer un incubateur pouvant être utilisé pour un grand prématuré, c’est-à-dire un bébé ayant passé moins de 31 semaines dans le ventre de sa mère.
S’occuper de grands prématurés soulève de nombreux enjeux ; par exemple, leur peau n’est pas encore complètement formée, donc elle est très sensible, et on devra porter une attention toute particulière à ce qui entre en contact avec elle.
Nous avons également rencontré des élèves de BTS qui travaillent en collaboration avec nous sur ce projet. Elles s’occupent de la communication autour du projet et du marketing. Elles créent le logo et la charte graphique en accord avec nos demandes (couleur, police, style) que nous utiliserons sur les flyers, plaquettes et affiches qui présenteront notre travail.
Une première ébauche d’un logo
Afin de mener à bien ce projet, nous nous réunissons tous les mardis de 14 h à 18 h à l’école des Mines. Nos tuteurs, monsieur Christian GENEVIEVE et monsieur Patrick BERNAUD, sont présents à chaque séance pour nous encadrer et nous donner la direction à suivre.
Par ailleurs, certains d’entre nous ont des responsabilités particulières.
Il y a notamment un chef de projet, qui doit s’assurer que tout est fait en temps et en heure et qui coordonne les différentes équipes, garde du recul sur le travail fourni, veille au respect des consignes des clients, des relations avec les tuteurs et les élèves de BTS, organise des revues de projet, etc.
Le responsable data s’occupe du blog et du site 3DEXPERIENCE, espace de travail collaboratif sur lequel nous partageons toutes nos avancées avec le groupe, nos tuteurs et les clients. Il gère aussi toute la relation avec les BTS communication au sujet du marketing autour du projet.
La page d’accueil de 3DEXPERIENCE, où sont recensées toutes les nouvelles concernant le projet
Le responsable achat tient les comptes, fait les commandes du matériel nécessaire au projet, et choisit les fournisseurs en fonction des prix et des délais de livraisons. Nous avons en effet un budget à respecter
Le responsable santé et sécurité analyse les sources de dangers et s’assure de la sécurité du groupe lorsque nous travaillons dans les ateliers de conception, la menuiserie, le laboratoire d’électronique…
Le responsable mélia assure la mise à jour de la page « vie du projet » de notre site web, répond aux questions des collégiens, et assure les rencontres entre les Mines et les collèges partenaires.
Enfin, le responsable Catia, du nom du logiciel que nous utilisons, assure la coordination et la collaboration de la conception mécanique.
La première étape a été de définir le cahier des charges, c’est-à-dire le document regroupant toutes les caractéristiques du futur incubateur, les contraintes qu’il devra respecter ainsi que ses fonctionnalités. Pour cela, nous avons rencontré nos clients à plusieurs reprises, afin qu’ils nous expliquent le plus précisément possible ce qu’ils souhaitent.
Nous avons compris que notre incubateur devrait reproduire un environnement le plus proche possible de celui du ventre d’une mère (lumière tamisée, sons assourdis, mouvements possibles, rigidité des parois…) En effet, ces conditions affectent directement le développement neurologique du bébé et ont une influence capitale sur sa bonne croissance.
Ainsi, une partie très importante de notre travail concernera les parois de l’incubateur. Celles-ci doivent permettre ce qu’on appelle le « retour haptique » : les parois doivent agir comme un mur lorsque les mouvements du bébé sont rapides (lorsqu’il donne un coup sec), mais pouvoir se déformer souplement avec des mouvements plus lents.
Par ailleurs, une mère ne restant pas immobile pendant sa journée, le berceau doit également pouvoir s’incliner de manière aléatoire pendant quelques dizaines de secondes, puis revenir à l’horizontal.
Enfin, l’incubateur doit aussi permettre la mesure du poids du bébé à chaque instant, et donner la position de son centre de gravité quelle que soit sa position.
Évidemment, concevoir et réaliser un tel incubateur est une tâche titanesque, et nous ne travaillons pas tous en même temps sur la même partie du système final. Au contraire, nous avons segmenté le projet en plusieurs parties sur lesquelles des petits groupes pourront se concentrer plus efficacement :
Pour réfléchir à ces différents points, nous avons choisi de nous répartir en trois groupes pour travailler, notamment la structure globale, le retour haptique et la position du centre de gravité, car ce sont les axes de réflexion prioritaires, sur lesquels nous devons travailler le plus vite possible. Bien sûr, les autres points seront aussi étudiés, il ne s’agit que d’une répartition par ordre de priorité.