Mon dernier livre : Notre Guerre

Mon dernier livre Notre Guerre. Le crime et l'oubli : pour une pensée stratégique est paru le 10 janvier 2024 aux Editions de l'Observatoire.

Vous pouvez le commander dans votre librairie, sur un site de libraires indépendants, ainsi que, notamment, sur le site d'Amazon et de la FNAC et des principaux vendeurs en ligne.

Vous trouverez ci-dessous des présentations en français, anglais et allemand ainsi que la table des matières du livre.

Présentation en français

Notre Guerre peut certes être lu comme un plaidoyer pour une aide beaucoup plus décisive à l’Ukraine et pour une défaite radicale de la Russie, là comme ailleurs (Syrie, Géorgie, Bélarus, Afrique). Mais il est aussi un ouvrage de référence – plus de 600 notes de bas de page figurent dans le texte – qui aidera à comprendre les principales raisons pour lesquelles notre conscience des menaces a été trop tardive et demeure aujourd’hui encore très imparfaite.

Nicolas Tenzer revient dans cette perspective sur de nombreux concepts de politique étrangère – le réalisme, la distinction entre régime et État, la notion de sécurité, le mal et la politique internationale, etc. – qui, mal compris, ont conduit au désastre, alors même que celui-ci aurait pu être prévenu. Il étudie en détail la question du crime de masse autant que celle de notre rapport à l’histoire. Il explique pourquoi nous sommes aujourd’hui devant une guerre absolue menée par Moscou et pourquoi la plupart des dirigeants occidentaux n’ont pas encore intégré cette réalité et ne perçoivent souvent qu’une guerre classique. Cette remise à plat des notions est le propos essentiel de la première partie du livre.

Dans une deuxième partie, il explique la manière de contrer ce qu’il appelle le « révisionnisme stratégique ». Il analyse de manière approfondie l’idéologie du Kremlin et en déduit qu’il est impossible d’envisager, de quelque manière que ce soit, une négociation avec la Russie. Il détricote ensuite les discours des propagandistes liés à la Russie y compris dans leur version la plus douce et, partant, la plus invasive. Il propose également de voir comment la guerre russe s’inscrit dans un contexte plus général d’agression contre les principes de liberté, de dignité et d’État de droit et suggère de parler de culpabilité historique à propos de notre soutien trop mesuré à l’Ukraine.

Enfin, une troisième partie dessine des pistes pour le futur : reconstruction d’un droit international oublié et des organisations internationales, remise à niveau des concepts de dissuasion au sein de l’OTAN et de l’Union européenne, politique de long terme envers la Russie, mise en place d’un ordre à nouveau légitime sur le plan économique et social afin notamment de contrer le discours de propagande d’une division entre le Nord et le Sud. Il demande enfin qu’on revoie les fondements de la politique extérieure des démocraties et dessine les linéaments de ce qu’il appelle une « diplomatie de guerre ».

Presentation in English

Our War can certainly be read as a plea for much more decisive aid to Ukraine and for a radical defeat of Russia, there as elsewhere (Syria, Georgia, Belarus, Africa). But it is also a work of reference over 600 footnotes are included in the text — that will help us to understand the main reasons why our awareness of the threats was too late and remains highly imperfect to this day.

From this perspective, Nicolas Tenzer revisits a number of foreign policy concepts — realism, the distinction between regime and state, the notion of security, evil and international politics, etc. — which, if misunderstood, led to disaster, even though it could have been prevented. He examines in detail the question of mass crime, as well as our relationship with history. He explains why we are today facing an absolute war waged by Moscow, and why most Western leaders have not yet grasped this reality, often perceiving it only as a conventional war. In the first part of the book, he sets out to get to the heart of the matter.

In the second part, he explains how to counter what he calls “strategic revisionism”. He provides an in-depth analysis of the Kremlin’s ideology, from which he deduces that it is impossible to envisage negotiations with Russia in any way whatsoever. He then debunks the rhetoric of propagandists linked to Russia, including the softest and therefore most invasive versions. He also suggests how the Russian war fits into a more general context of aggression against the principles of freedom, dignity and the rule of law, and proposes a discussion of historical guilt over our overly measured support for Ukraine.

Finally, the third section outlines a number of avenues for the future: rebuilding forgotten international law and international organizations, overhauling the concepts of deterrence within NATO and the European Union, a long-term policy towards Russia, and the establishment of a new, legitimate economic and social order to counter the propaganda of a North-South divide. Finally, he calls for a review of the foundations of the foreign policy of democracies, and outlines what he terms “diplomacy of war”.

Präsentation auf Deutsch

Unser Krieg kann sicherlich als Plädoyer für eine viel entschiedenere Unterstützung der Ukraine und für eine radikale Niederlage Russlands dort wie auch anderswo (Syrien, Georgien, Belarus, Afrika) gelesen werden. Es ist aber auch ein Nachschlagewerk - im Text finden sich über 600 Fußnoten -, das dabei hilft, die Hauptgründe zu verstehen, warum unser Bedrohungsbewusstsein zu spät kam und bis heute sehr unvollkommen ist.

Nicolas Tenzer geht in diesem Zusammenhang auf zahlreiche Konzepte der Außenpolitik ein - Realismus, die Unterscheidung zwischen Regime und Staat, der Begriff der Sicherheit, das Böse und die internationale Politik etc. - die, falsch verstanden, zu einer Katastrophe geführt haben, obwohl diese hätte verhindert werden können. Er geht ausführlich auf die Frage des Massenverbrechens ebenso ein wie auf unser Verhältnis zur Geschichte. Er erklärt, warum wir heute vor einem absoluten Krieg stehen, der von Moskau geführt wird, und warum die meisten westlichen Politiker diese Realität noch nicht verinnerlicht haben und oft nur einen klassischen Krieg wahrnehmen. Diese Neuordnung der Begriffe ist das Kernanliegen des ersten Teils des Buches.

Im zweiten Teil erklärt er, wie man dem, was er als „strategischen Revisionismus“ bezeichnet, entgegenwirken kann. Er untersucht die Ideologie des Kreml im Detail und kommt zu dem Schluss, dass es unmöglich ist, in irgendeiner Weise Verhandlungen mit Russland in Betracht zu ziehen. Anschließend entlarvt er die Rhetorik der mit Russland verbundenen Propagandisten auch in ihrer sanftesten und damit invasivsten Version. Er schlägt auch vor, zu betrachten, wie sich der russische Krieg in einen allgemeineren Kontext der Aggression gegen die Prinzipien von Freiheit, Würde und Rechtsstaatlichkeit einfügt, und regt an, in Bezug auf unsere allzu maßvolle Unterstützung der Ukraine von historischer Schuld zu sprechen.

Ein dritter Teil schließlich entwirft Wege für die Zukunft: Wiederaufbau eines vergessenen Völkerrechts und internationaler Organisationen, Neuausrichtung der Abschreckungskonzepte in der NATO und der EU, langfristige Politik gegenüber Russland, Schaffung einer wirtschaftlich und sozial wieder legitimen Ordnung, um insbesondere der Propaganda einer Spaltung zwischen Nord und Süd entgegenzuwirken. Schließlich fordert er eine Überprüfung der Grundlagen der Außenpolitik der Demokratien und zeichnet die Lineamente dessen, was er als „Kriegsdiplomatie“ bezeichnet.


Table des matières

Introduction. D’Auschwitz à Alep et Marioupol : Retour vers les sombres temps

Avons-nous compris ?

La route de l’oubli et le recommencement du crime

La guerre absolue et le projet de destructions

Les enjeux d’une guerre

C’est notre guerre

Déterminer le futur


Partie 1. De l’intelligence du monde


Chapitre 1. Au commencement était le crime – et son oubli

Du crime au châtiment

Crime de l’idéologie, idéologie du crime : la Russie


Chapitre 2. Le pseudo-réalisme contre la sécurité

Le mythe de la stabilité

Lorsque le « réalisme » se contredit lui-même

Les régimes comptent plus que les États

Un réalisme noué à la sécurité

Comment discuter de l’intérêt national ?

La leçon ukrainienne et la longue agonie de la diplomatie classique


Chapitre 3. Le fil de l’histoire : l’individu et l’universel, sujets stratégiques

Renouer le fil de l’histoire

De l’expérience historique

Le regard décentré de l’autre Europe : l’histoire entre hypermnésie et trahison

Personne singulière et compréhension stratégique

Du point zéro de l’histoire : rupture dans la continuité

Retour sur une fin de l’histoire qui n’en finit pas


Chapitre 4. La guerre absolue et la fuite

De l’exceptionnalité de la guerre totale

Incertaine dissuasion

Il n’y a pas de nouvelle Guerre froide – mais cela ne doit pas nous rassurer

L’alibi terroriste


Chapitre 5. Le mal, catégorie centrale de la pensée stratégique

L’impossible collectivisation du mal

Le mal se fond-il dans la norme juridique ?

L’atteinte à la personne singulière

Émotion et compréhension stratégique

La stratégie de la confusion morale, arme de guerre


Partie 2. Contrer le révisionnisme stratégique


Chapitre 6. Idéologie et impossible négociation

Que veut Vladimir Poutine ? Idéologie, mouvement et destruction

Poutine et le dilemme de la rationalité en politique étrangère

De l’extrémisme : Poutine et Hitler

Discussions, dialogue ou négociation : la portée d’une distinction


Chapitre 7. La guerre des récits et l’illettrisme occidental

Indigence intellectuelle et désastre diplomatique

Corruption et influence étrangère : le temps de la cohérence

Renforcer les sociétés

L’influence de guerre

L’idéologie de la paix

La Troisième Guerre mondiale : anatomie d’une ruse


Chapitre 8. La mondialisation du Kulturkampf : la guerre des profondeurs

Dictatures contre États libéraux : la nouvelle division du monde ?

Populisme et politique étrangère


Chapitre 9. La guerre totale russe et notre culpabilité historique

Un retour inconfortable

Au milieu du gué

Nos fautes stratégiques demeurent

La supercherie intellectuelles de la paix

La guerre jusqu’à la mort, l’histoire et ses incertaines leçons

La patience n’est pas stratégique

Le futur de l’Ukraine dicte notre présent


Partie 3. L’institution de l’ordre : diplomatie, justice et reconstruction


Chapitre 10. L’ordre stratégique et ses institutions

L’ordre mort

L’ordre ouvert et ses ennemis

La disparition des espoirs d’une amélioration économique et sociale ?

L’ordre et les sous-ordres : réparer les organisations régionales

L’ONU sans la Russie

Un droit international coercitif


Chapitre 11. De la puissance de l’Europe et de l’Alliance : la fin des faux-semblants

Une « Europe géopolitique » ?

Sécurité et dissuasion en Europe après la victoire de l’Ukraine

Une sécurité liée aux droits des peuples : leçons globales pour la dissuasion


Chapitre 12. Préparer la chute de l’empire russe

Réformer une société totalitaire ?

Gérer l’après-Poutine

Définir nos buts de guerre : la défaite radicale de la Russie

L’avenir de la Russie est aussi notre guerre


Chapitre 13. L’ordre légitime contre les dictatures

Existe-t-il une légitimité au niveau international.

Combattre le chantage économique

Une division Nord-Sud à éviter ? Le faux et le vrai

La lutte contre la corruption : un enjeu stratégique

Le rééquilibrage du monde


Chapitre 14. Pour une diplomatie de guerre

Reconnaître le fiasco diplomatique

Du bon usage des alliances

Mettre en relation nos outils de politique extérieure


Conclusion. Les victimes, la vérité et les concepts