ANNEXE 2

Récital : la relève du cinéma

(titres de films pastichés)

Pierre Laval : Le coupable

Arrivée à Berlin : 1er rendez-vous

La relève : Abus de confiance

Les requis : Les misérables

Les volontaires : Les chercheurs d'or

Le camp : Prison sans barreaux

Le chef de camp : L'homme à abattre

Les punaises : les visiteurs du soir

Arbeitlager : Derrière la façade

L'usine : L'enfer des anges

Le contremaître : La bête humaine

Les délégués : Les inconnus dans la maison

Les réclamations : Sérénade sans espoir

La paye : Les cinq sous de Lavarède

L'équipe de nuit : Retour à l'aube

Les lettres : A l'Ouest rien de nouveau

Les françaises en Allemagne : Les vierges folles

Les Anglais : Les musiciens du ciel

Les permissions : Fièvres

Le train de permissionnaires : La charrette fantôme

La fin du contrat : La grande illusion

La France : Paradis perdu

Le retour primitif : Le grand élan

Berlin-Paris : La route enchantée

Staline : L'homme du jour.

Quelques critiques personnelles sur la propagande allemande

1) Venez travailler en Allemagne vous serez bien nourri, employé dans votre métier et bien payé.

a) Bien nourri : moi comme beaucoup, après un mois ici nous avons tous maigri de plusieurs kilos. Juste une soupe et 500 gr de pain par jour; à midi : rien à croquer, heureusement qu'il y avait des pommes vertes.

b) Tous dans votre métier : pour une galéjade c’en est une, car aussitôt notre arrivée nous sommes tous classés manœuvres sur les chantiers, pourtant j'ai une spécialité d'ajusteur, d'autres sont boulanger, boucher, chauffeur, dentiste, coiffeur etc.

c) Bien payé, (les cinq sous de Lavarède), 0,90 RM de l'heure, 45 heures par semaine. En travaillant toute la semaine nous touchons 28 RM soit 560 F toutes retenues déduites, 560 F, à condition de travailler toute la semaine, ce qui n'est guère possible vu les nombreux bombardements. Enfin comptons: 500 F qui serait une somme assez coquette si c'était en France mais ici où le marché noir est roi, c'est impossible d'y arriver pour celui qui ne bénéficie pas de colis. Il faut aussi débourser 80 à 100 F de transport, reste : 400 F; un à deux demis de bière par jour pour une somme de 80 F, reste 320 F; deux kilos de pain, ce qui n'est pas exagéré à 360 F, il manque déjà 40 F sur la paye sans compter les frais divers, coiffeur, cordonnier, lessives, cigarettes, etc. Sans colis impossible d'y arriver. Je ne reçois pas de ravitaillement (car dans les Ardennes c'est difficile de s'en procurer), je reçois par contre du tabac, ce qui me permet de me débrouiller quelque peu.

QUELQUES PRIX PRATIQUÉS AU MARCHE NOIR EN ALLEMAGNE

Cigarettes : ''Roma et Brégaore'' = 240 F; ''La Gauloise'' = 400 F ; le paquet de 50 g de tabac = 500 F.

Pommes de terre : 20 F le kilo; Pain : 180 à 200 F le kilo; Pain blanc: 360 F.

Sucre : 500 F le kilo. ; Miel : 320 F la livre.

Costume : de 9 à 12000 F (1943), de 12 à 15000 F (1944); chaussettes : 600 F; chaussures : 2 à 3000 F (1943) et 4000 F (1944); chemise: 1000 F (1943) et 2000 F (1944); bleu de travail: 2000 F (1943) et 3000 F (1944).

Peigne : 160 F; rasoir à main : 500 F; lames de rasoir : 300 F;

Couteau de poche : 120 F; lampe de poche avec pile : 300 F.

Quand nous avions un restaurant à proximité du chantier, 2 assiettes de soupe ou 1 assiette de pommes de terre et rutabagas pour 25 F.

Annexe 3