ile de france

ce commentaire sur le grand paris n'est pas de moi mais je le poste car il y a des reflexions assez juste sur le caractere loufoque des architectes

A) - Quelle surprise à la lecture de certaines propositions de Cabinets d'architectes faites, après une cogitation de plusieurs mois, dans le cadre du "Grand Pari de l'agglomération Parisienne" quand on les rapproche de l'existant, de coûts exhorbitants, de l'absence d'étude de faisabilité d'études d'impact ou des besoins existants !

Sans appliquer à quelques architectes le mot de Clémenceau à l'égard des militaires ("La guerre est une chose trop sérieuse pour la confier aux militaires"), on est passablement surpris à la lecture de certaines propositions d'urbanisme faites, le 29 avril 2009 :

1) - Comment, en effet, des architectes ont-ils pu considérer qu'il faut : "déplacer les Gares du Nord et de l'Est à Aubervilliers pour transformer les larges voies de chemin de fer" :

- "en majestueuses avenues", pour une Gare, en vue d'un prolongement du Boulevard Réaumur Sébastopol, en direction de la Ville de Saint-Denis,

- " en un immense Parc public", pour une autre Gare,

1.1) quand on connaît :

- le coût en 2007 de la rénovation et de l'agrandissement, notamment de la Gare du Nord (la 3è Gare du Monde en trafic voyageurs),

- le coût de démolition, de reconstruction de ces Gares et de connexion aux lignes existantes, à prévoir,

- l'attrait de l'accès des centres-villes par le train par rapport à l'avion ?

2) Comment certains architectes ont-ils pu concevoir "un monorail suspendu au-dessus du périphérique ou de l'A 86,

2.1) quand on se rappelle :

- qu'un tramway (T 3) est en cours de construction (tronçon de la Porte de la Chapelle à la Porte d'Ivry) au milieu du Boulevard des Maréchaux, évitant ainsi des infrastructures lourdes et de nombreux ouvrages d'art,

- que 9 projets de tramways sont en cours ou en projet sur la Région Ile de France, ce que confirme Jean-Paul Huchon, Président de la Région Ile de France le 6 mai 2009,

- que les riverains de ces rocades souhaitent recouvrir le Périphérique (discussion en mai 2009 en ce qui concerne la Porte de Vanves) pour éviter les nuisances actuelles des véhicules auxquelles viendraient s'ajouter celles de ces annulaires,

- que ces rocades routières (Périphérique et A 86) sont parsemées de tunnels qui ne permettraient pas la pose d'un rail suspendu en béton,

- que les études d'impact, de faisabilité, de sécurité ou de coûts de ces projets utopiques rendraient ces idées irréalisables ?

3) - Comment proposer des rocades ferrées (le principe d'un grand 8 à l'Ouest et à l'Est de Paris n'est pas en cause, ici) "essentiellement souterraines circulant la nuit", partiellement, en banlieue :

3.1) quand on constate l'insécurité de certaines lignes actuelles en soirée (entre autres, pour les rames dépourvues du système "Boa" permettant le passage d'une voiture à une autre),

3.2) quand on peut prévoir :

- l'inutilité d'une telle offre de transport pour des voyageurs improbables, la nuit

- le coût de fonctionnement et d'entretien (à un horaire où se fait, en général, l'entretien),

4) - Comment penser "réconcilier les tours (dont la Tour Maine Montparnasse) avec le paysage Parisien" :

- en décoiffant, par exemple, le haut de cette Tour ou d'autres Tours, par de la végétation,

- en multipliant, à toute force les tours (notamment d'habitation ou mixtes) à l'intérieur et à l'extérieur de Paris, "au coeur de quartiers d'affaires" pour densifier la Région Capitale,

4.1) quand on sait :

41.1) que les Parisiens aspirent à un habitat à échelle humaine, à l'opposé des grands ensembles et des tours de "la Sarcellite" (ce qui nécessitera de l'espace pour une relance de l'offre de logement, sans augmentation de la densité, avec des immeubles de bureaux, pour favoriser une certaine mixité sociale, comme a pu le réaliser partiellement, l'ancien Maire d'Orléans Jean-Pierre Sueur, fin 2000),

41.2) que la sécurité élémentaire commande qu'on ne cherche pas à établir des records de hauteur (les grandes échelles des pompiers ne parviennent pas à atteindre les IGH (Immeubles de Grande Hauteur) de La Défense,

41.3) que l'expérience des villes nouvelles (dont les enseignements n'ont pas été suffisamment tirés) a montré qu'on peut se passer des grands ensembles ?

5) - Comment proposer :

- "de peupler les berges de fleuves, d'immeubles sur pilotis au-dessus de jardins aquatiques",

- "de remplir de rangées d'immeubles les parkings d'hypermarchés redessinant des rues",

- "de faire passer des bus avec des parcours à la demande",

5.1) quand on songe, respectivement :

51.1) - au plan inondation de la Région de Paris ou aux servitudes de construction près des cours d'eau,

51.2) - à la nécessité de parkings pour les clients des hypermarchés,

51.3) - à la difficulté d'établir des itinéraires lisibles pour les bus collectifs ?

6) - Comment peut-on prétendre que "si on rendait à la nature les km de berges artificialisées mais laissées à l'état de friches urbaines, on donnerait, à la Seine et à la Marne, la capacité de se dépolluer naturellement,

6.1) quand on pense au traitement, notamment, des phosphates et des nitrates (qui ne proviennent pas des friches) ?

7) - Comment, sans nier l'intérêt d'un port maritime comme Le Havre (avec le développement des containers), pour la Région Parisienne au sens large (bientôt desservi, il est vrai, par le prochain TGV Paris / Le Havre) reprendre le mot de Bonaparte : "Paris, Rouen, Le Havre, une seule ville dont la Seine est la grande rue",

7.1) quand on connaît :

71.1) - la forte identité de ces villes,

71.2) - l'éloignement de ces Régions différentes (Normandie, Ile de France) même si le futur TGV et l'Autoroute de Normandie raccourcissent les distances en temps,

71.2) - le rôle très secondaire de lien joué par la Seine au XXIè siècle ?

B)

1) Ce qu'on attend de certains architectes-urbanistes :

1.1) - ce sont des projets à échelle humaine, réalistes, crédibles, un minimum d'études de faisabilité, d'études d'impacts, des études de prix (avec un chiffrage approximatif), élaborés avec des spécialistes des Transports, des ingénieurs des TP ;

1.2) c'est de tenir compte de la géographie physique et humaine,

1.3) - c'est de se confronter au réel, répondre aux attentes des habitants, améliorer la qualité de vie, diminuer les nuisances : on aurait aimé avoir des propositions :

13.1) de dédoublement du tronçon central de la Ligne A du RER (au niveau de Val de Fontenay, par exemple),

13.2) de construction d'un échangeur entre l'Autoroute A 4 et l'A 86 au niveau du Pont de Nogent, pour résorber "le plus grand bouchon d'Europe",

1.4) c'est davantage de réhabiliter que de créer (comme l'a proposé, notamment, Jean Nouvel pour certains quartiers de banlieue) :

14.1) - il ne s'agit pas tant d'inventer que de partir de l'existant pour extrapoler,

14.2) - il s'agit, d'une certaine façon, de "faire du neuf avec du vieux" : heureusement beaucoup d'idées sont à retenir dans différents projets d'architectes relativement concrets.

2) Ce qu'il faut éviter :

2.1) - c'est de tirer des plans sur la comète, même s'il faut se projeter dans 20 ans et "être ambitieux", comme il leur a été demandé par Nicolas Sarkozy lors du lancement de ce concours.

2.2) - c'est, avec certains projets utopistes, de faire penser à ces concept-cars d'automobiles futuristes qui sont plus que difficiles à réaliser.

3) Au delà de l'aspect architectural, l'un des intérêts du "Grand Paris" dont les frontières sont à préciser (la Grande couronne doit être incluse) et le rôle de la Région Ile de France réaffirmé, devrait être de permettre :

3.1) -un désenclavement de quartiers sinistrés par de nouvelles rocades ferrées automatisées (liaison, à réaliser en aérien Clichy-Montfermeil avec des Lignes de RER),

3.2) - une éventuelle péréquation fiscale entre Départements riches et moins riches.