Avant de commencer, Il est essentiel que vous compreniez que les premiers lecteurs de ce compte-rendu de recherche ont des exigences qu'ils n'auront pas forcément pour un rapport habituel (type article).
En effet, dans un mémoire, vous devrez prouver que vous êtes capable de :
- répondre correctement à la question posée,
- analyser et présenter tout un domaine de connaissances.
Par exemple, un étudiant qui présente une expérience originale sur un système de monitorage hémodynamique devra montrer que son étude était de bonne qualité et qu'il a intégré les connaissances sur l'hémodynamique, sur l'intérêt de cette surveillance et sur les bénéfices/risques des autres moyens disponibles aujourd'hui.
Une bonne introduction doit présenter de manière claire : le contexte général, le contexte spécifique et l'objectif de l'étude.
1) Contexte général :
Présenter le contexte général revient à énoncer la nature de l'importance du phénomène et du problème qui va être étudié. Il convient de s'appuyer sur une revue de la littérature qui doit savoir rester brève, concise. Il permet d'introduire le contexte spécifique.
Ce contexte général s'appuie sur des notions de fréquences (incidence, prévalence...), de gravité (mortalité, séquelles...) ou de charge pour la société ou l'individu (coûts, conséquence psychologiques...). Les données présentées dans cette partie doivent être issues d'études épidémiologiques ou médicaux-économiques récentes. Il ne sert à rien de chercher à être exhaustif mais il faut être précis et surtout s'assurer de la reproductibilité des données choisies au travers d'autre études.
2) Contexte spécifique :
Cette partie doit préciser quelles sont les lacunes qui existent dans nos connaissances concernant le problème étudié. Il convient ici de n'évoquer que les lacunes que le travail que vous allez réaliser vise à combler.
Il existe des lacunes dans nos connaissances concernant un problème ou dans nos possibilités d'action si :
1- Nous ne savons pas pourquoi le problème survient.
2- Nous ne savons pas comment prévenir ce problème.
3- Nous ne savons pas comment le détecter.
4- Nous ne savons pas comment le résoudre.
5- Nous ne savons pas comment éviter ou minimiser ses conséquences.
Quand votre problématique soulève plutôt une question locale, il s'agit de présenter à votre lecteur à quel point les leçons que vous comptez tirer de ce problème local peuvent également concerner un plus large public et combler des manques au niveau des connaissances.
3) L'objectif de l'étude :
Le dernier paragraphe de l'introduction doit présenter l'objectif principal de votre étude. L'énoncé de cet objectif suit des règles simples. En général, il commence par un verbe à l'infinitif (L'objectif principal de l'étude est de ....). Il indique la nature de la question posée et la population cible de l'étude, la période où est réalisée l'étude ainsi que le lieu (en particulier s'il s'agit d'une problématique locale).
Les types de question les plus fréquents en recherche clinique et en épidémiologie
1- évaluer la performance d'un outil de mesure (étude diagnostique) ;
2- évaluer l'effet d'une action (prévention, dépistage, traitement, réadaptation...) ;
3- évaluer si certaines caractéristiques des individus ou de leur environnement sont associées à un risque plus élevé de maladie (étude de causalité) ;
4- évaluer si certaines caractéristiques des malades sont associées à un risque plus élevé de complications ou de séquelles (étude pronostique) ;
5- estimer un paramètre ou décrire un phénomène (descriptive).
Cours de méthodologie Pr SALMI - M2 épidémiologie
Une question récurrente pour les introductions est : "mais ça doit faire quelle longueur ???". Pour décider de la longueur de l'introduction il faut essentiellement se baser sur le niveau de connaissance de vos lecteurs. Plus votre public est expert de la question que vous traitez, plus l'introduction peut être courte. Si cette appréciation peut parfois être difficile, une chose est sure : il ne faut pas que l'introduction devienne une revue de la littérature dans laquelle l'auteur "étale" l'ensemble des connaissances sur le sujet. Il faut donc éviter de tomber de le piège de la volonté d'une exhaustivité excessive.
Si cette manière de raisonner est adaptée à un article, il convient de faire preuve d'un peu plus d'exhaustivité lors de la rédaction de vos mémoires et thèses tout en conservant un regard critique sur les données que vous y présentez. Cette critique ne doit pas non plus être trop approfondie car il ne doit pas y avoir de redondance avec la discussion qui clôturera votre travail.