J1 Vendredi 29/06 :
On quitte Nancy à midi juste après l’école. 4h de route jusqu’à Paris. On arrive à l’aéroport alors que l’enregistrement a déjà commencé.
L’avion décolle finalement avec 1h40 de retard.
On avait théoriquement 1h50 pour changer d’avion à Madrid. L’hôtesse d’Air Comet pense que c’est cuit.
Finalement après une course éperdue dans la grande longueur du Terminal 1 à Madrid, on arrive à temps.
J’ai du mal à me remettre de ce footing sac au dos, à tel point que j’en ai envie de vomir. Ca m’énerve d’autant plus que finalement l’avion pour BSAS a attendu tranquillement que tout le monde arrive (une trentaine de passagers)
On décolle vers 23h avec une heure de retard.
Vol sans histoire, grâce au Stilnox, je dors 6h d’affilée. L’exercice physique a du bon !
La famille est éparpillée dans tout l’avion : Fred à l’avant, Caroline et Arnaud au milieu et Marion et moi à l’arrière.11H de vol à peu près…
J2 Samedi 30/06 :
arrivée à 5h30 à BSAS, nos bagages sont là, miracle !
Le loueur de camping-car nous emmène à l’« office » situé au N de BSAS (l’aéroport d’Ezeiza est au Sud-ouest) : Une demi-heure de route fluide (ce n’est pas toujours le cas…).
Prise en main du camping car. Je râle parce que la 2ème roue de secours que j’avais demandée est complètement usée. Bon, les autres pneus ont l’air bien.
Cristian et son frère nous guident jusqu’au supermarché pour faire le ravitaillement. Fred y va avec les enfants pendant que je range les affaires dans le camping-car.
Fred ne réussit qu’à retirer 400 pesos.
Vers 11h45, tout est rangé, on peut y aller.
Le voyant du liquide de refroidissement qui s’allumait de façon « normale » selon Cristian s’est éteint une fois que Fred a remis de l’eau distillée….
Le soleil brille sur Buenos Aires. La nuit a été claire. Le thermomètre à l’aéroport indiquait -2°C.
Départ : 108687 km
Le soleil s’est levé vers 7h30 et tout de suite la température est plus agréable.
On traverse d’abord sur qq km une zone de marais qui correspond au fond de l’estuaire du Rio de la Plata. Il y a pas mal d’oiseaux, pas de mouettes ni de goélands mais plein d’aigrettes.
Les gens vendent le produit de leur pêche de long de la route, à l’ombre de parasols.
L’Argentine a un aspect un peu décati : par ex des infrastructures routières de niveau européen sur lesquelles circulent des guimbardes des années 80, usées jusqu’à la corde, voisinant avec qq 4X4 rutilants.
On arrive ensuite dans la vaste plaine du centre de l’Argentine : c’est plat, tellement plat qu’on a envie de se mettre sur la pointe des pieds pour voir ce qu’il y a là-bas, derrière cet horizon qui parait trop proche.
Finalement on se retrouve dans un brouillard digne du mois de novembre en Lorraine : peu épais mais bien tristounet.
Pas grave, c’est de toute façon une journée sacrifiée puisqu’il nous faut rouler vers la Cordillère qui est bien loin à environ 1500 km.
Le soleil réapparaît à 500 km de BSAS, mais c’est toujours aussi plat.
Une affiche nous fait relativiser les distances : de la pub pour un café à Cordoba, placée sur le bord de la route, …. 310 km avant Cordoba.
Les kilomètres s’accumulent rapidement. Je me traite d’incorrigible anxieuse quand je regarde la jauge à essence et constate avec satisfaction qu’il reste ¼ du réservoir. Deux minutes, plus tard, c’est la panne sèche !!!! S… de jauge. Merci au loueur de ne pas nous avoir prévenu.
Nous nous arrêtons sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute 60 km avant Cordoba alors que le soleil vient juste de se coucher…
Bonne poussée d’adrénaline. Vite, faire du stop avant que la nuit tombe tout à fait. Passeport, argent, bidon (d’eau) qu’heureusement nous avons emporté.
1 mn plus tard, un argentin de choc s’arrête. En une heure chronomètre en main, il tente de siphonner son réservoir -sans succès-, démonte l’arrivée de gazoil sur son moteur - échec-, et finalement emmène Fred chercher du gasoil, et enfin purge l’air dans le circuit en bidouillant les injecteurs. Mac Guyver avec une bonne tête de Maradona dans ses vertes années.
On décide de passer Cordoba et on s’arrête 40 km plus loin sur un chemin agricole. Ouf !
Alors qu’on dort profondément, des policiers viennent nous demander nos papiers à 1h du mat ! Arnaud n’a rien entendu…
J3 Dimanche 1er juillet: 109480 km
On se réveille dans un brouillard à couper au couteau. Le soleil se charge bien vite de le dissiper.
100 km après Cordoba, (soit à 800 km de BSAS !) 1er relief, modeste mais bien réel.
Un peu plus loin, nous longeons les Salinas Grandes (il y a d'autres Salinas Grandes, plus petites, entre Purmamarca et Susques, bien plus au nord, où nous passerons plus tard), partiellement en eau, c’est magnifique. On ne distingue même pas l'horizon.
Nous trouvons une piste qui y mène et nous risquons à rouler sur le sel.
Des traces de flamands roses sont gravées à la surface, par milliers. A 1200 km de BSAS nous entamons l’ascension de la Quebrada de la Cebila, franchissons notre premier col, pas bien haut (1000m) mais magnifique au sein de ces montagnes généreusement saupoudrées de cardones monumentaux.
Impossible de s’y promener, tout pique de partout !
Nous traversons une vaste plaine aride entourée de quebradas, (malheureusement le temps est un peu couvert).
Plus loin, le soleil revient.
Un petit félin ressemblant à un petit ocelot traverse la route. Un peu plus loin, un petit renard ressemblant à un fennec. Finalement nous arrivons à Tinogasta où nous faisons le plein de gasoil en prévision de la traversée de la Cordillère.
Les rares villages traversés ont l’air assez pauvres : on croise des gens à pied ou à vélo loin de tout, les gens font leur bois en récoltant de vieilles traverses de chemin de fer. La poussière orange règne en maître. Les maisons sont très petites, presque sans fenêtre. En comparaison les cimetières paraissent luxueux, les caveaux sont à peine plus petits que les maisons (mais faut dire que c’est pour l’éternité, alors !)
Il y a peu de cultures (le climat est très sec et aride), un peu d’élevage : on a traversé un village où pendouillaient aux arbres de petites chèvres dépecées à vendre. Un peu plus loin, ce sont des ballons de toutes sortes qui sont proposés aux passants, chacun sa spécialité…
La petite église de Fiambala est adorable, joliment décorée de colombes découpées soigneusement dans du papier blanc, toute pimpante.
On complète une ultime fois le réservoir de gazoil, puisqu’il y a de l’essence dans ce village.