J12 Mardi 10/07 : C’est le jour du départ en Bolivie.
La veille en fin de journée, l'appareil photo est tombé d'un équipet du camping-car. Le boîtier et l'objectif sont intacts mais le filtre polarisant est étoilé!
M...!!! Juste avant la Bolivie!!
Le minibus doit passer nous prendre à 8h00 devant l’hôtel. Il nous conduira avec d'autres touristes de la même agence jusqu'au poste de frontière bolivien puis nous continuerons en 4X4.
Un adorable petit chien fait patienter les enfants.
Il arrive avec 15 mn de retard, ce qui finalement n’est rien comparé aux 2 heures d’attente à la douane car le col Hito Cajon qui mène en Bolivie est fermé. Le vent a soufflé toute la nuit et a formé des congères.
Finalement vers 10h le col ouvre, il n’y a plus qu’à faire la queue (longuement) au poste de douane chilien à SPDA.
Nous partons pour 40 km de minibus jusqu’à la douane bolivienne (d’abord par la route du Paso de Jama, puis on tourne à G sur une piste pendant qq km, c’est indiqué).
On remplit un Nème papier avec les 5 numéros de passeport…
2 km plus loin (frais de douane 1500 pesos chiliens (15FF)/pers), rebelote pour l’entrée dans le parc national bolivien (30 bolivianos (30FF)/adulte, gratuit pour les enfants)
Finalement nous sommes enfin à pied d’œuvre vers 13h après ½ journée d’attente et de formalités !
Je pense que sur 3 semaines de vacances, nous aurons en tout passé au moins une bonne journée en formalités douanières !!
Nous partons pour 2 jours seulement en Bolivie (ben wouih, 3 semaines c’est court, surtout en partant de BSAS, et puis j’appréhende un peu le froid et l’inconfort et les longues journées de piste du tour classique jusqu’au salar d’Uyuni)
Pour ce tour sur mesure, après avoir contacté 3 agences de SPDA qui organisent des tours en Bolivie (Colque Tour, Cordillera Travellers et Estrella del Sur Expeditiones), c’est finalement cette dernière agence que j’ai retenue. Tout coûte cher à SPDA, beaucoup plus cher que les tours au départ d’Uyuni. Pour nous 5 nous payons 600 USD pour 2 jours/1 nuit, tout compris.
Avant de quitter le poste de douane bolivien et de commencer vraiment notre petite virée en Bolivie, nous prenons un bon petit déjeuner dans un vent assez glacial à 4000 m : Simeon a tout disposé sur une belle nappe dans le coffre du 4X4 : chocolat chaud, pain, dulche de leche (confiture de lait), confiture et beurre.
Il refait le plein et ensuite nous prenons la piste, en même temps que 3 ou 4 autres 4X4 qui nous distancent rapidement car nous faisons quelques arrêts photos.
Simeon notre chauffeur, n’a dormi que 2 h cette nuit pour venir d’Uyuni, il se réconforte avec des feuilles de coca. Comme sa vue est fatiguée, il en a collé une au-dessus de chaque œil !
Il vit à Uyuni et a 3 enfants de 5, 8 et 10 ans qu’il ne voit pas beaucoup. Il travaille toute l’année, même pendant la saison des pluies. « Les Boliviens sont forts ! », nous explique-il.
Nous goûtons la feuille de coca est c’est au premier abord vraiment dég…Il faut en prendre 5 ou 6 et les mastiquer pendant une vingtaine de minutes. Arnaud les avale aussitôt pour s’en débarrasser au plus vite. Je persévère mais elles finissent par se dissoudre et je les avale aussi (ce qu’il faut éviter parait-il ?)
Fred et Victor persévèrent…Victor, jeune étudiant en 3ème année de philo, vit depuis 2 mois à SPDA où il gagne sa vie en faisant de petits boulots, en attendant que sa copine le rejoigne pour un grand tour de 2 mois au Pérou et en Bolivie. Vivant à 2500 m depuis plusieurs semaines, il ne souffre pas trop de l’altitude.
Nous avons passé plusieurs nuits à 4000 m avant d’arriver à SPDA mais ça fait 3 nuits que nous dormons à 2500 m mais ça va. Aucun mal de tête, simplement un essoufflement inhabituel.
Nous découvrons d’abord la Laguna Blanca, gelée en partie
puis la Laguna Verde (cette lagune ne prend sa couleur verte qu’avec la combinaison soleil+ vent et aujourd’hui on est gâté), tout près de la frontière.
Ensuite : désert de Dali, que nous admirons de (trop) loin. Il est un peu trop tôt dans la journée pour avoir des ombres "à la Dali".
L’altiplano est vraiment magnifique, les volcans sont enneigés car l’hiver est inhabituel cette année. Il y a eu plusieurs journées consécutives de temps gris et maussade, chose exceptionnelle dans cette région désertique en saison sèche.
Un peu plus loin nous arrivons au salar de Chalviri où coulent des Aguas termales où l’on peut se baigner.
Mais le petit vent frais qui souffle à 4000 m nous dissuade de tenter l’expérience.
Puis solfatares (Sol de Manana) situés à près de 5000 m d’altitude.
C’est là à 5000 m d'altitude, que Victor a couru le 200 m en atmosphère appauvrie en oxygène le plus rapide du monde, en rattrapant une feuille que le vent lui avait arrachée des mains. Il a mis une heure à s’en remettre.
Enfin la magnifique Laguna Colorada et ses qq flamants roses (les autres ont migré dans des contrées plus clémentes et reviendront en été) et lamas.
Nous déjeunons à l’auberge d’un (bon) repas rapidement préparé par Siméon et non moins rapidement avalé. Puis nous allons marcher un peu au bord de la Laguna Colorada.
Jusque là la piste n’offre aucune difficulté, ni technique ni d’orientation.
Nous quittons ensuite les sentiers battus du sud Lipez pour aller vers le petit village de Quetena Chico, plus à l’est où nous allons passer la nuit. La piste, mauvaise, aucune indication, est superbe.
Le soleil se couche peu avant notre arrivée et nous offre de superbes lumières.
De loin nous admirons le volcan Uturuncu, 6022 m, notre objectif du lendemain. Quelques vigognes se détachent sur l'horizon.
L'Uturuncu de plus près. Les trainées plus claires ne sont pas de la neige mais du soufre.
Quetena Chico comme la plupart des villages du coin vit de l’élevage des lamas.
Il y en a plein partout, aussi sauvages que nos braves vaches et ça doit bien faire rigoler les Boliviens quand on s’extasie devant eux.
Bonne surprise, l’auberge de Quetena nous offre une grande chambre, propre, spacieuse, pour nous 5, avec plein de couvertures.
Les toilettes sont propres et on peut même pour 5 bolivianos (5FF) prendre une douche chaude mais vu la température ambiante, ça ne nous tente pas vraiment…
Simeon nous prépare avec l’aide des 2 femmes de l’auberge un bon repas (poulet + légumes, soupe). Nous sommes vraiment gâtés vu les conditions d’éloignement de tout. Il faut dire que Simeon est très organisé. Il promène sur le toit de son 4X4 en plus de nos bagages, de sa roue de secours et de ses 2 gros bidons d’essence, une bouteille de gaz, un réchaud et une grosse glacière. Avant de partir, l’agence nous avait d’ailleurs demandé ce que nous avions envie de manger, s’était enquis de savoir si nous étions végétariens, délicate attention…
Nous nous enfouissons sous une bonne couche de couvertures (en plus de nos sacs de couchage) car demain nous nous lèverons à 4h30.Le ciel est clair, il va encore faire beau demain !