Noeuds
Ariane Brun, Sans titre, série Navarre
Jean-Pierre Parra, Chemins de vie offerts
Indécis
hésitant
désolé
sur les chemins suivis cherchés
tu restes
un captif écrasé
qui veut bondir hors de son corps
Dans l’angoisse qui invoque
tu ne sais
où fuir
*
Enfoncé dans l'étreinte du labyrinthe de la vie
tu proposes
blessé au fond de tes poumons
par l'air du vent fatigué
des actions qui ne mènent à rien
Menacé par la vague du coeur qui vacille
tu ne sais pas
rejeté là où il n'y a plus de vent
avancer
un premier pas
*
Indifférent total
faillite faite
à ta survie
tu entres silencieux
victime sincère de tes doutes
dans le labyrinthe
vide du temps
de la pensée
*
A mi-chemin
vidé au-delà de toute mesure
du sommeil
tu entends toujours
nerfs ligotés enfoncés dans le labyrinthe des rêves peu profonds
les désirs exprimés par les battements de ton coeur
*
Revenu en arrière
pour aller
autre part
de l’avant
tu sais
soutenu par l’oeil de la raison
sous le ciel tournant
qu’il ne faut pas arriver le premier dans la vie
*
Errant dans les galeries souterraines de ta conscience
où
dans les couloirs secrets embrouillés de ton labyrinthe
souffle
de tous les bords en même temps
le vent des idées
tu cherches
doutes lancés en l'air
à t'échapper
*
Yeux fixés à terre
tu avances
étranglé par la vie
pas à pas
poursuivi
commutateur de la pensée fermé
par l’incertitude
qui détourne
*
Marcheur à l’intérieur de toi-même
sur le chemin qui ne conduit nulle part
tu n’avances plus
vie rendue de plus en plus vide
dans le devenir définitivement quotidien
*
Labyrinthe de la vie non quittée
mesuré
issues devant toi fermées
par tes tâtonnements
tu te couches
à bout d'horizons offerts à la vue
pour enfin dormir
*
Mêmes chemins
faits
refaits
Aucune issue trouvée
ni en avant
ni en arrière
tu te sens
privé de boussole
perdu
tu erres
d'espoirs en désespoirs
tu ne sais plus ton âge
*
Jeté dans la vie immense
Jeté pour venir à bout du labyrinthe
tu vois
ni son commencement
ni son milieu
ni sa fin
tu ne sais
si tu dois te taire
ou parler
tu ne sais
si tu dois rester
ou avancer
*
Vie épuisée embourbée dans la confusion
tu ne veux pas
extrémité de la longue route atteinte
la renouveler
après avoir levé par milliers
condamné à cesser d'être
les voiles de jour et de nuit
*
Entré
plongé dans le mensonge des souvenirs
par la porte étroite
tu poursuis
attention nettoyée de ses détours
avec tes pas évanouis
le chemin sombre
*
Esprit embrouillé d'énigmes
excité
égaré
perdu
retrouvé
tu reprends
laissé à l'hésitation
la piste interrogée
par la levée soudaine des vols d'idées
*
Écarté
hors de sens
de toi-même
par ta raison devenue déraison
tu te sens
nouveau courage repris
presque mort à égayer
dans le monde à désembrouiller
*
Yeux distraits
par la pensée trop immédiate
tu avances
de suppositions en suppositions
tes pieds confus
sur le chemin
qui à regret
mène à la porte enlevée
*
Caché
dans la forêt des doutes qui font signes
tu réponds
interrogé
de toutes parts
tu sanglotes
visage blême
en titubant
*
De doutes pétris
dans les coins reculés du labyrinthe
tu pleures
vie oubliée loin du tumulte du temps
l’avenir
tu baisses
paupières baissées
le visage
*
A demi découragé
par l'insouciance ôtée
tu longes
yeux cernés de nuit muette
les chemins de vie offerts
*
Errant
dans les allées de la vie sans retour
tu regardes
impuissant
les mensonges terribles du monde
tu t’enfonces
difficultés cherchées
dans la nuit