Regard sur les pratiques

Résumé de l'intervention

Dans les enseignements de spécialités professionnelles, la notion de compétence est clairement entendue. Des référentiels décrivent les compétences à avoir pour obtenir le diplôme et les professeurs organisent leur enseignement à partir d’activités qui permettent aux élèves de les développer.

On pourrait penser que dans ces formations, la question de l’évaluation par compétences dont on parle souvent, est résolue. Pourtant, à observer les pratiques courantes, l’évaluation reste davantage fondée sur des contrôles de connaissances et de savoir-faire que sur un suivi effectif du développement des compétences des élèves. Le plus souvent , on ne s'intéresse réellement aux compétences qu'en fin de formation, lorsqu’il faut les valider en vue de la délivrance du diplôme.

Deux difficultés, au moins, semblent expliquer cette réalité. La première réside certainement dans la complexité, pour les enseignants, d’évaluer des élèves en formation, par rapport à un niveau terminal de compétences exigibles en fin de formation. La deuxième relève du système éducatif lui-même qui attend de chaque enseignant qu'il fournisse régulièrement des notes et une moyenne en fin de semestre .

L’évaluation en enseignement professionnel reste donc partagée entre deux logiques : celle d’une évaluation par compétences qui se limite le plus souvent à une validation certificative et celle d'une évaluation traditionnelle qui perdure et se substitue à une véritable évaluation formative. Pour sortir de ce système confus qui n’a pas de sens, il faudrait rompre avec l’évaluation conventionnelle faite de contrôles notés et de moyennes semestrielles sans significations. Il faudrait intégrer des démarches d’évaluation formative qui aident les élèves à se situer dans le développement progressif de leurs compétences.